Interview de Fleur Geffrier
Dans le cadre de l'avant première de "Mon Ange" au BIFFF
14 avril 2017
Dans le cadre de l'avant première de "Mon Ange" au BIFFF
14 avril 2017
Comédienne principale du film "Mon ange", Fleur Geffrier était présente à l'avant-première du film. L'occasion pour Ecran et toile de la rencontrer et d'évoquer sa première expérience cinématographique
Véronique : Une bonne partie de l’équipe de « Mon ange » est belge. Vous, Fleur, vous êtes une comédienne française. Comment êtes-vous arrivée dans ce projet ? Fleur Geffrier : C’est par le biais des cours Florent à Paris où j’étais élève. Il y a un pôle casting là-bas, qui est géré par Shérazade (Benaddi, ndlr) et qui a été contacté par Harry (Cleven, le réalisateur du film, ndlr) et Patrick Hella, un directeur de casting belge, tous deux à la recherche de Madeleine adulte. Ils ne la trouvaient pas en Belgique et ils sont donc venus la chercher en France. Ils ont dû auditionner beaucoup de comédiennes françaises et sont restés un petit temps d’ailleurs. Harry a fait un premier tour, puis un deuxième et j’ai été retenue pour le rôle de Madeleine. Véronique : Vous avez en plus une toute jeune carrière dans le cinéma… Fleur Geffrier : C’était en effet mon tout premier film pour le cinéma. C’était stressant pour moi car c’était un film que j’avais très envie de faire et je me mettais beaucoup de pression du coup. Harry m’a beaucoup aidé et accompagné, on a énormément travaillé et répété pour que je me sente bien sur le tournage. |
Véronique : Vous interprétez Madeleine adulte alors que Maya et Hannah campent ce personnage enfant. Les a-t-on choisies par rapport à votre physique ?
Fleur Geffrier : Harry a trouvé sa Madeleine adulte, ce qui était le plus important pour lui et il a ensuite cherché après les deux petites sur base de ma rousseur, mes yeux bleus et ma peau claire. Comme elles étaient blondes, on les a teint en rousses pour les besoins du film.
Véronique : Vous les avez rencontrées pour qu’elles aient votre mimétisme, des petites ressemblances physiques ?
Fleur Geffrier : On n’a pas vraiment travaillé là-dessus et on est restée chacune dans nos personnalités. On a fait en sorte de se ressembler physiquement, on faisait attention aux grains de beauté et d’autres petites choses comme ça mais autrement, on n’a pas gommé le petit accent belge que je n’ai pas ou les traits de nos personnalités. Ce qu’on a fait, c’est travailler cette douceur, ce calme, cette façon de parler posément qu’a Madeleine dans le film.
Fleur Geffrier : Harry a trouvé sa Madeleine adulte, ce qui était le plus important pour lui et il a ensuite cherché après les deux petites sur base de ma rousseur, mes yeux bleus et ma peau claire. Comme elles étaient blondes, on les a teint en rousses pour les besoins du film.
Véronique : Vous les avez rencontrées pour qu’elles aient votre mimétisme, des petites ressemblances physiques ?
Fleur Geffrier : On n’a pas vraiment travaillé là-dessus et on est restée chacune dans nos personnalités. On a fait en sorte de se ressembler physiquement, on faisait attention aux grains de beauté et d’autres petites choses comme ça mais autrement, on n’a pas gommé le petit accent belge que je n’ai pas ou les traits de nos personnalités. Ce qu’on a fait, c’est travailler cette douceur, ce calme, cette façon de parler posément qu’a Madeleine dans le film.
Véronique : Et par rapport à Mon Ange, comment avez-vous donné la réplique à un personnage invisible ?
Fleur Geffrier : Vu que de toute façon Madeleine ne le voit jamais, ça ne m’a pas vraiment dérangé. Quand j’ai lu le scénario, je suis vraiment tombée amoureuse du film, que j’ai trouvé magnifique, et j’ai eu très envie de le faire. Dès le casting, j’étais à fond dedans. On a joué la scène de la découverte, celle où Madeleine se rend compte que Mon Ange est invisible, et j’ai moi-même été surprise de la façon dont ça s’est passé. Comme j’aime les films fantastiques, je suis rentrée directement dans le jeu sans que je ne doive faire un gros effort d’imagination. |
Pendant le tournage, un comédien me donnait la réplique derrière la caméra ou depuis un coin de la pièce et j’avais donc sa voix pour me guider. Je ne savais pas le toucher par contre, c’est la seule chose qui me manquait. J’ai fait le transfert sur la caméra et ça s’est fait comme ça. Il y a malgré tout eu quelques moments difficiles parce qu’il m’arrivait de me voir dans le reflet de l’objectif de la caméra et il ne fallait pas que je sorte de ma concentration…
François: Finalement, vous portez le film toute seule puisque vous êtes le seul « vrai » personnage ?
