Les rois de la piste
Résumé du film : Cuisinière à domicile, Rachel, sorte de Ma Dalton, a élevé ses fils Sam et Jérémie, et son petit-fils, Nathan, dans le culte de l’arnaque. De plans foireux en petits larcins, cette sympathique famille de bras cassés court toujours après le gros coup. Chance ou fatalité, lors d’un cambriolage, ils volent sans en connaître sa valeur, une toile de Tamara de Lempicka. Céleste, une détective rusée et charmeuse, se lance alors à leur poursuite.
Note du film : Véronique ★★ Avis : Mathieu Kassovitz, Fanny Ardant, Nicolas Duvauchelle et Ben Attal dans un seul et même film pour incarner trois générations de la famille Zimmerman ?A vouez que cela peut faire rêver. A l’affiche du dernier film de Thierry Klifa, les quatre acteurs s’en donnent à cœur joie et communiquent leur plaisir de jouer au-delà de l’intrigue qui y est présentée. |
Prenant quelques risques en libérant une part « déjantée » de certains d’entre eux ou en évoluant en pudeur pour ce qui est des autres, cette belle brochette de comédiens français étonnent, fascinent, amusent et nous touchent par l’évolution de leur personnage plutôt bien dessinés. Et pourtant, à lire le pitch de base, on pouvait s’attendre à trouver dans « Les rois de la piste », une comédie maintes fois vue et prévisible… Et c’est en partie le cas dans l’installation facile de son histoire mais c’était sans compter sur quelques jolies surprises réservées par son réalisateur inspiré.
Dans ses premiers longs-métrages, Thiery Klifa mettait en scène une grande dame du cinéma français : Catherine Deneuve. Avec « Les rois de la piste », c’est au tour de Fanny Ardant de sortir des sentiers battus, d’incarner une (grand-)mère déjantée qui semble taillée sur mesure pour sa personnalité multifacette. Journaliste cinéma pendant de nombreuses années, Thierry Klifa a côtoyé les plus grands noms du septième art, les a fait parler, les a mis en lumière et les a aimé… Pas étonnant dès lors de retrouver cette passion, cet amour pour les actrices et acteurs de toutes les générations, des personnalités qu’il filme avec délicatesse, tendresse, proximité. Sublimés par sa caméra, les membres de cette famille de fiction semblent avoir existés avant que le clap ne se ferme et que le silence du plateau soit demandé et cela contribue assurément à la réussite du divertissement qui nous est présenté.
Classique mais jamais ennuyeux, « Les rois de la piste » dévoile les inspirations de son auteur et réalisateur, séduit par son petit côté old school mais aussi par ses thématiques ultra-modernes. Il surprend, ne lâche jamais notre attention, nous fait rire et nous attendrit, assure le spectacle qui se veut hautement divertissant. Bref, il remplit son contrat d’une bien jolie façon et distrait largement le public qui lui aura prêté son attention.
Comédie dramatique - 2h – De Thierry Klifa avec Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Laetitia Dosch, Nicolas Duvauchelle – Bande annonce
Dans ses premiers longs-métrages, Thiery Klifa mettait en scène une grande dame du cinéma français : Catherine Deneuve. Avec « Les rois de la piste », c’est au tour de Fanny Ardant de sortir des sentiers battus, d’incarner une (grand-)mère déjantée qui semble taillée sur mesure pour sa personnalité multifacette. Journaliste cinéma pendant de nombreuses années, Thierry Klifa a côtoyé les plus grands noms du septième art, les a fait parler, les a mis en lumière et les a aimé… Pas étonnant dès lors de retrouver cette passion, cet amour pour les actrices et acteurs de toutes les générations, des personnalités qu’il filme avec délicatesse, tendresse, proximité. Sublimés par sa caméra, les membres de cette famille de fiction semblent avoir existés avant que le clap ne se ferme et que le silence du plateau soit demandé et cela contribue assurément à la réussite du divertissement qui nous est présenté.
Classique mais jamais ennuyeux, « Les rois de la piste » dévoile les inspirations de son auteur et réalisateur, séduit par son petit côté old school mais aussi par ses thématiques ultra-modernes. Il surprend, ne lâche jamais notre attention, nous fait rire et nous attendrit, assure le spectacle qui se veut hautement divertissant. Bref, il remplit son contrat d’une bien jolie façon et distrait largement le public qui lui aura prêté son attention.
Comédie dramatique - 2h – De Thierry Klifa avec Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Laetitia Dosch, Nicolas Duvauchelle – Bande annonce
Sleeping dogs
Résumé du film: L'ancien inspecteur de la criminelle, Roy Freeman, suit un traitement contre la maladie d'Alzheimer. En effet, il est chargé de réexaminer une affaire de meurtre. Un condamné à mort que Roy a arrêté dix ans auparavant qui clame aujourd'hui son innocence.
Note du film: François ★★ Avis : Retrouver Russel Crowe au cinéma tient toujours du plaisir sincère, même s’il s’est transformé en plaisir coupable ces derniers temps. La faute à un virage moins bien négocié après les succès retentissants que l’on connait tous (Gladiator, 3h10 pour Yuma, Un homme d’exception). Et même si « Sleeping Dogs » ne lui permettra peut-être pas de revenir au premier plan, nous avons pris beaucoup de plaisir à suivre ce thriller jouant sur la mémoire. Souffrant d’Alzheimer, Roy Freeman, ancien flic à la retraite (Russel Crowe) essaie de retrouver la mémoire grâce à un traitement expérimental. Désormais, sa vie entière est régie par des post-it présents dans tout son appartement. |
Ces derniers représentant les outils nécessaires pour lutter face à cette maladie galopante qui lui ronge le cerveau et perturbe son quotidien. Menant une vie rangée, l’ancien policier sera approché pour prouver l’innocence d’un condamné à mort qu’il a lui-même inculpé il y a dix ans de cela. Désormais les vieux dossiers qu’il consulte lui apparaitront comme nouveaux. Mais, malgré son handicap, ce regard neuf lui permettra-il de faire la lumière sur cette affaire complexe ?
Faux semblants, conspiration, mystères, et passé trouble, sont les principaux ingrédients de ce thriller signé Adam Cooper qui se construit au fur et à mesure de la progression de l’enquête. Et même si pas mal d’autres films sont passés par là avant avec la même thématique de la perte de mémoire, nous y avons pris pas mal de plaisir ! Tout d’abord, parce que Russel Crowe est très bon dans le rôle de ce vieux flic fatigué, sombre et malade. Ensuite, parce que même si on devine assez facilement l’issue, un dernier twist final viendra nous surprendre.
Au final, même si « Sleeping Dogs », ne restera pas dans toutes les mémoires, c’est un vrai plaisir de voir une nouvel fois à l’écran Russel Crowe dans un thriller de bonne facture qui parvient à nous emmener sur le terrain avec beaucoup d’entrain !
