"La mécanique Lucas Belvaux"
de Quentin Mével et Louis Séguin
de Quentin Mével et Louis Séguin
Après quatre entretiens consacrés à Henri-François Imbert, Pierre Salvadori, Frederick Wiseman et Valérie Donzelli, c’est au tour du cinéaste belge Lucas Belvaux de confier ses techniques de réalisation, ses souvenirs de tournages, d’évoquer en toute simplicité les jalons de son cinéma multi-genre dans la collection « Face B » des éditions Playlist Society dont on découvre pour la première fois le « nouveau » format. Un entretien passionnant que l’on dévore en quelques heures coupé du temps et connecté à cet échange captivant, une rencontre qui nous fait redécouvrir un cinéma que l’on apprécie sous un angle neuf et dans lequel on se replongerait bien l’espace d’un instant…
Présentation du livre : Avec ses longs-métrages – La Raison du plus faible, 38 Témoins, Chez nous… – Lucas Belvaux s’inscrit dans une tradition cinématographique réaliste et sociale. Le cinéaste belge interroge nos démocraties modernes sous plusieurs angles : la responsabilité individuelle, la place de la justice, la montée de l’extrême droite, ou encore la fin du monde industriel et son corollaire, le chômage de masse. Derrière un propos d’une grande cohérence, chaque film explore un genre différent. On passe ainsi de la comédie à la romance, du polar à la chronique judiciaire, de la tragédie au réalisme politique. |
Au plus près des difficultés rencontrées par ses personnages, ses œuvres possèdent une approche documentaire. Le nord de la France et la Belgique constituent ces principaux décors et plongent ses histoires dans une réalité post industrielle, populaire et poétique. Composé d’un essai introductif et d’un entretien, La Mécanique Lucas Belvaux explore une filmographie à l’image de la complexité de nos sociétés contemporaines.
Les auteurs : Louis Séguin est journaliste et critique de cinéma. Il a écrit pour les magazines Transfuge, Trois Couleurs et Chronic’art, avant d’intégrer la rédaction des Cahiers du cinéma en 2014. Il a coréalisé un moyen métrage avec Laura Tuillier (Les Ronds-points de l’hiver, 2016), et réalisé deux courts métrages (Saint-Jacques – Gay-Lussac, 2018, et Bus 96, 2019).
Quentin Mével est délégué général de l’Acrif et auteur de plusieurs livres d’entretiens avec des cinéastes (Noemie Lvovsky, Cédric Kahn, Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Frederick Wiseman, Valérie Donzelli…). En 2017, il a coréalisé, avec André S. Labarthe, Mathieu Amalric, l’Art et la Matière.
Avis : Petite par la taille, grande par la démarche qu’elle entreprend, « La mécanique Lucas Belvaux » est la dernière édition d’une maison qui a décidément trouvé les formats et les supports pour partager la passion d’un septième art dont on se délecte sujet après sujet. Dans sa collection « Face B », Playlist Society édite les entretiens réalisés par des journalistes et intervieweurs auprès de cinéastes dont on apprécie les nombreuses qualités. Cette fois, c’est Lucas Belvaux, le réalisateur belge de « Chez nous », « Rapt », « 38 témoins », « Pour rire ! » ou encore « Pas son genre » qui livre sa vision de son cinéma, de ses premiers pas (dont il est le premier critique) à sa dernière réalisation (« Des hommes » dont on obtient quelques clés et que l’on conseille de mettre de côté si on ne veut pas être « spoilé »), attendue dans nos salles dès la sortie du confinement. En quelques heures, nous sommes transportés dans les longs-métrages qui composent sa filmographie variée, sur les tournages de films que nous avons probablement tous déjà visionnés, les découvrant sous un regard neuf, établissant des liens entre ces métrages aux genres si différents mais à la même constante : celle de donner l’occasion à ses spectateurs de se questionner sur l’évolution de notre société.
Qu’il s’agisse d’une comédie vaudevillesque, d’un polar, d’un drame, d’une comédie romantique ou d’une tragédie, chaque film de Lucas Belvaux recèle quelques constantes mais aussi de nouveaux défis. Après une introduction (et une étude) signée Louis Séguin, la parole est donnée au principal intéressé et la chronologie de ses projets, de ses réalisations s’étale sur le papier avec une extraordinaire fluidité. En une centaine de pages, nous découvrons ainsi combien les regards ont toujours eu une importance cruciale pour le cinéaste, qu’ils s’agissent de ceux de ses acteurs, de ses personnages ou bien ceux de ses spectateurs, mais aussi que nombreux sont les points communs entre ses métrages se déroulant essentiellement dans de villes industrielles en désuétude au sein desquelles des personnages différents évoluent dans des fictions basées sur des faits réels ou des œuvres originales très proches de notre réalité.
