Interview de Marc Zinga
Dans le cadre du FIFF de Namur
05 octobre 2017
Dans le cadre du FIFF de Namur
05 octobre 2017
Il était l’un des membres du jury longs métrages de cette 32ème édition du Festival International du Film Francophone de Namur : Marc Zinga. A la veille de la clôture de cette semaine cinéphile, le comédien belge a accepté de se prêter au jeu des questions/réponses.
Véronique : Nous voilà au terme de cette semaine de festival. Ca doit être difficile de quitter la petite famille éphémère que vous avez créée avec les autres membres du jury ? Marc Zinga : Il y a quelque chose de cela, c’est vrai. C’est très agréable de rencontrer des gens d’horizons divers qui nous enrichissent chacun avec leur vision du monde et du cinéma. Véronique : Dans ce jury, vous incarniez un peu notre belgitude, non ? |
Marc Zinga : Je suis très sensible à la culture belge et très attentif à son évolution. Je suis heureux de voir ce qui s’est passé durant ces dix dernières années dans le cinéma belge et je trouve qu’il fédère de plus en plus. C’est vrai qu'entre lui et moi, il y a destin commun alors le représenter ou y prendre part, c’est un honneur. J’essaie toujours de prendre beaucoup de plaisir dans ce que je fais et dans ce rôle-ci aussi.
Véronique : Après une série de seconds rôles, vous obtenez justement votre premier grand rôle dans un film de Benoît Mariage, un cinéaste belge. Comment êtes-vous arrivé dans l’aventure des « Rayures du zèbre » ?
Marc Zinga : Benoît m’a repéré dans un exercice de fin d’études de l’IAD dont j’étais l’acteur principal. On est devenu amis au fil du temps et on a eu envie de collaborer ensemble. Quand j’ai vu son projet des « Rayures du zèbre », j’ai forcément accepté. Véronique : Une première belle collaboration puisque vous avez obtenu le Magritte du Meilleur espoir masculin pour ce film… Ça doit être gratifiant de se voir récompensé pour un premier rôle au cinéma ? Marc Zinga : C’est exactement ça. C’est un encouragement très précieux que d’entendre des gens du métier nous dire qu’on est « légitime ». Véronique : Petit déjà vous rêviez de cinéma ? |
Marc Zinga : Très tôt, j’ai fait des stages de théâtre. J’étais enfant et je devais avoir sept ou huit ans. Ce qui a confirmé cette volonté, et qui a appuyé cet instinct de jeu d’acteur c’est une comédie musicale qui a été montée dans mon école lorsque j’avais dix ou onze ans. Elle était organisée de façon très sérieuse. J’ai voulu prendre part aux techniques d’acteur, je me suis intéressé à toutes ces choses essentielles et nécessaires à la fabrication d’un spectacle professionnel. A ce moment-là, ça s’est scellé, ça a confirmé l’élan que j’avais déjà au fond de moi. Je savais que ça ne s’arrêterait pas là.
Véronique : Vous avez pourtant commencé une carrière de chanteur?
Marc Zinga : C’est tout à fait par hasard que je me suis lancé sur cette voie. Je faisais du rap, j’écrivais de la musique instrumentale pour mon plaisir et un beau jour, j’ai rencontré des camarades avec qui on a mené une expérience de dix ans. Ce groupe de musique a été très instructif parce qu’il m’a permis d’aborder la scène avec une belle énergie. Et puis, en tant que créateur, ça m’a permis de me forger une identité artistique. Ce groupe a été essentiel pour moi et paradoxalement, la musique m’a appris à être un acteur aussi.
Véronique : Puisqu’on aborde l’univers du rap, on se doit d’évoquer le premier film d’Abd Al Malik dans lequel vous avez joué : « Qu’Allah bénisse la France »…
Marc Zinga : Abd Al Malik a voulu me rencontrer pour le rôle après avoir vu des choses que j’avais faites On a discuté, on a essayé des choses, et ça a pris. A travers ce projet, j’ai fait une rencontre exceptionnelle et depuis, on est très lié professionnellement et personnellement. On a encore un bout de chemin à faire ensemble. Là, on va d’ailleurs attaquer son prochain film à la fin de cette année ou au début de la prochaine.
Véronique : Vous avez pourtant commencé une carrière de chanteur?
