C'était Kubrick
de Michael Herr
de Michael Herr
On connait sa filmographie et ses univers particuliers par cœur : « Shining » ou « Orange Mécanique » suffisent à convoquer chez nous une série d’émotions fortes qui nous ont marqué séance après séance mais connait-on véritablement Stanley Kubrick, l’homme derrière la caméra? Présenté par certains médias ou journalistes comme un homme solitaire, acariâtre, exigeant et inaccessible, Kubrick était pourtant un metteur en scène perfectionniste et curieux, un grand cinéphile et passionné de littérature, un homme aux mille facettes et à la curiosité sans limite. Dans son ouvrage à mi-chemin entre essai et biographie, Michael Herr nous raconte le Stanley qu’il a côtoyé, avant et après l’écriture du scénario de « Full Metal Jacket », sans concession certes mais aussi avec une infinie tendresse.
Présentation du livre : Le réalisateur culte, le reclus le plus célèbre et secret du 7e art, l’autodidacte de génie : rarement réalisateur se sera autant dérobé derrière sa légende que Stanley Kubrick. Manquait donc un portrait à hauteur d’homme, réalisé par l’un des rares privilégiés ayant appartenu au cercle très fermé des proches de l’artiste : Michael Herr, qui fut son ami, confident et collaborateur pendant près de vingt ans, était sans doute l’un des seuls à pouvoir s’acquitter de cette tâche délicate. Revenant sur près de cinquante ans de carrière, de polémiques et de malentendus – jusqu’à la controverse qui entoura l’ultime chef-d’œuvre de Kubrick, Eyes Wide Shut –, mêlant souvenirs, anecdotes et analyses, Herr livre une biographie sensible du cinéaste tel qu’il l’a côtoyé. |
L’auteur : Reporter, écrivain et scénariste américain, Michael Herr (1940-2016) est l’auteur du best-seller Dispatches (1977), récit halluciné de son expérience de correspondant de guerre au Vietnam, qui fit de lui l’une des grandes figures du journalisme « gonzo », à l’égal de Tom Wolfe, Hunter S. Thompson ou Truman Capote. Herr rencontra Stanley Kubrick en 1980 et cosigna avec lui le scénario de Full Metal Jacket. Il travailla aussi avec Francis F. Coppola, notamment sur Apocalypse Now, dont il écrivit la mythique narration en voix off.
Avis : Il ne voulait pas devenir le plus grand metteur en scène de sa génération car secrètement, il pensait peut-être l’être déjà. Stanley Kubrick a, de tout temps, fait couler beaucoup d’encre à la sortie de chacun de ses métrages clivants. Perfectionniste, le cinéaste américain (qui a exilé en 1968 pour la banlieue londonienne mais a toujours aimé profondément son pays d’origine) était un vrai touche à tout, un curieux multi-casquettes qui s’investissait de la lecture du roman qui aboutirait sur son prochain film à la promotion et au marketing de celui-ci.
Voulant gérer chaque poste, passant en revue les castings, exigeant le meilleur de ses acteurs et ne dévoilant rien de ses métrages avant le montage final, Kubrick passait pour un bougon hermétique et solitaire, fermé et délétère. Mais qui était-il vraiment en dehors de ses plateaux de tournage ? Michael Herr, un ami de longue date et co-scénariste de « Full Metal Jacket » en brosse un portrait généreux, constitué de jolies anecdotes, d’échanges, de moments partagés au bout du téléphone (durant de nombreuses heures d’appel) ou sur le siège conducteur de la Porsche blanche du célèbre réalisateur.
Passionné par les échecs, les chiens et les chats, par le jazz, la littérature (il lisait 10 à 20 livres par semaine) et le cinéma (surtout ceux qui explosaient le box office), par le business, l’industrie cinématographique et l’argent qu’elle brasse, Kubrick n’est pas le misanthrope que beaucoup ont dépeint. Fan des Simpson et des matchs américains, cet expatrié a toujours gardé un œil ouvert sur ce que l’Oncle Sam avait à proposer, a gardé intact son auto-discipline et sa curiosité et cela, jusqu’à la veille du 7 mars 1999 où il s’est éteint.
