Pourquoi « Dersou Ouzala » du grand Akira Kurosawa
est un chef d’œuvre ?
À la fin des années 60 jusqu’au début des années 70, la carrière du cinéaste Akira Kurosawa au Japon devenait difficile. En effet, ses deux films « Barberousse » et « Dodes’Kaden » ont été de gros échecs financiers, même si ils sont aujourd’hui considérés comme des chefs-d’œuvre.
Lui qui avait auparavant révolutionné le septième art dans son pays et le monde en général, s’est retrouvé boudé par les sociétés de production, qui lui ont injustement tourné le dos. Cela affectera sévèrement le réalisateur qui fera une tentative de suicide, qui sera heureusement un échec.
Lui qui avait auparavant révolutionné le septième art dans son pays et le monde en général, s’est retrouvé boudé par les sociétés de production, qui lui ont injustement tourné le dos. Cela affectera sévèrement le réalisateur qui fera une tentative de suicide, qui sera heureusement un échec.
C’est vers l’étranger que le cinéaste trouvera une solution pour poursuivre sa carrière. En effet, il sera approché par l’URSS pour réaliser un film là-bas, son premier hors du Japon. C’est le livre autobiographique « Dersou Ouzala » de Vladimir Arseniev qu’il choisira d’adapter.
Il m’en reste beaucoup à voir, mais « Dersou Ouzala » est pour le moment mon film préféré de Akira Kurosawa. Ce long métrage, qui se déroule au début des années 1900, nous raconte la magnifique et réelle amitié entre un topographe russe chargé de faire des relevés de terres encore inexplorés au cœur de la Taiga et un autochtone sibérien, Dersou Ouzala. Ce qui frappe d’abord avec ce film, c’est la poésie qui s’en dégage, on se sent plongé dans ces étendues sauvages avec les personnages. On a rarement aussi bien représenté la nature au cinéma tant on parvient à lui donner vie. On insuffle au spectateur la vision que Dersou Ouzala, a de celle-ci, lui qui vit au cœur de la Taïga. La faune et la flore sont un être à part entière, on montre leur beauté mais également leur hostilité. |
Dans le film de Kurosawa, on assiste à la rencontre entre deux hommes que tout oppose et qui vont pourtant nouer une formidable amitié.
Le topographe va croiser Dersou Ouzala par hasard durant son expédition et il va l’engager pour le guider à travers ces contrées sauvages.
Il sera subjugué et fasciné par cet homme totalement hors du commun, qui va lui enseigner sa vision du monde et de la nature, mais également lui sauver la vie.
Dersou Ouzala est un personnage profondément touchant et beau. Sa femme et tous ses enfants sont décédés depuis longtemps, il s’est abandonné dans cette nature qui fait désormais partie de lui... Le film dresse également un portrait poignant de cet homme qui a tout perdu, qui avait autrefois une famille et qui est désormais seul, livré à lui-même dans ces contrées sauvages. Il est interprété à la perfection par Maksim Mounzouk dont c’est le premier film.
Le topographe va croiser Dersou Ouzala par hasard durant son expédition et il va l’engager pour le guider à travers ces contrées sauvages.
Il sera subjugué et fasciné par cet homme totalement hors du commun, qui va lui enseigner sa vision du monde et de la nature, mais également lui sauver la vie.
Dersou Ouzala est un personnage profondément touchant et beau. Sa femme et tous ses enfants sont décédés depuis longtemps, il s’est abandonné dans cette nature qui fait désormais partie de lui... Le film dresse également un portrait poignant de cet homme qui a tout perdu, qui avait autrefois une famille et qui est désormais seul, livré à lui-même dans ces contrées sauvages. Il est interprété à la perfection par Maksim Mounzouk dont c’est le premier film.
L’amitié entre les deux hommes est d’une très grande beauté, les deux personnages ont une vision différente du monde mais se respectent profondément et apprennent l’un de l’autre. Akira Kurosawa parvient vraiment à nous émouvoir, à retranscrire ce qu’a réellement été cette relation, car je rappelle qu’il s’agit d’une histoire vraie.
Les deux hommes finiront par se séparer et se retrouveront par hasard cinq ans plus tard. On n’a pas l’impression qu’une seule seconde est passée depuis leur séparation tant les deux hommes sont toujours aussi proches. |
(c)Mosfilm
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Dersou va finir par évoluer, le temps qui passe va malheureusement l’affecter, ce qui fait qu’il ne peut plus vivre seul dans la Taïga... Ce qui nous amène à la partie la plus triste du long métrage: Dersou va venir vivre en ville avec le topographe, mais il ne s’y sent pas chez lui, la nature fait désormais partie de lui et il n’a pas sa place là-bas. Il va donc s’en aller et rencontrera malheureusement un destin tragique.
Cette fin est vraiment bouleversante, on assiste au déclin de cet homme remarquable que l’on suit depuis le début. À sa mort, ayant tout perdu, il était voué à être oublié de tous dans le futur, heureusement, le topographe, a écrit cette biographie et a permis à son ami d’encore exister.
Vous l’aurez compris, « Dersou Ouzala » est une œuvre magnifique et poétique et l’une des plus touchantes et fabuleuses histoires d’amitié que j’ai pu voir au cinéma. Le film sera d'ailleurs acclamé par la critique et recevra de nombreux prix, une réelle renaissance pour Kurosawa!
Après cela, le cinéaste retournera au Japon et des réalisateurs comme Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola l’aideront à produire ses nouveaux films. Il tournera notamment les excellents « Kagemusha » et « Ran », ses derniers films de samouraïs.
Cette fin est vraiment bouleversante, on assiste au déclin de cet homme remarquable que l’on suit depuis le début. À sa mort, ayant tout perdu, il était voué à être oublié de tous dans le futur, heureusement, le topographe, a écrit cette biographie et a permis à son ami d’encore exister.
Vous l’aurez compris, « Dersou Ouzala » est une œuvre magnifique et poétique et l’une des plus touchantes et fabuleuses histoires d’amitié que j’ai pu voir au cinéma. Le film sera d'ailleurs acclamé par la critique et recevra de nombreux prix, une réelle renaissance pour Kurosawa!
Après cela, le cinéaste retournera au Japon et des réalisateurs comme Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola l’aideront à produire ses nouveaux films. Il tournera notamment les excellents « Kagemusha » et « Ran », ses derniers films de samouraïs.