Interview de Julien Lepers
Dans le cadre du FIFCL
- 7 décembre 2017
Dans le cadre du FIFCL
- 7 décembre 2017
Il a présenté la cérémonie d’ouverture du deuxième Festival International du Film de Comédie de Liège. Grand animateur qui a marqué des générations de téléspectateurs, amoureux de la musique et du cinéma, Julien Lepers nous a reçu pour évoquer avec lui les passions qui l’animent, son parcours et bien d’autres choses encore.
Véronique : Julien Lepers, on vous retrouve à quelques heures de l’ouverture du Festival de la comédie dont vous être le maître de cérémonie… Julien Lepers : Je suis ici mais c’est très difficile. On a tous beaucoup d’émotion par rapport à la mort de Johnny. J’ai démarré ma vie d’adolescent avec lui, il avait 21 ans et j’en avais 14 ou 15. Je l’ai bien connu après, dans mon métier, grâce au Hit Parade. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, que sa mort nous touche ou non, c’est une partie de notre vie qui s’en va… Véronique : Il a accompagné un moment de notre vie, qu’on le veuille ou non, par des chansons ou des albums… |
Julien Lepers : C’est vrai et c’est triste! C’est un grand pan de notre vie qui s’en va. Je suis très sensible et ça me touche énormément. Je fais beaucoup de chansons, de musiques et je lui en avais composée une. J’en avais une pour lui depuis trois ans mais le plus difficile, c’était de le coincer car il bougeait tout le temps. Je l’ai jouée hier sur mon piano, en pensant à lui, avant de prendre le train pour la Belgique. Il l’aurait magnifiquement bien chantée, elle était faite pour lui. Il a chanté des merveilles et même s’il n’a pas tout réussi, j’ai beaucoup d’admiration pour lui. Il s’est tellement donné sur scène… Personne ne se donne comme lui. On l’aimait parce qu’on sentait qu’il ne trichait pas. J’ai les poils qui se dressent rien qu’à penser à tout ce qu’il faisait. Il était remarquable…
Véronique : Vous êtes un homme multiple : auteur/compositeur, animateur, écrivain, vous avez su toucher à différents domaines…
Véronique : Vous êtes un homme multiple : auteur/compositeur, animateur, écrivain, vous avez su toucher à différents domaines…
Julien Lepers : C’est ce que je me disais lorsque j’ai écrit « Je suis, je suis » pour Flammarion. En l’écrivant, je me suis rendu compte de tout ce que j’ai fait car jusqu’ici, je ne m’en rendais pas compte. Je bouge tout le temps : la semaine dernière, j’étais à Dubaï, aujourd’hui, je suis à Liège et dans quelques jours, je gagnerai Monaco. Je fais des choses très différentes, qui sont même parfois en dehors de mon métier de communication, mais je pense que la vie va vite et qu’il faut en profiter à chaque instant. J’ai envie de remplir mon temps le plus possible.
J’ai perdu mon père et ma mère sur les dix huit derniers mois. Je me dis que je suis maintenant en première ligne et qu’il faut que je vive vite ou en tout cas, le plus intensément possible. C’est fou tout ce que j’ai fait jusqu’ici. J’ai démarré très jeune, dans la radio ou dans la télévision. J’avais une vingtaine d’années lorsque j’ai fait le hit parade. J’ai côtoyé des vedettes comme Johnny, Joe Dassin, Mike Brant, Michel Berger, Daniel Balavoine, Joëlle d’« Il était une fois » ,… tous ceux qui ne sont plus là aujourd’hui et dont je parle dans mon livre. |
Entre les émissions de télé, les animations, les tournées, les émissions spéciales, mes dix-huit ans à RTL, première radio française, les cinq ans passés à radio Montecarlo, les vingt-huit ans de bonheur à « Question pour un champion », je me rends compte seulement maintenant de tout ce que j’ai fait jusqu’ici.
« Question pour un champion », c’est tout de même 900 000 questions, 40 000 candidats, 10 millions d’euros de distribués, l’émission française de télévision la plus regardée dans le monde grâce à TV5 Monde, on a vraiment bien travaillé jusqu’à ce que ça se termine. J’ai adoré faire ça.
Véronique : Grâce à cette émission, vous avez été dans notre quotidien pendant des années…
Julien Lepers : Il n’y a pas une journée qui passe dans qu’on me dise qu’on me regrette, qu’on s’inquiète de savoir ce que je fait. Les gens qui aiment la télévision sont tombés sur moi souvent. Vingt huit ans, c’est beaucoup ! Ce sont des générations de téléspectateurs qui nous ont suivi assidûment le programme. Encore hier, quelqu’un me disait que son père l’obligeait à regarder mon émission pour apprendre des choses sur des tas de domaines très différents. De mon côté, je voulais rendre cela le plus amusant possible car je trouve la meilleure façon d’apprendre, c’est de le faire grâce au jeu ou en tout cas, de façon ludique.
