Bienvenue dans le rêve sauvage et fiévreux en stop-motion cyberpunk de Takahide Hori, peuplé d’hommes taupes, de savants fous, de vers gigantesques et des créatures féroces. 140.000 plans ovationnés par Guillermo del Toro, pas loin d’un MAD GOD à la narration plus démocratique, JUNK HEAD est tout simplement l’un des projets les plus fous de cette décennie ! Sept ans de boulot et le refus obstiné de Hori d’accepter un gros paquet de pognon d’Hollywood, juste pour gagner sa liberté artistique totale ! Chapeau… Avis : Le réalisateur japonais Takahide Hori en avait d’abord fait un court-métrage en 2009. Ce film, toujours animé en stop-motion, en est la version étendue et est en fait le second montage définitif d’un premier film sorti dans quelques festivals en 2017. L’action se passe dans une civilisation futuriste où l’homme a trouvé le moyen de ne pas mourir en optant pour un corps synthétique et une vie 100% virtuelle. L’homme a créé par le passé une forme de vie afin de servir de main d’œuvre (oui, des esclaves créés en laboratoire !) qui a fini par se rebeller et qui vit depuis sous terre dans une cité qui imite finalement toutes les dérives de la société humaine (pauvreté, ostracisme, despotisme, etc.). L’un de ces humains-androïdes se retrouve dans ce monde souterrain où il est parti à la recherche de l’aventure sous couvert de la découverte scientifique. Car en effet, l’humanité est devenue infertile alors qu’en bas, ils semblent se reproduire sans problème. Notre héros malgré lui va rencontrer toute une galerie de personnages, certains sympathiques, d’autres beaucoup moins, et subir plusieurs transformations physiques – d’où le titre Junk Head, « tête de déchet » ou « tête en camelote ». Savant fou, créatures cauchemardesques, fonctionnaires idiots, petite frappe… vont ainsi profiter de lui (ou chercher à le bouffer !), mais fort heureusement la bonté existe encore là-dessous !Une vraie réussite sur le fond et sur la forme, on ne peut que saluer le travail de fourmi dont on peut voir au générique de fin une sorte de « making of » en vitesse rapide, montrant les décors géants plein de détails hallucinants où les opérateurs des marionnettes manipulent les personnages pour obtenir les mouvements qui sont hyper fluides à l’écran. Un langage a même été inventé pour le film, les sous-titres nous permettant de comprendre ce charabia du futur ! La fin ouverte laisse la possibilité d’une suite, et je revisiterais avec plaisir ce monde créé de toutes pièces et qui tient la route, en se permettant même de citer le Alien de Ridley Scott ou les créatures de Lovecraft ou de Clive Barker. Et en plus c’est souvent drôle, dans la grande tradition de l’humour « slapstick » mais attention, ce n’est pas à mettre sous tous les yeux, à réserver à un public averti (en gros, ce n’est pas pour les enfants).
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Servi par un casting de stars – Anjelica Huston, Christina Ricci et notre Chevalier Christopher Lloyd -, ce premier film de Barry Sonnenfeld est devenu le claquement de doigts le plus célèbre du cinoche. Et quand, en plus, on vous le propose en présence de son réalisateur, c’est juste double effet Kiss Cool !