Marc Zinga : C’est tout à fait par hasard que je me suis lancé sur cette voie. Je faisais du rap, j’écrivais de la musique instrumentale pour mon plaisir et un beau jour, j’ai rencontré des camarades avec qui on a mené une expérience de dix ans. Ce groupe de musique a été très instructif parce qu’il m’a permis d’aborder la scène avec une belle énergie. Et puis, en tant que créateur, ça m’a permis de me forger une identité artistique. Ce groupe a été essentiel pour moi et paradoxalement, la musique m’a appris à être un acteur aussi.
Véronique : Puisqu’on aborde l’univers du rap, on se doit d’évoquer le premier film d’Abd Al Malik dans lequel vous avez joué : « Qu’Allah bénisse la France »…
Marc Zinga : Abd Al Malik a voulu me rencontrer pour le rôle après avoir vu des choses que j’avais faites On a discuté, on a essayé des choses, et ça a pris. A travers ce projet, j’ai fait une rencontre exceptionnelle et depuis, on est très lié professionnellement et personnellement. On a encore un bout de chemin à faire ensemble. Là, on va d’ailleurs attaquer son prochain film à la fin de cette année ou au début de la prochaine.
Véronique : Et à côté de cela, il y a « Dheepan » de Jacques Audiard, un cinéma radicalement différent. Comment avez-vous géré l’idée de tourner avec ce grand cinéaste ?
Marc Zinga : C’était très impressionnant parce que j’étais fan de Jacques Audiard. « Sur mes lèvres » est le film que j’estime avoir vu de moi-même, le premier que j’ai découvert en tant qu’adulte. Avant ça, j’ai vu beaucoup de films que j’ai pu apprécier mais je les ai vu par des influences extérieures. « Sur mes lèvres », je l’ai visionné de manière autonome. Il m’a fortement marqué à tel point que j’ai voulu voir ses films précédents parmi lesquels le chef d’œuvre « Regarde les hommes tomber ». Autant de choses qui faisaient que j’admirais son travail. Quand il m’a appelé pour exprimer son souhait de collaborer ensemble, j’étais aux anges ! Véronique : Vous avez pris part à plusieurs films engagés. De façon consciente ? |
Marc Zinga : Je dirais que me laisse plutôt porter par un projet même si j’ai beaucoup de respect pour le discours politique que peut contenir une œuvre artistique. Ma recherche première, c’est avant tout la narration, l’envie de raconter une histoire et tenter, par ce biais, d’émouvoir.
Véronique : Vous avez vous-même envie de raconter des histoires dans un long métrage en tant que metteur en scène ?
Marc Zinga : C’est ce que je fais déjà dans mes rôles mais oui, j’en ai envie. J’ai déjà réalisé un court métrage il y a quelques années de cela et qui était d’ailleurs sélectionné ici, à Namur, et à Mons. Je serais très heureux de réitérer l’expérience si l’occasion se présente. Ce qui compte pour moi avant tout, c’est de participer à de bonnes histoires, mais instinctivement en tant qu’acteur. Pour ce qui est de la mise en scène, c’est un travail intellectuel qui est moins proche de mon intuition première mais si un jour, je sens que je peux faire quelque chose de pertinent, alors j’y retournerai.
Véronique : Vous avez vous-même envie de raconter des histoires dans un long métrage en tant que metteur en scène ?
Marc Zinga : C’est ce que je fais déjà dans mes rôles mais oui, j’en ai envie. J’ai déjà réalisé un court métrage il y a quelques années de cela et qui était d’ailleurs sélectionné ici, à Namur, et à Mons. Je serais très heureux de réitérer l’expérience si l’occasion se présente. Ce qui compte pour moi avant tout, c’est de participer à de bonnes histoires, mais instinctivement en tant qu’acteur. Pour ce qui est de la mise en scène, c’est un travail intellectuel qui est moins proche de mon intuition première mais si un jour, je sens que je peux faire quelque chose de pertinent, alors j’y retournerai.
Véronique : Dans votre carrière, il y a cette apparition dans « Spectre ». Ca doit être incroyable de se retrouver dans l’univers de Sam Mendes ?
