Interview de Fabrizio Rongione, Baptiste Lalieu et Samuel Tilman
Dans le cadre de l'avant première du film "Une part d'ombre "
Quai10 de Charleroi - 2 mars 2018
Dans le cadre de l'avant première du film "Une part d'ombre "
Quai10 de Charleroi - 2 mars 2018
C’est sans aucun doute l’interview la plus fun qu’il nous ait été donnée de mener. Installés dans les loges de la Brasserie du Quai10, nous rencontrons Samuel Tilman, Fabrizio Rongione et Baptiste Lalieu, taquins et complices. Entre deux passages en salle, où de nombreux carolos sont venus découvrir leur film « Une part d’ombre », les trois amis nous livrent une feel good interview où générosité et plaisanteries se conjuguent au présent. Véronique : « Une part d’ombre » a déjà été présenté dans plusieurs festivals ou en avant-première dans diverses salles du pays. L’accueil du public est d’ailleurs plutôt favorable jusqu’ici. En quoi est-ce important pour vous de rencontrer les spectateurs ? Comment vivez-vous ces rencontres ? Samuel Tilman : Les seuls moments où on peut rencontrer les gens c’est effectivement durant les festivals ou les avant-premières car après, nous ne sommes plus là pour mesurer les réactions. Avec Fabrizio, on a fait des spectacles ensemble. On bossait sur la mise en scène et j’étais ensuite régisseur et de ce fait, j’étais tout le temps là. Je stressais bien sûr à chaque représentation, mais en même temps, je voyais ce qui se passait, je ressentais l’atmosphère de la salle, ce qui n’est pas du tout le cas au cinéma. |
Pour moi, c’est un plaisir car dans ces soirées, on peut rencontrer le public, établir des liens directs,… ce qui n’est pas le cas d’habitude où, mis à part recevoir des commentaires via Facebook, il n’y a pas de prolongement : le film est fini, on passe à autre chose. C’est très différent de Baptiste par exemple qui, lors de ses concerts, est tout le temps en lien direct avec le public.
Véronique : Et vous, comment appréhendez-vous ces avant-premières en tant que comédiens ?
Baptiste Lalieu : Le comédien, ce n’est pas moi, c’est Fab ! (rires). Plus sérieusement, c’est assez prenant de voir l’évolution du film entre le moment où tu lis le scénario, celui où tu tournes et celui où tu le découvres monté et projeté sur l’écran, avec parfois la réaction des gens. Toute cette story line est intéressante à découvrir, vraiment. Après, j’avoue que le fait de découvrir le film en même temps que les spectateurs, ça permet de faire une relecture du film et je trouve ça assez plaisant et excitant. C’est différent pour le réalisateur puisqu’il a la gueule dans le guidon et qu’il connaît exactement tout le processus du film du début jusqu’à la toute fin.
Fabrizio Rongione : Qu’est-ce que je pourrais rajouter ? Ils ont tout dit je crois et tellement bien en plus (rires) !
Samuel Tilman : Par exemple, tu pourrais nous dire si, quand tu découvres le film, tu fais plus attention à l’histoire ou à ton jeu ?
Fabrizio Rongione : Je dirais qu’en général, je n’aime pas trop me voir. Si je pouvais éviter cela, je le ferais parce que quand je regarde un film dans lequel j’ai joué, je n’en profite pas. Je n’ai pas de recul et je passe toute la séance à regarder ce que j’ai fait ou non. Et puis, on est toujours habité par les souvenirs du tournage, par des sensations. Je me rappelle si ce jour-là il faisait froid, ce que j’avais fait juste avant, … Toutes ces micro-réflexions que je me fais pendant la projection font qu’au final, je n’ai rien vu du film et que je n’ai fait que me regarder en train de travailler. Il me faut donc toujours plusieurs visions pour entrer dans l’histoire. Et puis, se voir n’est jamais très agréable et encore moins quand on ne sait pas comment les gens vont réagir. C’est sans doute pour cela que je ne suis pas très à l’aise avec les avant-premières.
Véronique : Vous l’avez évoqué tout à l’heure, Fabrizio et vous, vous vous connaissez depuis un bon bout de temps. C’était une évidence que ce premier long-métrage se ferait ensemble ?
Samuel Tilman : Disons que lorsque j’ai écrit le scénario, je n’avais personne en tête. Dès qu’il a été terminé, Fabrizio est apparu comme un choix logique et je n’ai pas été chercher ailleurs. Je me suis demandé s’il était la bonne personne ou pas et quand mon choix s’est arrêté, tout le reste du casting s’est articulé autour de lui. Au contraire d’autres scénaristes qui écrivent en espérant confier le rôle à tel ou tel comédien, je n’ai pas écrit le scénario pour lui en particulier. Je n’avais pas ce besoin de mettre un corps, un visage, un physique ou même un fantasme sur le personnage de David.
