Note du film : 8/10 (par Stanley) Résumé du film : Bartholomew Bogue, « homme d’affaires » et bandit de son état, contrôle la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin à la tyrannie de cet homme sans scrupule, une jeune veuve recrute sept hors-la-loi au passé trouble– Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Conscients que leur tâche sera difficile, voire mortelle, ces bandits au grand cœur défendront, chacun pour une raison particulière, la veuve et l’orphelin. Avis : Une passation réussie Le dernier film de Antoine Fuqua (« Training Day », « Les Larmes du Soleil » et dernièrement « Equalizer ») n’est pas exclusivement une œuvre piquée à la testostérone, et c’est tant mieux ! Pour autant, nous ne voyons pas les 2h13 passer tellement l’enjeu se fait (res)sentir. Alors même si les initiés connaissent le film original (Mais si ! Avec Yul Brynner, Steve McQueen et Charles Bronson pour n’en citer qu’une poignée….lui même adapté du chef-d’œuvre « les Sept Samouraïs » de Kurosawa), la nouvelle mouture reprend les codes du genre pour nous livrer une fresque crépusculaire d’une très bonne cuvée ! Ca flingue, ça boit, ca crée des liens et ça défend le plus faible...Alors, nous, on apprécie forcément ! Les Sept « nouveaux » mercenaires D’aucuns diront que la scène d’exposition des personnages est un peu longue et qu’on aimerait un peu d’action ! Rassurez-vous , cela viendra très vite, çà et là, pour terminer par un feu d’artifice particulièrement réussi. Mais qui sont justement ces mercenaires et comment sont-ils arrivés là ? Commandités par Emma Cullen (la très jolie, talentueuse et indépendante Haley Bennett incarne la seule femme rejoignant un casting exclusivement masculin), elle ira demander de l’aide à celui qui va fédérer tout le groupe : Sam Chisolm, implacable chasseur de primes, incarné à l’écran par le très convaincant Denzel Washington. Même si le choix était judicieux tant l’acteur se montre efficace, il est étonnant de voir à l’écran un cowboy noir tant ils étaient rares à l’époque ! Nous aurions aimé que le réalisateur développe davantage cette « particularité » car cela aurait pu donner quelques scènes extrêmement cocasses. Sur son chemin, il croisera assez vite un joueur de carte roublard et très compétent : Josh Farraday. On a immédiatement l’impression que Chris Pratt prend beaucoup de plaisir à incarner ce vaurien que n’aurait pas renié Harrison « Solo » Ford. Sourire éclatant, fausse nonchalance et vrai talent aux cartes et à la gâchette, Farraday sera le premier à rejoindre l’équipe. Même si sa motivation première reste discutable (il veut simplement récupérer son cheval perdu lors d’une partie..), il incarne le cowboy sur qui on peut compter. Il en va de même pour un duo asymétrique constitué d’un ancien soldat confédéré et traumatisé par la guerre : d’une part, Ethan Hawke qui tient très justement son rôle de Goodnight Robicheaux… (Un nom pareil ne s’invente pas ! Il n’est d’ailleurs pas du genre à faire un câlin avant de souhaiter la bonne nuit) et de l’autre, son ombre fidèle et discrète, Billy Rocks (Lee Byung-Hun). Afin d’enrichir la galerie multiculturelle des personnages, saluons le desperado Manuel Vasquez (discret mais efficace Manuel Garcia-Rulfo) et Red Harvest (Martin Sensmeier), le guerrier comanche. L’équipe d’aventuriers ne serait pas complète sans l’aide d’un pisteur au grand cœur, Jack Horne, joué à l’écran par le très imposant Vincent D'Onofrio qui incarne la force tranquille. Saluons la capacité du comédien à insuffler beaucoup de sensibilité à son personnage afin de nous toucher durablement. Chapeau bas ! Une épopée efficace Que serait un western de qualité sans un bon méchant ? Une gentille promenade au soleil tout au plus ! Ici, le rôle est tenu d’une main de maître par un impitoyable Peter Sarsgaard. Son rôle de Bartholomew Bogue sert véritablement le film tant son cœur est sombre. Son dessein étant de racheter la ville (à coup d’expropriations et de balles) afin d'exploiter la mine qui se trouve dans la zone. Vous l’aurez compris, le dénouement se fera dans la violence et les effusions de sang pour culminer dans une très longue scène que n’aurait pas renié Tarantino. Jouissif ! Pour que l’équipe soit complète, signalons au passage l’œuvre musicale de James Horner composée avant son décès. (« Titanic » et « Apollo 13 », c’était lui !) En définitive, « les Sept mercenaires » ne révolutionnera pas le genre mais laissera une empreinte respectueuse dans le paysage cinématographique et retranscrit une épopée efficace à défaut d’être originale de la conquête de l’Ouest. Date de sortie en Belgique : 28 septembre 2016 Durée du film : 2h13 Genre : Western Titre original : The Magnificent Seven