1h 50 min, Action, Policier, Thriller, De Adam Cooper, avec Russell Crowe, Karen Gillan, Marton Csokas – Bande annonce
Faux semblants, conspiration, mystères, et passé trouble, sont les principaux ingrédients de ce thriller signé Adam Cooper qui se construit au fur et à mesure de la progression de l’enquête. Et même si pas mal d’autres films sont passés par là avant avec la même thématique de la perte de mémoire, nous y avons pris pas mal de plaisir ! Tout d’abord, parce que Russel Crowe est très bon dans le rôle de ce vieux flic fatigué, sombre et malade. Ensuite, parce que même si on devine assez facilement l’issue, un dernier twist final viendra nous surprendre.
Au final, même si « Sleeping Dogs », ne restera pas dans toutes les mémoires, c’est un vrai plaisir de voir une nouvel fois à l’écran Russel Crowe dans un thriller de bonne facture qui parvient à nous emmener sur le terrain avec beaucoup d’entrain !
1h 50 min, Action, Policier, Thriller, De Adam Cooper, avec Russell Crowe, Karen Gillan, Marton Csokas – Bande annonce
Origin
Résumé du film : Origin raconte l'histoire de la journaliste lauréate du prix Pulitzer, Isabel Wilkerson, qui a connu à la fois la tragédie et le succès dans sa vie. Pendant qu'elle écrivait son best-seller du New York Times : 'Caste: The Origins of Our Discontents', elle plonge dans l'histoire de l'émergence de l'injustice et découvre une vérité cachée qui nous concerne tous. Tout comme dans le livre de Wilkerson, Caste, le film Origin explore le mystère de l'histoire, les merveilles de la romance et une lutte pour le futur de nous tous.
Note du film : Véronique ★★★★/♥ Avis : Il y a des films qui se font les magnifiques échos de thématiques qui résonnent dans notre cœur, notre tête, notre mémoire, des heures et des jours après leur vision. « Origin » fait partie de ceux-là. D’une utilité publique, le dernier film d’Ava DuVernay traite certes d’un sujet dense et toujours d’actualité mais il le fait avec une pédagogie, une humanité et une maîtrise remarquables. |
Entremêlant des scènes de la vie de Isabel Wilkerson (magnifique Aujanue Ellis) et des extraits de son livre « Caste », « Origin » questionne, bouleverse, émeut… Il nous bouscule et nous pousse dans nos retranchements, suscite une rage ou une détresse et convoque, l’air de rien, des émotions vives qui nous arrachent des larmes, nous donnent envie de changer le monde et de nous « réveiller ». Car avec son enquête menée après des drames personnels et l’ombre d’un fait d’actualité, Isabel Wilkerson met en lumière la déshumanisation commise aux quatre coins de notre planète (aux USA, en Inde ou en Allemagne pour ne citer que ceux-là, quelques exemples plus abordés que d’autres) et à différentes époques de notre Histoire. Elle dénonce et illustre, si besoin est, l’horreur (parfois banalisée) qui se trame, se tramait (et se tramera) dans des sociétés où évoluer dans une caste revient condamner ceux qui sont « mal nés »… Agrémenté d’images reconstituées, de scènes intimes, d’instants suspendus et des moments d’écriture soutenus, « Origin » passera peut-être inaperçu alors qu’il devrait impérativement vu.
Gros coup de cœur se hissant dans notre top 10 des films de l’année 2024, le dernier long-métrage de Ava DuVernay démontre, une fois encore, que le cinéma est plus que jamais un excellent moyen de faire changer les regards, un formidable média qui suscitera le dialogue, la réflexion, la compréhension, un support éducatif de grande portée qui parle à toutes les nations. « Origin » est un tout, tout grand film dans son fond, même s’il reste classique dans sa réalisation, un long-métrage nourrit d’espoir qui fera passer à la vitesse de l’éclair ses 2h15.
Drame- 2h15 – De Ava DuVernay avec Aunjanue Ellis, Niece Nash, Jon Benrthal, Vera Farmiga – Bande annonce
Gros coup de cœur se hissant dans notre top 10 des films de l’année 2024, le dernier long-métrage de Ava DuVernay démontre, une fois encore, que le cinéma est plus que jamais un excellent moyen de faire changer les regards, un formidable média qui suscitera le dialogue, la réflexion, la compréhension, un support éducatif de grande portée qui parle à toutes les nations. « Origin » est un tout, tout grand film dans son fond, même s’il reste classique dans sa réalisation, un long-métrage nourrit d’espoir qui fera passer à la vitesse de l’éclair ses 2h15.
Drame- 2h15 – De Ava DuVernay avec Aunjanue Ellis, Niece Nash, Jon Benrthal, Vera Farmiga – Bande annonce
Hors-saison
Résumé du film : Mathieu habite Paris. C’est un acteur connu, proche de la cinquantaine. Alice, un peu plus de 40 ans, est professeure de piano et vit dans une petite cité balnéaire dans l’ouest de la France. Ils se sont aimés il y a une quinzaine d’années. Puis séparés. Depuis, le temps est passé, chacun a suivi sa route et les plaies se sont refermées peu à peu. Quand Mathieu vient diluer sa mélancolie dans les bains à remous d’une station thermale, il retrouve Alice par hasard.
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Stéphane Brizé nous a longtemps habitué à des films de drame social de très grande qualité. Après « La loi du marché », « En guerre » ou encore « Un autre monde », le réalisateur ferme son triptyque consacré au monde du travail, à sa restructuration, son économie ou encore ses failles pour s’ouvrir à des horizons différents, ceux de l’Amour contrariée, du désir, de la destinée, de la retrouvaille entre deux êtres qui ont grandi loin de l’autre sans jamais s’être oublié… Et pour cause. |
Alice, mère de famille et professeure de piano s’est installée il y a une dizaine d’années dans un petit village de Bretagne où elle mène une vie tout à fait normale (voire banale). Par le plus grand des hasards, elle aperçoit Mathieu, acteur ultra populaire en pleine crise existentielle, ancien amour de jeunesse à qui elle laisse un message…
Les années ont passé et voilà nos deux protagonistes réunis le temps d’un verre ou d’un repas, une pause enchantée qui les fait se sentir vivants mais qui n’est que de courte durée… Car comment peut-on retourner dans les routines installées alors que les cœurs ont à nouveau battu à tout rompre et à la limite de saigner ? C’est toute la question qu’aborde ce « Hors-saison » dramatique mais drôle à la fois, tendre et rude pour ces deux-là, un film qui sublime le petit village côtier où la caméra de Brizé s’est installée mais aussi ses deux magnifiques personnages auxquels on s’est attachés. Comédie romantique prévisible, le film a pourtant ce petit plus d’authenticité et de maîtrise technique qui ne peut que fasciner. C’est une respiration iodée appréciable pour ses protagonistes mais aussi pour ses spectateurs séduits par la proposition qui leur a été montrée, un film moins affirmé et tonitruant que d’ordinaire mais un long-métrage qui permet à Alba Rohrwacher et Guillaume Canet de briller ! Nous, on a beaucoup aimé !
