Interview de Martin Provost
Dans le cadre du FIFF de Namur
05 octobre 2017
Dans le cadre du FIFF de Namur
05 octobre 2017
Président du 32ème Festival International du Film Francophone, Martin Provost nous a accordé un peu de son temps à la veille de la clôture de cette édition 2017. Passionné et passionnant, le réalisateur évoque avec nous quelques-uns de ses films, ceux qui l’inspirent, Yolande Moreau, François Truffaut, les Césars et le FIFF bien sûr !
Véronique : Les discussions pour départager les gagnants de cette 32ème édition du FIFF ont eu lieu hier. Sans rien nous dévoiler de vos choix, que pouvez-vous nous dire de la sélection, de l’impression qu’elle vous a laissée ?
Martin Provost : J’ai vécu cette semaine avec beaucoup de passion et d’intérêt. Je me suis senti très responsable de ce festival et des prix que nous devons remettre. J’ai déjà été président du Festival de Cabourg mais ici, j’ai été très surpris et j’ai vécu très différemment cette expérience assez intense. On a des attentes relativement fortes et en même temps, j’ai essayé de rester très vierge par rapport aux films qu’on nous proposait. Je ne lisais rien avant, je ne voulais pas avoir d’idées préconçues, j’essayais de rentrer dans la salle ouvert et bienveillant, comme un enfant qui va assister à un spectacle. Je ne voulais avoir aucune arrière-pensée, aucun jugement. Désigner le meilleur film n’est pas un choix facile. |
On essaie de faire le meilleur, de ne pas donner de prix de complaisance… je pense qu’il faut être très honnête avec cette fonction de membre du jury.
Véronique : Justement, vous étiez ici Président du jury, comment avez-vous assumé ce rôle ? Vous avez dirigé les discussions ou plutôt laissé chacun s’exprimer ?
Martin Provost : On s’entendait tous très bien donc on s’est tout de suite compris, on a fonctionné tous ensemble comme une espère d’entité. Après chaque film, on avait envie de parler. Nous n’étions pas toujours d’accord mais on a débattu hier sans s’être battus (rires). Le but est de récompenser un film pour lequel on éprouve certaines émotions, un cinéma vers lequel on a envie d’aller, ce qui n’est pas toujours le cas pour d’autres.
Véronique : Votre jury est très hétéroclite. On y trouve des cinéastes, des acteurs, des artistes de tous horizons…
Martin Provost : C’est vrai, il y a de tout. Je vois qu’en tant que cinéaste, je n’ai pas le même point de vue qu’un acteur. J’ai pu attirer l’attention sur certaines choses plutôt techniques, qui ne me semblaient pas toujours suffisantes dans certains films. On était très complémentaire du coup, vraiment. Le jury était très agréable et je pense qu’on va avoir du mal à se quitter.
Véronique : Par rapport à votre cinéphilie personnelle, quels sont les critères qui font qu’un film vous attirera ou vous marquera plus qu’un autre ?
Martin Provost : Je ne sais pas si j’ai vraiment des critères. C’est un peu comme en peinture : on ne sait pas toujours pourquoi un tableau vous frappe plus qu’un autre. Ce n’est pas parce qu’il vous raconte telle ou telle chose qu’il vous touche, je ne sais pas l’expliquer ça. Comme j’ai été cinéphile relativement tôt, que j’ai aimé très jeune le cinéma et que j’ai vu des choses qui n’étaient même pas de mon âge, je sais que j’ai été nourri de films toute ma vie. Quand j’étais adolescent, je faisais le désespoir de ma famille car je séchais les cours pour aller au cinéma. Tout ça a contribué, je crois, à me former comme je suis. J’ai tout appris par moi-même, je suis un vrai autodidacte. Aujourd’hui, quand je vois un film, celui que je vais aimer est celui qui va me faire tout oublier, celui qui ne me fera pas penser à ce que je vois, qui va me bouleverser évidemment ou me faire réfléchir. C’est encore plus difficile maintenant parce que comme je suis cinéaste, je vois comme les films sont faits. Si je ne vois pas le travail de celui qui l’a fait, alors je sais que c’est gagné à 100%. Mais c’est finalement assez rare.
