"Voyage au Groenland"
Rencontre publique avec Thomas Blanchard
Dans le cadre du FIFF et de la projection de "Voyage au Groenland", 5 octobre 2016
Quand Thomas rencontre Thomas
Thomas Blanchard a rencontré Thomas Scimeca lors de son cursus au Conservatoire de Paris. Ils se connaissent donc depuis plus de quinze ans et « Voyage au Groenland » était une belle occasion de travailler ensemble. C’est Sébastien Betbeder qui a eu la bonne idée de les réunir à l’écran. Le réalisateur français avait d’ailleurs déjà fait tourner Thomas Blanchard dans « Deux automnes et trois hivers » sorti en 2013. En 2014, les deux Thomas tournent un court métrage avec Betbeder : « Inupiluk ». Sorte d’ « Indien dans la ville » le film met en scène Ole et Adam (que l’on retrouve dans le « Voyage au Groenland »), deux Inuits venus découvrir la France. Dans leurs pérégrinations, les habitants de Nord font la connaissance des deux Thomas. Quand Betbeder propose une « suite », à ce court métrage, c’est donc en toute logique qu’il fait appel à son équipe initiale. Mais cette fois, c’est dans le décor blanc du Groenland que se dérouleront les aventures de nos deux amis français.
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L’écriture du film
Sébastien Betbeder laisse peu de place à l’improvisation à tel point que tout son scénario est écrit de façon très précise. Néanmoins, les dialogues ont été écrits tous ensemble, chaque comédien pouvant suggérer telle ou telle situation/réplique. Lors de la première rencontre, Betbeder a demandé aux deux acteurs si ça les dérangeait de garder leur prénom et de retrouver ainsi deux personnages appelés « Thomas ». Il leur a également demandé si la scène où ils se « moquent » des cours de comédie posait problème. Que du contraire, c’était l’occasion de s’impliquer différent dans leur rôle, de montrer un rapport à la profession d’acteur un peu plus drôle que d’ordinaire. Thomas Blanchard nous dit d’ailleurs : « Ce qui me plait le plus dans ce film, c’est le ton de la comédie, qui est très présent. Mais la mort l’est aussi, de différentes façons et ça me touche. Le film est pensé bien avant l’écriture et nous avons été inclus dans sa conception. On s’est rendu compte à la lecture du scénario final que le film était hyper humain, à l’image de qu’on a voulu faire. »
Un accueil chaleureux
La communication avec les Inuits n’était pas toujours évidente mais l’accueil a cependant été très chaleureux. La petite taille du village, le nombre restreint d’habitants y ont sans doute été pour quelque chose, d’autant plus les comédiens connaissaient déjà Ole et Adam de par leur première expérience commune. L’équipe du film était elle aussi minimaliste : une quinzaine de personnes, deux caméras… rien de bien imposant. La rencontre était à ce point amicale que les cérémonies que l’on présente dans le film n’ont pas été recréées. Ce sont de véritables fêtes de village (qui ont servi pour de support au tournage du film) avec toute l’authenticité qu’on leur reconnaît.
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Un choc des cultures enrichissant
C’était un véritable défi d’aller tourner un film dans une région où il fait -40°C. La nourriture est très différente de la nôtre : ils mangent régulièrement du phoque, des produits qui ont été surgelés préalablement mais peu de légumes. L’environnement pourrait être oppressant : les chiens aboient sans cesse, il n’y a que des étendues blanches à perte de vue, il faisait jour tout le temps… les pertes de repères sont fréquentes mais heureusement, la rencontre avec les Inuits et l’accès à Internet reconnectaient l’équipe du film avec la réalité. Il faut savoir que contrairement à ce qui est présenté dans le film, les jeunes groenlandais sont tout le temps sur Internet ou Facebook, font des selfies, écoutent de la musique sur le net… leur rapport avec les autres régions du monde a forcément évolué. Avant, ils vivaient en autarcie, pêchaient, chassaient. Maintenant, ils s’adonnent à d’autres loisirs (virtuels ou non) et regardent des vidéos, des clips et des films. Il faut savoir que le village où a été tourné le film se trouve à 1h30 en hélicoptère de la ville la plus proche et qu’en hiver, ils sont coupés du reste du Groenland. C’est d’ailleurs là-bas qu’accouchent les femmes enceintes. Il y a donc peu de contact avec les autres régions du pays.
Certaines scènes montrent d’ailleurs très bien le choc des cultures ressenti par les Français : la chasse au phoque a véritablement eu lieu et s’est faite dans le cadre de leur métier de chasseur, de leur quotidien. D’ailleurs, durant toute la durée du tournage, les Inuits ont tué cinq ours ! C’est peut-être difficile de voir ces scènes mais c’est la vie qu’ils vivent réellement et Sébastien Betbeder n’a pas voulu édulcorer leur quotidien mais le montrer tel qu’il est véritablement. « C’est étrange d’être confronté en vrai à ça là-bas » nous confie Thomas Blanchard « mais c’était vraiment enrichissant » !
Notre avis sur le film est disponible ici: "Voyage au Groenland"
Certaines scènes montrent d’ailleurs très bien le choc des cultures ressenti par les Français : la chasse au phoque a véritablement eu lieu et s’est faite dans le cadre de leur métier de chasseur, de leur quotidien. D’ailleurs, durant toute la durée du tournage, les Inuits ont tué cinq ours ! C’est peut-être difficile de voir ces scènes mais c’est la vie qu’ils vivent réellement et Sébastien Betbeder n’a pas voulu édulcorer leur quotidien mais le montrer tel qu’il est véritablement. « C’est étrange d’être confronté en vrai à ça là-bas » nous confie Thomas Blanchard « mais c’était vraiment enrichissant » !
Notre avis sur le film est disponible ici: "Voyage au Groenland"