Prix du meilleur film (Grand Prix du Festival): « Insyriated » de Philippe Van Leeuw
Prix du meilleur comédien: Igor Van Dessel dans le film « L’échange des princesses » de Marc Dugain Prix de la meilleure comédienne: Michalina Labacz dans le film «Wolyn» de Wojciech Smarzowski Prix des meilleurs décors et costumes: «Wolyn» de Wojciech Smarzowski Prix de la critique - Meilleur film: «1945» de Ferenc Torok Prix du jury jeune européen: "Wolyn" de Wojciech Smarzowski Mention spéciale pour «At war with love» (In guerra per amore) de Pierfrancesco Diliberto (-- Prix du public: «La passion d'Augustine» de Léa Pool Prix du meilleur documentaire: «Federica Monsteny» de Jean-Michel Rodrigo Prix de la révélation féminine (à la demande spéciale du jury officiel): Lysandre Ménard dans «La passion d'Augustine» de Léa Pool
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New York, 1943. Arturo Giammarresi, palermitain émigré aux Etats-Unis, rêve d’épouser la belle Flora, mais elle est déjà promise à Carmelo, fils du bras droit de Lucky Luciano. La seule façon d’obtenir la main de Flora est de la demander directement au père de la jeune femme, resté en Sicile. Etant donné que les Alliés sont sur le point de débarquer en Sicile, Arturo s’engage dans l’armée américaine et accoste dans un petit village du nom de Crisafulli. Le destin d’Arthur s’entremêlera avec le destin des habitants de Crisafulli, et surtout avec celui d’un lieutenant de l’armée yankee, l’italo-américain Philip Chiamparino, entré en guerre par amour pour son pays Notre avis: Comédie sur fond historique, "In guerra per amore" touchera très probablement un large public de cinéphiles curieux. Présentant une petite période de l'histoire sicilienne, le film nous raconte comment les Américains venus délivrer l'île du joug de Mussolini, finiront par donner des postes importants... à la mafia locale. Caricature appréciable et délectable de la société d'antan, "In guerra per amore" multiplie les sujets nous faisant passer ainsi d'une romance mignonne à l'arrivée des soldats italo-américains, fidèles aux valeurs de leur patrie... ou à leurs intérêts propres. Les personnages principaux sont savoureux et attachants, qu'il s'agisse des soldats ou des habitants et la tendresse est au rendez-vous dans cette petite heure trente de plaisir coupable. Les nombreuses touches d'humour distillées dans les dialogues et les saynètes comiques dédramatisantes font du film de Pierfranscesco Diliberto une comédie savoureuse qu'on prendra plaisir à revoir.
Adapté par Ferenc Török et Gábor T. Szántó de la nouvelle Homecoming (écrite par le second nommé), le scénario débute à l'été 1945 avec des préparatifs de mariage dans un village hongrois. Arpad, le fils de l'influent secrétaire de mairie Istvan Szentes va se marier avec Kisrozsi, l'ancienne fiancée de son ami Jancsi que tout le monde avait cru mort au front et qui est finalement revenu en tant que communiste chargé de la redistribution des terres. Istvan, qui a autrefois servi de père de substitution à Jancsi, espère néanmoins que le statu quo pourra se maintenir au village. Il faut dire qu'au-delà d'avoir trouvé l'épouse qui convient à son fils, il a aussi pris possession du magasin de son ami juif Pollak qui avait été dénoncé et emmené avant que les déportations ne commencent. Beaucoup d'habitants sont également redevables à Istvan car c'est lui qui a réparti les biens confisqués aux juifs. Et voilà que pendant les préparatifs du mariage, deux juifs orthodoxes arrivent à la gare du village avec de mystérieuses boîtes. Leur venue perturbe l'ordre établi, certains craignant de devoir restituer les "biens mal acquis", d'autres s'inquiétant que d'autres survivants ne ressurgissent, quelques uns éprouvant des pensées criminelles, d'autres des remords. Notre avis: "1945" est une mosaïque d'histoires indépendantes et confuses (du moins, dans un premier temps), s'assemblant à l'arrivée de deux mystérieux colis dans un village reculé de Hongrie. Alors qu'un beau mariage se prépare, les suspicions et les craintes se développent au sein de la population, les uns redoutant l'arrivée des troupes allemandes ou russes, les autres le retour de "fantômes du passé". Mystères, suppositions s'enchaînent, créant une atmosphère particulière tant auprès des habitants que des spectateurs. On se prête au jeu et on admire la photographie en noir et blanc remarquable. Intriguant, "1945" n'est pas sans nous rappeler d'autres films du genre, ou des romans tels que "Le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel.
Mère Augustine, une religieuse passionnée et résiliente, dirige avec succès son couvent, spécialisé en musique, aux abords du Richelieu. Un jour, sa soeur lui demande de prendre sa nièce Alice sous son aile pendant un certain temps. La jeune femme, un peu rebelle, est une pianiste hors pair et rappelle à Augustine un passé qu'elle s'efforçait d'oublier. Un jour, les Soeurs apprennent que le gouvernement du Québec instaure un système d'éducation publique. Elles comprennent dès lors que l'avenir de leur école est menacé, et avec elle celle de toute une génération d'institutions aux vocations religieuses. Notre avis: On ne sait pas trop de quel côté veut nous emmener la réalisatrice Léa Pool : Est-ce un film historique religieux ? Une comédie du style « Sister Act » ? L’humour ne manque pas même si ce n’est pas l’objet principal de cette oeuvre qui s’apparenterait plutôt à un gentil téléfilm.
