"Bette Davis, Fatiguée d'être moi"
de Anne-Capucine Blot
de Anne-Capucine Blot
Présentation du livre : De sa naissance par ciel orageux dans le Massachusetts jusqu’à sa mort à Paris, la vie de Bette Davis n’a été qu’une infatigable lutte. Rien n’est assez bien, elle-même n’est jamais assez bonne. Comme actrice, comme femme, comme mère. Elle travaille dur et défend l’image d’une femme libérée du glamour d’Hollywood, des contrats des studios, des clichés sur la ménagère. Procès, ruptures, crises de colère, elle trace la voie d’un nouveau genre d’actrice, le genre qui obtient ce qu’elle veut ou part en claquant la porte. Elle fatigue maris et réalisateurs, pour le meilleur et pour le pire. Son acharnement nous vaut des prestations mémorables dans L’Insoumise, La Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre ou Eve. De ville en ville, sur les planches des théâtres, dans la chaleur des studios et de ses maisons, entre les mains de ses amants et de ses maris, Bette Davis s’épuise à poursuivre un bonheur impossible. L’auteur : Anne-Capucine Blot est habilleuse pour le cinéma. Collaboratrice de la revue Brefcinéma, elle est également scénariste et réalisatrice. Avis : La collection Stories des éditions Capricci accueille un nouvel essai sur une actrice mythique qui a aidé à forger le Hollywood de l’Âge d’or, celui des années 1930 et 40. Bette Davis, née Ruth Elizabeth Davis en 1908, a été formée au théâtre à Broadway et cela se sent dans son jeu. |
Elle apparaît sur le grand écran dès 1931 dans un second rôle (« The Bad Sister »), évitant les simples figurations qui servaient à tester les acteurs à l’époque tout en les gardant sous contrat. Son talent est évident, elle capte la caméra mais les responsables du studio Universal la juge trop éloignée des canons de beauté imposés par Hollywood. Universal ne renouvelle pas son contrat et c’est la Warner qui écoute alors les bons conseils de l’acteur George Arliss en confiant à la jeune Bette le premier rôle de « L'Homme qui jouait à être Dieu » en 1932. Le potentiel de la future star ne passe pas inaperçu, et film après film, l’actrice va aider le studio à devenir incontournable pendant près de deux décennies. Elle devra se battre pour obtenir de bons rôles dans une industrie dirigée par des hommes, mais cela ne pose pas de problème à Miss Davis qui est dotée d’un caractère bien trempé et ne se laisse pas faire ! Constamment en conflit avec son patron Jack Warner, multipliant les suspensions et allant même jusqu’à casser son contrat avec le studio pour aller travailler en Europe, espérant y trouver des scénarios en adéquation avec ses aspirations d’actrice, elle est traînée au tribunal par son patron possessif et aussi irascible qu’elle. Bette est combative, mais perd son combat devant le juge. Alors qu’elle pense que sa carrière est terminée suite à ce fiasco, elle est rappelée par la Warner qui a bien conscience de son “star power” et veut récupérer sa poule aux œufs d’or. Bette a besoin d’argent mais se sent aussi flattée par ce revirement, elle repart sur de bonnes bases avec le studio.
Deux Oscars de la meilleure actrice plus tard – pour les films « L'Intruse » en 1935 et « L'Insoumise » en 1938 – son franc-parler et son implication accrue dans l’industrie lui valent d’être la première femme à être nommée à la tête de l’Académie des Arts et des Sciences du Cinéma en 1941... dont elle démissionne deux mois plus tard car elle se rend très vite compte que sa nomination n’était pas accompagnée d’un vrai pouvoir de décision et qu’elle n’était pas prise au sérieux par messieurs les membres de la noble institution. Il est à noter que seulement deux femmes ont depuis présidé l’Académie...
Les années 1940 vont la sacrer reine de la Warner, ses films sont des succès garantis au box office, elle sera encore nommée cinq fois aux Oscars rien que sur cette décennie, mais ne remportera plus la statuette. À l’aube des années 1950, elle claque définitivement la porte de la Warner, cette fois-ci on la laisse partir sans ennui. La MGM lui propose alors « Ève » qui sera un énorme succès public et critique, elle reçoit le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 1951. En 1962, alors qu’elle vient de tourner « Qu'est-il arrivé à Baby Jane » qui table sur son antagonisme avec sa consœur Joan Crawford - les journaux en font leurs choux gras – elle fait passer une petite annonce de recherche d’emploi, acte cynique mais efficace car si elle continue à travailler régulièrement, passant par la case télévision et acceptant tous les genres cinématographiques, elle reste lucide sur la difficulté de trouver du travail pour une actrice une fois la quarantaine passée.