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Note du film : 8/10 (par Sally) Résumé du film : Jacob, garçon solitaire, vient de perdre son grand-père, Abraham, dans des circonstances singulières. Persuadé qu’un secret pèse sur sa mort, il part avec son père pour une île du pays de Galles où son aïeul a passé son enfance. Là, il se met en tête de retrouver la pension pour enfants particuliers où se sont joués les plus beaux souvenirs d’Abraham qu’il prenait plaisir à écouter au coucher. Lorsqu’il retrouve les ruines de l’extraordinaire manoir, le jeune garçon ne peut s’imaginer qu’une incroyable histoire vient de démarrer… Avis : Voilà un autre film tant attendu de la rentrée 2016 : « Miss Peregrine et les enfants particuliers » du génie Tim Burton. Adepte de son monde cinématographique (mon pseudo vous aura sans aucune doute déjà mis la puce à l’oreille), j’ai été d’une patience d’ange me nourrissant d’affiches, de photos de tournage et d’interviews avant la vraie rencontre : celle qui aurait lieu dans ma salle de cinéma ce 29 septembre après-midi. Par où commencer ? Par l’intrigue ? En partie présentée dans les bandes annonces, elle est bien plus complexe qu’il n’y parait. Vierge de l’univers des « Enfants particuliers », nous n’avions en effet pas lu le roman de Ramson Riggs, préférant la surprise et la vision de notre cinéaste favori. Aussi, nous ne sommes pas les plus prompts à dire si « Miss Peregrine » est une adaptation réussie. On peut juste confirmer que Tim Burton n’a rien perdu de sa superbe et nous offre un film fantastique réussi du générique du début au clap de fin ! Tout y est ou presque. Helena Boham Carter et Johnny Depp laissent leur place à l’autre muse de Burton : Eva Green. Exceptionnelle, la comédienne signe ici un sans faute, se fondant à nouveau dans l’univers burtonien avec panache. Moins caricaturale qu’Angélique Bouchard (son personnage dans « Dark Shadows »), la comédienne française offre une palette émotive impressionnante et nous touche de bien belles façons. Pas de trace non plus de son fidèle compositeur Danny Elfman : les notes entendues sont issues des talents conjugués de Mike Higham et Matthew Margeson et ça marche ! Mais assez parlé des absents, évoquons ce qui fait que « Miss Peregrine » est pleinement ancré dans la lignée du metteur en scène. L’imagerie de Tim Burton est belle et bien présente. Artiste dans l’âme, il a toujours su apporter un point d’honneur à ce que les images soient le reflet de son histoire, de son perfectionnisme et de ses rêveries. Ce faiseur d’univers nous entraîne une fois de plus dans un monde féerique où l’enfance et la bravoure se rencontrent. Sombre par moments (il n’est d’ailleurs pas à montrer à tous les publics), il dissipe la brume du quotidien de son héros en y apportant des touches colorées dont seul ce peintre hollywoodien a le secret ! Une fois encore, nous sommes bluffés par la magie des décors (petit cocorico pour nos amis belges, le manoir choisit par Tim Burton est situé chez nous, non loin de Brecht !), le souci du détail qui occupe chaque recoin de chaque scène, l’atmosphère distillée à la moindre seconde de l’histoire. Les effets spéciaux dont use le réalisateur sont supportés par différentes techniques (bien qu’il utilise majoritairement des effets physiques, comme il dit), s’entremêlant pour offrir un résultat authentique et minutieux. Qu’il s’agisse de la présentation des dons particuliers des habitants de la maisonnée ou des scènes de combats, toutes les images qui défilent sont de l’ordre de la magie et offre un spectacle époustouflant aux spectateurs désireux de retrouver leur âme d’enfant. Et en parlant d’enfant, évoquons ceux qui constituent cette « fratrie » étrange. Il y a Jacob, notre jeune héros, interprété avec sagesse et talent par Asa Butterfield (acteur principal des films « Le monde de Nathan » ou « Hugo