Marc Zinga : C’est vrai. Pour y parvenir, j’ai passé une audition à Paris, suite à une demande envoyée dans plusieurs agences dont la mienne. Je suis allé à cette audition comme tout le monde et elle s’est avérée concluante… Bingo ! Une fois là-bas, c’était très impressionnant de voir un tel déploiement de moyens. C’est très instructif de voir qu’à ce niveau, les principaux intervenants que sont le réalisateur et les acteurs de premier plan gardent la tête froide et restent dans un rapport de modestie ou de rigueur. |
On a discuté avec Christoph Walz, qui est très charmant et un excellent acteur. J’ai appris pas mal de choses en le voyant travailler. Tourner dans ce genre de cinéma, ça m’a rappelé le sens premier de l’artisanat et de découvrir ce qui fait le savoir-faire de ces cultures ou de ces nations-là.
Véronique : Pour revenir au FIFF, vous avez pu découvrir un large panel de films et peut-être certains auxquels vous ne vous attendiez pas ?
Marc Zinga : Oui, j’ai été très agréablement surpris. Ce que je me suis dit dès le début et que j’ai observé, c’est que c’est la possibilité pour moi de découvrir des œuvres vers lesquelles je ne serais pas allé naturellement. Aussi ouverte qu’on se veuille, on a des affinités avec certains genres et d’avoir la possibilité d’en découvrir d’autres et d’apprécier cela, c’est un beau cadeau.
Véronique : Qu’allez-vous justement chercher dans vos choix de films de cinéma en tant que spectateur ?
Marc Zinga : L’émotion. Quand je veux me détendre, j’aime les films d’action ou des films où on trouve un suspense, de l’humour, un panache ou des choses légères. En règle générale, c’est l’émotion que je recherche mais dans le sens d'un voyage intérieur que suscite la vision d’un film.
Véronique : Il y en a un qui vous a particulièrement marqué ces derniers temps ?
Marc Zinga : Ici, j’ai découvert « Jeune femme », le film d’ouverture du festival. Il est très singulier dans sa fabrication et son propos. Il m’entraîne dans l’intériorité de cette femme et en même temps, il me renvoie à des idées personnelles. C’est un film très réussi !
Véronique : Ma toute dernière question ne touche pas spécialement au monde du cinéma. Quel rêve vous fait vibrer ou voudriez-vous concrétiser ?
Marc Zinga : Ce n’est pas une question facile... (il réfléchit). J’ai un vrai rêve récurrent que je fais régulièrement. Je me vois planer au dessus du sol. J’aimerais vraiment bien pouvoir léviter et avancer mais il y a peu de chance pour que cela se concrétise... Sinon, je fais le rêve de pouvoir continuer à raconter des histoires et rencontrer de la joie dans ma vie. Avec tout ça, je serais comblé.
Véronique : Pour revenir au FIFF, vous avez pu découvrir un large panel de films et peut-être certains auxquels vous ne vous attendiez pas ?
Marc Zinga : Oui, j’ai été très agréablement surpris. Ce que je me suis dit dès le début et que j’ai observé, c’est que c’est la possibilité pour moi de découvrir des œuvres vers lesquelles je ne serais pas allé naturellement. Aussi ouverte qu’on se veuille, on a des affinités avec certains genres et d’avoir la possibilité d’en découvrir d’autres et d’apprécier cela, c’est un beau cadeau.
Véronique : Qu’allez-vous justement chercher dans vos choix de films de cinéma en tant que spectateur ?
Marc Zinga : L’émotion. Quand je veux me détendre, j’aime les films d’action ou des films où on trouve un suspense, de l’humour, un panache ou des choses légères. En règle générale, c’est l’émotion que je recherche mais dans le sens d'un voyage intérieur que suscite la vision d’un film.
Véronique : Il y en a un qui vous a particulièrement marqué ces derniers temps ?
Marc Zinga : Ici, j’ai découvert « Jeune femme », le film d’ouverture du festival. Il est très singulier dans sa fabrication et son propos. Il m’entraîne dans l’intériorité de cette femme et en même temps, il me renvoie à des idées personnelles. C’est un film très réussi !
Véronique : Ma toute dernière question ne touche pas spécialement au monde du cinéma. Quel rêve vous fait vibrer ou voudriez-vous concrétiser ?
Marc Zinga : Ce n’est pas une question facile... (il réfléchit). J’ai un vrai rêve récurrent que je fais régulièrement. Je me vois planer au dessus du sol. J’aimerais vraiment bien pouvoir léviter et avancer mais il y a peu de chance pour que cela se concrétise... Sinon, je fais le rêve de pouvoir continuer à raconter des histoires et rencontrer de la joie dans ma vie. Avec tout ça, je serais comblé.