Bette Davis était exigeante, colérique, passionnée, instable, rebelle dans l’âme, et sans le vouloir, elle a forgé un “style” à Hollywood dont s’inspirent encore les aspirantes actrices qui souhaitent se faire une place à Hollywood. Ce petit bout de femme du Massachusetts possédait ce fameux “X factor” dont sont dotées les stars et elle parvint à durer dans une industrie impitoyable. Installée à Paris où elle décéda à l’âge de 81 ans, célébrée dans la chanson « Bette Davis Eyes » de Kim Carnes et mentionnée dans le morceau « Vogue » de Madonna, l’actrice au tempérament de feu nous a laissé une filmographie riche de près d’une centaine de films qui sont autant de masterclasses de son art.
Le court essai de Anne-Capucine Blot retrace ainsi dans les grandes lignes la vie et la carrière de la comédienne, s’arrêtant sur certaines anecdotes publiques ou privées, nous permettant de mieux comprendre sa psychologie. Un petit livre en tout cas idéal comme entrée en matière avant de se jeter dans cette filmographie imposante et de peut-être aller plus loin dans la rencontre avec ce monstre sacré qui était à l’affiche de la rétrospective du dernier Festival La Rochelle Cinéma dans le cadre duquel le livre ici présenté a été édité.
Informations techniques :
Editeur : Capricci
ISBN : 979-10-239-0497-0
Prix : 11,50 €
Nombre de pages : 112
Date de parution : 9 juin 2023
Deux Oscars de la meilleure actrice plus tard – pour les films « L'Intruse » en 1935 et « L'Insoumise » en 1938 – son franc-parler et son implication accrue dans l’industrie lui valent d’être la première femme à être nommée à la tête de l’Académie des Arts et des Sciences du Cinéma en 1941... dont elle démissionne deux mois plus tard car elle se rend très vite compte que sa nomination n’était pas accompagnée d’un vrai pouvoir de décision et qu’elle n’était pas prise au sérieux par messieurs les membres de la noble institution. Il est à noter que seulement deux femmes ont depuis présidé l’Académie...
Les années 1940 vont la sacrer reine de la Warner, ses films sont des succès garantis au box office, elle sera encore nommée cinq fois aux Oscars rien que sur cette décennie, mais ne remportera plus la statuette. À l’aube des années 1950, elle claque définitivement la porte de la Warner, cette fois-ci on la laisse partir sans ennui. La MGM lui propose alors « Ève » qui sera un énorme succès public et critique, elle reçoit le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 1951. En 1962, alors qu’elle vient de tourner « Qu'est-il arrivé à Baby Jane » qui table sur son antagonisme avec sa consœur Joan Crawford - les journaux en font leurs choux gras – elle fait passer une petite annonce de recherche d’emploi, acte cynique mais efficace car si elle continue à travailler régulièrement, passant par la case télévision et acceptant tous les genres cinématographiques, elle reste lucide sur la difficulté de trouver du travail pour une actrice une fois la quarantaine passée.
Bette Davis était exigeante, colérique, passionnée, instable, rebelle dans l’âme, et sans le vouloir, elle a forgé un “style” à Hollywood dont s’inspirent encore les aspirantes actrices qui souhaitent se faire une place à Hollywood. Ce petit bout de femme du Massachusetts possédait ce fameux “X factor” dont sont dotées les stars et elle parvint à durer dans une industrie impitoyable. Installée à Paris où elle décéda à l’âge de 81 ans, célébrée dans la chanson « Bette Davis Eyes » de Kim Carnes et mentionnée dans le morceau « Vogue » de Madonna, l’actrice au tempérament de feu nous a laissé une filmographie riche de près d’une centaine de films qui sont autant de masterclasses de son art.
Le court essai de Anne-Capucine Blot retrace ainsi dans les grandes lignes la vie et la carrière de la comédienne, s’arrêtant sur certaines anecdotes publiques ou privées, nous permettant de mieux comprendre sa psychologie. Un petit livre en tout cas idéal comme entrée en matière avant de se jeter dans cette filmographie imposante et de peut-être aller plus loin dans la rencontre avec ce monstre sacré qui était à l’affiche de la rétrospective du dernier Festival La Rochelle Cinéma dans le cadre duquel le livre ici présenté a été édité.
Informations techniques :
Editeur : Capricci
ISBN : 979-10-239-0497-0
Prix : 11,50 €
Nombre de pages : 112
Date de parution : 9 juin 2023