Cabret ») ; Ella Purnell (la très aérienne Emma) ; FinlayMacMillan (habile mécanicien de la vie), l’enflammée Lauren McCrostie, la déroutante Raffiella Chapman, le rêveur Hayden Keeler-Stone, Georgia Pemberton (qui a véritablement la main verte), Milo Parker, ami des abeilles et enfin les vrais jumeaux Joseph et Thomas Odwell, Tous, ces enfants possèdent un pouvoir extraordinaire, c’est vrai, mais ils n’ont jamais appris qu’à les contenir, jamais à les utiliser contre quelqu’un d’autre ; fragiles par les caractéristiques qu’ils possèdent, ils auront fort à faire quand leur environnement idyllique sera mis à mal par une menace extérieure. C’est là toute la subtilité de l’histoire : des enfants pacifistes nés avec un talent particulier… nous sommes bien loin des X Men auxquels certains seraient tentés de les comparer ! Surprise au casting ? Judi Dench (« M » dans la saga « James Bond ») vient retrouver deux autres acteurs confirmés : Rupert Everett et Samuel L. Jackson qui nous offre une prestation savoureuse d’un M. Barron aussi effroyable que drôle. C’est décidemment dans ce genre de rôle que ce grand acteur est le plus brillant ! Notons le petit caméo (peu subtil) de notre bon Burton, qui semble s’éclater comme un gosse dans sa fête foraine. Si l’idée originale n’est pas de lui, Tim Burton a eu l’ingénieuse idée de l’adapter. « Prends le temps que tu voudras, moi j’ai l’éternité pour t’attendre ». Voilà l’une des phrases prononcées par Emma, une des héroïnes du film. Pour notre part, nous vous conseillons de ne pas trop attendre pour vous rendre dans votre cinéma et embarquer aux côtés de ces enfants particuliers : il y a fort à parier que vous n’aurez pas à le regretter ! Date de sortie en Belgique : 28 septembre 2016 Durée du film : 2h07 Genre : Fantastique Titre original : Miss Peregrine's Home For Peculiar Children Note du film : 6/10 (par Sally) Résumé du film : Après un terrible accident provoqué par Morgane (jeune fille créée par une équipe de scientifiques), Lee Weathers est envoyée pour établir un rapport sur les risques encourus et futurs d’un tel agissement. L’enquête révèle bien vite que d’apparence innocente, Morgane semble bien plus dangereuse qu’il n’y parait, d’autant plus qu’elle est dotée de capacités extraordinaires. Avis : On a souvent lu ou entendu dans la presse que « Morgane » était une sorte de série B. Nous sommes en partie d’accord avec cette impression mais, si on s’attendait à une petite catastrophe, nous sommes bien loin de celle annoncée par les oiseaux de mauvaise augure : le film de Luke Scott est passé de film attendu à film incongru en l’espace de quelques semaines. Quelles en sont les raisons ? Ecran et toile tente de trouver quelques réponses : « Morgane » est un film prévisible. Catalogué sous la référence « science fiction », le long métrage du fils de Ridley (Scott) ne dégouline pas d’éléments du genre, loin de là. Si on fait abstraction de la création de Morgane et de ses capacités hors norme, on évolue plutôt dans un thriller tantôt haletant, tantôt lent. En effet, le point de vue principal du film s’axe sur la psychologie des personnages, des relations qui existent entre eux ou ceux entretenus avec Morgane. Le fantasme d’une entité créée par l’homme est déjà très présente dans le cinéma actuel. Le mythe de Frankenstein inspire encore beaucoup de scénaristes mais comme bien souvent, la créature finit par se retourner contre son créateur. Ici encore, Morgane, dont l’enfermement exacerbe une colère latente, cause de sérieux dommages auprès de l’équipe qui l’a éduquée et vue grandir. La pseudo intrigue nous est révélée tout au long de cette heure trente au point de gâcher un effet de surprise que seuls les moins perspicaces n’auront pas vu venir. En effet, si le personnage central semble être Morgane, on s’interroge sur celui de Lee Weathers, interprétée par Kate Mara (de la série « House of cards »). Ses réponses formatées, son sang froid en toute circonstance, sa progression sans pathos au sein d’un univers bouleversé par un tragique accident, ne peuvent que nous interpeller sur la nature de son travail, de ses intentions et de sa personne. Très douée en la matière, Kate Mara assure et convainc. Visage fermé, attitude maîtrisée, avis aiguisé, armée ou sans défense, l’héroïne offre