Fabrizio Rongione : Et heureusement d’ailleurs car on se voit régulièrement. C’était plutôt intéressant qu’il puisse s’imaginer d’autres acteurs, histoire que ça ne l’oriente pas trop…
Baptiste Lalieu : Le comédien, ce n’est pas moi, c’est Fab ! (rires). Plus sérieusement, c’est assez prenant de voir l’évolution du film entre le moment où tu lis le scénario, celui où tu tournes et celui où tu le découvres monté et projeté sur l’écran, avec parfois la réaction des gens. Toute cette story line est intéressante à découvrir, vraiment. Après, j’avoue que le fait de découvrir le film en même temps que les spectateurs, ça permet de faire une relecture du film et je trouve ça assez plaisant et excitant. C’est différent pour le réalisateur puisqu’il a la gueule dans le guidon et qu’il connaît exactement tout le processus du film du début jusqu’à la toute fin.
Fabrizio Rongione : Qu’est-ce que je pourrais rajouter ? Ils ont tout dit je crois et tellement bien en plus (rires) !
Samuel Tilman : Par exemple, tu pourrais nous dire si, quand tu découvres le film, tu fais plus attention à l’histoire ou à ton jeu ?
Fabrizio Rongione : Je dirais qu’en général, je n’aime pas trop me voir. Si je pouvais éviter cela, je le ferais parce que quand je regarde un film dans lequel j’ai joué, je n’en profite pas. Je n’ai pas de recul et je passe toute la séance à regarder ce que j’ai fait ou non. Et puis, on est toujours habité par les souvenirs du tournage, par des sensations. Je me rappelle si ce jour-là il faisait froid, ce que j’avais fait juste avant, … Toutes ces micro-réflexions que je me fais pendant la projection font qu’au final, je n’ai rien vu du film et que je n’ai fait que me regarder en train de travailler. Il me faut donc toujours plusieurs visions pour entrer dans l’histoire. Et puis, se voir n’est jamais très agréable et encore moins quand on ne sait pas comment les gens vont réagir. C’est sans doute pour cela que je ne suis pas très à l’aise avec les avant-premières.
Véronique : Vous l’avez évoqué tout à l’heure, Fabrizio et vous, vous vous connaissez depuis un bon bout de temps. C’était une évidence que ce premier long-métrage se ferait ensemble ?
Samuel Tilman : Disons que lorsque j’ai écrit le scénario, je n’avais personne en tête. Dès qu’il a été terminé, Fabrizio est apparu comme un choix logique et je n’ai pas été chercher ailleurs. Je me suis demandé s’il était la bonne personne ou pas et quand mon choix s’est arrêté, tout le reste du casting s’est articulé autour de lui. Au contraire d’autres scénaristes qui écrivent en espérant confier le rôle à tel ou tel comédien, je n’ai pas écrit le scénario pour lui en particulier. Je n’avais pas ce besoin de mettre un corps, un visage, un physique ou même un fantasme sur le personnage de David.
Fabrizio Rongione : Et heureusement d’ailleurs car on se voit régulièrement. C’était plutôt intéressant qu’il puisse s’imaginer d’autres acteurs, histoire que ça ne l’oriente pas trop…
Samuel Tilman : C’est vrai parce que le risque c’est qu’on écrive en imaginant toutes les choses qu’un comédien puisse faire. A l’époque, Fabrizio n’avait pas encore d’enfant mais je savais qu’il avait un rapport paternel naturel et qu’il pouvait se passer quelque chose, qu’il pourrait jouer le rôle d’un père. Maintenant, écrire pour quelqu’un, ça peut restreindre le rôle et donner une direction qu’on ne voulait prendre au départ. Je dis toujours qu’entre le scénario et la fin du tournage, il y a une sorte d’entonnoir : au début, on imagine énormément de choses sur notre film et plus les choix de casting, de lieux ou de décors s’opèrent et plus on restreint la vision qu’on avait au départ.
|
Fabrizio Rongione : Et puis ce film représente plus les obsessions de Sam que les miennes et c’est très bien comme ça. Il crée son univers en tant que réalisateur et il faut toujours plusieurs films pour cela. Là, il a écrit le scénario seul et j’ai intégré ce film en tant qu’acteur, comme je le fais sur d’autres films.
Samuel Tilman : J’ai eu plus de mal par contre à trouver la personne qui pouvait jouer le rôle de Noël, car il est l’incarnation de l’amitié et c’est le seul qui reste fidèle à David. La fidélité, c’est un archétype qui peut vite devenir cliché et je ne parvenais pas à trouver quelqu’un pour l’interpréter. Comme je croisais Baptiste de temps en temps, je me suis dit que c’était lui. Ce genre de petits moments où on se rend compte que ça matche, c’est super réjouissant. C’est pareil concernant les décors. J’ai été voir tous les lacs des Vosges jusqu’à ce que je trouve celui où nous avons tourné. Ca parait bête mais c’est une joie immense de se trouver face à celui qu’on cherchait… C’est la même chose pour le casting. On fantasme les personnages, on ne trouve pas les acteurs et quand ça se révèle, c’est une satisfaction énorme.
Véronique : Vous avez d’ailleurs fait des études de théâtre, Baptiste, pour vous diriger ensuite vers la scène musicale avec « Saule ». On peut dire qu’avec ce film, c’est un retour aux sources ?
