Avis : La plateforme Disney peut s’enorgueillir d’accueillir une série authentique qui dépeint formidablement le Japon du tout début du 17e siècle. En effet, pendant 10 épisodes, la série de Rachel Kondo et Justin Marks nous livre des intrigues politiques et de jeux de pouvoir sur fond de guerre de territoires. L’histoire bien, que haletante, se laisse apprécier en prenant toutefois son temps, condition essentielle pour en comprendre les rouages complexes. Bien sûr, les épisodes qui nous sont contés regorgent de valeurs propres à la société de cette époque. Ainsi, honneur, respect, tradition, amour et loyauté en sont les piliers. Et comment ne pas évoquer les somptueuses scènes de batailles qui offrent un véritable souffle épique à cette série de qualité ! C’est bien simple, tout y est : des superbes décors aux costumes authentiques, on s’y croirait ! Enfin, outre les excellents acteurs japonais, ce spectacle repose sur un très solide tandem : Hiroyuki Sanada (« John Wick », « Mortal Kombat », « Westworld ») et Cosmo Jarvis sont parfaits dans leur rôle ! Amateurs de reconstitution historique et de films de samouraïs, cette série est faite pour vous !
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Mais, une fois le cadre posé, je suis complètement embarquée et je me délecte de la réalisation aux petits oignons. Les personnages sont complexes et très bien interprétés. On ne sait pas s’ils vont exploser en plein vol ou s’en sortir mais l’humanité qui se dégage de leurs fêlures les rend très attachants. Vivement la saison 3.
Il faut dire qu’ils sont plus de 500 à sortir du cadre et s’animer, se croiser, se taquiner, évoluer dans les couloirs d’une entreprise qui n’a jamais cesser de nous faire rêver. Petits et courts métrages sont mis à l’honneur, visages en 2D ou 3D, en noir et blanc ou colorés, en numérique ou dessinés, personne n’est oublié et tous se retrouvent pour poser après avoir feuilleté de façon originale cet album de famille dont on ne peut pas se lasser. Magnifique et spectaculaire hommage à l’univers entier de Walt, le court métrage de Dan Abraham et Trent Correy est un merveilleux cadeau qu’on a adoré déballer et qu’on reverra encore et encore tant il nous a enchanté ! Vous avez 12 minutes de libre devant vous ? Foncez, vous ne pourrez que « nous » remercier.
De 1920 à 2020, replongez-vous dans ces souvenirs animés, live, courts ou longs qui feront ressortir toutes les émotions refoulées ou assumées depuis tant d’années ! Le plus beau des cadeaux, ce n’est pas le studio qui le reçoit cette année, mais les petits chanceux qui passeront des soirées entières à appuyer sur play et repartir dans les traces d’une enfance qu’on n’a pas totalement oubliée.
Ancré dans le 18e siècle (en 1719 pour être précis) en pleine tribu Comanche, « Prey » suit une guerrière nommée Naru (excellente Amber Midthunder). Voulant prouver sa valeur à la chasse, la jeune femme sera la première à découvrir l’existence du Predator qui sévit autour de sa communauté. Se voulant simple et efficace, le film de Dan Trachtenberg frappe d’emblée grâce à une très belle photographie (signée Jeff Cutter) et les décors naturels magnifiques des grandes plaines. Bien que le film ait été tourné à Calgary au Canada, le film impressionne aussi par un aspect « réaliste ». Et même si, les acteurs parlent quelques mots du dialecte indien, il aurait été fantastique de tourner l’ensemble du film en langue comanche. En effet, entendre les acteurs s’exprimer le plus souvent un anglais approximatif ternit quelque peu le plaisir ressenti. Centré sur les fondamentaux, « Prey » est conçu sans aucune fioriture et donne à la chasse un accent fort réjouissant ! Mais en plus, le réalisateur a l’intelligence de ne jamais entrer dans la surenchère en prenant le temps de filmer un contexte et la vie quotidienne de la tribu indienne. L’actrice principale Amber Midthunder est idéale dans le rôle. D’origine amérindienne, la jeune femme dégage une sincérité et une force désarmante. Et bien que nous l’ayons déjà vue dans un rôle important avec Liam Neeson (« Ice Road »), la comédienne confirme une très belle présence à l’écran et un jeu parfait ! A ses côtés, Dakota Beavers joue son frère dans le film et le tandem fonctionne très bien dans cette chasse d’un autre genre ! Au registre des reproches, nous pourrions évoquer de nombreuses scènes de combats nocturnes qui ne garantissent pas toujours une grande lisibilité, mais cela permet de créer un climax anxiogène parfaitement adapté.