« Question pour un champion », c’est tout de même 900 000 questions, 40 000 candidats, 10 millions d’euros de distribués, l’émission française de télévision la plus regardée dans le monde grâce à TV5 Monde, on a vraiment bien travaillé jusqu’à ce que ça se termine. J’ai adoré faire ça.
Véronique : Grâce à cette émission, vous avez été dans notre quotidien pendant des années…
Julien Lepers : Il n’y a pas une journée qui passe dans qu’on me dise qu’on me regrette, qu’on s’inquiète de savoir ce que je fait. Les gens qui aiment la télévision sont tombés sur moi souvent. Vingt huit ans, c’est beaucoup ! Ce sont des générations de téléspectateurs qui nous ont suivi assidûment le programme. Encore hier, quelqu’un me disait que son père l’obligeait à regarder mon émission pour apprendre des choses sur des tas de domaines très différents. De mon côté, je voulais rendre cela le plus amusant possible car je trouve la meilleure façon d’apprendre, c’est de le faire grâce au jeu ou en tout cas, de façon ludique.
Véronique : Il y a quelques temps, on pouvait suivre vos nouvelles aventures dans « Hopes », l’opéra- rock d’Alec Mansion… Julien Lepers : J’ai en effet fait deux ou trois dates avec de beaux remplissages de salles pour aider Alec Mansion. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup, un bel artiste belge et vous avez beaucoup de chance de l’avoir. Je trouve que c’est un grand monsieur. J’étais libre car je venais de quitter « Question pour un champion » et j’ai de beaux souvenirs avec cette troupe : il y avait de belles chansons, une belle énergie et ça m’a fait beaucoup de bien de me changer les idées de cette façon-là. Véronique : La musique a toujours fait partie de votre vie. De votre enfance à votre rôle d’auteur compositeur, c’est un art qui colle à votre peau… |
Julien Lepers : Oui, tout à fait ! Quand je vous disais tout à l’heure que j’avais fait beaucoup de choses dans ma vie, je n’ai même pas évoqué la chanson. J’ai vendu plus de dix millions d’albums en tant que compositeur. Pour Herbert Léonard, on retient souvent « Pour le plaisir » mais je lui ai écrit une cinquantaine de chansons. Avec Julie (Pietri, ndlr), on a été Disque d’Or pour « Amoureux fous ». J’ai fait trois chansons pour Sylvie Vartan, j’ai travaillé avec Sheila, Guy Mardel…
Véronique : Vous auriez pu composer des musiques de cinéma ?
Julien Lepers : Oui, oui, oui ! C’est peut-être prétentieux car c’est sans doute plus compliqué que ce que je pense mais oui, j’aurais pu le faire. C’est juste que ça ne s’est jamais présenté à moi.
Véronique : Vous auriez pu composer des musiques de cinéma ?
Julien Lepers : Oui, oui, oui ! C’est peut-être prétentieux car c’est sans doute plus compliqué que ce que je pense mais oui, j’aurais pu le faire. C’est juste que ça ne s’est jamais présenté à moi.
Véronique : Il y en a une qui vous donne des frissons ?
Julien Lepers : Oui ! Il y en a plein! Il y a déjà toutes celles d’Ennio Morricone bien sûr. J’aimais beaucoup un compositeur de musique de films qui est parti trop tôt : François de Roubaix. Il a fait une excellente musique pour « Les aventuriers » avec Delon et Ventura je crois. C’est une belle musique, qui m’a marqué comme celle des « Choses de la vie » de Sautet, avec Romy (Schneider, ndlr) et Piccoli. Et puis il y a toutes celles de Michel Legrand. Comment oublier « Les moulins de mon cœur » ou « Un éte 42 » (il fredonne l’air). Avec seulement quatre notes, on devine tout de suite de quel film il s’agit : c’est fort, très fort ! Vous vous rendez compte de la puissance de la musique ? On voit les images… La musique de film est capitale ! Je regrette d’ailleurs qu’elle soit souvent considérée comme le parent pauvre des budgets de films. Pour moi, elle est importante, incontestablement ! |
Véronique : Vous êtes un grand cinéphile ?
Julien Lepers : Malheureusement non. Le dernier film que j’ai vu, c’est le film de Dupontel (« Au revoir là-haut », ndlr) que j’ai trouvé vraiment réussi, un tout grand bravo ! J’aimerais voir deux films si j’en ai le temps, c’est « Le sens de la fête » et « Maryline », qui lui, me semble plus confidentiel. Je suis très grand public, j’aime de tout. L’autre jour, j’ai été invité à une projection privée de « Stars 80, la suite » : c’était marrant parce que j’y retrouvais tous les copains. Je suis très bon public.
Véronique : Je ne pouvais pas ne pas vous parler de votre « ressemblance » avec Michael Keaton…
Julien Lepers : (Il rit), attention, c’est lui qui me ressemble ! Je trouve qu’on se ressemble moins maintenant.