Baptiste Lalieu : Je dois t’avouer que quand j’ai terminé les études de théâtre, c’était une grosse frustration chez moi de n’avoir jamais fait de cinéma. J’avais fait deux ou trois courts métrages pour l’IAD ou l’INSAS mais j’ai très vite bifurqué vers la musique. Forcément, quand tu es jeune comédien et que tu as le choix entre être hallebardier dans six productions belges ou commencer à faire des concerts pour gagner ta vie, tu as vite fait ton choix (rires). De temps en temps, des directeurs de casting comme Patrick Hella ou Gerda Diddens me contactaient pour me proposer des films. Mais souvent, les projets nécessitaient trois mois de tournage, en Yougoslavie ou ailleurs (rires) et je déclinais car niveau timing ce n’était pas possible. Quand Sam (Tilman, ndlr) m’a appelé, la première chose que je lui ai dite c’est que j’avais peu de temps libre. On a regardé ce qui était possible et entre le moment où je terminais le mix de mon album et celui où la promo démarrait en France, j’avais un mois de battement. On a foncé et on a mis à contribution les trois semaines de tournage pour que ça puisse se faire. C’était un vrai désir chez moi de faire du cinéma et de découvrir comment ça se passait. Au final, ça m’a vraiment plu de le faire, surtout que j’étais très bien entouré!
Samuel Tilman : J’ai eu plus de mal par contre à trouver la personne qui pouvait jouer le rôle de Noël, car il est l’incarnation de l’amitié et c’est le seul qui reste fidèle à David. La fidélité, c’est un archétype qui peut vite devenir cliché et je ne parvenais pas à trouver quelqu’un pour l’interpréter. Comme je croisais Baptiste de temps en temps, je me suis dit que c’était lui. Ce genre de petits moments où on se rend compte que ça matche, c’est super réjouissant. C’est pareil concernant les décors. J’ai été voir tous les lacs des Vosges jusqu’à ce que je trouve celui où nous avons tourné. Ca parait bête mais c’est une joie immense de se trouver face à celui qu’on cherchait… C’est la même chose pour le casting. On fantasme les personnages, on ne trouve pas les acteurs et quand ça se révèle, c’est une satisfaction énorme.
Véronique : Vous avez d’ailleurs fait des études de théâtre, Baptiste, pour vous diriger ensuite vers la scène musicale avec « Saule ». On peut dire qu’avec ce film, c’est un retour aux sources ?
Baptiste Lalieu : Je dois t’avouer que quand j’ai terminé les études de théâtre, c’était une grosse frustration chez moi de n’avoir jamais fait de cinéma. J’avais fait deux ou trois courts métrages pour l’IAD ou l’INSAS mais j’ai très vite bifurqué vers la musique. Forcément, quand tu es jeune comédien et que tu as le choix entre être hallebardier dans six productions belges ou commencer à faire des concerts pour gagner ta vie, tu as vite fait ton choix (rires). De temps en temps, des directeurs de casting comme Patrick Hella ou Gerda Diddens me contactaient pour me proposer des films. Mais souvent, les projets nécessitaient trois mois de tournage, en Yougoslavie ou ailleurs (rires) et je déclinais car niveau timing ce n’était pas possible. Quand Sam (Tilman, ndlr) m’a appelé, la première chose que je lui ai dite c’est que j’avais peu de temps libre. On a regardé ce qui était possible et entre le moment où je terminais le mix de mon album et celui où la promo démarrait en France, j’avais un mois de battement. On a foncé et on a mis à contribution les trois semaines de tournage pour que ça puisse se faire. C’était un vrai désir chez moi de faire du cinéma et de découvrir comment ça se passait. Au final, ça m’a vraiment plu de le faire, surtout que j’étais très bien entouré!
Véronique : On peut d’ailleurs dire que vous êtes le personnage auquel le spectateur s’identifie le plus. Vous êtes une sorte de « médiateur » entre le public et l’intrigue.
Baptiste Lalieu : C’est vrai ! On en a parlé tout de suite avec Sam et on s’est dit que c’était à double tranchant. Il m’a dit que c’était important parce que c’est le seul personnage sur lequel on va pouvoir se reposer, d’autant plus que plus on avance, plus l’étau se ressert autour de David. Ses amis le déçoivent tous et s’il y en a un qui est le sas de décompression, c’est Noël, celui que je joue. C’est aussi une espèce de Don Quichotte qui va tout mettre en œuvre pour prouver l’innocence de son ami. Ce personnage fait du bien parce qu’il permet au public de respirer. |
Samuel Tilman : La preuve c’est que hier encore, un spectateur nous a dit que ce personnage était bienvenu tant le film était tendu.
Baptiste Lalieu : Oui et puis, il y a ce mec qui est sorti de l’avant-première de Bruxelles et qui m’a chantonné « avoir un bon copain » (rires). J’ai trouvé ça génial parce que ça résume exactement la chose !
Samuel Tilman : A l’inverse, quand Yoann (Blanc, ndlr) a traversé la salle à Bruxelles, il y a un gars qui l’a interpellé et qui l’a insulté (rires).
