Fred Astaire, la haute société du spectacle
de Timothée Gérardin
de Timothée Gérardin
« Fred Astaire, la haute société du spectacle ». C’est le titre du nouvel essai sorti chez Playlist Society, un livre qui donne la furieuse envie de se replonger dans la filmographie du célèbre danseur de claquettes qui fit les beaux jours de la RKO à la grande époque d’Hollywood.
Dans sa dernière rédaction, Timothée Gérardin brosse en une centaine de pages la carrière au cinéma de Fred Astaire à travers ses plus grands films et ses plus beaux numéros de danse, lui qui a durablement marqué le cinéma populaire des années 1930 et qui réussit à traverser deux décennies sur le grand écran alors même que le genre de la comédie musicale commençait à s’essouffler au début des années 50. Un livre incontournable pour les fans de l’acteur mais aussi pour tous les amoureux du septième art… et des comédies musicales ! Présentation du livre : De ses duos avec Ginger Rogers dans les années 1930 aux comédies musicales en Technicolor des années 1950, Fred Astaire a révolutionné la danse au cinéma. |
Prodige de la scène depuis son enfance, inspiré par les numéros de claquettes des danseurs africains-américains, il s’affirme à Hollywood comme chorégraphe et réalisateur de ses séquences dansées. Avec son style hypnotique défiant les lois de la gravité, Astaire fait de la danse une parade amoureuse qui donne vie à ses personnages, à ses partenaires et aux objets qui les entourent.
Fred Astaire, la haute société du spectacle est un voyage à la découverte des inventions d’un illusionniste facétieux. Alors que sa carrière épouse les promesses d’un capitalisme enchanteur, Astaire joue avec son image et présente à l’industrie du divertissement un miroir déformant.
L’auteur : Timothée Gérardin est critique de cinéma. Il est l’auteur de Christopher Nolan, la possibilité d’un monde (Playlist Society, 2018) et Cinémiracles, l’émerveillement religieux à l’écran (Playlist Society, 2020).
Avis : Petit essai passionnant d’une centaine de pages concises mais très précises, « Fred Astaire, la haute société du spectacle » nous conte l’histoire incroyable d’un Fred Astaire dont on pensait tout connaître et pourtant…
Frederick Austerlitz de son vrai nom est né en 1899 dans le Nebraska dans une famille de brasseurs qui dut changer de métier à cause de la prohibition qui frappa les Etats-Unis au tout début du 20e siècle. Direction New York où la grande sœur de Fred, Adèle, prit des cours de danse et précipita ainsi le futur petit prodige à ses côtés. Le duo passa très rapidement des petits spectacles amateurs qu’ils donnaient enfants à un vrai numéro de danseurs professionnels qu’ils emmenèrent en tournée. C’est ainsi que Adèle et Fred sous le nom de scène de « Astaire » font leurs débuts à Broadway alors que ce dernier n’a que 18 ans. Pas vraiment joli garçon et accablé d’une calvitie naissante précoce, le danseur compense avec une élégance naturelle et une aisance hors pair quand il s’agit de se déplacer sur scène de manière presque féline. Danse de salon, claquettes, le couple fait sensation sur scène jusqu’à ce que Adèle abandonne son frère et sa carrière de danseuse pour se marier avec un aristocrate anglais.
Alors qu’il chorégraphiait déjà certains de ses numéros à Broadway, Fred doit se réinventer en solo et c’est au cinéma qu’il arrive en 1933 dans un second rôle du film musical Le Tourbillon de la danse qui met en avant les superstars Joan Crawford et Clark Gable. La même année, le film Carioca, avec l’actrice Dolores del Rio, voit naître l’un des plus célèbres couples de danse : Fred Astaire et Ginger Rogers. La magie opère et dès l’année suivante le couple est mis en avant dans l’adaptation d’une comédie musicale que Astaire interprétait déjà à Broadway : La Joyeuse divorcée.