Drame – 1h55 – De Stéphane Brizé avec Guillaume Canet, Alba Rohrwacher, Sharif Andoura, Hugo Dillon, Emmy Boissard Paumelle – Bande annonce
Les années ont passé et voilà nos deux protagonistes réunis le temps d’un verre ou d’un repas, une pause enchantée qui les fait se sentir vivants mais qui n’est que de courte durée… Car comment peut-on retourner dans les routines installées alors que les cœurs ont à nouveau battu à tout rompre et à la limite de saigner ? C’est toute la question qu’aborde ce « Hors-saison » dramatique mais drôle à la fois, tendre et rude pour ces deux-là, un film qui sublime le petit village côtier où la caméra de Brizé s’est installée mais aussi ses deux magnifiques personnages auxquels on s’est attachés. Comédie romantique prévisible, le film a pourtant ce petit plus d’authenticité et de maîtrise technique qui ne peut que fasciner. C’est une respiration iodée appréciable pour ses protagonistes mais aussi pour ses spectateurs séduits par la proposition qui leur a été montrée, un film moins affirmé et tonitruant que d’ordinaire mais un long-métrage qui permet à Alba Rohrwacher et Guillaume Canet de briller ! Nous, on a beaucoup aimé !
Drame – 1h55 – De Stéphane Brizé avec Guillaume Canet, Alba Rohrwacher, Sharif Andoura, Hugo Dillon, Emmy Boissard Paumelle – Bande annonce
Il reste encore demain
Résumé du film : Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.
Note du film : Véronique ★★★★/♥ Avis : « Il reste encore demain » (ou C'è ancora domani), voilà un véritable film phénomène qui ravage tout sur son passage tel un raz-de-marée émotionnel qu’on a eu le temps de voir arriver. |
Succès fulgurant en Italie, le film de Paola Cortellesi s’est vu précédé d’une belle réputation et d’une intrigante curiosité populaire qui a poussé plus de 5 millions d’Italiens à se rendre dans les salles ! Alors, comment ne pas résister à l’appel de ce film qui, par sa bande annonce, laissait déjà présager un beau petit moment cinéphile ?
Paola Cortellesi a beau avoir une popularité dans son pays natal, voilà un nom qui, au-delà des Alpes n’est pas passé sur nos radars et pourtant ! Après la vision de « Il reste encore demain », difficile d’oublier ce patronyme méditerranéen et encore plus son long-métrage qui, l’air de rien, fait germer de nombreux émois chez les spectateurs qui l’ont suivi. Sa magnifique photographie en noir et blanc se met au service d’une histoire a priori anodine mais bien plus puissante qu’il n’y parait, tant elle surprend, brouille les pistes, crée une tension tout au long de sa trame. Et si on peut pointer du doigt quelques moments un chouïa poussifs et risibles de ce film, on comprend aisément qu’ils le sont pour (dé)montrer l’absurdité des années 40 et des comportements banalisés trop longtemps. Brillants, il est cependant difficile d’évoquer ses enjeux par peur de révéler ce qui ne devrait pas l’être... Mais on peut, sans aucune hésitation, affirmer que ce magnifique hommage au grand cinéma italien d’autrefois résonne d’une bien belle façon dans cette proposition inédite et bien pensée et que le choix opéré se met très justement au service de ce que Paola Cortellesi souhaitait nous raconter.
Moderne dans son exploitation, dramatique par son sujet, « Il reste encore demain » n’est effectivement pas un film comme les autres et mérite amplement le coup d’œil pour sa proposition cinématographique tout d’abord mais aussi pour le jeu pudique de ses acteurs qui crèvent pourtant l’écran, Paola Cortellesi en tête. Par son approche intime et sa vision féminine forte, « Il reste encore demain » lève le poing (et un peu plus) devant le patriarcat d’autrefois et les féminicides d’aujourd’hui, se veut une magnifique caisse de résonnance de sa réalisatrice venue livrer un message assumé derrière un film faussement « gentil »… Une belle prouesse qui n’a pas volé sa réputation et le petit coup de cœur de notre rédaction.
Comédie dramatique – 1h58 – De Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano, Giorgio Colangeli - Bande annonce
Paola Cortellesi a beau avoir une popularité dans son pays natal, voilà un nom qui, au-delà des Alpes n’est pas passé sur nos radars et pourtant ! Après la vision de « Il reste encore demain », difficile d’oublier ce patronyme méditerranéen et encore plus son long-métrage qui, l’air de rien, fait germer de nombreux émois chez les spectateurs qui l’ont suivi. Sa magnifique photographie en noir et blanc se met au service d’une histoire a priori anodine mais bien plus puissante qu’il n’y parait, tant elle surprend, brouille les pistes, crée une tension tout au long de sa trame. Et si on peut pointer du doigt quelques moments un chouïa poussifs et risibles de ce film, on comprend aisément qu’ils le sont pour (dé)montrer l’absurdité des années 40 et des comportements banalisés trop longtemps. Brillants, il est cependant difficile d’évoquer ses enjeux par peur de révéler ce qui ne devrait pas l’être... Mais on peut, sans aucune hésitation, affirmer que ce magnifique hommage au grand cinéma italien d’autrefois résonne d’une bien belle façon dans cette proposition inédite et bien pensée et que le choix opéré se met très justement au service de ce que Paola Cortellesi souhaitait nous raconter.
Moderne dans son exploitation, dramatique par son sujet, « Il reste encore demain » n’est effectivement pas un film comme les autres et mérite amplement le coup d’œil pour sa proposition cinématographique tout d’abord mais aussi pour le jeu pudique de ses acteurs qui crèvent pourtant l’écran, Paola Cortellesi en tête. Par son approche intime et sa vision féminine forte, « Il reste encore demain » lève le poing (et un peu plus) devant le patriarcat d’autrefois et les féminicides d’aujourd’hui, se veut une magnifique caisse de résonnance de sa réalisatrice venue livrer un message assumé derrière un film faussement « gentil »… Une belle prouesse qui n’a pas volé sa réputation et le petit coup de cœur de notre rédaction.
Comédie dramatique – 1h58 – De Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano, Giorgio Colangeli - Bande annonce
Captives
Résumé du film : Paris, 1894. Qui est Fanni qui prétend s’être laissée enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ? Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune. Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme...
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Il y a quelque chose de glaçant dans le film « Captives » de Arnaud des Pallières. Probablement parce que pour son dernier long-métrage, le réalisateur se penche sur un aspect méconnu de la Salpêtrière et ses archives de la fin du XIXème siècle. |
Parce qu’il y montre, sans détour, la folie de femmes enfermées sans réels soins mais aussi l’oubli d’autres pensionnaires par des placements contestables et pourtant autorisés par les instances complices de petits arrangements.