Baptiste Lalieu : Tu t’imagines la vie de l’acteur qui jouait JR dans « Dallas » ? Il devait se faire traiter à longueur de journée.
Fabrizio Rongione : Ou les gars qui jouent les salopards dans « Game of Thrones »…
Baptiste Lalieu : … Ils doivent se faire cracher dessus à longueur de journée (rires) !
Véronique : C’est vrai qu’une des thématiques du film, c’est bien sûr la culpabilité de David mais c’est aussi le regard qu’ont les uns et les autres sur lui ?
Samuel Tilman : En tout cas, ce qui m’a le plus intéressé dans l’écriture, c’était ça : le regard. J’essaie d’ailleurs de mettre le spectateur dans cette position : il observe, il interprète, comme les personnages secondaires essaient d’interpréter eux-mêmes la trajectoire de David…
Baptiste Lalieu : … Avec un regard changeant au fur et à mesure que les preuves arrivent et s’abattent sur le personnage de David. Le doute s’installe chez chacun de ses amis.
Véronique : Vous leur avez donné le scénario en entier d’emblée ou vous avez distillé des chapitres ici et là pour garder le mystère autour de l’issue de votre film ?
Samuel Tilman : Au départ, je ne pensais pas donner la dernière page et demie aux autres comédiens, mais seulement à Fabrizio, histoire qu’ils ne connaissent pas l’issue et jouent en fonction de ce qui leur était donné. Mais comme j’ai beaucoup hésité sur la direction que je souhaitais donner à la fin, je ne voulais pas que ce soit artificiel. Et puis, c’est leur boulot d’être comédiens et de créer la surprise. Je ne suis pas sûr que le mystère les aurait aidé dans leur travail d’appropriation des personnages. Ils connaissaient donc tous la fin avant d’entamer le tournage mais ça n’empêche qu’ils devaient tous jouer en fonction de ce que Fabrizio leur donnait. Quand il était plus agressif ou se défendait avec plus de véhémence, les autres jouaient différemment. Il y avait de toute façon des variantes intéressantes, peu importe qu’ils connaissent la chute ou non.
Véronique : C’est vrai que vous avez, Fabrizio Rongione, un patchwork d’émotions dans « Une part d’ombre », tout comme dans votre filmographie où vous passez de la comédie au drame avec aisance. Ici, vous concentrez un large spectre de jeu, allant de l’euphorie à la colère, du sourire au visage fermé. Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle en particulier ?
Baptiste Lalieu : Oui et puis, il y a ce mec qui est sorti de l’avant-première de Bruxelles et qui m’a chantonné « avoir un bon copain » (rires). J’ai trouvé ça génial parce que ça résume exactement la chose !
Samuel Tilman : A l’inverse, quand Yoann (Blanc, ndlr) a traversé la salle à Bruxelles, il y a un gars qui l’a interpellé et qui l’a insulté (rires).
Baptiste Lalieu : Tu t’imagines la vie de l’acteur qui jouait JR dans « Dallas » ? Il devait se faire traiter à longueur de journée.
Fabrizio Rongione : Ou les gars qui jouent les salopards dans « Game of Thrones »…
Baptiste Lalieu : … Ils doivent se faire cracher dessus à longueur de journée (rires) !
Véronique : C’est vrai qu’une des thématiques du film, c’est bien sûr la culpabilité de David mais c’est aussi le regard qu’ont les uns et les autres sur lui ?
Samuel Tilman : En tout cas, ce qui m’a le plus intéressé dans l’écriture, c’était ça : le regard. J’essaie d’ailleurs de mettre le spectateur dans cette position : il observe, il interprète, comme les personnages secondaires essaient d’interpréter eux-mêmes la trajectoire de David…
Baptiste Lalieu : … Avec un regard changeant au fur et à mesure que les preuves arrivent et s’abattent sur le personnage de David. Le doute s’installe chez chacun de ses amis.
Véronique : Vous leur avez donné le scénario en entier d’emblée ou vous avez distillé des chapitres ici et là pour garder le mystère autour de l’issue de votre film ?
Samuel Tilman : Au départ, je ne pensais pas donner la dernière page et demie aux autres comédiens, mais seulement à Fabrizio, histoire qu’ils ne connaissent pas l’issue et jouent en fonction de ce qui leur était donné. Mais comme j’ai beaucoup hésité sur la direction que je souhaitais donner à la fin, je ne voulais pas que ce soit artificiel. Et puis, c’est leur boulot d’être comédiens et de créer la surprise. Je ne suis pas sûr que le mystère les aurait aidé dans leur travail d’appropriation des personnages. Ils connaissaient donc tous la fin avant d’entamer le tournage mais ça n’empêche qu’ils devaient tous jouer en fonction de ce que Fabrizio leur donnait. Quand il était plus agressif ou se défendait avec plus de véhémence, les autres jouaient différemment. Il y avait de toute façon des variantes intéressantes, peu importe qu’ils connaissent la chute ou non.
