En effet, long-métrage de Cary Joji Fukunaga nous emporte bel et bien dans l'univers de Bond avec moultes références à cette saga inégalée, faisant apparaître les visages de quelques revenants ou ceux de ses petits nouveaux, proposant des choix scénaristiques étonnants et quelques petites déceptions. Mais parce qu’il est préférable de laisser la surprise totale aux amateurs des aventures de 007, penchons-nous quelques instants sur ce qui fait l’ADN de ce dernier opus détonant. Au générique de ce dernier volet, plusieurs surprises de taille. La première vient sans conteste du choix du réalisateur: Cary Joji Fukunaga. Américain peu connu du grand public, le réalisateur parvient pourtant à relever l’immense défi de ne pas décevoir les fans et respecter la linéarité et la conduite donnée par ses célèbres prédécesseurs sans se prendre les pieds dans le tapis. Exemplaire, la mise en scène offre de magnifiques plans larges, des changements d’angles intéressants, une dynamique adaptée au propos installé, un travail minutieux sur le son et quelques jolies trouvailles qui nous font vivre un vrai moment de cinéma comme on les aime. Côté scénario, on trouve une association intéressante composée de Fukunaga, Neal Purvis et Robert Wade, un duo efficace déjà à l’écriture de « Le monde ne suffit pas », « Casino Royale », « Spectre » ou encore « Skyfall » (rien que ça) et Phoebe Waller-Bridge, une scénariste qui reprend enfin le flambeau féminin détenu jusqu’ici par Johanna Harwood (« Dr No » et « Bons baisers de Russie »). Mais la petite féminisation de l’univers de notre espion britannique préféré ne se limite pas à cela puisque cet ultime volet voit également d’autres femmes prendre part à l’aventure de « Mourir peut attendre ». Hormis Barbara Broccoli que l’on sait au sommet de la hiérarchie de EON productions depuis de nombreuses années, notons le talent de Billie Eilish qui signe, à 18 ans seulement, le thème principal du film ou encore celui de Lashana Lynch, Ana de Armas et Lea Seydoux qui accompagnent Bond dans son périple de façon plus que convaincante. Aussi séduisantes que combattives, nos trois comédiennes donnent largement le change dans ce nouvel opus qui se veut aussi punchy que mélancolique. Traits d’humour, madeleine de Proust, courses poursuites à bord de bolides fabuleux, décors naturels grandioses, cascades, pétarades, échanges de tir et entretiens avec un méchant aux intentions un peu obscures… tout y est ! Christoph Walz reprend du service dans la peau de Blofled, M (Ralph Fiennes), Moneypenny (Naomie Harris), Q (Ben Whishaw) ou encore et Felix Leiter (Jeffrey Wright) se joignent à la partie pour notre plus grand plaisir. Dès lors, que fallait-il de plus pour satisfaire les adeptes de l’univers inspiré de l’œuvre de Ian Flemming ? Un peu plus d’enjeux ou de confrontations, un vrai méchant digne de ceux incarnés avec brio par Javier Bardem ou Mads Mikkelsen en leur temps, même si Rami Malek n’a pas à rougir de sa prestation et probablement un petit rien qui aurait fait ressortir ce nouvel épisode des dernières propositions cinématographiques du genre faites ces dernières années. Bien que… Si le film souffre peut-être par moments de ses vagues de nostalgie, il comble les petits instants de flottement par un humour bien senti et des scènes cocasses qui nous font reprendre notre souffle dans cet incroyable divertissement… Daniel Craig revêt, pour la dernière fois, le costume de James Bond avec classe et charisme évident, s’implique sans limite dans ce dernier métrage que l’on attendait impatiemment et permet à son personnage de faire la paix avec son passé... Mais il n’empêche que malgré son casting irréprochable et sa figure principale attachante, on ne peut s’empêcher d’être un chouïa déçus par ce « No time to die » (en version originale) en deçà de « Casino Royale » et de « Skyfall » mais un cran au-dessus de « Spectre » et « Quantum of Solace ».
► Les bonus : Avec près d’une heure quinze de bonus, le moins que l’on puisse dire, c’est que les add on de ce « Mourir peut attendre » sont non seulement copieux mais très instructifs ! La première séquence intitulée « Anatomie d’une scène : Matera » revient sur la scène d’introduction de James avec l’Aston Martin DB5. La séquence de la course poursuite constitue donc une excellente entrée en matière puisqu’on évoque les défis liés à la technique mais aussi à l’âge de Daniel Craig dans sa chorégraphie du combat. Naturellement, la suite logique consiste à exposer aux spectateurs certaines « des scènes d’action de Mourir peut attendre ». Bien sûr, on prend plaisir à voir la préparation des acteurs qui se sont impliqués totalement pour leurs rôles. Finalement, que serait un James Bond sans de superbes panoramas et des endroits exotiques ? Cette invitation au voyage se retrouve dans la partie « « Bond autour du monde » où les décors et les lieux participent à l’histoire du film avec les contraintes techniques et les défis qu’on imagine sans mal. Et pour terminer ces petits chapitres bien plaisant, on s’approche assez vite de l’avant-dernier bonus intitulé « Le style Bond » qui revient sur ce qui fait la licence avec des éléments liés aux décors ou aux vêtements et qui apportent un ton si particulier à la franchise. Enfin, le clou du spectacle et le bonus le plus intéressant- et de loin !- vient en dernier avec « Etre James Bond »où le principal intéressé et deux producteur de ce volet reviennent sur le déferlement de haine (surtout sur les réseaux sociaux) quand la production a annoncé le choix de Daniel Craig dans le rôle titre !
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