Résumé du film : Le jeune et talentueux coureur cycliste Felix est sur le point de s’associer à une équipe semi-professionnelle en Italie. Il veut à tout prix suivre les traces de son père fanatique, qui veut absolument que son fils réussisse mieux que lui. Cependant, la santé fragile de Felix ne tiendra pas le coup dans ce monde aveugle et impitoyable du cyclisme et sa compétition féroce… Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Stephen Frears nous présentait son « Program » en 2015, Koen Mortier « Un Ange » (inspiré de la vie de Franck Vandenbroucke) il y a quelques mois, c’est au tour de Kenneth Mercken de nous proposer son regard sur le monde du cyclisme. Ancien coureur, le jeune réalisateur puise dans sa propre expérience pour mettre en scène un récit semi-autobiographique porté par le jeune Niels Willaerts. « S’il y a une chose que j’ai apprise de mon père, c’est qu’il faut savoir se battre, surtout contre soi-même ». Depuis son tout jeune âge, le petit Felix Vereecke admire son père, champion de course amateur. Poussé par son paternel, le garçon a grandi et monte en selle pour avaler les kilomètres et se démarquer à son tour si bien qu’à 18 ans, Felix devient champion espoirs de Belgique. Mais en passant la ligne d’arrivée, le jeune sportif se rend compte qu’à partir de maintenant, la pression sera grande pour garder le cap et évoluer dans ce milieu exigeant. Les tensions avec son père (Koen De Graeve) et la jalousie dont il fait preuve, le manque de liberté sur les choix qu’il souhaite opérer vont pousser le jeune homme à voler de ses propres ailes et signer un contrat pour intégrer une équipe semi-professionnelle italienne. Loin de tout et de sa famille, Felix découvre l’entrainement à la dure, l’exigence mais aussi la tentation de tomber dans le dopage pour accéder plus rapidement aux performances attendues par son entraîneur. De coureur à réalisateur Avec ses deux courts métrages, Kenneth Mercken s’est fait un petit nom dans le monde du cinéma. Son premier long, « Coureur », lui ouvrira peut-être les portes d’une carrière plus prolifique car, on doit bien l’admettre, nous n’avions jusqu’ici jamais entendu parler de cet ancien champion national de cyclisme chez les coureurs Élite sans contrat. Après quelques années d’expérience, le genkois n’a pourtant pas percé dans le milieu professionnel et a raccroché son vélo au mur sans doute déçu de découvrir les coulisses d’un sport où il est difficile de rester totalement clean. Basé sur son propre parcours de vie, le réalisateur nous dresse donc un portrait au vitriol d’un sport éreintant. S’il plaira certainement aux amateurs de cyclisme, le film montre aussi la difficulté de croire en soi, de se surpasser lorsqu’aux yeux de son père, rien ne semble jamais vraiment satisfaisant. On a mal au cœur de voir la chute de ce jeune champion qui a pourtant tout mis en œuvre pour briller aux yeux de ses parents. Le visage toujours fermé, les traits rudes, Felix n’a jamais rien lâché et n’a pas hésité à tricher pour suivre ce qu’il pensait être sa destinée. Les moments de complicité mais aussi la concurrence entre les partenaires d’une même équipe, les entrainements intensifs et ses belles envolées ponctuent un film vérité qui sent bon l’authenticité. Date de sortie en Belgique : 13 mars 2019 Durée du film : 1h37 Genre : Drame
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Résumé du film : Héloïse est mère de trois enfants. Jade, sa « petite dernière », vient d’avoir dix-huit ans et va bientôt quitter le nid pour continuer ses études au Canada. Au fur et à mesure que le couperet du baccalauréat et du départ de Jade se rapproche, et dans le stress que cela représente, Héloïse se remémore leurs souvenirs partagés, ceux d’une tendre et fusionnelle relation mère-fille, et anticipe ce départ en jouant les apprenties cinéastes avec son IPhone, de peur que certains souvenirs ne lui échappent... Elle veut tellement profiter de ces derniers moments ensemble, qu’elle en oublierait presque de vivre le présent, dans la joie et la complicité qu’elle a toujours su créer avec sa fille, « son bébé ». Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : La petite comédie française de la semaine, on la doit à Lisa Azuelos (« Dalida », « LOL »). Habituée à mettre en scène sa propre vie mais de façon romancée, la réalisatrice française revient à ses premières amours et met la famille au centre de son récit mais pas que… Dans les rôles titres de son dernier long-métrage, Lisa Azuelos a en effet sollicité la toujours très solaire Sandrine Kiberlain et Thaïs Alessandrin, sa propre fille. Quoi de plus normal quand on sait que l’histoire de « Mon bébé » et inspirée d’une histoire vraie. Il y a quelques années, la jeune Thaïs, cadette de la famille, annonce à sa maman qu’elle souhaite faire ses études supérieures au Canada. La scénariste et réalisatrice est déstabilisée et décide alors d’immortaliser les moments du quotidien dans des vidéos qu’elles gardent précieusement. La trame générale de « Mon bébé » est née, il ne reste plus qu’à l’articuler. Dix ans après « LOL », Lisa Azuelos remet le couvert et nous convie à la table de sa petite famille fictive composée d’Héloïse et ses trois enfants : Lola, Théo et Jade. Pour camper les rôles de cette smala, on trouve respectivement Sandrine Kiberlain (pour qui le film semble être fait sur mesure), Camille Claris, Victor Belmondo et Thaïs Alessandrin. Si les deux derniers se sont déjà donné la réplique sur « All Inclusive », un autre point commun les réunit : Victor est le petit-fils du grand Jean-Paul et Thaïs la fille de la réalisatrice. Tirant chacun leur épingle du jeu, les jeunes acteurs confirment leurs premiers pas dans le monde du cinéma et prouvent que le chemin tracé devant eux risque bien d’être heureux. Sympathique feel good movie, « Mon bébé » a la qualité de ses défauts. En effet, si la trame est assez simple et le sujet bien exploité, on regrette le manque d’importance donnée à la romance née entre Héloïse et Mehdi (Arnaud Valois) ou aux états d’âme de cette mère qui voit son dernier enfant quitter le nid. Toujours axé sur la relation mère-fille (qui fonctionne à merveille tant la complicité entre Sandrine Kiberlain et Thaïs Alessandrin est évidente), le film aborde brièvement la renaissance d’une mère, bâton de vieillesse de son propre père, sacrifiée pour l’éducation de ses enfants et à l’aube d’une nouvelle vie. Les pistes sont nombreuses, aperçues au loin, mais Lisa Azuelos avance tête baissée dans son idée principale sans s’en détourner et cela fonctionne. Universelle, son histoire parlera forcément à toutes les mamans qui ont vécu à travers et pour leurs enfants et aurait été une parfaite idée sortie ciné pour la fête des mères si l’agenda des sorties n’avait pas été celui-ci. Entre rire et (potentielles) larmes, « Mon bébé » permet à Sandrine Kiberlain (auréolé du Prix d’interprétation au dernier Festival de l’Alpe d’Huez) d’exploiter son pouvoir comique et sa douce folie mais aussi à Thaïs Alessandrin d’être mise en scène par sa mère d’une jolie façon. L’ascenseur émotionnel enclenché par les deux comédiennes principales nous emmène à l’étage de ce grand appartement bientôt vide mais surtout dans un film rempli de vie. Date de sortie en Belgique/France : 13 mars 2019 Durée du film : 1h27 Genre : Comédie Résumé du film : Blaze s'inspire de la vie de Blaze Foley, légende de la musique country folk américaine. Le film explore son histoire d'amour avec Sybil Rosen, sa dernière nuit sur terre et l'impact de ses chansons. Loin du biopic conventionnel, Ethan Hawke transforme l'histoire de Blaze en un hommage vibrant et passionné à l'intégrité artistique. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Blaze Foley. Voilà un nom qui, comme à nous, ne vous dit peut-être rien. Et pourtant, derrière ce patronyme étrange se cache un chanteur country qui aurait pu marquer son époque s’il n’était pas parti trop tôt. Heureusement pour nous, Ethan Hawke a su tourner le projecteur de son plateau de cinéma vers son héros et nous offrir un récit de vie tourmenté mais présenté avec délicatesse et amour pour l’univers musical de ce chanteur/compositeur prometteur. « Big cheese burgers and good French fries » Inspiré, mélancolique, biographique et authentique, le monde musical dans lequel évolue Blaze Foley est riche de compositions qu’on se plait à écouter encore et encore. C’est sans aucun doute une des plus missions du dernier long-métrage réalisé par Ethan Hawke. Car, si nous ne nous étions penchés sur le sujet de son film, nous