Véronique : Justement, vous étiez ici Président du jury, comment avez-vous assumé ce rôle ? Vous avez dirigé les discussions ou plutôt laissé chacun s’exprimer ?
Martin Provost : On s’entendait tous très bien donc on s’est tout de suite compris, on a fonctionné tous ensemble comme une espère d’entité. Après chaque film, on avait envie de parler. Nous n’étions pas toujours d’accord mais on a débattu hier sans s’être battus (rires). Le but est de récompenser un film pour lequel on éprouve certaines émotions, un cinéma vers lequel on a envie d’aller, ce qui n’est pas toujours le cas pour d’autres.
Véronique : Votre jury est très hétéroclite. On y trouve des cinéastes, des acteurs, des artistes de tous horizons…
Martin Provost : C’est vrai, il y a de tout. Je vois qu’en tant que cinéaste, je n’ai pas le même point de vue qu’un acteur. J’ai pu attirer l’attention sur certaines choses plutôt techniques, qui ne me semblaient pas toujours suffisantes dans certains films. On était très complémentaire du coup, vraiment. Le jury était très agréable et je pense qu’on va avoir du mal à se quitter.
Véronique : Par rapport à votre cinéphilie personnelle, quels sont les critères qui font qu’un film vous attirera ou vous marquera plus qu’un autre ?
Martin Provost : Je ne sais pas si j’ai vraiment des critères. C’est un peu comme en peinture : on ne sait pas toujours pourquoi un tableau vous frappe plus qu’un autre. Ce n’est pas parce qu’il vous raconte telle ou telle chose qu’il vous touche, je ne sais pas l’expliquer ça. Comme j’ai été cinéphile relativement tôt, que j’ai aimé très jeune le cinéma et que j’ai vu des choses qui n’étaient même pas de mon âge, je sais que j’ai été nourri de films toute ma vie. Quand j’étais adolescent, je faisais le désespoir de ma famille car je séchais les cours pour aller au cinéma. Tout ça a contribué, je crois, à me former comme je suis. J’ai tout appris par moi-même, je suis un vrai autodidacte. Aujourd’hui, quand je vois un film, celui que je vais aimer est celui qui va me faire tout oublier, celui qui ne me fera pas penser à ce que je vois, qui va me bouleverser évidemment ou me faire réfléchir. C’est encore plus difficile maintenant parce que comme je suis cinéaste, je vois comme les films sont faits. Si je ne vois pas le travail de celui qui l’a fait, alors je sais que c’est gagné à 100%. Mais c’est finalement assez rare.
Véronique : Comment pour toute compétition, il y aura des gagnants et une remise de prix. Vous-même vous avez déjà récolté quelques jolies récompenses, notamment pour « Séraphine », qui a été encensé de toute part. Comment avez-vous vécu ce moment valorisant?
Martin Provost : Je ne me rendais pas vraiment compte de ce qui m’arrivait, ça été si soudain. En même temps, ça a été un vrai changement dans ma vie. C’est comme une espèce de marée qui vous emporte, c’est un moment formidable mais en même temps, je ne l’ai pas vraiment vécu. Je me suis même demandé si ça c’était vraiment passé. Je suis monté sur la scène du Théâtre du Châtelet, Charlotte Gainsbourg me tenait la main et Sean Penn m’a remis ce César, c’était incroyable même si je n’étais pas non plus impressionné. Tout ça ne paraissait pas réel. Vous savez, les choses les plus terribles et les meilleures sont le revers de la même médaille. C’est très difficile de garder les pieds sur terre dans les grandes souffrances comme dans les grandes joies. C’est longtemps après que j’ai compris que ma vie avait pris un virage à ce moment là et que c’était ça le plus important. |
Ce ne sont pas les prix qui importent, mais le fait que je puisse m’exprimer et avoir la possibilité de le faire dans d’autres films grâce à cette reconnaissance. Ca m’a permis de construire autre chose, une sorte de pyramide et chaque film est comme un étage qui s’ajoute et la magnifie. C’est ça le plus important !