une prestance évidente qui n’existerait pas sans le sérieux travail de son interprète. Et elle n’est pas la seule à exceller dans le film. Paul Giamatti (que l’on adore) n’y tient qu’un petit rôle mais nous livre une grande prestation. Les autres membres du casting ne sont pas en reste puisqu’ils défendent tous leur personnage avec talent : Boyd Holbrook (que l’on encensé pour son rôle dans « The Free World ») est impeccable et montre que cet acteur a pas mal de choses à nous prouver ; Toby Jones est un Docteur Ziegler touchant ; Rose Leslie une aide empathique, Chris Sullivan et Jennifer Jason Leigh (Daisy dans « Les huit salopards » de Tarantino) un couple de médecins amicaux. L’équipe est sympathique et le doublage correct : de ce côté-là, il n’y a pas grand-chose à redire. Enfin, en tête de proue, Anya Taylor-Joy est la fameuse Morgane. Abonnée aux rôles étranges, la comédienne sait créer la peur par un seul de ses regards. Celle qui campait une jeune sorcière présumée dans « The witch » incarne ici une petite fille de 5 ans dans un corps d’adulte, à mi-chemin entre un humain et un « robot ». Animée de sentiments, elle est considérée comme une humaine par ses créateurs et comme une chose pour l’entreprise qui finance les recherches. Peu importe le regard qu’on lui porte, la seule chose que l’on retient c’est la maîtrise impeccable qu’à Taylor-Joy pour son personnage. Produit par papa, dernier film de Luke Scott était à voir dans le cadre des BNP Paribas Fortis car objectivement, ce n’est pas un grand film mais à 4,25€, on ne regrette pas le déplacement. Peu original mais pas mal réalisé, « Morgane », n’est pas un immanquable : divertissant sans être innovant, le long-métrage n’a pas non plus que des défauts. Nous vous conseillons plutôt d’attendre que Morgane vienne chez vous lors d’une sortie télé pour vous faire votre petite idée sans passer par la case « ciné ». Date de sortie en Belgique : 21 septembre 2016 Date de sortie en France : 28 septembre 2016 Durée du film : 1h32 Genre : Thriller / Science-fiction Titre original : Morgan Note du film : 8,5/10 (par Sally) Résumé du film : 1919. Chaque jour, Anna se rend dans le cimetière de son petit village de Saxe pour fleurir la tombe de son fiancé, tombé au front. Profondément chagrinée, la jeune femme va découvrir qu’elle n’est pas la seule à pleurer Frantz : depuis quelques jours, un Français vient chaque jour déposer un bouquet de roses au pied de la sépulture. Qui est-il ? La réponse changera à jamais la vie d’Anna. Avis : Cela fait des semaines que le dernier film de François Ozon est sorti dans nos salles. Des semaines aussi que nous manquions le rendez-vous avec ce cinéaste que nous apprécions tant. Aussi, c’est avec une joie non dissimulée que nous nous sommes callés dans les fauteuils rouges de notre cinéma pour un voyage dans le temps et en noir et blanc… « Frantz », c’est un drame qui nous fait sombrer (nous-aussi) dans la noirceur de l’après-guerre où Français comme Allemands gardent de la rancœur les uns pour les autres. Dès lors, quand Adrien Rivoire vient dans un petit village allemand fleurir la tombe de son ami français, cela ne peut que déplaire à la population locale. Mais qui est véritablement Adrien? Pourquoi vient-il sur cette « tombe » ? Qu’est-il véritablement venu chercher ? Le suspense est loin d’être intenable et on se fait très vite sa petite idée… mais qu’importe, ce n’est finalement pas le nœud de l’histoire et ce volet ne constitue qu’une petite partie de l’intrigue. Elle permet de s’interroger sur qui était Frantz également, ce soldat pacifiste embarqué dans une guerre qu’il ne voulait pas. Mais au-delà de tout çà, la véritable aventure est sans aucun doute celle qui anime Anna et qui sera tout aussi emblématique que celle présentée dans les premières minutes. Le dernier film de François Ozon n’est pas une idée originale puisqu’il s’inspire de la pièce de Maurice Rostand, déjà adapté dans les années 30 au cinéma mais qu’importe, il s’est approprié le sujet et nous le livre avec une habilité et un professionnalisme qui n’est plus à démontrer. Pour illustrer son propos, Ozon opte ici pour des tons gris, à l’image du désespoir des personnages. Seuls les souvenirs et quelques moments de joie colorent véritablement la pellicule. Si nous pensions à