John Carpenter,
un ange maudit à Hollywood
De Stéphane Benaïm
un ange maudit à Hollywood
De Stéphane Benaïm
Présentation du livre : John Carpenter démarre sa carrière à Hollywood dans les années soixante-dix. Artisan touche à tout, il écrit ses histoires, compose ses musiques au synthétiseur et construit ses images avec des cadrages impeccables dignes de Howard Hawks, sa référence absolue. Atteignant rarement les sommets du box-office, il est confronté à un public sévère et à une critique qui ne comprend pas toujours son langage. Quarante ans plus tard, après avoir signé dix-huit longs métrages, dont certains ont finalement accédé au statut de film culte comme The Fog, The Thing, Christine, They Live… John Carpenter, épuisé par un rythme de travail effréné, semble avoir définitivement raccroché sa caméra pour se consacrer à la musique, jouant ses compositions devant des assemblées conquises. Satisfait de cette image de marque, gagnée tardivement, John Carpenter savoure enfin son plaisir. Mais il ne cache pas, aujourd’hui encore, son amertume en évoquant une carrière faite de tant de combats si difficiles et de si peu de reconnaissance, à une époque où il se battait pour parvenir à vivre de son art sans avoir à subir la pression des studios. Le “maître de l’horreur”, ainsi s’est-il baptisé, personnage atypique, s’impose comme l’anti-Spielberg absolu, nageant toujours à contre-courant des modes et des attentes des spectateurs. Loin du star-système et des journalistes, l’homme s’est réfugié dans sa tour d’ivoire à Los Angeles. Certaines blessures ne se referment pas, surtout quand on est un ange maudit à Hollywood. |
L’auteur : Docteur en esthétique, sciences et technologie des arts, Stéphane Benaïm a soutenu une thèse sur l’univers oriental dans l’œuvre cinématographique de Josef von Sternberg. Il a enseigné durant quinze ans la théorie et l’histoire du cinéma à l’université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis et a également collaboré à plusieurs revues spécialisées, dont L’Écran Fantastique et Fantastyka.
Avis : À l’école de cinéma, on m’a appris à me battre pour mes idées, à imposer ma vision, à ne jamais me laisser imposer un point de vue. J’ai presque toujours eu le final cut, ce qui n’est pas classique aux États-Unis. John Carpenter, Cannes 16 mai 2019
De ses débuts avec un premier long métrage de science-fiction produit alors qu’il est encore à l’école de cinéma en 1974, Dark Star, au succès inattendu de Halloween en 1978, popularisant au passage le genre du slasher auprès du grand public, John Carpenter a toujours porté des sujets personnels sur le grand écran. Tueur en série, western moderne, fantômes, extra-terrestres, aventuriers, vampires… il a touché à tous les genres avec plus ou moins de bonheur. Après Halloween, il aurait pu choisir le chemin facile en réalisant ses suites, or il s’est vite éloigné du slasher (même s’il a encore produit les 2e et 3e opus) pour ne jamais y revenir ; au contraire il a toujours proposé des films très différents dans leurs thèmes mais toujours avec la même minutie pour le détail.
Ses deux propositions suivantes, The Fog et New York 1997, sont des succès commerciaux, par contre à partir de la sortie de The Thing en 1982, un certain désamour se met en place entre le réalisateur et le public. 1982, c’est la sortie de E.T. également et les gens n’ont apparemment pas souhaité voir une histoire de « méchant extra-terrestre » après être tombés amoureux de l’adorable alien de Spielberg. En réponse à ça, Carpenter propose deux ans plus tard Starman dans lequel Jeff Bridges joue un visiteur intersidéral romantique… et qui ne rencontrera pas plus de succès auprès du public.
Ensuite, Carpenter ne cachera plus sa critique du milieu où il a choisi de faire carrière, égratignant les films d’action avec Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986 ou la société de consommation dans Invasion Los Angeles en 1988. Toujours plébiscité par les amateurs de fantastique et de science-fiction, toujours boudé par la critique, ses films se ramassent en salles mais séduisent la jeunesse friande de VHS. Au point que des films comme The Thing ou Invasion Los Angeles sont devenus cultes et sont reconnus comme des chefs-d’œuvre du genre de nos jours, même par ceux qui les ont dénigrés à l’époque !