Véronique : C’est vrai que vous avez, Fabrizio Rongione, un patchwork d’émotions dans « Une part d’ombre », tout comme dans votre filmographie où vous passez de la comédie au drame avec aisance. Ici, vous concentrez un large spectre de jeu, allant de l’euphorie à la colère, du sourire au visage fermé. Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle en particulier ?
Fabrizio Rongione : Je dirais que c’est en partie grâce à Samuel si j’y suis arrivé. J’ai toujours l’impression d’apprendre mon métier de film en film, d’avoir des déclics, d’adapter mon jeu en fonction des situations et de découvrir d’autres choses. Le film de Sam, ça a été la juste rencontre entre mon évolution personnelle et son univers. C’est grâce à lui que j’ai pu montrer tout cela parce qu’il y a une vraie confiance. Avec lui, je ne me suis jamais demandé si je devais faire autrement, et c’était jouissif parce que j’ai pu me lâcher et jouer comme je le voulais. S’il me disait que c’était bon, je passais à autre chose sans me poser de questions. Il me demandait souvent de jouer la même scène avec différentes émotions, ce qui fait qu’il a ensuite fait un énorme travail de montage avec tout cela pour donner une direction au personnage.
|
Samuel Tilman : En plus, je pense que c’est difficile pour un comédien qui ne connaît pas un réalisateur de proposer autre chose et d’aborder différemment son personnage. Ici, comme on se connaît bien, il arrivait que Fabrizio propose d’adapter une situation alors que j’étais déjà très content du résultat.
Fabrizio Rongione : C’est son mérite à lui aussi parce que souvent, on dit que les choses sont réussies grâce à son casting mais en réalité, le fait que Samuel mette autour de moi des gars que je connaissais, ça m’a aidé énormément. Dans le jeu, vous vous permettez de faire des choses que vous ne feriez pas face à des comédiens que vous ne connaissez pas. Il y a toujours une pudeur. Quand on se connaît, c’est beaucoup plus évident. Je pense d’ailleurs qu’un acteur qui réfléchit de trop est un acteur qui joue mal. Le but, c’est d’oublier complètement qui on est pour se mettre au service de notre rôle.
Véronique : Et si vous réfléchissez de trop, vous risquez de perdre la spontanéité du jeu j’imagine ?
Fabrizio Rongione : C’est tout à fait ça ! La spontanéité, c’est fondamental. Si on la perd, on passe à côté du personnage.
Samuel Tilman : Toi Baptiste, tu l’as eu assez vite. Je pense que ta première journée de tournage était assez stressante mais tu as vite trouvé la spontanéité dans ton jeu.
Baptiste Lalieu : Pour tout dire, j’ai eu une sorte de déclic. Le premier jour du tournage, je me suis demandé si j’avais été bon. Erreur fatale, comme le disait Fabrizio. Je me suis rappelé une expérience de théâtre qui m’a beaucoup aidée où le metteur en scène m’avait dit à l’époque : « Arrête de te poser la question de savoir si tu es bon ou mauvais, fais confiance et dis toi que si tu es là, c’est que parce que je t’ai choisi ». Je suis reparti de ce canevas là et ça m’a libéré. Je me rappelle qu’à la fin de la prise, Sam me demandait si j’étais content de moi et je lui répondais que si lui l’était, alors je l’étais aussi. Ca a été mon leitmotiv pendant tout le tournage. Si j’ai fait les essais, que je suis avec Fabrizio et que j’ai le personnage de Noël, alors je suis légitime et à ma place, malgré mon court CV dans le monde du cinéma. Les seules questions que je me suis posées, c’est de savoir si j’étais utile au film et comment je pouvais l’être. Alors c’est vrai que le premier jour de tournage, je me suis retrouvé dans cette double pensée mais ça n’a pas duré.
Véronique : Et puis, vous faites vos premiers pas au cinéma entouré d’une sacrée équipe quasiment belgo-belge : Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, Yoann Blanc, Erika Sainte…
Baptiste Lalieu : C’est vrai que le pari de Sam était de mettre sept ou huit personnes d’horizons différents en mode « couples d’amis » dans un gîte. Ça aurait très bien pu ne pas fonctionner du tout. Mais il a eu l’intelligence de nous mettre tous dans un Vito qui partait en Alsace et j’ai retrouvé cet esprit de colonie de vacances qui émane de mes tournées. Ça a soudé le groupe et fait vivre cette bande d’amis qu’on retrouve à l’écran. Ce mode de fonctionnement a permis d’avoir une vraie crédibilité à l’image car il y a un truc qui s’est passé entre nous. Tous les comédiens étaient en mode classe verte et c’était vraiment gai !
Véronique : C’est vrai que cela transparaît à l’écran à tel point qu’on se demande si vous ne vous connaissez pas depuis années…
Fabrizio Rongione : C’est son mérite à lui aussi parce que souvent, on dit que les choses sont réussies grâce à son casting mais en réalité, le fait que Samuel mette autour de moi des gars que je connaissais, ça m’a aidé énormément. Dans le jeu, vous vous permettez de faire des choses que vous ne feriez pas face à des comédiens que vous ne connaissez pas. Il y a toujours une pudeur. Quand on se connaît, c’est beaucoup plus évident. Je pense d’ailleurs qu’un acteur qui réfléchit de trop est un acteur qui joue mal. Le but, c’est d’oublier complètement qui on est pour se mettre au service de notre rôle.