Véronique : C’était vrai il y a dix ans.
Julien Lepers : Exactement ! Vous avez raison… on se ressemblait il y a dix ans ! Là, je trouve qu’il vieillit vraiment.
Véronique : Ça vous amuse ou ça vous agace qu’on vous en parle ?
Julien Lepers : Ça m’amuse, oui ! Je fais un métier public dans lequel on est soumis à la critique permanente. Tout est possible, tout est dit, mais il faut que ça soit fait correctement. On a tous le droit de ne pas aimer les gens ou de ne pas être d’accord avec ce qu’ils nous disent. J’essaie pourtant d’aimer les gens, les comprendre, même ceux qui me critiquent. C’est un exercice difficile et exigent. Et puis, il y a des petites choses amusantes comme celles-ci et j’en ris.
Véronique : Que ce soit la présentation de l’Eurovision, celle de vos différentes émissions ou votre participation à « Danse avec les stars », vous vous donner toujours à fond.
Julien Lepers : Vu avez vu mon personnage, ça me fait plaisir ! Mon métier comprend plein de facettes différentes mais à chaque fois, il faut donner, faire plaisir aux gens. Si on n’en est pas capable, alors changeons de métier… J’aime beaucoup l’Eurovision, des chansons magnifiques qui sont sorties de ce concours. J’ai fait ce programme pendant cinq ans, dans cinq villes différentes et ça a toujours été un grand bonheur ! Il y a une très grande préparation avant pour qu’on ne dise pas n’importe quoi quand c’est à nous. J’ai vécu de grands moments grâce à cela.
Julien Lepers : Malheureusement non. Le dernier film que j’ai vu, c’est le film de Dupontel (« Au revoir là-haut », ndlr) que j’ai trouvé vraiment réussi, un tout grand bravo ! J’aimerais voir deux films si j’en ai le temps, c’est « Le sens de la fête » et « Maryline », qui lui, me semble plus confidentiel. Je suis très grand public, j’aime de tout. L’autre jour, j’ai été invité à une projection privée de « Stars 80, la suite » : c’était marrant parce que j’y retrouvais tous les copains. Je suis très bon public.
Véronique : Je ne pouvais pas ne pas vous parler de votre « ressemblance » avec Michael Keaton…
Julien Lepers : (Il rit), attention, c’est lui qui me ressemble ! Je trouve qu’on se ressemble moins maintenant.
Véronique : C’était vrai il y a dix ans.
Julien Lepers : Exactement ! Vous avez raison… on se ressemblait il y a dix ans ! Là, je trouve qu’il vieillit vraiment.
Véronique : Ça vous amuse ou ça vous agace qu’on vous en parle ?
Julien Lepers : Ça m’amuse, oui ! Je fais un métier public dans lequel on est soumis à la critique permanente. Tout est possible, tout est dit, mais il faut que ça soit fait correctement. On a tous le droit de ne pas aimer les gens ou de ne pas être d’accord avec ce qu’ils nous disent. J’essaie pourtant d’aimer les gens, les comprendre, même ceux qui me critiquent. C’est un exercice difficile et exigent. Et puis, il y a des petites choses amusantes comme celles-ci et j’en ris.
Véronique : Que ce soit la présentation de l’Eurovision, celle de vos différentes émissions ou votre participation à « Danse avec les stars », vous vous donner toujours à fond.
Julien Lepers : Vu avez vu mon personnage, ça me fait plaisir ! Mon métier comprend plein de facettes différentes mais à chaque fois, il faut donner, faire plaisir aux gens. Si on n’en est pas capable, alors changeons de métier… J’aime beaucoup l’Eurovision, des chansons magnifiques qui sont sorties de ce concours. J’ai fait ce programme pendant cinq ans, dans cinq villes différentes et ça a toujours été un grand bonheur ! Il y a une très grande préparation avant pour qu’on ne dise pas n’importe quoi quand c’est à nous. J’ai vécu de grands moments grâce à cela.
J’ai aussi fait trois saisons d’ « Intervilles », ce qui correspond à une trentaine d’émissions… Un exercice très différent et très compliqué aussi car on travaille différemment. J’ai fait plein de choses, les « 7 d’or », « Miss France » pendant cinq ans, une des plus grosses émissions publiques diffusées sur France 3 à l’époque. Là aussi, ça demande une préparation d’enfer avant pour qu’on assure une fois qu’on se retrouve en direct. Les « Globes de cristal » c’est pareil. On faisait un direct depuis le Lido. Pour réussir une animation, je pense qu’il faut vraiment réussir la répétition car c’est là que tout se passe. J’ai fait tellement de choses… « C’est tellement mieux l’après midi », « 40 degrés à l’ombre », un an à « Telématin », où j’ai pu rencontrer des personnalités très différentes : Madame Mitterrand, Pierre Bérégovoy… Tout ça, ce sont de grands moments de télévision pour moi.