Sans doute trop en avance sur son temps et peu enclin à jouer au « yes man » auprès des studios, John Carpenter depuis une dizaine d’années s’est retiré du cinéma pour se tourner vers son autre passion : la musique. Très souvent compositeur des musiques de ses propres films, il a accepté de revenir à l’univers d’Halloween, en compagnie de son fils Cody et de Daniel Davies, en mettant en musique la trilogie produite par Blumhouse lancée en 2018. La boucle est bouclée.
C’est tout ça et bien plus encore que raconte le livre de Stéphane Benaïm. Un livre à mettre entre les mains de tous les fans de Carpenter et de tous ceux curieux de découvrir son œuvre ; par contre si vous n’avez pas vu toute sa filmographie, il vaut mieux éviter la lecture des chapitres consacrés aux films qui vous sont inédits puisque l’auteur choisit d’aborder dans le détail le déroulement, et parfois la fin, des films.
Informations techniques :
Editeur : Éditions Lettmotif
ISBN : 978-2-36716-340-6
Prix : 26 € (36 € en version luxe, 12,90 € en Ebook)
Nombre de pages : 216
Date de parution : 11 octobre 2022
Avis : À l’école de cinéma, on m’a appris à me battre pour mes idées, à imposer ma vision, à ne jamais me laisser imposer un point de vue. J’ai presque toujours eu le final cut, ce qui n’est pas classique aux États-Unis. John Carpenter, Cannes 16 mai 2019
De ses débuts avec un premier long métrage de science-fiction produit alors qu’il est encore à l’école de cinéma en 1974, Dark Star, au succès inattendu de Halloween en 1978, popularisant au passage le genre du slasher auprès du grand public, John Carpenter a toujours porté des sujets personnels sur le grand écran. Tueur en série, western moderne, fantômes, extra-terrestres, aventuriers, vampires… il a touché à tous les genres avec plus ou moins de bonheur. Après Halloween, il aurait pu choisir le chemin facile en réalisant ses suites, or il s’est vite éloigné du slasher (même s’il a encore produit les 2e et 3e opus) pour ne jamais y revenir ; au contraire il a toujours proposé des films très différents dans leurs thèmes mais toujours avec la même minutie pour le détail.
Ses deux propositions suivantes, The Fog et New York 1997, sont des succès commerciaux, par contre à partir de la sortie de The Thing en 1982, un certain désamour se met en place entre le réalisateur et le public. 1982, c’est la sortie de E.T. également et les gens n’ont apparemment pas souhaité voir une histoire de « méchant extra-terrestre » après être tombés amoureux de l’adorable alien de Spielberg. En réponse à ça, Carpenter propose deux ans plus tard Starman dans lequel Jeff Bridges joue un visiteur intersidéral romantique… et qui ne rencontrera pas plus de succès auprès du public.
Ensuite, Carpenter ne cachera plus sa critique du milieu où il a choisi de faire carrière, égratignant les films d’action avec Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986 ou la société de consommation dans Invasion Los Angeles en 1988. Toujours plébiscité par les amateurs de fantastique et de science-fiction, toujours boudé par la critique, ses films se ramassent en salles mais séduisent la jeunesse friande de VHS. Au point que des films comme The Thing ou Invasion Los Angeles sont devenus cultes et sont reconnus comme des chefs-d’œuvre du genre de nos jours, même par ceux qui les ont dénigrés à l’époque !
Sans doute trop en avance sur son temps et peu enclin à jouer au « yes man » auprès des studios, John Carpenter depuis une dizaine d’années s’est retiré du cinéma pour se tourner vers son autre passion : la musique. Très souvent compositeur des musiques de ses propres films, il a accepté de revenir à l’univers d’Halloween, en compagnie de son fils Cody et de Daniel Davies, en mettant en musique la trilogie produite par Blumhouse lancée en 2018. La boucle est bouclée.
C’est tout ça et bien plus encore que raconte le livre de Stéphane Benaïm. Un livre à mettre entre les mains de tous les fans de Carpenter et de tous ceux curieux de découvrir son œuvre ; par contre si vous n’avez pas vu toute sa filmographie, il vaut mieux éviter la lecture des chapitres consacrés aux films qui vous sont inédits puisque l’auteur choisit d’aborder dans le détail le déroulement, et parfois la fin, des films.
Informations techniques :
Editeur : Éditions Lettmotif
ISBN : 978-2-36716-340-6
Prix : 26 € (36 € en version luxe, 12,90 € en Ebook)
Nombre de pages : 216
Date de parution : 11 octobre 2022