"Marlene Dietrich: celle qui avait la voix",
de Camille Larbey
de Camille Larbey
Nous évoquions avec vous le volume consacré à « Bill Murray » il y a peu. Après s’être penchés sur de nombreuses personnalités du cinéma américain, la collection Capicci Stories met en lumière une comédienne et chanteuse tenace que les titres de films comme « L’ange bleu », « Morocco » ou encore « Le grand alibi » convoqueront sans effort : Marlene Dietrich. Celle qui est née en Allemagne au tout début du XXème siècle, qui a traversé le cinéma muet et parlant, foulé les scènes de music hall et les estrades improvisées durant la Seconde Guerre s’est éteinte très discrètement à 91 ans dans son appartement parisien… mais que retient-on finalement de la vie de la célèbre interprète de Lili Marleen ? Camille Larbey nous le rappelle (ou nous le fait découvrir) à travers un court ouvrage passionnant que l’on découvre avidement en peu de temps.
Présentation du livre : Des cabarets miteux de Berlin aux plateaux d’Hollywood. Du front de l’Ouest durant la Seconde Guerre mondiale aux casinos de Las Vegas. Des soirées paisibles aux côtés de Jean Gabin aux engueulades homériques avec Fritz Lang… Marlene Dietrich a connu tous les extrêmes et a traversé le siècle avec une passion qui la démarque de Garbo, sa grande rivale des débuts. Jusqu’à la fin, dans un appartement parisien devenu son empyrée, elle restera “le Mythe”, clamant que sa carrière n’a commencé qu’avec l’Ange bleu, son premier film parlant. |
Car Marlene le sait, son atout, c’est sa voix inimitable, suave et cajoleuse. Celle-ci n’est pas la plus belle ni la plus puissante, mais la star aura su l’utiliser mieux que quiconque pour envoûter le public, se construire une carrière à l’épreuve du temps et vivre quelques aventures rocambolesques.
L’auteur : Journaliste, Camille Larbey est l'auteur de Berlin mis en scène (paru aux éditions Espaces & Signes en 2017)
Avis : Il y a ainsi des petits rendez-vous ponctuels que l’on ne voudrait pas manquer. Chaque sortie de Capricci Stories fait partie de ces petits plaisirs qui remontent en deux temps trois mouvements la pile d’ouvrages à lire que l’on avait rangée minutieusement. Cette fois, c’est Marlene Dietrich qui fait l’objet du nouvel opus de la collection colorée d’une maison d’éditions qui vaut la peine que vous vous y intéressiez (si ce n'est pas déjà fait). Constitué, comme toujours, de très courts chapitres, « Marlene Dietrich : celle qui avait la voix », s’ouvre sur les derniers mois de la vie de cette grande comédienne d’autrefois, cette chanteuse qui, après une carrière dans le cinéma, a donné de la voix dans une tournée internationale, reprenant les standards des films dans lesquels elle tenait le premier rôle autrefois.
Mal accueillie en Allemagne, patrie qu’elle a délaissée durant la Seconde Guerre Mondiale (Goebbels ne lui a jamais pardonné son refus de jouer dans les films des grands studios allemands de l’époque), a adopté la nationalité américaine et fait sa vie Outre-Atlantique, Marlene Dietrich n’a jamais cessé de s’engager, sur les plateaux de tournage (où elle aimait donner des conseils avisés), auprès des soldats US (en organisant des tours de chant dans les camps militaires européens) mais aussi dans la vie de grands cinéastes. Mère démissionnaire, Marlene Dietrich n’est pas exempte de défauts, que du contraire, le petit livre de Camille Larbey le démontre bien. Mais elle a cette incroyable qualité : celle de n’avoir jamais rien concédé et d’avoir tout mis en œuvre pour devenir la star de cinéma dont elle avait rêvé depuis la fosse d'orchestre où elle jouait du violon dans sa jeunesse. Ses premiers castings (catastrophiques), sa carrière dans le cinéma muet (qu’elle a toujours renié), ses premiers succès (« L’ange bleu » de Josef von Sternberg qui marquera non seulement le début de sa carrière mais aussi celui d’une très longue collaboration), ses rencontres et ses amours sont évoqués en toute simplicité dans une très courte biographique fluide et passionnante que l’on ne parvient pas à poser.