Le film montre un obscur épisode de la vie d'un criminel stalinien - le colonel du bureau de la sécurité publique, Julia Brystiger. Son surnom était "Bloody Luna" parce que pendant les interrogatoires, elle a torturé les prisonniers avec une extrême cruauté. Au début des années 1960, elle apparut à Laski près de Varsovie, dans l'Institut pour aveugles, où le primat de Pologne, le cardinal Stefan Wyszynski, était également un visiteur fréquent. Son emprisonnement dans les années 1953-1956 n'a été supervisé que par Julia Brystiger elle-même. Au cours de la conversation difficile et tempétueuse avec le Primat, Julia Brystiger rejette l'idéologie communiste et demande que ses crimes soient pardonnés ! Notre avis: Le film s’axe principalement sur la personnalité de Julia Brystiger, sur son passé et ses perspectives philosophiques. On s’éloigne de l’aspect historique pour se concentrer davantage sur la psychologie de la repentie. C’est vite ennuyeux et on ne voit pas très bien où l’auteur veut en venir.
Emilia est un drame sur la lutte pour la liberté dans une Lituanie réprimée par les Soviétiques. Nous sommes au printemps 1972, dans un élan d'enthousiasme et de révolte, la jeunesse lituanienne envahit les rues de Kaunas pour exiger la liberté de leur patrie. Emilia, future actrice, marche à leurs côtés, elle aussi débordant de vie et de rêves. Pourtant, arrivée à Kaunas avec ce qui est peut-être le plus grand secret de sa vie, elle va devoir lutter non seulement pour son destin mais aussi pour celui de ses amis. La vie à Kaunas est loin de ce qu'elle avait imaginé. Les mensonges, la trahison et l'amour qui l'ont frappé comme la foudre viennent compliquer une situation déjà difficile. Notre avis: Emilia est un drame sur la lutte pour la liberté dans une Lituanie réprimée par les Soviétiques. Bien trop académique, ce film ne laissera pas un souvenir impérissable. L’angle théâtral utilisé comme vecteur d’émotion est intéressant mais on sombre vite dans l’ennui et le pathos est peu crédible.
Malgré son amour pour un garçon ukrainien du même village, Zosia, une jeune polonaise, est obligée d'épouser un veuf riche. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate et que des tensions ethniques apparaissent, Zosia se retrouve au milieu des différents conflits et essaie de survivre. Notre avis: L’intérêt réside dans cette mise en lumière d’un volet historique méconnu : les relations entre les Polonais et les Ukrainiens et les massacres de Volhynie, une épuration ethnique perpétrée par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) pendant la seconde guerre mondiale. Certaines scènes sont très voire trop dures et tirent en longueur. Cela n’a pas empêché le film d’obtenir plusieurs récompenses.
Dans la Syrie en guerre, d'innombrables familles sont restées piégées par les bombardements. Parmi elles, une mère et ses enfants tiennent bon, cachés dans leur appartement. Courageusement, ils s’organisent au jour le jour pour continuer à vivre malgré les pénuries et le danger, et par solidarité, recueillent un couple de voisins et son nouveau-né. Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face en gardant espoir. Notre avis: Nous sommes en présence d’une oeuvre marquante mais qui hélas semble s’être trompée de casting pour le festival du film historique. En effet, les faits relatés sont contemporains et on ne peut actuellement le qualifier d’historique. Le réalisateur Philippe Van Leeuw choisit de maintenir la violence hors champ pour s’intéresser au quotidien des civils. Tout se déroule à huis-clos ou presque, ce qui limite les prouesses techniques mais permet de se recentrer sur le jeu des acteurs dont on salue la performance.
Sous couvert de vouloir consolider la paix, Philippe d'Orléans, alors Régent de France, propose au Roi d'Espagne, Philippe V, un mariage entre l'héritier du trône français, Louis XV, âgé de 11 ans, et la très jeune infante d'Espagne, Anna Maria Victoria, âgée de quatre ans... Et il ne s'arrête pas là : il propose également de donner sa fille, Mlle de Montpensier, âgée de 12 ans, comme épouse au prince des Asturies, héritier du trône d'Espagne, pour renforcer ses positions et consolider la fin du conflit entre les deux royaumes. La réaction à Madrid est enthousiaste, et les choses se mettent vite en place. L'échange des princesses a lieu début 1722, en grande pompe, sur une petite île au milieu de la Bidassoa, la rivière qui fait office de frontière entre les deux pays. Tout pourrait aller pour le mieux. Mais rien ne marchera comme prévu... Notre avis: Partant d’un élément historique plutôt méconnu de la vie de Louis XV et de son entourage, Marc Dugain propose une fresque intéressante mais pas tout à fait convaincante. La mise en scène est plutôt classique et rien n’est à relever sortant de l’ordinaire d’un point de vue technique. Versailles aurait sans doute mérité une mise en boîte un peu plus spectaculaire. Le cinéaste évite les plans larges sur le château pour masquer la supercherie. Celui-ci est en fait un assemblage de plusieurs demeures belges. Ce côté « Versailles à bon marché » dévalorise une œuvre pourtant bien servie par ses acteurs.
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