Véronique : Une des pierres angulaires de votre pyramide, c’est Yolande Moreau que vous retrouvez après dans « Où va la nuit ? »…
Véronique : Une des pierres angulaires de votre pyramide, c’est Yolande Moreau que vous retrouvez après dans « Où va la nuit ? »…
Martin Provost : Oui, tout à fait ! Yolande a été une rencontre vraiment fondamentale pour moi et je pense modestement que je l’ai été aussi pour elle. On s’est bien rencontré et on a tout de suite eu envie de partir dans un autre projet. Je venais de lire ce roman (« Mauvaise Pente» de Keith Ridgwa, ndlr) et j’ai eu envie de faire ce film fort avec elle, où elle est vraiment exceptionnelle.
Véronique : Vous lui confiez à chaque fois des rôles denses de femmes aux apparences fragiles mais tellement fortes au final… Martin Provost : Elle a de nombreuses capacités Yolande, c’est une très grande actrice. L’héritage des Deschiens fait qu’on l’a très vite cantonné dans des rôles de bonne rigolote, d’amuseuse. En cela, elle me fait beaucoup penser à Bourvil : ce sont des acteurs qui ont de telles dimensions, de telles possibilités pourvu qu’on en dépasse les apparences. |
Comme je viens du théâtre, je vois tout de suite la capacité d’un acteur ou pas. Chez Yolande, c’est immense ! Je me souviens d’avoir rencontré Jacqueline Maillan, une petite bonne femme sinistre dans la vie, assise dans un coin et qui ne parlait à personne mais qui, une fois sur scène, devenait éblouissante.
Véronique : Quand on regarde l’ensemble de votre filmographie, on se rend compte que vous aimez raconter des histoires de femmes…
Martin Provost : Même si n’est pas un choix déterminé, c’est vrai que c’est le cas et que ça continue à l’être puisque le prochain sera pareil. Peut-être n’ais-je pas encore rencontré mon alter égo masculin, l’acteur qui me donnerait l’envie de parler des hommes mais ça viendra peut-être. En tout cas, c’est vrai que je peux dire que les caractères féminins me passionnent.
Véronique : Le cinéma européen est peut-être un des seuls à offrir de grands rôles aux femmes, même si, de manière générale et notamment dans le cinéma américain, il existe peu de rôles d’envergure pour nos actrices ?
Martin Provost : Je pense que le cinéma européen, tout comme le cinéma américain propose de grands rôles masculins car c’est encore un des travers de notre société et de certains cinéastes. Ca vient très certainement des Etats-Unis, c’est vrai, car dans ma jeunesse, il me semble qu’il existait des grands rôles pour les femmes. Il y a une espèce de sursaut de virilité ou de testostérone dans le cinéma américain qui fait qu’il est difficile de faire des films avec de grands rôles de femmes. Mais en même temps, le public répond toujours présent et ça veut bien dire qu’il y a une demande dans ce sens là. (Il réfléchit). Je ne sais pas vers quoi on va, vers où va le monde et je pense que ça va changer radicalement. C’est important qu’il y ait une parité et en même temps, est-ce qu’on doit en faire une affaire d’Etat, je ne suis pas sûr. Pour moi, la création est androgyne et je ne sais pas si c’est aussi fondamental que cela… Est-ce que tout cela n’est pas au final un faux débat ?
Véronique : Vous parliez d’alter ego il y a quelques minutes. Y a-t-il un comédien ou une comédienne avec qui vous aimeriez vraiment tourner ?