Et puis, il y a ce grand bal, donné dans les lieux, en présence des notables de Paris, des médecins, des curieux, de tous ceux qui viennent observer (et abuser) des femmes devenues des « bêtes de foire »… Si les véritables écrits d’Hersilie (Carole Bouquet) et les chroniques sur le bal des folles n’appuyaient pas l’intrigue de des Pallières, on pourrait sans grande honte, trouver l’idée trop saugrenue et pourtant… Amateur de récit historique, le cinéaste n’a fait que mettre en scène une terrible page de notre Histoire et le fait d’une bien belle façon à travers son regard bienveillant.
Comme toujours, Arnaud des Pallières soigne ses images, maîtrise son sujet, le sublime par ses plans dont il a le secret… Une main assurée, un regard paniqué, une fête où se mêlent raison et hystérie… Rien n’est laissé au hasard, tout nous happe, nous déconcerte, passionne ou affole. Et cette réussite tient aussi de l’implication sans faille de ses comédiennes, sans maquillage, ou autres artifices, des actrices grandioses qui trouvent ici encore des rôles fabuleusement hypnotiques ou détestables mais toujours habités avec une sincérité admirable. « Captives » nous enferme aux côtés d’êtres humains délaissés, esseulés, blessés et nous fait découvrir une facette inédite d’un « hôpital » qui n’en est pas un, un lieu où se déroule l’enquête déstabilisante d’une Fanni devenue témoin d’une époque dans laquelle on n’aurait pas voulu évoluer. Un film déroutant, intéressant qui ne laissera personne de marbre et saura émouvoir de temps en temps !
Drame – Film historique – 1h50- De Arnaud des Pallières avec Mélanie Thierry , Marina Foïs , Josiane Balasko, Yolande Moreau, Carole Bouquet, Dominique Frot – Bande annonce
Et puis, il y a ce grand bal, donné dans les lieux, en présence des notables de Paris, des médecins, des curieux, de tous ceux qui viennent observer (et abuser) des femmes devenues des « bêtes de foire »… Si les véritables écrits d’Hersilie (Carole Bouquet) et les chroniques sur le bal des folles n’appuyaient pas l’intrigue de des Pallières, on pourrait sans grande honte, trouver l’idée trop saugrenue et pourtant… Amateur de récit historique, le cinéaste n’a fait que mettre en scène une terrible page de notre Histoire et le fait d’une bien belle façon à travers son regard bienveillant.
Comme toujours, Arnaud des Pallières soigne ses images, maîtrise son sujet, le sublime par ses plans dont il a le secret… Une main assurée, un regard paniqué, une fête où se mêlent raison et hystérie… Rien n’est laissé au hasard, tout nous happe, nous déconcerte, passionne ou affole. Et cette réussite tient aussi de l’implication sans faille de ses comédiennes, sans maquillage, ou autres artifices, des actrices grandioses qui trouvent ici encore des rôles fabuleusement hypnotiques ou détestables mais toujours habités avec une sincérité admirable. « Captives » nous enferme aux côtés d’êtres humains délaissés, esseulés, blessés et nous fait découvrir une facette inédite d’un « hôpital » qui n’en est pas un, un lieu où se déroule l’enquête déstabilisante d’une Fanni devenue témoin d’une époque dans laquelle on n’aurait pas voulu évoluer. Un film déroutant, intéressant qui ne laissera personne de marbre et saura émouvoir de temps en temps !
Drame – Film historique – 1h50- De Arnaud des Pallières avec Mélanie Thierry , Marina Foïs , Josiane Balasko, Yolande Moreau, Carole Bouquet, Dominique Frot – Bande annonce
Mars Express
Résumé du film : En l’an 2200, Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera son partenaire androïde sont embauchés par un riche homme d’affaires afin de capturer sur Terre une célèbre hackeuse. De retour sur Mars, une nouvelle affaire va les conduire à s’aventurer dans les entrailles de Noctis, la capitale martienne, à la recherche de Jun Chow, une étudiante en cybernétique disparue. Au fil de leur enquête, ils seront confrontés aux plus sombres secrets de leur cité…
Note du film : François ★★★ Avis : La France serait-elle devenue la nouvelle ambassadrice du genre SF ? C’est du moins ce que l’on pourrait penser après avoir vu le nouveau film de Jérémie Périn. Dépeignant un univers futuriste assez éloigné de notre temporalité (le monde en est à l’année 2200), « Mars Express » se veut un formidable polar cyberpunk à la patte graphique souvent très jolie et à la dimension réflexive très présente dans le récit. |
Car si ce film d’anticipation marque les esprits, il le fait grâce aux nombreux héritages du genre parmi lesquels les romans d’Isaac Asimov- et la place du robot dans la société-, une touche de très solides mangas, et enfin, le désormais culte « Blade Runner » qui hante le film.Mais accrochez-vous car l’introduction vous happera pour insuffler d’emblée beaucoup de noirceur à cette enquête policière à la portée glaçante. Et si un grand soin a été apporté à la mise en scène frénétique lors des scènes d’action, les scènes plus calmes ponctuent l’enquête lorsque c’est nécessaire.
En fin de compte, le film oscille en permanence entre le réalisme froid et l’exagération jouissive. Véritable déclaration d’amour aux œuvres du genre, ce film français n’en oublie pas de trouver sa propre voie. Le casting vocal est également étonnant puisqu’on retrouve d’excellents comédiens tels que Léa Drucker, Mathieu Amalric, Daniel Njo Lobé. Car oui, « Mars Express » est un formidable film d’animation mais nous préférons juste écrire qu’il s’agit d’un très beau film !
Comment décrire ce film si ce n’est en le qualifiant de cyberpolar qui pose de vraies questions sur notre rapport à l’autre, désormais intelligent et pensant. Qu’est-ce qu’un robot ? Comment le considérer dans notre société ? Et en filigrane, notre attitude envers eux ne définirait-elle pas notre manque flagrant d’humanité ?
Action, Animation, Science Fiction - 1h 25min- De Jérémie Périn , avec Léa Drucker, Mathieu Amalric, Daniel Njo Lobé – Bande annonce
En fin de compte, le film oscille en permanence entre le réalisme froid et l’exagération jouissive. Véritable déclaration d’amour aux œuvres du genre, ce film français n’en oublie pas de trouver sa propre voie. Le casting vocal est également étonnant puisqu’on retrouve d’excellents comédiens tels que Léa Drucker, Mathieu Amalric, Daniel Njo Lobé. Car oui, « Mars Express » est un formidable film d’animation mais nous préférons juste écrire qu’il s’agit d’un très beau film !