Avis : C’est toujours avec plaisir que l’on revisite un classique de la comédie fantastique et quel soulagement de voir que cette adaptation de la bande dessinée culte de Charles Addams n’a pas pris une ride ! Toujours aussi drôle, incisif et irrévérencieux - à l’image de cette famille atypique et pourtant très fonctionnelle – le premier long métrage du réalisateur Barry Sonnenfeld (qui était avant ça directeur de la photographie pour les frères Coen, notamment) est une plongée rafraîchissante dans les délires de la famille haute en couleurs chapeautée par le couple inséparable Gomez (brillant Raul Julia) et Morticia (envoûtante Anjelica Huston). Les deux excellents acteurs sont entourés par une clique de personnages issus tout droit des archétypes de l’horreur (le majordome « frankensteinien », la main coupée, la grand-mère sorcière, le cousin recouvert de poils de la tête aux pieds, etc.) et jouent les parents de deux pré-adolescents turbulents qui n’ont de cesse d’essayer de s’entretuer. Pugsley (Jimmy Workman) et Mercredi (Christina Ricci, qui avait été révélée l’année précédente dans le film Les Deux Sirènes avec Cher et Winona Ryder) sont de vrais petits monstres à l’imagination débordante, le garçon étant souvent victime des plans sadiques de sa sœur. Ricci crève l’écran à chacune de ses apparitions, mais n’oublions pas l’Oncle Fétide (Christopher Lloyd méconnaissable) qui est le moteur de l’histoire de ce premier film qui sera suivi par un second chapitre deux ans plus tard, avec la même équipe derrière et devant la caméra : Les Valeurs de la Famille Addams. Un film familial pour frissonner de rire et des personnages que l’on retrouvera bientôt dans une série Netflix réalisée par Tim Burton et qui se concentrera surtout sur Mercredi Addams (jouée cette fois par Jenna Ortega). Bifffomètre : 4 BIFFF Genre: Comédie, Fantasy Durée du film: 1h39 Pays: USA Réalisateur: Barry Sonnenfeld Casting: Anjelica Huston, Raul Julia, Christopher Lloyd, Dan Hedaya, Elizabeth Wilson & Christina Ricci Distributeur: Paramount Pictures
Et qu’est-ce qui pourrait gâcher encore plus cette situation de merde ? Que Min-ho soit obligé d’avouer un autre meurtre pour se disculper du premier, par exemple. Ça serait moche, hein ? Mais ce n’est que le début d’une très longue nuit… Si ça vous rappelle THE INVISIBLE GUEST (BIFFF 2017), rassurez-vous : c’est normal. Après une relecture italienne et indienne, le scénario béton d’Oriol Paulo se voit adapté chez nos amis coréens. Et, franchement, qui aurait pu résister à un tel jeu du chat et de la souris qui n’a d’égal que les plus grands classiques de Hitchcock, avec son montage aussi élégant que vicieux en flashbacks troubles ? Franchement, on vous met au défi de détester ce film… Avis : Un très bon suspense hitchcockien qui fait monter la tension crescendo, au fur et à mesure que l’on voit se dérouler les faits à l’aide de flashbacks, et que les versions données par les protagonistes changent selon le point de vue et l’avancée de la discussion entre l’avocate et son client. Le réalisateur Yoon Jong-seok adapte l’espagnol Contratiempo sorti en 2017 et le fait de fort belle manière alors que ce n’est que son second long métrage. Je n’ai pas vu l’original, je me suis donc facilement laissée emmenée sur les chemins sinueux de la recherche de la vérité. Apparemment, la fin a été modifiée, donc qui aurait vu Contratiempo peut aussi se laisser surprendre par cette nouvelle adaptation. Au casting, on retrouve une star de la télévision sud-coréenne, So Ji-sub, en compagnie d’un visage que les fans de la série Lost reconnaîtront puisqu’il s’agit de celui de Kim Yunjin qui jouait le rôle de Sun. Le troisième personnage principal du film est interprété par Nana, une ex-star de K-pop reconvertie en actrice. Tout est réussi dans le film, des images léchées au jeu des acteurs, de la richesse des dialogues (avec pas mal de jargon judiciaire, sans en devenir pesant) à la musique du compositeur Mowg, La moitié du film peut se résumer à un huis clos dans une maison sous la neige, entre un riche homme d’affaires accusé du meurtre de sa maîtresse et l’avocate qui vient l’interviewer pour décider s’il est coupable et innocent, et ainsi accepter de le défendre ou non. L’histoire est entrecoupée de flashbacks qui nous montrent les événements qui ont amené à cet instant, du point de vue de l’homme, de sa maîtresse et de l’avocate qui essaie de lire entre les lignes… jusqu’à un twist final, qui même si on peut le deviner, est fort bien amené et ne dessert absolument pas le propos, au contraire il lui ajoute encore une couche dramatique. C’est beau, ça tient en haleine, ça joue bien et je le recommande fortement aux amateurs de jeux psychologiques entre le chat et la souris ou autres enquêtes à la Agatha Christie.