Fleur Geffrier : Après, l’histoire est tellement bien écrite que c’était plus facile pour moi. Par contre, comme certains dialogues étaient très écrits, c’était parfois plus difficile mais ça fait partie de l’univers du film, qui se veut être une sorte de conte et ça demande une autre façon de faire. A côté de cela, je me suis très vite attachée au personnage de Mon Ange et aussi à celui de Madeleine : ils m’ont parlé et je les ai vraiment compris… ça ne m’a jamais vraiment paru être un défi. On a beaucoup répété avec Harry, on travaillait avant le tournage pour que je détende ou que je me mette dans un état particulier. Il me disait ce qu’il voulait exactement et j’avais la voix de Mon Ange pour m’aider donc je n’ai jamais trop pensé à la pression qui aurait pu survenir… sans doute parce que comme c’est mon premier film, je n’ai pas non plus d’objet de comparaison.
Véronique: Dans le film, il y a beaucoup de scènes rapprochées où la caméra vous effleure, c’est loin d’être évident une telle proximité non ?
Fleur Geffrier : Il y a beaucoup de plans où j’ai les yeux bandés ou fermés donc ce n’était pas trop intimidant. Maintenant, il y a d’autres moments où elle découvre que Mon Ange est invisible et là, j’ai la caméra à vingt centimètres de moi. On testait les scènes avant avec Juliette, la chef opérateur, et on déterminait ensemble ce que je pouvais faire ou non. Elle me suivait et moi, je devais juste être dans mon jeu.
Véronique: « Mon ange » est un film très poétique. Est-ce que cela demande un exercice particulier dans la tenue, dans la parole ?
Fleur Geffrier : Surtout dans la façon de parler oui. Je ne parle pas du tout comme ça dans la vie, il fallait que je pose ma voix, que je parle tout bas. Avec Harry, on a trouvé ce timbre de voix, cette douceur, une tonalité plus aiguë, plus douce. On a essayé de garder quelque chose de très retenu dans la gestuelle, d’aérien notamment dans la scène où elle soulève le drap et qu’on a dû répéter 35 fois. On y pense perpétuellement mais en même temps, c’est agréable de garder cette retenue. C’est un travail sur le corps, tout notre être est à la disposition du personnage parce qu’autrement, ça pourrait sonner faux.
François: Vous avez une préparation psychologique particulière ?
Fleur Geffrier : En répétition avec Harry, oui. Il me demandait d’être plus douce, il me donnait son avis, je donnais le mien, bref, on créait la séquence ensemble. On prenait cinq ou dix minutes pour se faire des petites italiennes et se mettre d’accord. Et puis parfois on trouvait aussi des petites choses dans le jeu, sur le moment mais oui, on se préparait pour chaque scène sans non plus qu’il y a ait un gros travail psychologique en amont.
Véronique: C’était un long tournage ?
Fleur Geffrier : Un mois et demi je dirais. Moi j’ai tourné à peu près un mois. Il a duré de mi-septembre à fin octobre 2015 si je ne dis pas de bêtises mais ce n’était pas trop contraignant non plus.
François: Finalement, vous portez le film toute seule puisque vous êtes le seul « vrai » personnage ?
Fleur Geffrier : Après, l’histoire est tellement bien écrite que c’était plus facile pour moi. Par contre, comme certains dialogues étaient très écrits, c’était parfois plus difficile mais ça fait partie de l’univers du film, qui se veut être une sorte de conte et ça demande une autre façon de faire. A côté de cela, je me suis très vite attachée au personnage de Mon Ange et aussi à celui de Madeleine : ils m’ont parlé et je les ai vraiment compris… ça ne m’a jamais vraiment paru être un défi. On a beaucoup répété avec Harry, on travaillait avant le tournage pour que je détende ou que je me mette dans un état particulier. Il me disait ce qu’il voulait exactement et j’avais la voix de Mon Ange pour m’aider donc je n’ai jamais trop pensé à la pression qui aurait pu survenir… sans doute parce que comme c’est mon premier film, je n’ai pas non plus d’objet de comparaison.
Véronique: Dans le film, il y a beaucoup de scènes rapprochées où la caméra vous effleure, c’est loin d’être évident une telle proximité non ?
Fleur Geffrier : Il y a beaucoup de plans où j’ai les yeux bandés ou fermés donc ce n’était pas trop intimidant. Maintenant, il y a d’autres moments où elle découvre que Mon Ange est invisible et là, j’ai la caméra à vingt centimètres de moi. On testait les scènes avant avec Juliette, la chef opérateur, et on déterminait ensemble ce que je pouvais faire ou non. Elle me suivait et moi, je devais juste être dans mon jeu.
Véronique: « Mon ange » est un film très poétique. Est-ce que cela demande un exercice particulier dans la tenue, dans la parole ?