C’est ainsi que le couple partagea l’écran dans pas moins de 10 films au total, tournés entre 1933 et 1949, régnant sur le box-office et le sous-genre de la “screwball comedy”, la comédie loufoque qui nous vient du burlesque. La classe naturelle du danseur est rehaussée par le charme glamour de sa partenaire à tel point que Katharine Hepburn dira d’eux : “il lui apporte la classe, elle lui apporte le sex appeal”.
Pour chaque numéro de danse, des heures de répétition et des dizaines de prises sont nécessaires, Astaire ayant son mot à dire sur le moindre détail de la chorégraphie qu’il crée et qu’il réalise même souvent lui-même, perfectionniste il trouva en Rogers une partenaire tout aussi opiniâtre. De cet âge doré du genre, on vous recommande d’ailleurs chaudement les films Le danseur du dessus et L’entreprenant Monsieur Petrov, dont la formule reste souvent identique : Astaire tombe sous le charme de Rogers et tente par tous les moyens de la séduire alors qu’elle le trouve insupportable, et bien sûr la romance finit par naître entre les deux.
Tout aillant une fin, le couple de cinéma se sépare et le danseur-chanteur passe alors de partenaire en partenaire, de Rita Hayworth à Judy Garland en passant par Cyd Charisse et Eleanor Powell, deux des plus grandes danseuses du grand écran. Les années 50 vont encore offrir quelques beaux rôles à Fred le quinquagénaire : Tous en scène en une espèce de miroir de la carrière du danseur, La belle de Moscou en un remake musical du Ninotchka.
La comédie musicale a vécu ses belles années, décennies même, et l’acteur prend une retraite un peu forcée, non sans céder au plaisir de revenir sur le grand écran parfois pour des rôles non musicaux, comme dans Le dernier rivage de Stanley Kramer, La Tour Infernale de John Guillermin ou encore Un taxi mauve de Yves Boisset en 1977.
Toutes ces références, nous les retrouvons avec plaisir dans le livre paru chez Playlist Society, un récit qui met en lumière les formules qui font recette, les quelques ratés mais surtout les nombreuses réussites d’une carrière bien remplie. Fred Astaire c’est avant tout un style inimitable, des scènes de danse devenues mythiques (qu’il danse seul ou accompagné, avec une canne ou un porte-manteau pour partenaire, avec des patins à roulettes ou la tête en bas), une star qui continue à inspirer et à éblouir près d’un siècle plus tard et on ne peut que vous encourager à découvrir cet essai passionnant de Timothée Gérardin, une entrée dans son univers qui vous incitera sans aucun doute à plonger dans une filmographie riche de classiques !
Informations techniques
Editeur : Playlist Society
ISBN : 979-1-09609-861-3
Prix : 14 € (7€ en Ebook)
Nombre de pages : 128
Date de parution : 24 janvier 2023
Fred Astaire, la haute société du spectacle est un voyage à la découverte des inventions d’un illusionniste facétieux. Alors que sa carrière épouse les promesses d’un capitalisme enchanteur, Astaire joue avec son image et présente à l’industrie du divertissement un miroir déformant.
L’auteur : Timothée Gérardin est critique de cinéma. Il est l’auteur de Christopher Nolan, la possibilité d’un monde (Playlist Society, 2018) et Cinémiracles, l’émerveillement religieux à l’écran (Playlist Society, 2020).
Avis : Petit essai passionnant d’une centaine de pages concises mais très précises, « Fred Astaire, la haute société du spectacle » nous conte l’histoire incroyable d’un Fred Astaire dont on pensait tout connaître et pourtant…
Frederick Austerlitz de son vrai nom est né en 1899 dans le Nebraska dans une famille de brasseurs qui dut changer de métier à cause de la prohibition qui frappa les Etats-Unis au tout début du 20e siècle. Direction New York où la grande sœur de Fred, Adèle, prit des cours de danse et précipita ainsi le futur petit prodige à ses côtés. Le duo passa très rapidement des petits spectacles amateurs qu’ils donnaient enfants à un vrai numéro de danseurs professionnels qu’ils emmenèrent en tournée. C’est ainsi que Adèle et Fred sous le nom de scène de « Astaire » font leurs débuts à Broadway alors que ce dernier n’a que 18 ans. Pas vraiment joli garçon et accablé d’une calvitie naissante précoce, le danseur compense avec une élégance naturelle et une aisance hors pair quand il s’agit de se déplacer sur scène de manière presque féline. Danse de salon, claquettes, le couple fait sensation sur scène jusqu’à ce que Adèle abandonne son frère et sa carrière de danseuse pour se marier avec un aristocrate anglais.