Genre : Science-fiction Durée du film : 1h40
Trop souvent, nous avons l’impression de voir la même chose lorsqu’on évoque l’adaptation de comics au cinéma. Et si, certaines franchises fonctionnent très bien, la qualité est loin d’être toujours constante. Néanmoins, depuis quelques temps déjà, la plateforme Disney + propose de nouvelles licences dans un format plus court qui permet, à terme, d’élargir les horizons au cinéma. Et cette fièvre créatrice (et nouvelle politique de la maison) a déjà donné de beaux résultats ! On se souvient de « Wandavision », et il y a fort à parier qu’on se souviendra aussi de ce « Moon Knight » ! Bien sûr, ce premier épisode plante le décor et présente son personnage principal - joué à la perfection par un Oscar Isaac- trop heureux d’interpréter un héros au trouble dissociatif de l’identité. D’ailleurs, même si le ton général de la série se veut grave, l’humour dû à un héros qui ne contrôle pas grand-chose dans sa vie vaut le détour ! De même, les enjeux sont présentés et la préservation d’un scarabée en or au grand pouvoir et la convoitise de ce dernier par un grand méchant charismatique a de quoi réjouir ! A ce petit jeu, Ethan Hawke est parfait dans le rôle du chef d’une secte obscure !
Nombre d’épisodes : 6 (d’environ 50 minutes)
Genre : Super-Héros/Action Date de sortie sur Disney + : 30 mars 2022
Destiné à un jeune public, « Alerte rouge » de Domee Shi évoque le passage à l’âge adulte, les émotions liées à l’adolescence, la filiation, la peur de décevoir et l’envie de voler de ses propres ailes. Drôle et réflexif, le film nous fait suivre les (mé)saventures de Meilin Lee et son trio de choc, quatre adolescentes attachantes et inséparables, quatre héroïnes détonantes et étonnantes totalement représentatives des jeunes filles d’aujourd’hui. Ancrée dans la ville de Toronto, l’intrigue du dernier Pixar montre comment une jeune fille modèle voit sa vie se transformer lorsque la moindre de ses émotions la transforme en… panda roux ! Très jolie fable sur la gestion des bouleversements (et des hormones), « Alerte rouge » offre une très jolie animation influencée par les mangas, use de différents processus artistiques pour rendre le spectacle total ! Surréaliste et fantastique, cette nouvelle idée sortie des studios aux grandes oreilles parlera probablement davantage à un public adolescent et permettra d’aborder la puberté, les changements du corps et des émotions dans un film qui se vit en toute décontraction.