Martin Provost : Il y en a plusieurs, bien sûr. Maintenant, il ne suffit pas d’accorder les agendas pour que cela se fasse. Pour moi, il faut que je puisse proposer un rôle à quelqu’un. Si je l’ai, je vais voir la personne et on en discute. Je ne pense pas que le cinéma est un supermarché où on va chercher quelqu’un pour l’amener dans son cinéma, par flatterie ou admiration. Si je veux travailler avec quelqu’un, c’est parce que cette personne me touche et que je sens que j’ai quelque chose à montrer de cet acteur ou cette actrice, qu’on n’a pas vu encore. Après tout, c’est mon métier, c’est mon rôle de le faire. Ca peut paraître prétentieux mais je pense que c’est à ça que sert un metteur en scène : ouvrir une porte chez une actrice ou un acteur, aller à la rencontre d’une facette qu’il n’a pas encore exploiter lui-même ou qui n’est en tout cas pas tangible. Si j’arrive à franchir quelque chose, n’importe quoi, une défense par exemple, j’en serais très heureux. J’y suis arrivé avec Yolande. Je me rappelle quand on a fait « Séraphine », elle a ouvert une porte. Emmanuelle (Devos, ndlr) aussi, Sandrine Kiberlain dans « Simone de Beauvoir », je sais qu’à chaque fois, on a atteint quelque chose. Même Catherine Deneuve et Catherine Frot dans « Sage femme »… Je suis d’ailleurs restée en contact avec Catherine Deneuve, de façon très intime… Ca ne se joue parfois pas à grand-chose, mais quand une telle actrice, un tel monument vous fait confiance à ce point, le rapport peut devenir très particulier. Elle est prodigieuse et je vois bien qu’on a réussi quelque chose. C’est ça que je veux faire dans mon métier.
Véronique : Quand on regarde l’ensemble de votre filmographie, on se rend compte que vous aimez raconter des histoires de femmes…
Martin Provost : Même si n’est pas un choix déterminé, c’est vrai que c’est le cas et que ça continue à l’être puisque le prochain sera pareil. Peut-être n’ais-je pas encore rencontré mon alter égo masculin, l’acteur qui me donnerait l’envie de parler des hommes mais ça viendra peut-être. En tout cas, c’est vrai que je peux dire que les caractères féminins me passionnent.
Véronique : Le cinéma européen est peut-être un des seuls à offrir de grands rôles aux femmes, même si, de manière générale et notamment dans le cinéma américain, il existe peu de rôles d’envergure pour nos actrices ?
Martin Provost : Je pense que le cinéma européen, tout comme le cinéma américain propose de grands rôles masculins car c’est encore un des travers de notre société et de certains cinéastes. Ca vient très certainement des Etats-Unis, c’est vrai, car dans ma jeunesse, il me semble qu’il existait des grands rôles pour les femmes. Il y a une espèce de sursaut de virilité ou de testostérone dans le cinéma américain qui fait qu’il est difficile de faire des films avec de grands rôles de femmes. Mais en même temps, le public répond toujours présent et ça veut bien dire qu’il y a une demande dans ce sens là. (Il réfléchit). Je ne sais pas vers quoi on va, vers où va le monde et je pense que ça va changer radicalement. C’est important qu’il y ait une parité et en même temps, est-ce qu’on doit en faire une affaire d’Etat, je ne suis pas sûr. Pour moi, la création est androgyne et je ne sais pas si c’est aussi fondamental que cela… Est-ce que tout cela n’est pas au final un faux débat ?
Véronique : Vous parliez d’alter ego il y a quelques minutes. Y a-t-il un comédien ou une comédienne avec qui vous aimeriez vraiment tourner ?