Alors qu’il chorégraphiait déjà certains de ses numéros à Broadway, Fred doit se réinventer en solo et c’est au cinéma qu’il arrive en 1933 dans un second rôle du film musical Le Tourbillon de la danse qui met en avant les superstars Joan Crawford et Clark Gable. La même année, le film Carioca, avec l’actrice Dolores del Rio, voit naître l’un des plus célèbres couples de danse : Fred Astaire et Ginger Rogers. La magie opère et dès l’année suivante le couple est mis en avant dans l’adaptation d’une comédie musicale que Astaire interprétait déjà à Broadway : La Joyeuse divorcée.
C’est ainsi que le couple partagea l’écran dans pas moins de 10 films au total, tournés entre 1933 et 1949, régnant sur le box-office et le sous-genre de la “screwball comedy”, la comédie loufoque qui nous vient du burlesque. La classe naturelle du danseur est rehaussée par le charme glamour de sa partenaire à tel point que Katharine Hepburn dira d’eux : “il lui apporte la classe, elle lui apporte le sex appeal”.
Pour chaque numéro de danse, des heures de répétition et des dizaines de prises sont nécessaires, Astaire ayant son mot à dire sur le moindre détail de la chorégraphie qu’il crée et qu’il réalise même souvent lui-même, perfectionniste il trouva en Rogers une partenaire tout aussi opiniâtre. De cet âge doré du genre, on vous recommande d’ailleurs chaudement les films Le danseur du dessus et L’entreprenant Monsieur Petrov, dont la formule reste souvent identique : Astaire tombe sous le charme de Rogers et tente par tous les moyens de la séduire alors qu’elle le trouve insupportable, et bien sûr la romance finit par naître entre les deux.
Tout aillant une fin, le couple de cinéma se sépare et le danseur-chanteur passe alors de partenaire en partenaire, de Rita Hayworth à Judy Garland en passant par Cyd Charisse et Eleanor Powell, deux des plus grandes danseuses du grand écran. Les années 50 vont encore offrir quelques beaux rôles à Fred le quinquagénaire : Tous en scène en une espèce de miroir de la carrière du danseur, La belle de Moscou en un remake musical du Ninotchka.
La comédie musicale a vécu ses belles années, décennies même, et l’acteur prend une retraite un peu forcée, non sans céder au plaisir de revenir sur le grand écran parfois pour des rôles non musicaux, comme dans Le dernier rivage de Stanley Kramer, La Tour Infernale de John Guillermin ou encore Un taxi mauve de Yves Boisset en 1977.
Toutes ces références, nous les retrouvons avec plaisir dans le livre paru chez Playlist Society, un récit qui met en lumière les formules qui font recette, les quelques ratés mais surtout les nombreuses réussites d’une carrière bien remplie. Fred Astaire c’est avant tout un style inimitable, des scènes de danse devenues mythiques (qu’il danse seul ou accompagné, avec une canne ou un porte-manteau pour partenaire, avec des patins à roulettes ou la tête en bas), une star qui continue à inspirer et à éblouir près d’un siècle plus tard et on ne peut que vous encourager à découvrir cet essai passionnant de Timothée Gérardin, une entrée dans son univers qui vous incitera sans aucun doute à plonger dans une filmographie riche de classiques !
Informations techniques
Editeur : Playlist Society
ISBN : 979-1-09609-861-3
Prix : 14 € (7€ en Ebook)
Nombre de pages : 128
Date de parution : 24 janvier 2023