Genre : Animation
Durée du film : 1h40 Titre original : Turning red
Ayant eu la chance de le voir sur grand écran et en version originale, nous avons pu mesure combien le premier long-métrage de l’Italien Enrico Casarosa assurait un grand spectacle estival qui aurait mérité une distribution dans nos salles de ciné. Jolie histoire d’amitié ancrée dans le petit village de Portorosso, un lieu fictif situé sur la Riviera italienne (un petit village qui n’est pas sans rappelé ceux de Ligurie dont est originaire le storyboarder et metteur en scène du film), la dernière sortie en home cinéma séduira toute la famille par son histoire, les rires et les petites émotions qu'elle convoquera. La forme de l'eau Rempli d’innocence, d’insouciance et de bienveillance, le récit initiatique de « Luca » nous raconte les folles aventures de Roberto et Luca, deux monstres marins capables de se transformer en humains une fois sortis de la vie aquatique. Intrigués par le mode de vie des humains, qui envahissent peu à peu la surface de leur monde et par les traces de plus en plus présentes laissées dans les profondeurs, nos deux jeunes aventuriers décident de pousser leur curiosité un peu plus loin en se fondant dans le petit village voisin. Les rêves de Vespa de l’un, la soif de découvertes de l’autre vont les emmener dans une histoire incroyable faite de course, de rencontres, d’interdits et de belles amitiés. Nul doute qu’une fois le métrage terminé, la plupart d’entre nous n’auront qu’une seule envie: celle de goûter à la Dolce Vita, aux excellentes gelatinas, de prendre le large et le soleil de la riviera. Grands et petits apprécieront les décors colorés de cette mer azur (et peu polluée), du petit village de Portorosso, beaucoup seront bluffés par les jeux de lumière aquatiques et la justesse des bruitages liés à la vie marine, par sa bande son traditionnelle alors que d’autres garderont le sourire aux lèvres durant une bonne partie du métrage tant ils seront immergés dans cette nouvelle histoire originale issue de l'esprit du staff d’un des plus grands studios de films animés. Bien qu'il ait quelques petites redondances ou longueurs, la réussite de « Luca » est totale et nous permet de renouer avec le plaisir de partir à l’aventure dans des univers colorés où les scénaristes ont encore des choses à nous raconter. Attachant, Luca (doublé dans sa version originale par Jacob Tremblay) nous prouvera une fois de plus que la monstruosité ne se cache pas là où on l’attendait et qu’au contraire, les créatures venues d’ailleurs ont beaucoup de choses à nous apprendre et à partager.
Il y a peu, nous avons été émerveillés de découvrir qu’une production Marvel/Disney pouvait être à la fois mystérieuse sur le fond (du moins, à ses débuts) et éblouissante dans sa forme ! « WandaVision » avait su nous en mettre plein les yeux tout en respectant les codes esthétiques des séries historiques dont elle s’est inspirée et ce, pour notre plus grand plaisir. Avec « Falcon et le Soldat de l'Hiver », la proposition est nettement moins ambitieuse dans son fond…et dans ses apparats. L’histoire met en scène les deux compagnons de Captain America à savoir Sam Wilson/Falcon joué par Anthony Mackie dont nous continuons à dire qu’il n’a peut-être pas l’étoffe des héros (cf. "Altered Carbon : saison 2") et le plus charismatique Bucky Barnes /Soldat de l’Hiver joué par Sebastian Stan. Après un début en fanfare dans une poursuite aérienne qui pourrait donner une migraine aux récalcitrants des montagnes russes (la lisibilité n’est pas toujours exemplaire), l’épisode ralentit le rythme pour se recentrer sur ses personnages principaux et instaurer une intrigue somme toute classique. On ne rigole pas encore (puisque le duo n’est pas encore réuni) et on attend que l’histoire avance…Alors que Falcon souhaite aider sa sœur en proie à des difficultés financières, le Soldat se remet difficilement de ses récurrents cauchemars… Avouez, on a déjà connu plus palpitant comme pilote pour démarrer une série. Réalisé par la canadienne Kari Skogland (qui a déjà une belle expérience de séries marquantes comme « House of Cards », « The Walking Dead », « Sons of Liberty », etc..), l’épisode ne brille pas sur le plan esthétique malgré une première scène d’action rythmée. L’intérêt sera certainement à aller chercher du côté de l’intrigue puisque les événements décrits se déroulent peu après le retour des superhéros jadis évaporés par un Thanos tout puissant ! L’épisode montre d’ailleurs Falcon remettre le bouclier de Captain America à l’armée afin de respecter la volonté de son ami. Hélas, l’armée à d’autres plans que nous tairons ici pour préserver la surprise. En attendant la suite, nous ne pouvons que nous interrogez sur l’effet réalisé par ce premier épisode un peu mitigé. Que pensez de ce pilote en demi-teinte ?