Comment décrire ce film si ce n’est en le qualifiant de cyberpolar qui pose de vraies questions sur notre rapport à l’autre, désormais intelligent et pensant. Qu’est-ce qu’un robot ? Comment le considérer dans notre société ? Et en filigrane, notre attitude envers eux ne définirait-elle pas notre manque flagrant d’humanité ?
Action, Animation, Science Fiction - 1h 25min- De Jérémie Périn , avec Léa Drucker, Mathieu Amalric, Daniel Njo Lobé – Bande annonce
S.O.S Fantômes: la menace de glace
Résumé du film : La famille Spengler revient là où tout a commencé, l'emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d'un ancien artefact libère une force maléfique, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leurs maisons et sauver le monde d'une seconde ère glaciaire.
Note du film : Véronique ★★ Avis : « SOS Fantômes ». Voilà une saga qui a marqué de nombreux esprits dans l’enfance ou l’adolescence de nombreux spectateurs. Alors, quand Jason Reitman a fait renaître de ses cendres un héritage venu des années 80 il y a trois ans, beaucoup se sont précipités dans les salles pour découvrir quelle tournure le XXIème siècle allait donner à cette chasse aux fantômes décalée. |
Nostalgie, modernisation, joyeux mix entre neuf et remasterisation, le film de 2021 avait divisé mais s’était avéré malgré tout être un pop corn movie appréciable.
Mais qu’en est-il de ce nouveau cru débarquant sur nos écrans près de 40 ans après son aîné ? Nouveau plaisir coupable nous permettant de nous remémorer quelques scènes cultes et de retrouver les héros du passé, « La menace de glace » n’a d’autres prétentions que d’offrir un divertissement familial à qui poussera la porte de sa salle de cinéma.
Humour potache, fantômes kitsch, héros multigénérationnels, on reprend les mêmes éléments qu’il y a trois ans et on les jette dans la vieille marmite de Dan Aykroyd et Harold Ramis pour en sortir un petit plat certes réchauffé mais pas déplaisant pour autant. Si l’intrigue prend du temps pour se mettre en place et que le film se veut un peu bavard, une fois l’action lancée, on retrouve tout ce qu’on était en droit d’attendre d’une telle comédie fantastique grand public. Le retour des vétérans n’est un secret pour personne, le nouveau casting s’est présenté dans le précédent opus (mais les distraits auront tout de même droit à leur piqûre de rappel) et ne fait que s’installer dans un nouveau décor, les fantômes menaçants reprennent les codes de leurs ancêtres, on saupoudre le tout de nouvelles technologies et de petits pépins familiaux et on imbrique le tout sans aucune prise de risque dans un méli-mélo d’humour, d’action, de fantastique et de souvenirs 100% rétro. Avec sa « menace de glace » Gil Kenan (scénariste du précédent reboot) divertit mais ne surprend pas… A la vue de la bande annonce et de son pitch, on s’en doutait déjà.
Comédie fantastique – 1h55 - De Gil Kenan avec Paul Rudd, Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace, Kumail Nanjiani, Patton Oswalt, Celeste O’Connor, Logan Kim, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Annie Potts - Bande annonce
Mais qu’en est-il de ce nouveau cru débarquant sur nos écrans près de 40 ans après son aîné ? Nouveau plaisir coupable nous permettant de nous remémorer quelques scènes cultes et de retrouver les héros du passé, « La menace de glace » n’a d’autres prétentions que d’offrir un divertissement familial à qui poussera la porte de sa salle de cinéma.
Humour potache, fantômes kitsch, héros multigénérationnels, on reprend les mêmes éléments qu’il y a trois ans et on les jette dans la vieille marmite de Dan Aykroyd et Harold Ramis pour en sortir un petit plat certes réchauffé mais pas déplaisant pour autant. Si l’intrigue prend du temps pour se mettre en place et que le film se veut un peu bavard, une fois l’action lancée, on retrouve tout ce qu’on était en droit d’attendre d’une telle comédie fantastique grand public. Le retour des vétérans n’est un secret pour personne, le nouveau casting s’est présenté dans le précédent opus (mais les distraits auront tout de même droit à leur piqûre de rappel) et ne fait que s’installer dans un nouveau décor, les fantômes menaçants reprennent les codes de leurs ancêtres, on saupoudre le tout de nouvelles technologies et de petits pépins familiaux et on imbrique le tout sans aucune prise de risque dans un méli-mélo d’humour, d’action, de fantastique et de souvenirs 100% rétro. Avec sa « menace de glace » Gil Kenan (scénariste du précédent reboot) divertit mais ne surprend pas… A la vue de la bande annonce et de son pitch, on s’en doutait déjà.
Comédie fantastique – 1h55 - De Gil Kenan avec Paul Rudd, Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace, Kumail Nanjiani, Patton Oswalt, Celeste O’Connor, Logan Kim, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Annie Potts - Bande annonce
Dream scenario
Résumé du film: Paul Matthews, un banal professeur, voit sa vie bouleversée lorsqu’il commence à apparaître dans les rêves de millions de personnes. Paul devient alors une sorte de phénomène médiatique, mais sa toute nouvelle célébrité va rapidement prendre une tournure inattendue… Note du film : François ★★ Avis : Quel plaisir de retrouver Nicolas Cage dans un film à la fois étonnant et plutôt original ! Jugez plutôt : que feriez-vous si on vous disait que vous apparaissiez dans les rêves de parfaits inconnus ? De cette étrangeté amusante au premier abord se noue tout le nœud de ce film concept qui, hélas, s’essouffle dans sa dernière partie. |
Kristoffer Borgli est un jeune réalisateur dont « Dream Scenario » est le second film. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le réalisateur est également doué en tant que scénariste. Pour autant, doit-on y voir une allusion à peine voilée dans le titre du film ? Pas tout à fait.
Tout d’abord, parce que si le concept du film est génial et véritablement novateur, il permet d’emmener le spectateur dans un voyage fantastique (au sens littéral du terme) où se mêle rêves et réalité avec comme point d’orgue l’apparition systématique de Nicolas Cage dans les rêves de ses étudiants ou de parfaits inconnus. Et à ce petit jeu, le résultat fait par moment songer aux meilleurs scénarios de Charlie Kaufman (« Dans la peau de John Malkovich » pour ne citer que lui !). Un vrai délice de surréalisme donc !
Et si le film fonctionne parfaitement dans sa première partie, c’est grâce à la performance toute en maitrise de son acteur principal qui donne véritablement de sa personne pour les besoins du rôle. Nous retrouvons en effet un Nicolas Cage chauve et un peu gauche dans le rôle de ce professeur de science qui aimerait tellement être reconnu par ses étudiants, ses pairs mais aussi son épouse. Et cette soif de considération se transforme très vite en besoin viscéral de reconnaissance. Quel plaisir de constater, une nouvelle fois, la palette décidément très large de son anti-héros un peu terne qui ne demande qu’à briller un peu plus dans les yeux de ceux qu’il croise.