Véronique : Et si vous réfléchissez de trop, vous risquez de perdre la spontanéité du jeu j’imagine ?
Fabrizio Rongione : C’est tout à fait ça ! La spontanéité, c’est fondamental. Si on la perd, on passe à côté du personnage.
Samuel Tilman : Toi Baptiste, tu l’as eu assez vite. Je pense que ta première journée de tournage était assez stressante mais tu as vite trouvé la spontanéité dans ton jeu.
Baptiste Lalieu : Pour tout dire, j’ai eu une sorte de déclic. Le premier jour du tournage, je me suis demandé si j’avais été bon. Erreur fatale, comme le disait Fabrizio. Je me suis rappelé une expérience de théâtre qui m’a beaucoup aidée où le metteur en scène m’avait dit à l’époque : « Arrête de te poser la question de savoir si tu es bon ou mauvais, fais confiance et dis toi que si tu es là, c’est que parce que je t’ai choisi ». Je suis reparti de ce canevas là et ça m’a libéré. Je me rappelle qu’à la fin de la prise, Sam me demandait si j’étais content de moi et je lui répondais que si lui l’était, alors je l’étais aussi. Ca a été mon leitmotiv pendant tout le tournage. Si j’ai fait les essais, que je suis avec Fabrizio et que j’ai le personnage de Noël, alors je suis légitime et à ma place, malgré mon court CV dans le monde du cinéma. Les seules questions que je me suis posées, c’est de savoir si j’étais utile au film et comment je pouvais l’être. Alors c’est vrai que le premier jour de tournage, je me suis retrouvé dans cette double pensée mais ça n’a pas duré.
Véronique : Et puis, vous faites vos premiers pas au cinéma entouré d’une sacrée équipe quasiment belgo-belge : Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, Yoann Blanc, Erika Sainte…
Baptiste Lalieu : C’est vrai que le pari de Sam était de mettre sept ou huit personnes d’horizons différents en mode « couples d’amis » dans un gîte. Ça aurait très bien pu ne pas fonctionner du tout. Mais il a eu l’intelligence de nous mettre tous dans un Vito qui partait en Alsace et j’ai retrouvé cet esprit de colonie de vacances qui émane de mes tournées. Ça a soudé le groupe et fait vivre cette bande d’amis qu’on retrouve à l’écran. Ce mode de fonctionnement a permis d’avoir une vraie crédibilité à l’image car il y a un truc qui s’est passé entre nous. Tous les comédiens étaient en mode classe verte et c’était vraiment gai !
Véronique : C’est vrai que cela transparaît à l’écran à tel point qu’on se demande si vous ne vous connaissez pas depuis années…
Fabrizio Rongione : En fait, avec Baptiste, on se connaît depuis l’époque du Conservatoire mais on ne s’est pas tant croisé que cela. Celui que je connaissais le plus dans l’équipe, c’était Steve (Driesen, ndlr), le quatrième copain. J’avais déjà tourné avec Erika et Natacha mais c’est à peu près tout. Avec Baptiste, il y avait un vrai feeling alors que Yoann, lui, avait beaucoup de mal, sans doute à cause de son personnage qui est plus à l’écart. Mais le voyage en camionnette l’a beaucoup détendu.
Samuel Tilman : C’est vrai que Fabian, le personnage de Yoann, est plutôt la pièce rapportée du film. Je ne suis même pas sûr qu’il ait déjà tourné avec grand monde, pas même avec Erika… |
Véronique : Vous avez mixé des univers, fait rencontrer des acteurs de tous horizons ... Que est le secret pour que ça fonctionne ?
Samuel Tilman : Je ne sais pas très bien. A la fin, tous les comédiens ont, d’une manière ou d’une autre, trouvé que faire un film choral était vraiment chouette et on a forcément envie de recommencer l’expérience. Maintenant, c’est vrai qu’il existe des familles dans le cinéma belge mais elles se remodèlent tout le temps. Je pense que si la partition du comédien n’est pas à la hauteur de son attente, ça ne fonctionne pas.
Dans les films de groupe, ça peut ne pas fonctionner si les acteurs acceptent les rôles pour les mauvaises raisons. Ici, même les plus petits rôles avaient trouvé leur place au sein du groupe ou de l’histoire et je pense que c’était ça le plus important. Je trouve cela intéressant d’aller chercher des acteurs avec qui on a envie de travailler, qu’on les connaisse ou pas, ce qui est le cas de Yoann. Avec Erika, on avait déjà travaillé ensemble pour « Je suis resté dans les bois » mais je ne l’avais jamais dirigée en tant que comédienne. La seule chose à laquelle je crois c’est qu’il n’y a pas un groupe avec deux Suisses, trois Français et quatre Belges… la greffe aurait été plus difficile à faire prendre. On vient tous d’un univers commun et d’une manière ou d’une autre, ça se ressent à l’écran car on parle de la même manière. On était entre nous.