Ainsi, c’est sur fond de remake de « Ma sorcière bien aimée » (son générique en est la plus belle preuve) que l’on découvre la vie idéale de Wanda et Vision, deux super héros installés de façon totalement anonyme dans la ville paisible de Westview. Mais bien vite, la réalité les rattrape et des petits signes viennent déstabiliser cet univers idéalisé dont on ne sait pas encore s’il est tout droit sorti de l’esprit de Wanda et du reflet de tendres souvenirs ou si la belle est prisonnière d’un monde dont elle ne peut s’échapper (mais qui serait le mystérieux spectateur qui scrute ses aventures sur sa télé ?)… En effet, inscrit dans la suite directe de « Avengers : Infinity War» dans lequel, spoil alert, Vision a disparu une fois sa gemme arrachée par Thanos, on est en droit de se demander si ce fantasme n’est pas un moyen pour la sorcière rouge de surmonter sa peine et à aller de l’avant dans un lendemain terne et sans couleur. Mais sur ce petit monde idyllique plane une ombre dont on perçoit quelques signes : le document de fin de sortie de générique, le petit hélicoptère et la tenue d’apiculteur estampillés S.W.OR.D, la voix entendue par Wanda lors d’un gouter chez ses voisines, le bug de Mme Hart, l’horloge sur laquelle on découvre le symbole de Hydra, pour ne citer qu’eux… On s’en doute, la suite nous réserve bien des surprises, ce qui n’est pas pour nous déplaire tant notre curiosité est éveillée. Avec son ambiance vintage, « WandaVision » parvient à innover dans un univers Marvel où tout semblait avoir été épuisé et à nous interroger sur ce que l’on doit voir ou comprendre à travers les quelques clés remises dans cette petite heure déjà disponible sur la célèbre plateforme VOD. Présentée en noire et blanc, l’intrigue nous rappelle très clairement l’univers des années 50, n’hésite pas à se moquer de quelques codes de l’époque ou à nous replonger dans la nostalgie d’un savoir-faire que l’on a parfois oublié. Au centre de ce petit monde à la Wisteria Lane, Wanda Maximoff et Vision, repris par les acteurs originaux que sont Elizabeth Olsen et Paul Bettany, deux personnages attachants que l’on a hâte de retrouver dans une suite que l’on imagine déjà osée.
Evoquant les blessures de l’âme, l’errance dans la vie (et dont on ne voit plus les petits plaisirs infinis), le dernier film signé Disney/Pixar est drôle, philosophique, tendre et extrêmement empathique. Vers l’infini de l’Au-delà… S’il y a indéniablement un peu de « Vice et Versa » sublimé dans ce « Soul », c’est parce que l’on retrouve Pete Docter aux manettes. Hyper introspective, cette nouvelle création sortie des studios de Emeryville parvient à mélanger humour, nostalgie, pulsions de vie et quête de soi dans un métrage où premier et second degrés se croisent et se mêlent avec une évidente légèreté. Résolument positif, le film co-écrit et réalisé avec Kemp Powers nous entraîne dans le New York hétéroclite et dans la communauté afro-américaine où le jazz insuffle depuis toujours de notes délicieuses dans les vies de ses amateurs qu'ils soient musiciens ou auditeurs... En suivant les pas de Joe Gardner (dont la voix est empruntée à Jamie Foxx en version originale et à Omar Sy pour les francophiles), c’est une série de mondes parallèles qui se révèlent à nous : celui de la musique, de la passion, de la vie après la mort (car oui, le pauvre Joe fait une mauvaise chute le jour à sa vie prend un nouveau tournant) et de l’avant-vie (si si !). Illustrant à merveille ce qui nous fait vibrer, la part d’inné et d’acquis mais aussi combien les choix peuvent largement nous influencer, « Soul » ne fait pas que sonder nos âmes, il cherche à faire vibrer notre corde sensible et y parvient de façon subtile et appréciable… pour peu qu’on se laisse porter par son fabuleux discours et ses jolies représentations. En effet, là où d’autres métrages Pixar/Disney parvenaient à s’adresser à un très large public grâce, notamment, à leurs nombreuses clés de lecture, « Soul » a lui plutôt tendance à s’adresser à un public plus mature, délaissant par moments les plus jeunes spectateurs qui ne cerneraient la beauté de son message et de sa portée, faute d’expériences et de sensibilité. Ses petits twists et son univers créatif époustouflant (on apprécie autant le réalisme de la ville de New York que le surréalisme des Jerry/Michel à la sauce Picasso), sa profondeur scénaristique et sa quête de sens ou de pulsions de vie, rendent ce « Soul » métaphysique et ludique et le hisse très probablement dans le top des films issus de la création sans limite estampillée Emeryville.
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