Hélas, après un beau virage opéré par l’histoire (mais chut, nous préférons garder la surprise), le film patine et ne parvient pas garder le cap de cette nouvelle direction prise. Pire, nous avons eu l’impression que Nicolas Cage devenait meilleur que le film lui-même et bien que grâce à son talent, il parvienne à s’extirper de ce patinage, cela ne suffit pas pour garder notre intérêt jusqu’au bout.
Au final, « Dream Scenario » vaut le coup d’œil pour la proposition originale de son histoire et la très belle prestation de son acteur fétiche mais ne parvient pas à nous captiver jusqu’au bout, la faute à un gros creux liée à la chute de son personnage et à une fin qui semble laisser tomber le spectateur ainsi que les protagonistes du film ! On nous vendait du rêve… mais il fut de courte durée !
Comédie, Fantastique- 1h42- De Kristoffer Borgli- avec Nicolas Cage, Julianne Nicholson, Jessica Clement - Bande annonce
Tout d’abord, parce que si le concept du film est génial et véritablement novateur, il permet d’emmener le spectateur dans un voyage fantastique (au sens littéral du terme) où se mêle rêves et réalité avec comme point d’orgue l’apparition systématique de Nicolas Cage dans les rêves de ses étudiants ou de parfaits inconnus. Et à ce petit jeu, le résultat fait par moment songer aux meilleurs scénarios de Charlie Kaufman (« Dans la peau de John Malkovich » pour ne citer que lui !). Un vrai délice de surréalisme donc !
Et si le film fonctionne parfaitement dans sa première partie, c’est grâce à la performance toute en maitrise de son acteur principal qui donne véritablement de sa personne pour les besoins du rôle. Nous retrouvons en effet un Nicolas Cage chauve et un peu gauche dans le rôle de ce professeur de science qui aimerait tellement être reconnu par ses étudiants, ses pairs mais aussi son épouse. Et cette soif de considération se transforme très vite en besoin viscéral de reconnaissance. Quel plaisir de constater, une nouvelle fois, la palette décidément très large de son anti-héros un peu terne qui ne demande qu’à briller un peu plus dans les yeux de ceux qu’il croise.
Hélas, après un beau virage opéré par l’histoire (mais chut, nous préférons garder la surprise), le film patine et ne parvient pas garder le cap de cette nouvelle direction prise. Pire, nous avons eu l’impression que Nicolas Cage devenait meilleur que le film lui-même et bien que grâce à son talent, il parvienne à s’extirper de ce patinage, cela ne suffit pas pour garder notre intérêt jusqu’au bout.
Au final, « Dream Scenario » vaut le coup d’œil pour la proposition originale de son histoire et la très belle prestation de son acteur fétiche mais ne parvient pas à nous captiver jusqu’au bout, la faute à un gros creux liée à la chute de son personnage et à une fin qui semble laisser tomber le spectateur ainsi que les protagonistes du film ! On nous vendait du rêve… mais il fut de courte durée !
Comédie, Fantastique- 1h42- De Kristoffer Borgli- avec Nicolas Cage, Julianne Nicholson, Jessica Clement - Bande annonce
Karaoké
Karaoké
Résumé du film : Après une soirée pleine d’excès, Bénédicte, célèbre chanteuse d’opéra, voit sa carrière s’écrouler. Fatou, passionnée de karaoké, est la seule à lui tendre la main. Elle a une idée derrière la tête : convaincre Bénédicte de participer au grand concours national de karaoké. La parfaite maîtrise vocale de l’une et la ténacité de l’autre pourraient bien faire des étincelles et les amener très loin.
Note du film : Véronique ★ Avis : Envie d’un petit film positif sans prise de tête se déroulant sur fond de tubes radios entraînants ? « Karaoké » de Stéphane Ben Lahcene est fait pour vous. Si son titre laissait présager une séance musicale avec sous-titres et rythmes endiablés, c’est effectivement un peu le cas puisque « Le dernier jour du disco », « Dancing Queen » ou encore « Alors on danse » seront de la partie. Et si le film nous donnerait presque l’envie de nous précipiter dans le premier karaoké venu pour chanter avec quelques copines, il ne fait pas qu’aborder cette thématique musicale. |
On s’amuse de constater que Michèle Laroque gravite à nouveau dans l’univers du chant lyrique (après « Tenor » de Claude Zidi Jr) mais elle est rejointe cette fois par Claudia Tagbo, l’humoriste déjantée à qui le rôle de Fatou était clairement destiné. Totalement opposées dans leur profession et leur mode, leurs deux personnages ont pourtant de nombreux points communs à commencer par l’amour du chant mais pas seulement… Se découvrant, s’entraidant, se comprenant, les deux « divas » vont évoluer côte a côte et se lancer un défi, un objectif qui, sans le vouloir, va radicalement changer leur vie.
Alors oui, on sait d’avance comment finira le film (et pas seulement par sa boucle temporelle clairement annoncée dès les premières minutes). On sait aussi ce qu’on va trouver dans son scénario on ne peut plus classique et déjà vu. On constate que les exagérations des débuts laissent peu à peu place à une belle complicité et aux émotions. Mais on se laisse malgré tout embarquer dans la petite histoire contée et mise en images par un réalisateur inconnu au bataillon que ce soit dans nos salles de cinéma ou dans quelques mois sur nos écrans de télévision. L’énergie dégagée est positive, le film distrayant et bon enfant. Tout est convenu et attendu mais si on le sait, on ne peut pas le lui reprocher car c’est peut-être aussi ce qu’on était venu chercher.
Comédie – 1h29- De Stéphane Ben Lahcene avec Michèle Laroque, Claudia Tagbo, David Mora – Bande annonce
Alors oui, on sait d’avance comment finira le film (et pas seulement par sa boucle temporelle clairement annoncée dès les premières minutes). On sait aussi ce qu’on va trouver dans son scénario on ne peut plus classique et déjà vu. On constate que les exagérations des débuts laissent peu à peu place à une belle complicité et aux émotions. Mais on se laisse malgré tout embarquer dans la petite histoire contée et mise en images par un réalisateur inconnu au bataillon que ce soit dans nos salles de cinéma ou dans quelques mois sur nos écrans de télévision. L’énergie dégagée est positive, le film distrayant et bon enfant. Tout est convenu et attendu mais si on le sait, on ne peut pas le lui reprocher car c’est peut-être aussi ce qu’on était venu chercher.
Comédie – 1h29- De Stéphane Ben Lahcene avec Michèle Laroque, Claudia Tagbo, David Mora – Bande annonce
Sweet east
Résumé du film : Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage scolaire. Au fil de ses rencontres, elle découvre un monde insoupçonné. Les fractures mentales, sociales et politiques des États-Unis, filmées comme un conte de fée ou une variation d’Alice au pays des merveilles.