serions passés à côté de deux belles découvertes : celle du chanteur, né sous le nom de Michael (Mike) Fuller, et celle de son interprète. C’est que Ben Dickey, lui-même chanteur et compositeur, à une force de jeu, de caractère et un charisme qui ne peuvent laisser insensibles. Sa voix parfois rauque se met au service du répertoire déjà riche d’un Blaze accablé par son passé et noyé dans l’alcool. Si on se surprend à trouver des similitudes entre sa vie et celle de Johnny Cash, c’est sans aucun doute parce que les deux musiciens ont connu l’amour mais aussi la destruction, la passion pour la musique et la vie comme perpétuelle inspiration. Mais si le second vivra le succès qu’on lui connait, le premier ne verra pas l’année de ses 40 ans, abattu par le fils d’un de ses amis… Agréable à l’oreille mais démontrant la vie houleuse que Blaze a connu, sa musique nous emporte tout au long du film, de ses premières propositions sous l’auvent de maisons d’amis à la lumière des néons d’un bar du Texas où il jouait régulièrement, applaudi ou insulté par son auditoire en fonction de son état du soir. Provocateur (on le mesure particulièrement bien lors de la scène d’ouverture montrant un enregistrement en studio), Blaze n’a pas toujours été le personnage bourru qui nous est présenté. En effet, alors qu’il n’était qu’un ouvrier de chantier, Michaël Fuller tombe amoureux de Sybil. Avec elle, il partage une belle complicité, une douce folie, la vie dans une cabane isolée dans les bois et de réels moments de joie. Du premier baiser échangé à la lueur d’un briquet à leur mariage, on suit une romance que rien ne semble pouvoir compromettre et pourtant… Sybil et Michaël vont aussi vivre des épisodes sombres dans leur relation que notre chanteur va anéantir par manque de sobriété. Tout cela, Alia Shawkat et Ben Dickey nous le rendent formidablement bien et on applaudit la performance du duo d’acteurs terriblement convaincants et très ressemblants. « Faded Loves And Memories » Durant un peu plus de deux heures, Ethan Hawke nous fait parcourir l’album de vie de Blaze Foley, avec une photographie jaunie qui rend plus authentique encore le récit narré. Ses images sublimes, la délicatesse de sa narration et les va et vient entre l’interview radio (prétexte à conter les épisodes de la vie de Blaze par deux autres chanteurs de l’époque, Townes Van Zandt et Zee) et le passé du chanteur de country, s’ajustent parfaitement à la mélancolie qui ne cesse de se dégager du métrage. Le ralenti sur le bonheur d’un mariage champêtre, la pénombre du bar d’Austin où il se produit presque chaque soir, la reprise de Robin Hood ou la petite session de chant improvisée avec sa sœur lors d’une visite à son père malade rendent le récit excessivement touchant et envoûtant. L’authenticité de cette vie en dent de scie, on la doit d’ailleurs à la vraie Sybil Rosen, co-scénariste du film. L’absence de linéarité et l’omniprésence des titres country (« Clay Pigeons », « If I could only fly » ou encore « Our little town » sont autant de titres qui illustrent les fragments de vie distillés dans un récit dont on sait dès le départ qu’il ne connaître pas d’issue joyeuse. L’amour, la solitude, la créativité et le poids du passé viennent ainsi alimenter un récit qui, en plus d’être axé sur la personnalité de Blaze Foley, nous montre la genèse et la construction d’un artiste qui n’avait qu’un objectif : devenir une légende. S’il n’attirera peut-être pas les foules et passera peut-être lui aussi totalement inaperçu « Blaze » d’Ethan Hawke a au moins le mérite d’attirer notre attention sur un artiste dont on ne savait rien il y a quelques jours encore et qui a su nous entêter par ses ballades mélancoliques qui l’on écoute encore et encore… Date de sortie en Belgique : 6 mars 2019 Durée du film : 2h09 Genre : Drame / Biopic Résumé du film : Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers qui va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestres. Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : Deux années se sont écoulées depuis la tornade de DC Comics qu’était « Wonder Woman ». Depuis, la concurrence s’est organisée et dévoile à présent son maître atout ! Alors que vaut cette nouvelle super héroïne ? Vous allez voir que cette brûlante question demande une petite réflexion qui souffle le chaud et le froid… Stan Lee, ce héros Personnage emblématique de l’écurie Marvel depuis ses débuts, le scénariste Stan Lee était, avec d’autres géants comme le dessinateur Jack Kirby, le papa d’un bon nombre de super héros désormais orphelins. En effet, « Spider-Man », « Hulk », « Iron Man », « les Avengers » et les « X-Men » pleurent encore leur père qui nous a quitté en novembre dernier. Aussi, c’est avec émotion que nous découvrons le logo du studio constitué des apparitions à l’écran de « Stan the Man » comme il se faisait appeler. Un hommage emprunt de pudeur donc pour ce personnage haut en couleur qui a su faire rêver plusieurs générations d’adolescents. Back to the Past ! A bien des égards, le début de ce nouvel opus fait plus penser à une probante illustration de science-fiction (on pense à Star Trek) qu’à une énième itération de super héros en collants un peu trop flash ! Jugez plutôt : vaisseaux, planètes lointaines, peuples pacifiques/belliqueux et intelligence artificielle sont les ingrédients de base que l’on retrouve dans cette recette ultra riche et heureusement digeste ! D’ailleurs, la première mission d’exfiltration proposée à notre héroïne et à son équipe est assez rafraîchissante et sort véritablement des sentiers battus ! Par la suite, le spectateur ne devrait pas abandonner trop vite son plus beau sourire tant les situations filmées sont belles à voir ! D’ailleurs, on se dit que les productions Marvel doivent posséder un cahier des charges très exigeant tant on reconnait cette déferlante visuelle et esthétique inimitable ! Les effets spéciaux pleuvent littéralement et sont parfaitement intégrés à cette grosse machinerie. Il en va de même pour les décors et les costumes portés par de solides interprètes. Alors bien sûr, on déplore toujours des rôles qui sont des archétypes de ce que l’on trouve généralement ailleurs mais il y a toujours cet humour façon second degré qui fonctionne à plein régime ! Le premier duo est composé de l’inspirée Brie Larson (« Captain Marvel ») et de son acolyte, (le toujours très convaincant) Jude Law. Ça fonctionne bien à l’écran et nous nous amusons de leurs joutes verbales. Mais la cérémonie battra véritablement son plein quand d’autres acteurs viendront s’inviter à la petite fête ! C’est assez évident qu’ils prennent plaisir à faire partie de cette grande aventure. On pense notamment à Samuel L Jackson (rajeuni pour l’occasion) et à Ben Mendelsohn (« Ready Player One ») qui est amené à voyager dans le temps pour atterrir sur notre planète au beau milieu des années 90. L’occasion d’adresser quelques clins d’œil bien sentis aux spectateurs qui s’en amuseront et de semer pas mal de nostalgie avant de reprendre un combat âpre et un peu long par moments ! La faute à l’installation nécessaire de ce film de présentation qui verra son héroïne amnésique enquêter au moyen de nombreux flash-back. Cela concourt à une certaine lenteur générale perçue par votre serviteur et que les heureuses scènes d’actions viendront réveiller ! De plus, le film de Anna Boden et Ryan Fleck apporte une réflexion sur les migrants, la notion de foyer et l’appartenance à une société clivante et impérialiste ce qui le propos plutôt intelligent. Mais le principal problème, plus fâcheux encore, est lié au personnage en lui-même! Surpuissante, « Captain Marvel » déchaine ses pouvoirs et règle ses comptes avec une rare facilité d’exécution. Bien que visuellement jouissif, ce parti pris enlève alors tout enjeu dramatique puisque personne ne semble pouvoir lui tenir tête. Ce choix est d’autant plus étonnant qu’il redessine totalement le rapport des forces en présence. Alors bien sûr, il est toujours agréable de voir arriver la cavalerie lors de la charge finale. Cependant, le dernier « Avengers » avait justement su construire de beaux enjeux et une noirceur obtenue après de nombreux sacrifices. Il ne faudrait pas que les prochains combats soient trop rapidement expédiés, car on le veut nous ce combat épique contre Thanos ! Finalement, à la sortie de la projection, nous nous disons que le 21e film Marvel est agréable mais pas inoubliable ! En fin de compte, il n’a de véritable raison d’exister que pour le plaisir que le prochain « Avengers- End Game » risque de nous procurer, et ce n’est déjà pas si mal ! Date de sortie en Belgique/France : 6 mars 2019 Durée du film : 2h03 Genre : Action /Science-fiction Résumé du film : Aïlo : une odyssée en Laponie raconte le combat pour la survie d’un petit renne sauvage, frêle et vulnérable face aux épreuves qui jalonnent sa première année. Son éveil au monde sauvage est un véritable conte au cœur des paysages grandioses de Laponie. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Après avoir travaillé sur de nombreux documentaires animaliers, le réalisateur Guillaume Maidatchevsky s’intéresse à la faune de la Laponie en nous contant l’histoire d’un petit renne venu au monde prématurément : Ailo. En scénarisant ses images fantastiques et en apportant des touches d’humour et ludiques par les commentaires du chanteur Aldebert, « Ailo, une odyssée en Laponie » devient un conte naturel pour petits et grands à découvrir sur nos écrans géants. Amateurs des long-métrages de Nicolas Vanier, Jacques Perrin ou Thierry Ragobert, « Ailo, une odyssée en Laponie » est pour vous. Présentant la nature resplendissante de la région polaire sur une année complète, le film de Guillaume Maidatchevsky nous entraîne dans une transhumance délicate mais aussi peu commode d’un troupeau de rennes qui affronte quotidiennement le froid, la neige, la recherche de lichen mais aussi les pertes de repères dues à l’intervention des hommes qui abattent les arbres et perturbent ainsi les trajets ancestraux mémorisés par ces animaux impressionnants. Parmi eux, Ailo, un petit faon dont la survie n’a tenu qu’à un fil, celui tissé par sa mère qui, par instinct, a abandonné son groupe pour donner naissance à son petit renne courageux. Il faut dire que si Ailo devait naître quelques semaines plus tard, le dérèglement du climat et la chaleur du printemps arrivant à contraint cette femelle à mettre bas de façon précoce. Parce que la magie de la nature parvient à s’adapter au changement, le film met en lumière la problématique d’un univers animalier qui subit les modifications des saisons et met en péril la vie de petits êtres fragiles. On l’apprend, en Laponie, la moitié des rennes succombent avant leur premier anniversaire, par manque de ressources, de chance, de bravoure ou à cause de mauvaises rencontres. C’est que ces petits êtres fragiles à la naissance n’ont que cinq minutes pour se dresser sur leurs pattes et faire leurs premiers pas maladroits, au risque de se retrouver isolé et la proie de rapaces et autres prédateurs régionaux. Heureusement pour lui, notre petit Ailo a su se hisser sur ses sabots et après de nombreux jours de marche, retrouver son troupeau et les autres petits faons nés au début de printemps. Son apprentissage et son évolution peuvent alors commencer… Les petites musiques guillerettes, les images lumineuses et grandioses capturées par le réalisateur durant toute cette année nous font voyager et découvrir la faune polaire environnante, du petit écureuil bondissant au glouton, en passant par l’hermine ou la meute de loups qui suit à la trace, celles de la colonie de rennes courageux. Suivant les pistes qu’ils ont mémorisées depuis des centaines d’années, ces cervidés traversent de grandes étendues de neige, d’eau frissonnante et de forêts à la recherche de la toundra qui les nourrira durant quelques mois. Prétexte pour découvrir une région presqu’inhabitée et pourtant envahie par les hommes, « Ailo, une odyssée en Laponie » est aussi l’occasion de sensibiliser le public à la disparition de certaines espèces (parmi lesquelles, les renards polaires) sans tomber dans la moralisation (trop) engagée. Biologiste de formation, Guillaume Maidatchevsky est parvenu, grâce à son expérience du documentaire, à nous offrir un beau et grand spectacle qui s’articule magistralement autour d’une histoire, celle de Ailo, mais aussi d’une nature fragile et si tranquille où chacun appartient au maillon d’une chaîne qu’il serait déraisonnable de perturber. A mi-chemin entre la fiction et la réalité d’une nature riche en enseignements, « Ailo, une odyssée en Laponie » saura assurément émerveiller les petits mais aussi les grands. Date de sortie en Belgique : 6 mars 2019 Date de sortie en France : 13 mars 2019 Durée du film : 1h26 Genre : Film familial Résumé du film : Les vacances viennent de commencer et Léa, 10 ans, n’a pas envie de partir en colonie car elle ne partage plus vraiment les centres d’intérêt des filles de son âge. Un après-midi, elle découvre une bande de garçons en train de construire un radeau et tente de se joindre à eux mais ils n’acceptent pas les filles... Quand ils la mettent au défi de prouver son courage et sa détermination, c’est le début d’un été riche en aventures. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Qui n’a jamais rêvé de passer ses grandes vacances le nez dans le guidon de son vélo, à parcourir la campagne et faire les quatre cents coups sans s’inquiéter le moins du monde de ce qui se passe autour de soi ? « Reine d’un été » de Joya Thome dépeint, avec justesse, la candeur et la douceur de la petite adolescence, les joies et les déceptions d’une bande de cinq garçons et une fille au début d’un été qui s’annonce riche en complicité et amitié. La fille de la bande Léa, 10 ans, devait partir en colonie de vacances avec sa meilleure amie Lara. Mais à la fin de l’année scolaire, elle décide de rester à la maison, curieuse de découvrir quels secrets et quels plans mijotent les garçons qu’elle a pu observer dans un chêne de la campagne environnante. La petite fille que les parents ne voient plus, n’a d’ailleurs pas beaucoup d’amis si ce n’est Mark, un baba cool vivant de petits riens dans une cour de ferme au milieu d’un bric à brac inqualifiable. Léa, déçue par le changement d’attitude de son amie, aimerait tant rejoindre la bande en culottes courtes qu’elle a guetté au début de son long congé mais pour cela, il va falloir faire ses preuves et mériter son entrée. C’est que les filles ne sont pas tolérées et qu’il faut savoir se montrer digne d’intégrer le clan… Petit récit initiatique solaire et sentant bon le vent chaud estival de la campagne allemande, « Reine d’un été » présente avec délicatesse le récit de ces six copains que rien n’arrête. Protecteurs, audacieux et curieux, les petits intrépides peuvent aussi bien jouer à une partie de cache-cache que dérober des documents de l’administration communale, accumulant les (mauvais) coups sans penser aux conséquences de leurs actes. Fort heureusement pour eux, on est loin du mélodrame mais bien dans une histoire à la fois simple et remplie de tendresse dans laquelle on se plonge avec plaisir durant une petite heure de film. Diapositive d’un été idéal Son cadre en 4 :3 et sa lumière, le jeu admirable de la jeune Lisa Moell et son scénario à la trame honnête et complète font de cette « Reine d’un été » un petit plaisir que l’on savoure le cœur léger et le sourire aux lèvres. Si on envie la naïveté de ces six compagnons, on ne peut s’empêcher de nous remémorer cette période de notre vie trop vite passée et durant laquelle nous aurions pu nous aussi construire une cabane ou un radeau avec des matériaux subtilisés, guetter nos voisins leur prêtant des vies atypiques et on suit, dans les champs de maïs ou sur la selle de leurs petits vélos Léa, Nico, Robert, Paul, Moritz et Léon le vent dans les cheveux, la peau sentant bon l’air frais. Entre défis et pacte, l’amitié intacte de ces six enfants à la veille de l’adolescence fait plaisir à voir et à vivre et ponctue notre congé un peu tristounet d’un soleil radieux et de moments heureux… Date de sortie en Belgique : 6 mars 2019 Durée du film : 1h07 Genre : Famille Titre original : Königin von Niendorf Résumé du film : Dans une étrange bibliothèque au cœur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu’elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n’aurait selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé qu’il s’agit d’une imposture, un célèbre critique littéraire décide de mener l’enquête, avec l’aide inattendue de la fille de l’énigmatique Henri Pick. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Fabrice Luchini et la comédie française, voilà un assemblage qui, en règle générale fonctionne plutôt bien. Quand Remi Bezançon, le réalisateur de « Ma vie en l’air » ou encore « Le dernier jour du reste de ma vie » se lance dans l’adaptation d’un roman de David Foenkinos, on se dit que la rencontre de ces différents univers risque bien de nous plaire. Et en effet, « Le mystère Henri Pick » est un divertissement des plus agréable qui permet à notre comédien français de prendre une place aisée dans une enquête que Miss Marple aurait sans doute apprécié diriger. Qui est cet Henri Pick ? Pourquoi son roman, récemment édité, perturbe-t-il à ce point le grand critique littéraire Jean-Michel Rouche ? La petite heure quarante de film répondra à ces questions après de nombreux rebondissements… La grande librairie (des livres oubliés) Jean-Michel Rouche est animateur de « Infinitif », émission dans la veine de « La Grande librairie », mais aussi grand critique littéraire et ancien journaliste au Figaro. Lorsqu’on lui propose de parler du roman qu’une jeune collaboratrice des éditions Grasset a déniché dans la « Bibliothèque des livres refusés », il doute du fondement de cette vérité enjolivée. C’est que « Les dernières heures d’une histoire d’amour » écrit par Henri Pick se révèle être, en plus d’un succès populaire, un chef d’œuvre de la littérature contemporaine. Mais comment un pizzaïolo breton qui n’a jamais écrit quoi que ce soit dans sa vie, est capable de livrer une telle production, influencée par l’œuvre de Pouchkine ? C’est ce mystère que Jean-Michel Rouche veut percer à jour et pour cela, le critique ne reculera devant rien, fouillant le passé de l’écrivain de la pointe bretonne (et du village de Crozon) aux registres des grandes maisons d’éditions françaises. Mort il y a deux ans, il semblerait que Henri Pick ait emporté la vérité dans sa tombe. A moins que le véritable auteur du roman soit toujours en vie et se cache derrière cette singulière personnalité ? Une valse de héros ordinaires Accompagné dans son enquête par la fille du romancier, Jean-Michel Rouche ne va jamais démordre et parviendra, après moults rebondissements et faux éclaircissements, à lever le coin du voile sur ce « mystère ». Si l’histoire est intrigante et que la petite enquête nous passionne de bout en bout, c’est sans aucun doute parce que le tandem formé par Fabrice Luchini et Camille Cottin fonctionne à merveille. Ces Sherlock et Watson improvisés sont à la fois touchants, drôles et complices et parviennent à se donner la réplique sans que l’un n’efface véritablement l’autre. Le ballet de héros principaux est certes déstabilisant dans ses débuts (on pense d’ailleurs que nous suivrons le personnage de Alice Isaaz plus longtemps) mais on s’habitue à ce style atypique qui colle si bien à cette comédie délicate et lumineuse. Passant d’un univers à l’autre, d’un soupçon à une prétendue révélation, les spectateurs suivent un film conducteur peu commun : le livre d’Henri Pick, objet de toutes les projections et de tous les fantasmes. L’intrigue policière (et littéraire), prétexte pour soulever une multitude de questions, n’est pas sans nous rappeler l’atmosphère de la saga menée par André Dussollier et Catherine Frot, et cela plaira à coups sûrs aux amateurs du genre. Adapté pour une sortie familiale où ados et parents joueront les apprentis enquêteurs, « Le mystère Henri Pick » est un divertissement lumineux tout public qui remplira son contrat sans prétention. Si d’après son héros principal « La France compte plus d’écrivains que de lecteurs », ceux de David Foenkinos trouveront sans aucun doute le chemin de leur complexe ciné et découvriront avec un plaisir certain une adaptation solaire et agréable, dans la veine des autres comédies truculentes de Rémi Bezançon. Date de sortie en Belgique/France : 6 mars 2019 Durée du film : 1h40 Genre : Comédie Résumé du film : Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse jusqu’à l’arrivée de Miraï, sa petite soeur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents, il se replie peu à peu sur lui-même. Au fond de son jardin, où il se réfugie souvent, se trouve un arbre généalo-magique. Soudain, Kun est propulsé dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur. Il rencontrera tour à tour ses proches à divers âges de leur vie : sa mère petite fille, son arrière grand-père dans sa trépidante jeunesse et sa petite soeur adolescente ! À travers ces aventures, Kun va découvrir sa propre histoire. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Le cinéma d’animation japonais compte quelques grands noms dans la liste de ses merveilleux conteurs. Parmi eux, Mamoru Hosoda, qui, depuis une dizaine d’année, nous livre des métrages autour de la thématique de la famille avec une certaine poésie et un univers propre. Après « Les Enfants loups » et « Le garçon et la bête », le réalisateur continue à aborder les sujets chers à son cœur, celui de la filiation, la famille et du temps. Mais cette fois, « Miraï, Ma petite sœur » se met à la hauteur du regard d’un enfant, celui de Kun, un petit garçon à l’intérieur duquel gronde une colère et le rejet d’un petit être qui est venu déstabiliser l’équilibre familial qui s’était installé… Grand frère, mode d’emploi. Si on ne nait pas parents, il est sans doute plus difficile encore de devenir le grand frère ou la grande sœur d’un poupon venu nous priver de l’amour exclusif de notre papa et de notre maman. Mamoru Hosoda a bien compris que, malgré un sujet exploité à de nombreuses reprises, il y avait encore pas mal de choses à dire sur le bouleversement de la famille à l’arrivée d’un petit bébé. Cette fois, c’est la joie de l’arrivée d’une petite sœur mais aussi la jalousie et le rejet de ce petit rival que met en scène le réalisateur japonais, tout en gardant ses canaux de prédilection et l’importance d’une approche métaphysique pour expliquer les ressentis et les émotions d’un petit enfant. Pour se faire, Hosoda nous propose deux angles, celui du quotidien réaliste de la vie de famille mais aussi des voyages dans le temps, du passé au futur, permettant ainsi à Kun, de rencontrer sa sœur du futur, son grand-père, ses parents ou encore son chien devenu un homme pour exprimer sa propre solitude. Par ses métaphores, Hosoda met en lumière ce qui fait de nous les adultes de demain, nos joies, nos peines ou nos échecs, nos aspirations et nos émotions avec une certaine justesse. Si la mécanique est un peu trop répétitive voire lassante, l’idée est plutôt originale et permet aux adultes de trouver leur compte dans ce récit. Mais à qui justement s’adresse « Miraï, ma petite sœur » ? Difficile à dire car si les enfants répondent présents dans les salles, le sujet est plutôt grave et l’aspect ludique peu exploité. Au contraire, dans la dernière partie du film, on se retrouve à faire des va-et-vient dans les souvenirs de l’arbre ancestral resté au cœur de la maisonnée, rendant la réflexion dense mais peu aisée pour un public de moins de 10 ans… Une parabole pédagogique Si le film est maîtrisé de bout en bout et que les idées foisonnent pour rendre ce « Miraï » très singulier, on ne peut s’empêcher de rester imperméable à l’histoire de Kun qui, par ses colères, ses pleurs et ses refus, nous empêchent d’exprimer quelque empathie que ce soit envers son personnage principal. Son chemin intérieur et son évolution évidente nous parlent sans que pour autant, nous ayons l’envie de nous identifier à ce petit garçon qui ne demande qu’à exister aux yeux de ses parents. Dépourvu de réelles émotions, le film traite son sujet d’une belle manière mais oublie de faire vibrer notre petite corde intérieure et se range du côté de la parabole pédagogique plus que dans une histoire familiale poétique. Et pourtant, connaissant le travail de Mamoru Hosoda, on était en droit de s’attendre à ce que cela soit le cas. Si le personnage principal qu’est Kun est bouleversé par l’arrivée de la petite Miraï, il n’est pas le seul à devoir s’adapter : son père, qui vient de se lancer en tant qu’indépendant, assure les tâches domestiques, l’éducation de sa fille et son boulot d’architecte alors que sa mère, qui reprend le travail très tôt, doit apprendre à déléguer ses responsabilités alors qu’elle part quelques jours à l’étranger alors que la petite Miraï dort à poings fermés une partie de la journée et n’échange que quelques rares regards (ou pleurs) avec son grand frère. Frustrante à bien des points de vue, cette nouvelle vie de famille doit prendre le temps de s’installer et de donner à chacun une place privilégiée. Jolie approche du changement profond né en même temps qu’un petit bébé, « Miraï, ma petite sœur » a de jolies qualités scénaristiques et esthétiques mais manque d’un peu d’émotions et d’accessibilité pour en faire un film tout public. A voir pour les amateurs du cinéma japonais d’animation… Date de sortie en Belgique : 2 mars 2019 Durée du film : 1h38 Genre : Animation Titre original : Mirai no Mirai |