Martin Provost : Il y en a plusieurs, bien sûr. Maintenant, il ne suffit pas d’accorder les agendas pour que cela se fasse. Pour moi, il faut que je puisse proposer un rôle à quelqu’un. Si je l’ai, je vais voir la personne et on en discute. Je ne pense pas que le cinéma est un supermarché où on va chercher quelqu’un pour l’amener dans son cinéma, par flatterie ou admiration. Si je veux travailler avec quelqu’un, c’est parce que cette personne me touche et que je sens que j’ai quelque chose à montrer de cet acteur ou cette actrice, qu’on n’a pas vu encore. Après tout, c’est mon métier, c’est mon rôle de le faire. Ca peut paraître prétentieux mais je pense que c’est à ça que sert un metteur en scène : ouvrir une porte chez une actrice ou un acteur, aller à la rencontre d’une facette qu’il n’a pas encore exploiter lui-même ou qui n’est en tout cas pas tangible. Si j’arrive à franchir quelque chose, n’importe quoi, une défense par exemple, j’en serais très heureux. J’y suis arrivé avec Yolande. Je me rappelle quand on a fait « Séraphine », elle a ouvert une porte. Emmanuelle (Devos, ndlr) aussi, Sandrine Kiberlain dans « Simone de Beauvoir », je sais qu’à chaque fois, on a atteint quelque chose. Même Catherine Deneuve et Catherine Frot dans « Sage femme »… Je suis d’ailleurs restée en contact avec Catherine Deneuve, de façon très intime… Ca ne se joue parfois pas à grand-chose, mais quand une telle actrice, un tel monument vous fait confiance à ce point, le rapport peut devenir très particulier. Elle est prodigieuse et je vois bien qu’on a réussi quelque chose. C’est ça que je veux faire dans mon métier.
Véronique : Ma dernière question est un peu plus personnelle. Si vous deviez choisir trois coups de cœur, trois films qui ont jalonné votre vie, lesquels proposeriez-vous ?
Martin Provost : Je commencerais très certainement pas « La règle du jeu » de Renoir qui est pour moi un film très important dans l’histoire du cinéma. Par son histoire tout d’abord, puisque c’est un film qui a été perdu mais qui a retrouvé sa place ; ça me donne d’ailleurs de l’espoir car ce n’est pas facile de faire des films et d’être toujours aimé… mais ensuite parce qu’il est tellement magnifique dans sa forme comme dans son fond que c’est un très grand film et pour moi, un des plus importants |
Je pense évidemment à « Cris et chuchotements », de Bergman. J’ai peut-être plutôt tendance à aller vers des films plus anciens parce que ce sont ceux qui m’ont marqué. C’est d’ailleurs le premier film que j’ai vu de Bergman, lorsque j’avais 16 ans. Je venais de perdre mon frère et c’est un film qui m’a totalement ébranlé… Mes parents ne m’ont pas permis d’aller voir mon frère, mourant à l’hôpital mais ils m’ont laissé aller au cinéma. Je pense que le film était interdit au moins de 18 ans et je ne sais plus qui m’a emmené mais ce dont je me rappelle, c’est de cette scène où Anna, la bonne, tient Harriet Andersson dans ses bras, mourante, et j’ai vu ce que je n’ai pas fait moi, avec mon frère. Je ne m’en suis pas rendu compte quand j’ai vu le film mais je sais que ces images m’ont hantées et m’ont faites comme je suis.
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Comme troisième film, je choisirais « Le plaisir » d’Ophüls et notamment toute la partie qui se passe dans la charrette où les prostituées partent à la campagne pour pique-niquer. Il y a Danielle Darrieux, Jean Gabin, Madeleine Renaud… C’est une vraie leçon de cinéma parce que c’est tellement bien filmé, tellement généreux et heureux. Ca montre des gens qu’on plaindrait aujourd’hui, mais qui avait leur part de bonheur. Je trouve que c’est très important de montrer la part de bonheur qui appartient à chacun et de ne pas aller dans la complaisance ou dans la plainte, ce qui est, à mon sens, trop présent à notre époque. On a beaucoup de chance car, quand je voyage ailleurs, je vois très bien que les gens peuvent être heureux même s’ils n’ont rien.
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Ce sont trois films qui ont beaucoup compté pour moi mais il y en a tellement que j’ai aimé. La prochaine fois, prévenez-moi que je puisse vous faire une liste… Si je pouvais continuer, je vous proposerais « Un condamné à mort s’est échappé » de Bresson, il y a « Le dernier métro » de Truffaut ou son « Enfant Sauvage » qui est extraordinaire. En fait, j’en ai des tonnes, du cinéma européen ou du cinéma japonais. J’en parlerais des heures si nous avions un peu plus de temps, ils sont tous tellement magnifiques.