En découvrant la psyché des personnages, leur errance, leurs agissements, c’est un pan de nous-même qui se révèle à l’écran, mais aussi celui d’un réalisateur qui s’inspire par moments de sa propre vie et de celles de ses ascendants pour choisir ses sujets de prédilection. Puisant son inspiration dans des livres qui se sont imposés à lui comme des évidences et se nourrissant de l’expérience vécue en tant qu’acteur sur les plateaux de Boisset, Chabrol, Rivette ou encore Olivier Assayas ou de celle qu’il s’est forgée par ses découvertes cinéphiles (il cite d’ailleurs très souvent Melville, Fritz Lang, Billy Wilder ou François Truffaut), Lucas Belvaux a, on le sent, toujours eu le sens du détail, du travail bien fait. Et pour ce faire, il a toujours su s’encadrer d’acteurs pour lesquels ses scénarii ont été écrits : Gérard Depardieu, Emilie Dequenne, Jean-Pierre Léaud, Yvan Attal, Catherine Frot, Jean-Pierre Darrousin, …
Les auteurs : Louis Séguin est journaliste et critique de cinéma. Il a écrit pour les magazines Transfuge, Trois Couleurs et Chronic’art, avant d’intégrer la rédaction des Cahiers du cinéma en 2014. Il a coréalisé un moyen métrage avec Laura Tuillier (Les Ronds-points de l’hiver, 2016), et réalisé deux courts métrages (Saint-Jacques – Gay-Lussac, 2018, et Bus 96, 2019).
Quentin Mével est délégué général de l’Acrif et auteur de plusieurs livres d’entretiens avec des cinéastes (Noemie Lvovsky, Cédric Kahn, Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Frederick Wiseman, Valérie Donzelli…). En 2017, il a coréalisé, avec André S. Labarthe, Mathieu Amalric, l’Art et la Matière.
Avis : Petite par la taille, grande par la démarche qu’elle entreprend, « La mécanique Lucas Belvaux » est la dernière édition d’une maison qui a décidément trouvé les formats et les supports pour partager la passion d’un septième art dont on se délecte sujet après sujet. Dans sa collection « Face B », Playlist Society édite les entretiens réalisés par des journalistes et intervieweurs auprès de cinéastes dont on apprécie les nombreuses qualités. Cette fois, c’est Lucas Belvaux, le réalisateur belge de « Chez nous », « Rapt », « 38 témoins », « Pour rire ! » ou encore « Pas son genre » qui livre sa vision de son cinéma, de ses premiers pas (dont il est le premier critique) à sa dernière réalisation (« Des hommes » dont on obtient quelques clés et que l’on conseille de mettre de côté si on ne veut pas être « spoilé »), attendue dans nos salles dès la sortie du confinement. En quelques heures, nous sommes transportés dans les longs-métrages qui composent sa filmographie variée, sur les tournages de films que nous avons probablement tous déjà visionnés, les découvrant sous un regard neuf, établissant des liens entre ces métrages aux genres si différents mais à la même constante : celle de donner l’occasion à ses spectateurs de se questionner sur l’évolution de notre société.
Qu’il s’agisse d’une comédie vaudevillesque, d’un polar, d’un drame, d’une comédie romantique ou d’une tragédie, chaque film de Lucas Belvaux recèle quelques constantes mais aussi de nouveaux défis. Après une introduction (et une étude) signée Louis Séguin, la parole est donnée au principal intéressé et la chronologie de ses projets, de ses réalisations s’étale sur le papier avec une extraordinaire fluidité. En une centaine de pages, nous découvrons ainsi combien les regards ont toujours eu une importance cruciale pour le cinéaste, qu’ils s’agissent de ceux de ses acteurs, de ses personnages ou bien ceux de ses spectateurs, mais aussi que nombreux sont les points communs entre ses métrages se déroulant essentiellement dans de villes industrielles en désuétude au sein desquelles des personnages différents évoluent dans des fictions basées sur des faits réels ou des œuvres originales très proches de notre réalité.
En découvrant la psyché des personnages, leur errance, leurs agissements, c’est un pan de nous-même qui se révèle à l’écran, mais aussi celui d’un réalisateur qui s’inspire par moments de sa propre vie et de celles de ses ascendants pour choisir ses sujets de prédilection. Puisant son inspiration dans des livres qui se sont imposés à lui comme des évidences et se nourrissant de l’expérience vécue en tant qu’acteur sur les plateaux de Boisset, Chabrol, Rivette ou encore Olivier Assayas ou de celle qu’il s’est forgée par ses découvertes cinéphiles (il cite d’ailleurs très souvent Melville, Fritz Lang, Billy Wilder ou François Truffaut), Lucas Belvaux a, on le sent, toujours eu le sens du détail, du travail bien fait. Et pour ce faire, il a toujours su s’encadrer d’acteurs pour lesquels ses scénarii ont été écrits : Gérard Depardieu, Emilie Dequenne, Jean-Pierre Léaud, Yvan Attal, Catherine Frot, Jean-Pierre Darrousin, …
En lisant (ou plutôt dévorant) ce riche entretien linéaire dans lequel on découvre de nombreuses facettes d’un réalisateur que l’on appréciait déjà sincèrement, on comprend très clairement la raison qui fait de son univers cinématographique le reflet authentique de plusieurs réalités… son cinéma vérité, Lucas Belvaux le réussit avec éloquence parce qu’en son sein se cache sa propre vérité et son évidente humanité.
Informations pratiques: Editeur : Playlist Society ISBN : 979-10-960-9837-8 Prix : 8 € (5€ en version numérique) Nombre de pages : 144 Date de parution : 17 novembre 2020 |