Le Retour du Roi Après un générique réalisé aux petits oignons qui fait penser à celui de « James Bond » version rock and roll, nous sommes directement pris en charge par le réalisateur qui pose les bases de son histoire de « The Gentlemen ». Bien que trop rapide dans ses débuts tant les personnages présentés sont nombreux, le récit gagne en clarté à mesure que l’intrigue avance. Fidèle à ses bonnes veilles habitudes, le réalisateur nous revient avec un film de truands, mais cette fois, aux apparats de dandys ! La violence s’exerce avec une classe folle par les protagonistes principaux habillés en costumes parfaitement taillés et de belles cravates surmontées de gilets en laine qui leur confèrent un look d’hommes d’affaires parfaitement fréquentables… et pourtant ! L’histoire se veut, comme souvent chez le réalisateur, un peu confuse au début. Matthew McConaughey incarne le très influent Mickey Pearson, un dealer spécialisé dans le cannabis qui détient un marché considérable. Etant parti de rien, il a peu à peu monté les marches du succès en se battant pour s’imposer. Sa réussite est indiscutable car il a su gérer « sa petite entreprise » avec génie, en s’adaptant aux lois du pays pour se renforcer ! Ses hommes lui sont dévoués et il peut compter sur l’amour de sa vie, sa femme (Michelle Dockery), pour le guider. Évoluant dans un monde où les plus faibles sont mangés, Mickey se fait un ennemi influent (Eddie Marsan), un magnat de la presse frustré par un ancien affront qu’il a subit. Ajoutons à cela l'enquête d'un détective aux dents longues adepte du chantage (Hugh Grant, magnifique) alors que Mickey fait savoir qu’il prend sa retraite et voilà son empire menacé par d’autres lions aux dents longues qui n’attendent que le départ du roi. Carré d’As pour une main gagnante ! A l’instar de l’excellent Matthew McConaughey qui semble prendre un plaisir évident, le réalisateur nous livre de fabuleux portraits variés allant du lord anglais à celle de l’entraîneur d’une salle de sport (surprenant et décalé Colin Farrell) entouré de ses élèves frappadingues ou d’un détective privé dont chacune des apparitions à l’écran procure du bonheur, tant les regards, les bons mots et l’humour fusent ! Et que dire du rôle de l’homme de main de confiance de Mickey joué avec conviction par Charlie Hunnam ? Le casting est tout bonnement exceptionnel et le réalisateur nous offre une galerie de personnages aussi décalés qu’attachants. Mais les deux véritables surprises proviennent de Hugh Grant dont le personnage de détective vénal est hilarant ! Il en va de même pour Colin Farrell dont la tenue de training et ses lunettes carrées tranchent avec les autres personnages. Mais c’est indubitablement sa verve et son aplomb qui font tout le sel de ce personnage étonnant ! Joyeuses retrouvailles A bien des égards, on pourrait considérer ce « The Gentlemen » comme étant le fils spirituel de « Snatch » et de « RockNrolla ». Comme pour ses aînés, Guy Ritchie adopte la fameuse histoire à tiroirs pour nous livrer une histoire complexe au premier abord mais intrigante à suivre ! C'est peut-être d'ailleurs là son petit défaut: les nombreux flash-back racontés par le personnage de Hugh Grant se veulent peut-être trop démonstratifs que pour ne pas casser le rythme. Néanmoins, on reconnait immédiatement la patte du réalisateur habitué aux ralentis, aux faux semblants, et à ces fameux bons mots qui amènent une absurdité délicieuse ! Étrangement, « The gentlemen » apparaît comme étant un polar d’action… sans trop d’action ! Tout l’intérêt est à aller chercher du côté des joutes entre ces gangsters qui évoluent dans les hautes sphères mais aussi dans les fameuses zones d’ombre d’un récit raconté avec brio ! Véritable bonne surprise signée Guy Ritchie, son « Gentlemen » nous a convaincu grâce à un scénario finement écrit, une bande originale délicieuse, un humour ravageur communicatif et un casting de rêve ! Quel plaisir de replonger dans un bon polar déjanté… Il n’y a pas de doute, le génie du réalisateur nous avait manqué ! ► Les bonus Très courts, les bonus de « The Gentlemen » sont aussi peu nombreux. Et pourtant, on se serait plongé avec grand plaisir dans les coulisses du film afin de découvrir quelques anecdotes et autres confidences de tournage. C’est en partie le cas dans le « Making of » de 5 minutes dans lequel les acteurs évoquent leur vision d’un film à la Guy Ritchie, le plaisir de découvrir le script et les répliques (qualifiées parfois de déculottée verbale), les costumes (toujours classes et versant dans le chic propre à Ritchie) mais aussi son esthétique reconnaissable entre toutes. Qu’il s’agisse de retrouvailles ou d’un premier tournage, tous partagent dans ces quelques minutes leur enthousiasme de tourner avec cet excellent cinéaste. En amuse-bouche, on trouvera également quelques répliques issues du film. Quatre minutes durant lesquelles on parcourt une sélection de dialogues plus croustillants les uns que les autres. Dans cette lignée, on s’amusera du « lexique du cannabis » qui en une minute chrono, évoque tous les surnoms et synonymes employés dans le métrage pour évoquer la weed. Pour clôturer cette toute petite immersion dans l’univers de Guy Ritchie, on terminera par une « galerie photo » composée de 30 photos du film ou du tournage présentées dans un petit diaporama ainsi que la bande officielle du film. Quand on vous disait que c’est un peu trop court et très frustrant… Genre : Policier/action Durée du film : 1h53 Durée des bonus : Un quart d'heure, dont un making of de 5 minutes et une galerie photo
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