Stéphane Bissot et Jean-Luc Couchard mais aussi Mourade Zeguendi et Eric Kabongo prennent ainsi part au récit original du réalisateur luxembourgeois d'origine égyptienne, un metteur en scène engagé qui, en plus de vouloir nous divertir, rappelle quelques éléments clés de la révolution égyptienne de 2011 et les changements opérés au sein d’une population en quête de liberté(s). Surfant en permanence entre le drame et la comédie, « Sawah » évoque, d’une part, la difficulté de prendre son envol, d’acquérir une autonomie, de s’affranchir et de vivre de son art et de l’autre, d’entrer sur le continent européen sans être cantonné au statut de réfugié, d’être écouté plutôt que d’être l’objet de raccourcis ou de malentendus. Ni drôle, ni dramatique, le nouveau long métrage d’Adolf El Assal met en scène une panoplie de personnalités opposées, souvent caricaturales mais dans les rencontres cocasses dépeignent l’absurdité de notre société. Il permet aussi et surtout de révéler le comédien égyptien Karim Kassem, un personnage principal touchant que l’on prend plaisir à suivre au fil de ses pérégrinations. Rendu dynamique par sa bande originale, « Sawah » souffre malgré tout d’un manque de sérieux tant il est desservi par un aspect comique poussif qui nous décroche quelques rares rictus et aurait mérité plus de d’équilibre et de maîtrise pour réellement fonctionner. Genre : Comédie Durée du film: 1h26 Date de sortie en VOD : 7 avril 2020
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Crépuscule hollywoodien Incontestablement, le casting quatre étoiles nous avait mis l’eau à la bouche ! Jugez plutôt : John Travolta, Morgan Freeman, Brendan Fraser, Famke Janssen et Robert Patrick réunis dans un même film pour nous envoyer des paillettes plein les yeux ! Et cela fonctionne (en grande partie) tant ce collectif d’acteurs talentueux nous procure du plaisir à l’image. D’ailleurs, les premières minutes de ce « Poison Rose » inspiraient la confiance ! John Travolta est parfait dans le rôle du détective privé porté sur la bouteille et en proie à quelques difficultés avec des caïds du coin. À ces « codes » du film noir, nous épinglons également la voix off de l’acteur partageant ses états d’âme et la progression de son enquête ; un bon point ! Même la caméra filmant en contre-plongée le visage de l’acteur dans sa voiture ou encore les personnages rencontrés tous plus louches les uns que les autres participent à une ambiance délectable ! Alors bien sûr, on voit venir des personnages à cent lieues, comme celui de Morgan Freeman dont on perçoit immédiatement le rôle joué dans l’histoire… Dans cette même logique, Robert Patrick ne surprend pas mais se montre convaincant dans le rôle du shérif assez peu scrupuleux et incompétent. Quant à Famke Janssen, celle-ci est totalement méconnaissable dans le rôle de l’ancienne petite amie du héros. Malheureusement transformée par les coups de scalpel, nous avons eu du mal à la reconnaitre au premier coup d’œil ! Et que dire de Brendan Fraser ? Après une douloureuse traversée du désert, ce revenant du cinéma américain qui a fait le bonheur du box office US rejoint ce casting déjà bien fournis ! L’acteur, dont le capital sympathie n’est plus à démontrer, accuse également le poids de ses années (d’inactivité). Hélas, nous avons trouvé son jeu moins convaincant qu’à l’accoutumée. La construction même de son personnage pose problème tant les scénaristes l’ont rendue farfelue ; à la manière de la fin du film. Une orientation mi-figue mi-raisin Ce constat mitigé est d’autant plus triste à constater que le film démarre plutôt bien ! La caméra des débuts est prometteuse, tout comme la photographie dont le recours à certains filtres renvoie bien à la temporalité de la fin des années 70’. Nous le disions, les scènes en voiture dans lesquelles nous suivons le détective privé sont belles et témoignent d’une préoccupation esthétique indéniable. Mais, plus le film avance et plus les mauvais choix s’enchainent comme cette scène où des truands s’en prennent au détective Carson Philips. Tout le monde tire frénétiquement sans faire de dégâts ; personne n’est touché ! Etrangement, le côté loufoque voire décalé s’installe dès le milieu du film sans qu’on ne comprenne pourquoi. Le réalisateur, George Gallo, se permet même d’y ajouter une romance qu’on sentait venir à des kilomètres et appuyée par une musique aseptisée sentant bon la fleur de rose. Le résultat est digne d’un téléfilm du dimanche, pas désagréable du tout, mais qui dynamite tout espoir de contempler un solide polar noir ! Finalement, la déception ressentie par ce « The Poison Rose » est proportionnelle à la promesse véhiculée par un son casting !
Genre : Thriller- Durée du film : 1h38
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