un choix réfléchi, nous avons appris que cette volonté de tourner en noir et blanc venait davantage d’un choix budgétaire qu’artistique (en effet, reconstituer des décors d’époque coûte cher et le monochrome permet aisément de dissimuler certaines approximations). Il n’en reste pas moins que l’époque est merveilleusement bien reconstituée ! Les costumes, les lieux fréquentés nous transportent dans un Paris et une Allemagne du début du siècle. La musique, discrète mais très à propos, tient malgré tout une place de choix dans la vie des personnages puisque Frantz comme Adrien sont de formidables violonistes. Pour les besoins film, Pierre Niney (Adrien) a d’ailleurs pris quelques leçons pour être au plus près de son personnage. Et ce n’est pas sa seule prouesse puisque le pensionnaire de l’Académie française a appris à danser la valse et … à parler allemand ! Aidé par sa compagne de jeu, le jeune comédien nous bluffe lorsqu’il se met à parler la langue de Goethe. Très professionnel (comme toujours), cet « Homme idéal » revêt le costume d’Adrien avec beaucoup d’humilité et d’intensité. Fidèle à lui-même, Niney démontre une fois encore qu’il est une étoile montante du cinéma français. Bientôt à l’affiche du très attendu film « L’Odyssée » de Jérôme Salle, l’acteur enchaîne les rôles et les performances (on se rappelle de son interprétation magistrale dans « Yves Saint Laurent ») avec une aisance à faire pâlir de jalousie tous ses contemporains ! A ses côtés, l’incroyable Paula Beer. Très souvent comparée à Romy Scheider (et à raison !), la comédienne allemande de 21 ans (!) est sublime : fragile tout en étant tenace, gracile et forte à la fois, ce petit brin de femme nous donne une leçon de vie mémorable. Anéantie par le décès de son fiancé, Anna trouvera un peu de réconfort auprès de celui qui l’a connu les derniers mois de sa vie… à moins que tout ceci ne soit qu’une façade et une nouvelle occasion pour elle de périr à petit feu ? Personnage central de « Frantz », elle donne le ton au film et remet en cause toutes nos certitudes, ébranlant nos notions du pardon et de celles du courage. L’interprétation impeccable et mature de Paula Beer est sans aucun doute un argument de poids dans la réussite du seizième long-métrage du prolifique réalisateur. Pas étonnant d’ailleurs qu’elle ait reçu le prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir à la Mostra de Venise 2016 : pour un premier rôle dans un film français, on ne pouvait rêver mieux ! Dans la lignée de ce casting de choix, on trouve deux comédiens allemands excessivement touchants dans leur rôle : Ernst Stötzner et Marie Gruber, les parents de Frantz. On notera aussi la brève prestation de Alice de Lencquesaing , en Fanny, le personnage le plus moderne de tous de cette époque encore très conservatrice. Ozon aime ses comédiens, c’est un fait certain : il les filme au plus près avec beaucoup de lumière (ce qui est encore plus incroyable vu qu’il a opté pour le noir et blanc, rappelez-vous) et une touchante pudeur. Jamais intrusive, sa caméra se pose à hauteur de leurs visages marqués par le passé, histoire de nous faire partager les confidences et les émotions qui animent ces personnages dans une intimité déconcertante. Si le film manque un peu de surprise (on peut facilement deviner la vraie facette des personnages malgré les quelques petits rebondissements proposés), il frôle néanmoins le sans faute ! Au-delà de ce qu’il a pu nous proposer ces dernières années, son dernier long-métrage fait partie de nos coups de cœur de la rentrée…Mais puisque nous n’avons jamais fait partie de ses détracteurs, on doit bien reconnaître que nous avions ici un parti pris et que notre avis subjectif ne sera peut-être pas le vôtre… A vous de vous faire votre idée, en poussant la porte de votre ciné ! Date de sortie en Belgique : 7 septembre 2016 Durée du film : 1h53 Genre : Drame Note du film : 6/10 (par Sally) Résumé du film : Alan Clay, commercial, se rend en Arabie Saoudite pour vendre la nouvelle technologie mise au point par ses employeurs : les discussions par hologramme. Envoyé par son entreprise, Clay n’a qu’un objectif : persuader le roi d’Arabie de souscrire un contrat juteux. L’occasion rêvée pour lui de montrer à son ex-femme qu’il n’est pas un raté et financer les études