Note du film: François ★★★★ / ♥ Avis : Véritable coup de cœur au dernier festival du cinéma américain de Deauville, « The Sweet East » dresse un portrait atypique des Etats-Unis ainsi qu’une bien jolie métaphore riche de plusieurs niveaux de lecture. Attention, coup de cœur en approche ! Présent lors de la séance publique qui a eu lieu au CID de Deauville, le réalisateur Sean Price Williams nous a confié avoir tout mis dans son premier film (au cas où il n’y en aurait pas d’autres !). |
Alors certes, cette phrase peut sembler drôle au premier abord mais elle révèle la difficulté pour un jeune réalisateur inconnu jusqu’ici de porter à l’écran une histoire singulière et qui tient finalement aussi du film d’auteur !
Avec ce très surprenant « The Sweet East », ce sont les marginaux américains qui sont mis en avant à travers le regard encore pur de la jeune héroïne du film. Et écrivons-le sans ombrage, cette réussite repose presque entièrement sur les épaules de la jeune et talentueuse Talia Ryder. Car si sa fugue (dont nous en tairons les raisons) est symptomatique d’un mal être fréquent de nos jeunes, il révèle quelque chose de très ancré dans nos sociétés contemporaines.
Nous l’écrivions, avec ce film, Sean Price Williams, brosse un fabuleux portrait de l’Amérique avec ses loosers magnifiques (quelle magnifique performance de l’acteur Simon Rex –« Scary Movie »-), mais aussi ses personnalités non-conformistes qui refusent de se plier à ce que la société attend d’eux. Aussi, il dépeint à travers le regard de cette adolescente une soif de la fuite en avant et de l’expérimentation d’une vie jusque-là trop étriquée. Ces galeries de visages et d’histoires confèrent au film une dimension que ne renierait pas le récit initiatique. Et, tout naturellement, de ces rencontres tantôt étranges, tantôt dangereuses, se matérialise la destinée d’une jeune femme, qui, telle Alice, rentre dans le terrier pour explorer un monde qui n’est pas le sien. A ses côtés, nous nous émerveillons et nous frissonnons, de peur que ces mésaventures tournent mal et brisent l’innocence de cette jeune femme. Mais les adolescents d’aujourd’hui n’ont-ils pas tellement de ressources qu’ils sont prêts à affronter tous les dangers? Et vous ?
Comédie, drame – 1h44 – De Sean Prince Williams – Avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave, Jacob Elordi – Bande annonce
Avec ce très surprenant « The Sweet East », ce sont les marginaux américains qui sont mis en avant à travers le regard encore pur de la jeune héroïne du film. Et écrivons-le sans ombrage, cette réussite repose presque entièrement sur les épaules de la jeune et talentueuse Talia Ryder. Car si sa fugue (dont nous en tairons les raisons) est symptomatique d’un mal être fréquent de nos jeunes, il révèle quelque chose de très ancré dans nos sociétés contemporaines.
Nous l’écrivions, avec ce film, Sean Price Williams, brosse un fabuleux portrait de l’Amérique avec ses loosers magnifiques (quelle magnifique performance de l’acteur Simon Rex –« Scary Movie »-), mais aussi ses personnalités non-conformistes qui refusent de se plier à ce que la société attend d’eux. Aussi, il dépeint à travers le regard de cette adolescente une soif de la fuite en avant et de l’expérimentation d’une vie jusque-là trop étriquée. Ces galeries de visages et d’histoires confèrent au film une dimension que ne renierait pas le récit initiatique. Et, tout naturellement, de ces rencontres tantôt étranges, tantôt dangereuses, se matérialise la destinée d’une jeune femme, qui, telle Alice, rentre dans le terrier pour explorer un monde qui n’est pas le sien. A ses côtés, nous nous émerveillons et nous frissonnons, de peur que ces mésaventures tournent mal et brisent l’innocence de cette jeune femme. Mais les adolescents d’aujourd’hui n’ont-ils pas tellement de ressources qu’ils sont prêts à affronter tous les dangers? Et vous ?
Comédie, drame – 1h44 – De Sean Prince Williams – Avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave, Jacob Elordi – Bande annonce
La bête
Résumé du film: Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle, les émotions humaines sont devenues une menace. Pour s'en débarrasser, Gabrielle doit purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Elle y retrouve Louis, son grand amour. Mais une peur l'envahit, le pressentiment qu'une catastrophe se prépare.
Note du film : Véronique ★★★ Avis: « Saint Laurent » (avec Gaspard Ulliel), « Zombi Child », « Nocturama », c’était lui. Bertrand Bonello a, on le sait, une patte singulière, un regard sur ses sujets qui n’a nul autre pareil. Alors, quand on se lance dans son dernier long-métrage « La bête », on sait d’emblée que nous n’assisterons pas à une romance de science-fiction comme les autres, que les voyages dans le temps évoqués dans son résumé ne seront pas non plus conventionnels… Et c’est bel et bien le cas. |
Faussement froide et distante, son histoire étonne, passionne ou déstabilise les spectateurs venus s’offrir une plongée dans cette adaptation d’Henry James particulière.
Le film divise, c’est certain, mais ne laisse pas indifférent car au-delà d’illustrer un principe de plus en plus parlant auprès de ceux qui se penchent de près ou de loin sur le thème de la réincarnation, de la trace laissée par nos vies antérieures par notre âme venue habiter de nouveaux corps, le film nous entraîne dans la destinée de son héroïne, Gabrielle, à laquelle on s’attache quelle que soit l’époque et les épreuves qu’elle traverse. L’inconscient et sa puissance, l’attirance à travers les âges, voilà autant d’intrigues qui s’emboîtent dans la trame principale qui saccade, va et vient, étirant son propos pour certains, le dynamisant pour les autres. Dans « La bête », Bertrand Bonello s’amuse à varier les genres cinématographiques, joue avec les émotions de ses personnages incarnés formidablement par Léa Seydoux et George MacKay et offre une expérience mémorable à son public du jour. Que l’on aime ou non le propos, son traitement ou son montage, son dernier long-métrage a le mérite de proposer « autre chose », un cinéma audacieux, expérimental mais somme toute plutôt remarquable.
Drame, science-fiction– 2h26 – De Bertrand Bonello avec Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda – Bande annonce
Le film divise, c’est certain, mais ne laisse pas indifférent car au-delà d’illustrer un principe de plus en plus parlant auprès de ceux qui se penchent de près ou de loin sur le thème de la réincarnation, de la trace laissée par nos vies antérieures par notre âme venue habiter de nouveaux corps, le film nous entraîne dans la destinée de son héroïne, Gabrielle, à laquelle on s’attache quelle que soit l’époque et les épreuves qu’elle traverse. L’inconscient et sa puissance, l’attirance à travers les âges, voilà autant d’intrigues qui s’emboîtent dans la trame principale qui saccade, va et vient, étirant son propos pour certains, le dynamisant pour les autres. Dans « La bête », Bertrand Bonello s’amuse à varier les genres cinématographiques, joue avec les émotions de ses personnages incarnés formidablement par Léa Seydoux et George MacKay et offre une expérience mémorable à son public du jour. Que l’on aime ou non le propos, son traitement ou son montage, son dernier long-métrage a le mérite de proposer « autre chose », un cinéma audacieux, expérimental mais somme toute plutôt remarquable.