Rivale de Greta Garbo, compagne de Jean Gabin (qui désespérait de ne pouvoir l’épouser car Marlene n'a jamais voulu divorcer du père de sa fille Maria), de Yul Brynner (de 20 ans son cadet !), de Gary Cooper ou encore de l’écrivain Ericha Maria Remarque, Marlene (ou devrait-on écrire Marie Magdalene) a toujours su se démarquer des autres, mettre en avant ses jolies jambes, s’investir dans ses rôles et y donner de la voix (reconnaissable entre toutes), tricher sur son âge et cacher son alcoolisme, enivrer par sa cuisine et faire preuve de grand professionnalisme.
L’auteur : Journaliste, Camille Larbey est l'auteur de Berlin mis en scène (paru aux éditions Espaces & Signes en 2017)
Avis : Il y a ainsi des petits rendez-vous ponctuels que l’on ne voudrait pas manquer. Chaque sortie de Capricci Stories fait partie de ces petits plaisirs qui remontent en deux temps trois mouvements la pile d’ouvrages à lire que l’on avait rangée minutieusement. Cette fois, c’est Marlene Dietrich qui fait l’objet du nouvel opus de la collection colorée d’une maison d’éditions qui vaut la peine que vous vous y intéressiez (si ce n'est pas déjà fait). Constitué, comme toujours, de très courts chapitres, « Marlene Dietrich : celle qui avait la voix », s’ouvre sur les derniers mois de la vie de cette grande comédienne d’autrefois, cette chanteuse qui, après une carrière dans le cinéma, a donné de la voix dans une tournée internationale, reprenant les standards des films dans lesquels elle tenait le premier rôle autrefois.
Mal accueillie en Allemagne, patrie qu’elle a délaissée durant la Seconde Guerre Mondiale (Goebbels ne lui a jamais pardonné son refus de jouer dans les films des grands studios allemands de l’époque), a adopté la nationalité américaine et fait sa vie Outre-Atlantique, Marlene Dietrich n’a jamais cessé de s’engager, sur les plateaux de tournage (où elle aimait donner des conseils avisés), auprès des soldats US (en organisant des tours de chant dans les camps militaires européens) mais aussi dans la vie de grands cinéastes. Mère démissionnaire, Marlene Dietrich n’est pas exempte de défauts, que du contraire, le petit livre de Camille Larbey le démontre bien. Mais elle a cette incroyable qualité : celle de n’avoir jamais rien concédé et d’avoir tout mis en œuvre pour devenir la star de cinéma dont elle avait rêvé depuis la fosse d'orchestre où elle jouait du violon dans sa jeunesse. Ses premiers castings (catastrophiques), sa carrière dans le cinéma muet (qu’elle a toujours renié), ses premiers succès (« L’ange bleu » de Josef von Sternberg qui marquera non seulement le début de sa carrière mais aussi celui d’une très longue collaboration), ses rencontres et ses amours sont évoqués en toute simplicité dans une très courte biographique fluide et passionnante que l’on ne parvient pas à poser.
Rivale de Greta Garbo, compagne de Jean Gabin (qui désespérait de ne pouvoir l’épouser car Marlene n'a jamais voulu divorcer du père de sa fille Maria), de Yul Brynner (de 20 ans son cadet !), de Gary Cooper ou encore de l’écrivain Ericha Maria Remarque, Marlene (ou devrait-on écrire Marie Magdalene) a toujours su se démarquer des autres, mettre en avant ses jolies jambes, s’investir dans ses rôles et y donner de la voix (reconnaissable entre toutes), tricher sur son âge et cacher son alcoolisme, enivrer par sa cuisine et faire preuve de grand professionnalisme.
Les nombreuses anecdotes que l’on découvre page après page ( son arrivée dans les westerns des années 40, le tournage houleux avec Fritz Lang, ses premiers essais devant Stefan Lorant, ses premiers cachets 10x moins importants que celui des acteurs principaux, son besoin d'argent et sa générosité,... ), les témoignages de ses contemporains et le voyage dans le cinéma américain entrepris par Camille Larbey sont autant de jolis arguments pour se plonger dans cette biographie atypique que l’on manquerait peut-être faute de visibilité, un livre qui, à l’image du documentaire de Maximilian Schell, évoquera, sans fard, l’histoire d’un Mythe ! A lire que l'on soit cinéphile ou non. Informations techniques : Editeur : Capricci (collection Capricci stories) ISBN : 979-10-239-0417-8 Prix : 11,50€ Nombre de pages : 112 Date de parution : 18 mars 2021 |