Fleur Geffrier : Surtout dans la façon de parler oui. Je ne parle pas du tout comme ça dans la vie, il fallait que je pose ma voix, que je parle tout bas. Avec Harry, on a trouvé ce timbre de voix, cette douceur, une tonalité plus aiguë, plus douce. On a essayé de garder quelque chose de très retenu dans la gestuelle, d’aérien notamment dans la scène où elle soulève le drap et qu’on a dû répéter 35 fois. On y pense perpétuellement mais en même temps, c’est agréable de garder cette retenue. C’est un travail sur le corps, tout notre être est à la disposition du personnage parce qu’autrement, ça pourrait sonner faux.
François: Vous avez une préparation psychologique particulière ?
Fleur Geffrier : En répétition avec Harry, oui. Il me demandait d’être plus douce, il me donnait son avis, je donnais le mien, bref, on créait la séquence ensemble. On prenait cinq ou dix minutes pour se faire des petites italiennes et se mettre d’accord. Et puis parfois on trouvait aussi des petites choses dans le jeu, sur le moment mais oui, on se préparait pour chaque scène sans non plus qu’il y a ait un gros travail psychologique en amont.
Véronique: C’était un long tournage ?
Fleur Geffrier : Un mois et demi je dirais. Moi j’ai tourné à peu près un mois. Il a duré de mi-septembre à fin octobre 2015 si je ne dis pas de bêtises mais ce n’était pas trop contraignant non plus.
Véronique: Quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu le film fini ?
Fleur Geffrier : C’était très bizarre ! On a nos images dans nos têtes et de le voir ensuite, c’est vraiment étrange. Aussi, c’est difficile de prendre du recul par rapport à soi, d’être objective sur ce que l’on voit. En fait, j’évite d’en parler parce que je sais que c’est impossible pour moi de voir le film dans son ensemble parce que je me rappelle tout ce qui a dû être fait pour que la scène se fasse. J’ai trouvé qu’il y avait de très belles scènes, j’étais très contente de le découvrir dans son entièreté. |
Il y a de très jolies images, surtout quand je n’y suis pas. Il y a un très beau travail de lumière de la part de Juliette (van Dormael, la directrice de la photographie, ndlr), pour un premier film elle a fait un super boulot ! Mais toute l’équipe aussi, ce n’était que des jeunes et ils ont travaillé de façon incroyable. La musique, l’ambiance, j’ai découvert plein de choses d’un coup et puis, il y a la voix de Mon Ange qui n’est pas du tout la même que celle que j’avais lors du tournage. On a dû refaire toute la post-synchro après, tous les dialogues ont été refaits, à cause du vent mais aussi parce que la voix de Mon Ange a été changée et ça, ça a été long. Ils ont pris un acteur français qui a l’habitude de faire du doublage et je trouve que le résultat est vraiment bien. J’avais vu des bouts de film avant de le voir en entier, l’ordre des scènes avait changé parce que sur le tournage, on a commencé par la fin, par la scène du lac pour finir par la scène de la maison où Mon Ange arrive pour la première. Pour répondre à votre question, je dirais que la première vision était vraiment bizarre oui. Mais plus je le vois et plus je l’aime.
Véronique: Ce premier film pour le cinéma vous a déjà ouvert des portes ?
Fleur Geffrier : Pas encore d’autant plus que le film n’a pas encore été montré au public en dehors de quelques festivals. J’ai rencontré deux ou trois personnes mais ça ne mène sur rien de concret encore. Pour la France, le film n’a pas encore trouvé de distributeur donc on verra après mais depuis le tournage de Mon Ange, j’ai travaillé oui et ça, c’est chouette.
Véronique: Ce premier film pour le cinéma vous a déjà ouvert des portes ?
Fleur Geffrier : Pas encore d’autant plus que le film n’a pas encore été montré au public en dehors de quelques festivals. J’ai rencontré deux ou trois personnes mais ça ne mène sur rien de concret encore. Pour la France, le film n’a pas encore trouvé de distributeur donc on verra après mais depuis le tournage de Mon Ange, j’ai travaillé oui et ça, c’est chouette.
Véronique : Parlons un peu de vos goûts de spectatrice : quel cinéma vous plait, vous touche ?
Fleur Geffrier : En réalité, je crois que j’aime tout ! J’aime le cinéma en général, tous les genres : les thrillers, les films d’action ou d’auteur, tant qu’il y a une histoire assez marquée ou un parti pris assez fort de la part d’un réalisateur, ça me plait. J’aime quand les films ont un certain esthétisme. Je vais souvent au cinéma, j’en ai deux à côté de chez moi… ce serait très dur de faire un choix. J’ai des films d’enfance qui me tiennent à cœur forcément mais autrement, du dessin animé à la comédie musicale j’aime tout. (Elle réfléchit) Récemment, j’ai beaucoup aimé « Captain Fantastic » et là, j’ai très envie de voir « The young lady » (« Lady MacBeth » chez nous, ndlr). Je ne m’en lasse pas, comme vous ! (Rires) |