Jean Paul Gaultier fait son (fashion freak) show

Jean Paul Gaultier, une signature, un nom, un style qui suffisent à faire émerger chez nous tout un tas de représentations emblématiques. De son corsage à sa marinière en passant par ses tenues révolutionnaires, le célèbre créateur a marqué quatre décennies de sa main de maître. Mais saviez-vous qu’au-delà des grands défilés qu’il a savamment orchestrés, Jean Paul a aussi révolutionné le monde des costumes du cinéma et habillé les plus belles stars pour la remise de célèbres récompenses du 7ème art? A l’occasion de la prolongation de son spectacle-cabaret « Freak Show », Ecran et toile refait un petit tour d’horizon du travail de « l’enfant terrible de la mode française ».

Le Freak, c'est chic

Prolongé (au moins) jusqu’au 21 avril prochain tant le succès de son cabaret est au rendez-vous, « le Fashion Freak Show » enflamme les Folies Bergère depuis le 2 octobre 2018 les après-midi et soirs.

Mettant en scène une quinzaine d’acteurs, danseurs et chanteurs, ce spectacle hors norme est l’occasion de voir défiler sous nos yeux des créatures et des personnalités délurées, passionnées et... déculottées.

Hommes-objets, chanteuses aux voix impressionnantes, acrobates, ours en peluche géants , tous s’invitent à la fête pensée, scénographiée et mise en scène par Jean Paul Gaultier. Et parmi les belles surprises projetées sur écran géant, celles de la présence de Catherine Deneuve, Cristina Cordula, Catherine et Liliane, Rossy de Palma ou encore Antoine de Caunes venus faire une petite apparition humoristique pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Aidé dans la mise en scène par Tonie Marshall, Jean Paul Gaultier a mis les petits plats dans les grands et ce, dès notre entrée aux Folies Bergère. Après avoir poussé la porte de l’immense hall inauguré en 1869 (et resté hors du temps), on entre dans un tout autre univers, celui de Jean-Paul Gaultier. A gauche, à droite, au centre, tout nous rappelle sa singulière vision des choses. Costumes, fragrances à humer, barman vêtu d’une marinière, impossible de s’y tromper : le music hall est devenu l’espace de quelques mois, le temple de la mode dans ce qu’elle a de plus noble.

L’histoire que nous conte Jean Paul Gaultier himself démarre en 1959 lorsqu’il coud des seins à son ours en peluche Nana. Il n’a que sept ans et déjà des rêves plein la tête. Des images, des sons, de nombreuses créations originales ou créées sur mesure ou encore souvenirs s’entremêlent durant deux heures comme les fils de ses premiers corsets, ceux que lui prêtait sa mère.

De Joséphine Baker à Stromae, la bande originale sur laquelle défile, danse et chante sa troupe d’artistes nous fait également vibrer, nous faisant taper des mains et fredonner ces airs qui ont accompagné le créateur durant toute sa prolifique carrière. Tout ce joyeux bazar, parfaitement organisé, nous fait passer des années 60 (et sa passion pour la mode) à ses premiers défilés de haute couture trente ans plus tard pour finir par sensibiliser le public à l’ère de la (chirurgie) plastique.

En évoquant ses joies, ses peines, son histoire d'Amour, « Le fashion freak show » permet certes de cerner l’univers créatif du couturier mais aussi ses influences, les instants clés de sa vie, tout ceux qu’il a aimés, bref, tout ce qui l’a un jour poussé à s’exprimer. Un spectacle digne des plus grands cabarets et qui, par sa générosité, son enjouement, sa gaieté et sa lumière, fait apprécier l’exercice de style à ses plus fervents admirateurs comme aux plus curieux des spectateurs.

Jean Paul Gaultier et le 7ème art

Mettant son talent au service des films de Pedro Almodovar à de nombreuses reprises (« Kika », « La Mauvaise Education », « La piel que habito ») Jean Paul Gaultier a aussi œuvré dans le monde du septième art pour d’autres grands noms du cinéma.

Il a ainsi réalisé les costumes du film « La cité des enfants perdus » de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, ceux de Josiane Balasko dans « Absolument fabuleux» (où il tient également un petit rôle) ou de Catherine Deneuve dans les “Liaisons dangereuses”. Mais les créations dont on se souvient tous sont assurément celles présentées dans “Le cinquième élément” de Luc Besson. A bien y réfléchir, n’est-ce pas finalement logique que JPG ait foulé les plateaux de cinéma puisque c’est en voyant « Falbalas » de Jacques Becker à l’âge de 10 ans que le petit Jean Paul a eu la certitude qu’il ferait de la couture son métier. Inventif, créatif, Jean Paul Gaultier a toujours su coller au plus près des univers cinématographiques dans lesquels il a œuvré, la preuve en image.

Habillant les plus grandes stars (Victoria Abril, Nicole Kidman, Catherine Deneuve, Amber Heard, Reese Whiterspon ou encore Marion Cotillard) lors de cérémonies prestigieuses telles que les montées des marches à Cannes, les grandes avant-premières, les remises de prix aux Oscars, Golden Globes, César et … Magritte du cinéma (pour Déborah François en 2014), le couturier français le plus populaire a su démontrer toute l’étendue de son talent et n'a pas encore fini de le faire.

Envie de vous immerger dans son univers coloré, démesuré et décalé ? C’est possible en vous rendant à Paris jusqu’au milieu du printemps prochain pour découvrir en sons, images et lumières tout son savoir-faire.

Informations pratiques :

« Le Fashion Freak Show » se prolonge (au moins) du 2 janvier au 21 avril 2019.
Lieu : Folies Bergère, 32 rue Richer - 75009 Paris

Réservations et détails sur : http://jpgfashionfreakshow.com