Laissant derrière lui une filmographie parfois incomprise, Stanley Kubrick exigeait le meilleur de ses équipes et de ses comédiens, les bousculait parfois, les encensaient ensuite parce que l’auto-didacte venu du Bronx qu’il était s’imposait les mêmes rigueurs et le même dévouement total pour son œuvre. Tout cela, on le découvre avec beaucoup de franchise dans les 5 chapitres (et un post scriptum dédié à « Eyes Wide Shut ») que lui consacre Michael Herr dans ce « C’était Kubrick » enfin traduit.
Sans langue de bois, avec une tendresse certaine et une amitié sincère, l’auteur évoque leur première rencontre, leur collaboration officielle ou insidieuse, les désaccords qui opposaient Kubrick et Kirk Douglas, les coulisses de la création de « Full Metal Jacket »… et lorsque l’on referme cet ouvrage, agrémenté de quelques photographies en noir et blanc, on a la sensation d’avoir vécu quelques instants à côté de ce cinéaste que l’on pense connaître mais dont on ne savait finalement rien ! Un régal et un joli cadeau à mettre entre toutes les mains !
Informations techniques :
Editeur : Seguier (Collection l’indéfinie)
ISBN : 978-24-919-6100-8
Prix : 14,90€
Nombre de pages : 112
Date de parution : 8 avril 2021
Avis : Il ne voulait pas devenir le plus grand metteur en scène de sa génération car secrètement, il pensait peut-être l’être déjà. Stanley Kubrick a, de tout temps, fait couler beaucoup d’encre à la sortie de chacun de ses métrages clivants. Perfectionniste, le cinéaste américain (qui a exilé en 1968 pour la banlieue londonienne mais a toujours aimé profondément son pays d’origine) était un vrai touche à tout, un curieux multi-casquettes qui s’investissait de la lecture du roman qui aboutirait sur son prochain film à la promotion et au marketing de celui-ci.
Voulant gérer chaque poste, passant en revue les castings, exigeant le meilleur de ses acteurs et ne dévoilant rien de ses métrages avant le montage final, Kubrick passait pour un bougon hermétique et solitaire, fermé et délétère. Mais qui était-il vraiment en dehors de ses plateaux de tournage ? Michael Herr, un ami de longue date et co-scénariste de « Full Metal Jacket » en brosse un portrait généreux, constitué de jolies anecdotes, d’échanges, de moments partagés au bout du téléphone (durant de nombreuses heures d’appel) ou sur le siège conducteur de la Porsche blanche du célèbre réalisateur.
Passionné par les échecs, les chiens et les chats, par le jazz, la littérature (il lisait 10 à 20 livres par semaine) et le cinéma (surtout ceux qui explosaient le box office), par le business, l’industrie cinématographique et l’argent qu’elle brasse, Kubrick n’est pas le misanthrope que beaucoup ont dépeint. Fan des Simpson et des matchs américains, cet expatrié a toujours gardé un œil ouvert sur ce que l’Oncle Sam avait à proposer, a gardé intact son auto-discipline et sa curiosité et cela, jusqu’à la veille du 7 mars 1999 où il s’est éteint.
Laissant derrière lui une filmographie parfois incomprise, Stanley Kubrick exigeait le meilleur de ses équipes et de ses comédiens, les bousculait parfois, les encensaient ensuite parce que l’auto-didacte venu du Bronx qu’il était s’imposait les mêmes rigueurs et le même dévouement total pour son œuvre. Tout cela, on le découvre avec beaucoup de franchise dans les 5 chapitres (et un post scriptum dédié à « Eyes Wide Shut ») que lui consacre Michael Herr dans ce « C’était Kubrick » enfin traduit.
Sans langue de bois, avec une tendresse certaine et une amitié sincère, l’auteur évoque leur première rencontre, leur collaboration officielle ou insidieuse, les désaccords qui opposaient Kubrick et Kirk Douglas, les coulisses de la création de « Full Metal Jacket »… et lorsque l’on referme cet ouvrage, agrémenté de quelques photographies en noir et blanc, on a la sensation d’avoir vécu quelques instants à côté de ce cinéaste que l’on pense connaître mais dont on ne savait finalement rien ! Un régal et un joli cadeau à mettre entre toutes les mains !
Informations techniques :
Editeur : Seguier (Collection l’indéfinie)
ISBN : 978-24-919-6100-8
Prix : 14,90€
Nombre de pages : 112
Date de parution : 8 avril 2021