Bref, le genre de situation où Sonia se dit qu’elle aurait mieux fait d’être caissière à Jardiland. Eux, leur devise, c’est « cultivez votre bien-être », et c’est quand même vachement plus zen que d’avoir l’équivalent de 8 kilos de TNT sous les fesses… Véritable tour de force qui mettra à tous les coups vos nerfs à rude épreuve, BLAST fait clairement partie de ces huis-clos culottés qui transcendent très intelligemment leur concept, à l’instar de BURIED ou PHONE BOOTH. Condensée à la perfection et sans gras inutile, cette première réalisation de Vanya Peraini-Vignes – plutôt habitué aux collaborations avec Lelouch – démontre avec force et fracas ce que peut être un cinéma d’exploitation hexagonal avec de la gueule. Et rien que ça, ça fait un bien fou ! Avis : Le premier long métrage réalisé par l’ancien assistant de Claude Lelouch, Vanya Peirani-Vignes, ne manque pas d’atout sur le papier : un huis clos au point de départ original, un casting mené par Nora Arnezeder (vue récemment dans le Army of the Dead de Zack Snyder) et une critique de la guerre au Donbass (le film devait sortir avant 2022 à l’origine). Une réalisation nerveuse très bien maîtrisée et une montée du suspense qui ne faiblit pas jusqu’à la dernière minute, ce sont les qualités évidentes du film. Mais malheureusement la justesse des acteurs laisse parfois à désirer et le ton choisi est trop prétentieux pour un long métrage qui se veut à la croisée du thriller et du sujet politique (sujet chaud qui réclame une grande maîtrise d’écriture). Un réalisateur doit être doublé d’un bon directeur d’acteurs et force est de constater que par moments, les acteurs jouent « à côté », également desservis par des dialogues qui sonnent parfois faux. On a du mal à croire à la relation entre la démineuse Sonia (Arnezeder) et son collègue Fred (Kiwitt), idem pour la relation mère-fils entre Sonia et Thomas (Marius Blivet). Tout le monde fait ce qu’il peut, cela se voit à l’écran, mais cela ne suffit pas toujours, ici les sentiments ne passent tout simplement pas. Finalement, seule la petite Lewine Weber qui joue Zoé, la fille de Fred, est toujours juste car pleine de naturel. Mais comme je le disais, au niveau de la réalisation, Peirani-Vignes tire son épingle du jeu en nous tenant en haleine alors que l’on ne quitte jamais l’intérieur du parking souterrain où se passe l’action du film, et on sait aussi à quel point il est difficile de gérer un tournage dans un lieu aussi restreint qu’un habitacle de voiture, qui plus est avec des enfants. Sortir le film en pleine guerre entre la Russie et l’Ukraine ne sert pas non plus le film. Je donne donc 1 BIFFF pour le soin des images et du montage car Peirani-Vignes a démontré qu’il pouvait gérer un long métrage plein de suspense de manière plutôt efficace.
Après des débuts fracassants dans le "RING" de Nakata, le personnage de Sadako – avec sa nuisette blanche, son œil qui cherche à foutre le camp et ses cheveux noirs en format rideau sur la gueule – est une valeur sûre du frisson nippon. Mais, cette fois, Hisashi Kimura opte pour le second degré, en pointant avec roublardise les travers de la franchise. Cela dit, ne vous méprenez pas sur la marchandise, car SADAKO DX reste néanmoins fidèle à sa recette, avec ses brouettes de « jump scares » et son intention – largement atteinte – de vous faire sauter sur votre siège ! Avis : Nouvelle entrée dans la série de films Ringu (Le Cercle) initiée par Hideo Nakata en 1998, ce Sadako DX réalisé par Hisashi Kimura ne fait assurément pas peur. Plus une comédie ratée qu’un film d’horreur, on ne sait au final pas trop comment qualifier cet opus étrange. D’un côté le thème de l’esprit vengeur de Sadako a été trop tiré en longueur pour qu’on s’y intéresse encore, de l’autre le ton de la comédie n’est pas assez prononcé pour en faire une vraie parodie, ce qui aurait pourtant bénéficié au film. Car en l’état, entre surjeu peut-être volontaire des acteurs et montage approximatif, on se retrouve en plus avec une qualité d’image juste digne d’un téléfilm de l’après-midi. Le film laisse tellement perplexe que même les Biffeurs dans la salle n’ont pas eu à cœur de lui accoler les répliques habituelles à ce festival telles que « N’y va pas ! » ou « J’ai pas tout compris », et pourtant cela aurait certainement rendu la séance plus drôle. En parlant de séance, le film nous fait suivre quatre personnages : une étudiante au QI hors normes, un médium star de la télé, un jeune diseur de bonne aventure et un reclus féru de technologie. Ils s’unissent pour mettre fin à la malédiction de la cassette vidéo qui est passée d’un délai de 7 jours à 24 heures et qui se prolifère maintenant aussi sur Internet. À grands coups de tics visuels chez les personnages qui prêtent à sourire, le compte à rebours est lancé pour contrer une mort imminente des héros et de leurs proches qui ont fait la bêtise de regarder la vidéo. L’analogie avec un virus qui mute était un développement intéressant mais qui n'aboutit malheureusement pas. Une seule envie après avoir visionné ce long métrage : que l’on laisse enfin Sadako reposer au fond de son puits !
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