Véronique : Pour sortir un peu du cadre du film et parler de votre avenir, j’aimerais évoquer la bande originale du film, qui est signée ici par Vincent Liben de Mud Flow. Vous, Baptiste, vous avez déjà réalisé celle de « Cow-Boy » de Benoît Mariage. Vous pourriez réitérer l’expérience maintenant que vous êtes un peu plus entré dans le monde du cinéma?
Samuel Tilman : Je ne sais pas très bien. A la fin, tous les comédiens ont, d’une manière ou d’une autre, trouvé que faire un film choral était vraiment chouette et on a forcément envie de recommencer l’expérience. Maintenant, c’est vrai qu’il existe des familles dans le cinéma belge mais elles se remodèlent tout le temps. Je pense que si la partition du comédien n’est pas à la hauteur de son attente, ça ne fonctionne pas.
Dans les films de groupe, ça peut ne pas fonctionner si les acteurs acceptent les rôles pour les mauvaises raisons. Ici, même les plus petits rôles avaient trouvé leur place au sein du groupe ou de l’histoire et je pense que c’était ça le plus important. Je trouve cela intéressant d’aller chercher des acteurs avec qui on a envie de travailler, qu’on les connaisse ou pas, ce qui est le cas de Yoann. Avec Erika, on avait déjà travaillé ensemble pour « Je suis resté dans les bois » mais je ne l’avais jamais dirigée en tant que comédienne. La seule chose à laquelle je crois c’est qu’il n’y a pas un groupe avec deux Suisses, trois Français et quatre Belges… la greffe aurait été plus difficile à faire prendre. On vient tous d’un univers commun et d’une manière ou d’une autre, ça se ressent à l’écran car on parle de la même manière. On était entre nous.
Véronique : Pour sortir un peu du cadre du film et parler de votre avenir, j’aimerais évoquer la bande originale du film, qui est signée ici par Vincent Liben de Mud Flow. Vous, Baptiste, vous avez déjà réalisé celle de « Cow-Boy » de Benoît Mariage. Vous pourriez réitérer l’expérience maintenant que vous êtes un peu plus entré dans le monde du cinéma?
Baptiste Lalieu : Ca m’a beaucoup plu l’époque et j’aimerais vraiment oui. Pour « Cow boy », Ben Mariage était venu me voir pour que je fasse sa bande originale mais je n’avais jamais fait ça de ma vie. Je me rappellerai toujours le jour où Benoit Poelvoorde, qui s’impliquait énormément dans le film, est venu chez moi avec Ben Mariage. J’avais mon caméscope d’une part et mon lecteur de chaîne hifi de l’autre et je les enclenchais tous les deux au même moment, comme un kéké, parce que je n’avais pas d’autres moyens. Et puis, là, je revois Ben Poelvoorde qui s’excite et s’extasie en disant « C’est du Vladimir Cosma, j’adore ! », Ben Mariage qui trouve ça plutôt bien et moi qui suis soulagé de voir que ça passe (rires). Ça s’est fait en dilettante mais j’ai adoré faire ça. Si c’était à refaire, ce serait avec grand plaisir. Maintenant, Vincent Liben lui, il est capable d’écrire des partitions pour des cordes. Moi, c’est beaucoup plus artisanal et c’est aussi ce qui fait le charme du truc je crois.
|
Ce qui est génial quand on fait une musique de film, et j’imagine que tu l’as vécu en post-prod Sam, c’est que tu mets une musique quatre secondes après, ça ne fonctionne pas. Alors que quand tu la cales au bon moment et au bon endroit, l’émotion fonctionne. C’est super excitant !
Samuel Tilman : C’est fascinant en effet. Parfois, le musicien compose un morceau pour le film et ça ne fonctionne pas alors que quand tu l’interchanges, ça devient intéressant. En même temps c’est normal parce qu’il y a des espèces de thèmes sous-jacents et on ne peut pas non plus faire ce qu’on veut.
Véronique : Et puis à côté de cela, Saule a dix ans. Pour l’occasion, vous sortez un nouvel album et proposez une série de concerts. Ca veut dire que pour l’instant, vous vous consacrez à nouveau à la musique et moins au cinéma ?
Baptiste Lalieu : Pour le moment je finalise l’écriture du cinquième album, qui devrait sortir avant la fin 2018 et on est effectivement en tournée pour quelques dates. Pour ce qui est du cinéma, on verra comment ça se passe mais j’ai adoré l’expérience. Surtout que j’aurais vraiment pu plus mal tomber (rires).
Véronique : Et vous Fabrizio, on a l’impression que vous êtes un boulimique de travail. On vous voit dans de nombreux films ces derniers temps. L’année qui vient est chargée en tournages ?
Fabrizio Rongione : Ça dépend des années. Il y en a où j’enchaîne les films et d’autres où j’en ai moins. Il y a deux ans, j’ai tourné dans onze long-métrages mais pour l’instant, c’est plutôt calme. Quand je ne tourne pas, j’écris avec Sam ou tout seul, mais je ne reste jamais inactif. L’an dernier, j’ai tourné dans un film italien « Romélus et Rémus » qui est en cours de montage et là je repars en Italie pour tourner une comédie. C’est toujours sympa parce que je vais tourner deux semaines à Rome.