Drame, science-fiction– 2h26 – De Bertrand Bonello avec Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda – Bande annonce
Bolero
Résumé du film: Paris, les années folles. Les oreilles de Maurice Ravel bourdonnent quand Ida, chorégraphe sensuelle et audacieuse, lui commande la musique de son prochain ballet. Tétanisé, Ravel ne sait plus où chercher l’inspiration. C’est en puisant dans ses souvenirs et en s’inspirant des femmes de sa vie que le compositeur créera sa plus grande œuvre : Le Boléro.
Note du film : Véronique ★★ Avis: En lisant le titre du dernier film d’Anne Fontaine, il y a de fortes chances pour que vous fredonniez son célèbre air, repris magistralement par Claude Lelouch dans « Les uns et les autres ». En effet, le Boléro de Ravel a marqué la mémoire collective, individuelle et continue encore de le faire. |
On en a pour preuve, l’introduction du film de la réalisatrice franco-luxembourgeoise qui évoque ces multiples reprises, démontrant déjà combien l’histoire qui va se jouer sous nos yeux sera celle de la créativité, de l’empreinte, de la mémoire artistique. Et même si la démarche est honorable, l’admiration pour son personnage principal évident, on a connu Anne Fontaine plus inspirée…
Lent, « Bolero » évoque les difficultés rencontrées par son héros pour créer un ballet commandé, un air qui résonnera dans les théâtres et opéras du monde entier après des années de galère, de doute, d’insatisfaction. Les amours de Maurice Ravel, ses rencontres, ses inspirations mais aussi sa solitude, Anne Fontaine s’attache autant à l’art qu’à la vie intime d’un compositeur français de l’époque contemporaine, un Homme faillible qui trouvait dans chaque son offert par la vie et par la nature, une source d’inspiration. Exigeant, le compositeur campé par Raphaël Personnaz paraît austère devant la caméra de Fontaine. Mais à ses côtés, la lumière est apportée par Misia Sert (Doria Tillier) sa comparse de toujours et une oreille attentive, une femme forte sur laquelle il peut compter, tout comme la réalisatrice qui trouve en l’actrice un sourire, un charisme, un jeu fort qui se démarque à l’écran.
Si « Boléro » ne risque pas de rester longtemps dans notre mémoire cinéphile, le film parlera peut-être davantage aux passionnés de musique classique, aux spectateurs adeptes de biopic et d’histoire/Histoire un chouïa romantique. Un film en deçà de ce que l’on a l’habitude de voir dans la filmographie variée d’Anne Fontaine, un petit long-métrage qui sera vite vu, vite oublié.
Film musical, Biopic – 2h – De Anne Fontaine – Avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar – Bande annonce
Lent, « Bolero » évoque les difficultés rencontrées par son héros pour créer un ballet commandé, un air qui résonnera dans les théâtres et opéras du monde entier après des années de galère, de doute, d’insatisfaction. Les amours de Maurice Ravel, ses rencontres, ses inspirations mais aussi sa solitude, Anne Fontaine s’attache autant à l’art qu’à la vie intime d’un compositeur français de l’époque contemporaine, un Homme faillible qui trouvait dans chaque son offert par la vie et par la nature, une source d’inspiration. Exigeant, le compositeur campé par Raphaël Personnaz paraît austère devant la caméra de Fontaine. Mais à ses côtés, la lumière est apportée par Misia Sert (Doria Tillier) sa comparse de toujours et une oreille attentive, une femme forte sur laquelle il peut compter, tout comme la réalisatrice qui trouve en l’actrice un sourire, un charisme, un jeu fort qui se démarque à l’écran.
Si « Boléro » ne risque pas de rester longtemps dans notre mémoire cinéphile, le film parlera peut-être davantage aux passionnés de musique classique, aux spectateurs adeptes de biopic et d’histoire/Histoire un chouïa romantique. Un film en deçà de ce que l’on a l’habitude de voir dans la filmographie variée d’Anne Fontaine, un petit long-métrage qui sera vite vu, vite oublié.
Film musical, Biopic – 2h – De Anne Fontaine – Avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar – Bande annonce
Linda veut du poulet
Résumé du film : Non, ce n’est pas Linda qui a pris la bague de sa mère Paulette ! Cette punition est parfaitement injuste !… Et maintenant Paulette ferait tout pour se faire pardonner, même un poulet aux poivrons, elle qui ne sait pas cuisiner. Mais comment trouver un poulet un jour de grève générale ?… De poulailler en camion de pastèques, de flicaille zélée en routier allergique, de mémé en inondation, Paulette et sa fille partiront en quête du poulet, entraînant toute la « bande à Linda » et finalement tout le quartier. Mais Linda ne sait pas que ce poulet, jadis si bien cuisiné par son père, est la clef de son souvenir perdu… Au fait, quelqu’un sait tuer un poulet ?…
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Récompensé il y a quelques jours par le César du Meilleur Film d’animation, « Linda veut du poulet » est effectivement un petit film d’animation touchant, abordant la notion du deuil, de la reconstruction, du dialogue avec subtilité. |
S’adressant aux petits comme aux grands, ce film familial qui illustre les difficultés d’une cellule monoparentale se veut coloré, dans son animation bien évidemment, mais aussi dans son sujet. Car lorsque Paulette s’investit d’une mission impossible, un jour de grève générale et nationale, c’est tout un quartier qui va se mobiliser et apporter sa touche pour permettre à un tableau un peu tristounet de retrouver un peu de gaieté. Solaire et résolument positif, « Linda veut du poulet » a un petit côté pop, une dynamique qui emportera très vite les jeunes spectateurs et qui, l’air de rien, apporte de nombreuses réflexions sur la vie, l’innocence de l’enfance parfois écourtée par des événements qui ne peuvent que durablement marquer. A voir et à apprécier !
Animation – 1h26 – De Chiara Malta et Sébastien Laudenbach – Avec les voix de Laetitia Dosch, Esteban, Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme – Bande annonce
Animation – 1h26 – De Chiara Malta et Sébastien Laudenbach – Avec les voix de Laetitia Dosch, Esteban, Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme – Bande annonce
♥ : Coup de coeur - ★★★★: Excellent film - ★★★: Très bon film - ★★: Bon film - ★: Passable - ○: On en parle?