universitaires de sa fille. Avis : Passé presqu’inaperçu lors de sa sortie ce mois-ci, « A Hologram for the king » met pourtant en scène le talentueux Tom Hanks. On a beau réfléchir pendant quelques minutes, on peine à trouver un film qui ne permet pas au célèbre comédien de proposer le meilleur de lui. Avec « A hologram for the king », le soixantenaire remplit le contrat, sans non plus donner de sa personne et offrir une interprétation mémorable. Retour sur un film étrange sorti sous silence dans nos salles belges… Tom Hanks. C’est l’argument de poids qui nous a convaincu de nous lancer dans la vision du dernier film de Tom Twyker (« Le parfum », « L’enquête », « Heaven ») alors que son film n’avait pas fait énormément de vague. En effet, ce comédien populaire a tout pour plaire et nous ne manquons jamais une occasion de le retrouver sur nos grands (et petits) écrans. Bientôt à l’affiche d’ « Inferno » (le 9 novembre prochain), le comédien a déjà su montrer l’étendue de son talent. Pas ici. Tant le film que le jeu de son acteur principal nous laissent une impression de projet non abouti. Tom Hanks fait le job, sans se mouiller, avec classe mais sans investissement réel. Sommes-nous passés à côté du film, de sa prestation ou est-il lui-même passé à côté du rôle ? Difficile à dire. Toujours est-il que l’on a vraiment l’impression que la sauce peine à prendre et que l’intrigue et le jeu de Hanks retombent presque comme un soufflé sorti trop tôt du four… Accompagné dans sa quête par d’autres bons comédiens (la jolie et charismatique Sarita Choudhury ou le sympathique Alexander Black pour ne citer qu’eux) l’acteur passe son chemin dans le désert arabique et disparaît de notre « anthologie » cinématographique tel un mirage. Mais parlons du film. Instable, il peine à garder une ligne de conduite et propose plusieurs intrigues en une. Celle d’Alan Clay, malade et en quête d’interlocuteurs amis dans un univers qu’il connaît peu ; une autre relatant la difficulté d’être reconnu et accepter dans ces technopôles naissantes ; celle de son amour naissant (lui permettant de tourner la page de son passé chaotique et en passe de se reconstruire une nouvelle vie sur des bases solides) ; une nouvelle contant comment son ami taximan voudrait faire tomber la monarchie en place avec les habitants de son village natal… On ne comprend pas bien l’orientation générale du long métrage et on se perd à plusieurs reprises dans ces histoires parallèles venues d’on ne sait où et qui se terminent on ne sait comment… Il en est de même pour le ton. Oscillant entre comédie dramatique, humour douteux, rencontres touchantes, moments tendus… tout nous donne l’impression d’être à bord d’un bateau qui tangue et qui n’arrivera jamais à amarrer dans un genre particulier. Il n’en reste pas moins intéressant de montrer combien les Américains sont accueillis dans les pays arabo-musulmans et que leur toute puissante ne rayonne pas jusque là comme ils se l’imaginent sans doute. La démesure US est supplantée par celle des nouveaux princes du pétrole qui créent des villes en plein désert, amenant la mer jusque dans des vallées qui n’étaient que poussière. Vendre une technologie de haut niveau relève presque du défi et Alan Clay en aura plus d’un à relever. Vous « vendre » « A hologram for the king » l’est tout autant car, on aimerait pouvoir vous dire que ce film sorti de nulle part à un intérêt certain mais au final, on constate qu’il n’a que celui de distraire et d’ensuite passer son chemin… Date de sortie en Belgique : 14 septembre 2016 Durée du film : 1h37 Genre : Comédie dramatique A la sortie de l'avant-première de "Comancheria", le 4 septembre dernier, nous étions conquis. Nous vous livrions déjà notre avis sur le dernier film de David MacKenzie ici: http://www.ecran-et-toile.com/deauville-2016/comancheria L'avant première du 2 septembre 2016 lors du "Festival du cinéma américain" de Deauville, en présence de Diane Kruger nous avait permis de nous faire notre avis sur "Infiltrator". Il est à découvrir ici: http://www.ecran-et-toile.com/deauville-2016/infiltrator Projeté dans le cadre de ce même festival, notre avis sur "Free State of Jones" est disponible ici: www.ecran-et-toile.com/deauville-2016/free-state-of-jones |
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