Véronique : Et de votre côté Samuel ? Des productions, des futures réalisations, de la mise en scène ?
Samuel Tilman : Pour l’instant j’ai plutôt des envies d’écriture. Il faut dire qu’on sort à peine des Magritte et ça a pris pas mal de temps et d’énergie. J’ai envie de me poser et de coucher des idées sur le papier.
François: On peut dire que cette année, vous avez dynamisé la Cérémonie des Magritte et vous avez osé faire quelque chose de totalement assumé.
Samuel Tilman : C’est fascinant en effet. Parfois, le musicien compose un morceau pour le film et ça ne fonctionne pas alors que quand tu l’interchanges, ça devient intéressant. En même temps c’est normal parce qu’il y a des espèces de thèmes sous-jacents et on ne peut pas non plus faire ce qu’on veut.
Véronique : Et puis à côté de cela, Saule a dix ans. Pour l’occasion, vous sortez un nouvel album et proposez une série de concerts. Ca veut dire que pour l’instant, vous vous consacrez à nouveau à la musique et moins au cinéma ?
Baptiste Lalieu : Pour le moment je finalise l’écriture du cinquième album, qui devrait sortir avant la fin 2018 et on est effectivement en tournée pour quelques dates. Pour ce qui est du cinéma, on verra comment ça se passe mais j’ai adoré l’expérience. Surtout que j’aurais vraiment pu plus mal tomber (rires).
Véronique : Et vous Fabrizio, on a l’impression que vous êtes un boulimique de travail. On vous voit dans de nombreux films ces derniers temps. L’année qui vient est chargée en tournages ?
Fabrizio Rongione : Ça dépend des années. Il y en a où j’enchaîne les films et d’autres où j’en ai moins. Il y a deux ans, j’ai tourné dans onze long-métrages mais pour l’instant, c’est plutôt calme. Quand je ne tourne pas, j’écris avec Sam ou tout seul, mais je ne reste jamais inactif. L’an dernier, j’ai tourné dans un film italien « Romélus et Rémus » qui est en cours de montage et là je repars en Italie pour tourner une comédie. C’est toujours sympa parce que je vais tourner deux semaines à Rome.
Véronique : Et de votre côté Samuel ? Des productions, des futures réalisations, de la mise en scène ?
Samuel Tilman : Pour l’instant j’ai plutôt des envies d’écriture. Il faut dire qu’on sort à peine des Magritte et ça a pris pas mal de temps et d’énergie. J’ai envie de me poser et de coucher des idées sur le papier.
François: On peut dire que cette année, vous avez dynamisé la Cérémonie des Magritte et vous avez osé faire quelque chose de totalement assumé.
Fabrizio Rongione : C’est très gentil merci. Si vous saviez combien, jusqu’au dernier moment, on a hésité à aller jusqu’au bout. On pensait que ça n’allait pas marcher et finalement, on l’a fait. On s’est bien marré en l’écrivant avec Sam mais c’était épuisant, surtout que le timing était très serré. Je ne voulais pas m’embrouiller avec tout le monde et la veille encore, on hésitait à retirer certaines vannes pour ne pas que ce soit excessif.
François: C’était irrévérencieux mais tellement bienvenu en même temps. Vous avez interpellé les invités, vous êtes entré en dansant… Véronique: … Vous étiez une sorte de Jimmy Fallon belge ! |
Fabrizio Rongione : Merci pour le compliment, j’adore Jimmy Fallon ! C’est amusant parce que ça fait deux fois qu’on me le dit aujourd’hui. Je suis hyper flatté !
Baptiste Lalieu : Tu vois, je te l’avais dit ! L’autodérision, le fait d’arriver en mode danseur, en rital décontract’ du genre « Je suis le roi du pétrole et je vous embête tous et si Didier Reynders a une crotte de nez qui pend, je ne le louperai pas » ça a fonctionné (Rires). Ce côté-là, cette désinvolture, c’est une grande force ! Et quand tu vois ça, toi, téléspectateur le cul vissé à son canap’, un soir à 20h20 en train de manger tes Bi-Fi, tu te régales. Ca fait un bien fou ! (Rires) On ne pourrait pas faire ça en France mais heureusement, en Belgique, on peut !
Baptiste Lalieu : Tu vois, je te l’avais dit ! L’autodérision, le fait d’arriver en mode danseur, en rital décontract’ du genre « Je suis le roi du pétrole et je vous embête tous et si Didier Reynders a une crotte de nez qui pend, je ne le louperai pas » ça a fonctionné (Rires). Ce côté-là, cette désinvolture, c’est une grande force ! Et quand tu vois ça, toi, téléspectateur le cul vissé à son canap’, un soir à 20h20 en train de manger tes Bi-Fi, tu te régales. Ca fait un bien fou ! (Rires) On ne pourrait pas faire ça en France mais heureusement, en Belgique, on peut !