Note du film : 7/10 (par François) Résumé du film: Désireux de se venger du mystérieux Homme en noir, le Pistolero Roland Deschain erre dans un monde ressemblant au Far West, à la recherche de la légendaire Tour Sombre, qu'il espère capable de sauver son monde qui se meurt. Avis : La Tour Sombre c'est avant tout une œuvre gigantesque de Stephen King comprenant huit romans écrits entre 1982 et 2012. L’auteur puisa son inspiration dans un poème de Robert Browning datant du 19e siècle et intitulé « Le chevalier Roland s'en vint à la Tour noire ». Parler de cette œuvre n'est pas évident tant celle-ci présente de nombreuses facettes provenant de genres différents: heroic fantasy, fantastique, western et monde apocalyptique sont autant d'éléments qui se côtoient dans la Tour Sombre. Stephen King himself qualifie son œuvre comme étant le « Jupiter du système solaire de mon imagination » c’est dire si le défi que devait relever le réalisateur Nikolaj Arcel (scénariste des excellents “Enquêtes du département V”) était colossal ! Afin de mettre toutes les chances de son côté il s'est associé au réalisateur et ici scénariste Anders-Thomas Jensen, responsable de cette petite pépite qu’était “Adam’s Apple”. C'est donc avec beaucoup d'appréhension que nous avons franchi la porte du cinéma tant la difficulté de transposer les huit tomes de King nous paraissait déraisonnable. Comment traiter de manière pertinente cet univers en à peine 1h35? Comment rendre compte de sa richesse et de sa folie en aussi peu de temps ? Un projet de série télévisée est en préparation. Mais alors comment s'inscrit ce long metrage? Est-ce une sorte d'introduction à la future série télé ou un film relisant les premiers tomes ? La réponse doit plutôt tenir de la première proposition mais avec l’envie de porter à l'écran la suite de la Tour Sombre. Oui vous avez bien lu. Derrière ce choix étrange, le réalisateur s’est libéré de toute contrainte liée à la linéarité pour puiser de nombreux éléments dans tous les romans parus, sorte de florilège des aventures du pistolero. De cette manière, le réalisateur déjoue le premier piège à savoir un long film introductif où il ne se passe que trop peu de choses. Pourtant, il ne parvient pas à déjouer le second qui est d’offrir aux fans et aux novices un film riche, fouillé, faisant preuve de la densité et de la richesse de l'écrit. Ici, le film reste bien trop en surface et ne fera qu’effleurer cette formidable mythologie. À la lumière de ces éléments, peut-on parler de réussite ou d’une cuisante déconvenue comme nous le clame la presse américaine? Là encore, la vérité pourrait se trouver ailleurs ! Explications. Au chapitre des bonnes nouvelles, nous trouvons le casting. Les trois protagonistes principaux tiennent leur rôle d’une belle façon. Tout d’abord, Idris Elba, qui nous livre une prestation à la fois sobre et efficace. Il fait ici équipe avec le jeune acteur Tom Taylor (Jake Chambers). Enfin, Matthew McConaughey semble s’amuser dans le rôle de l’homme en noir, magicien tout puissant. À l'écran Matthew cabotine pour notre plus grand plaisir et cela fonctionne. Son personnage, cruel et vicieux, donnera du fil à retordre au Gunslinger et offrira de beaux combats parfaitement mis en scène et magnifiés par la musique du compositeur Junkie XL (“Mad Max Fury Road”, “Brimstone”, “Deadpool”, “Batman vs Superman”). Les effets spéciaux concourent à rendre le spectacle attractif visuellement même si on a parfois l’impression d'évoluer dans une série B. En effet, certains monstres et lieux font un peu... téléfilms fauchés. Jamais nous n’avons l’impression d’être aspiré totalement dans cet entre-deux-monde même si le voyage reste plaisant. L’oeil averti saura reconnaître les nombreuses références aux oeuvres de King disséminées ici et là : “Shining” et “Ça” sont peut-être les exemples les plus interpellants. Quant aux lecteurs des romans, ils retrouveront des évocations des éléments constitutifs de l'œuvre (par exemples : les hommes rats, la psyché des enfants pour détruire la tour, le passé familial du héros, etc.) Le film peut aussi miser sur son rythme. Les répliques entre tout ce beau monde fuseront à la vitesse des balles du héros. C'est bien simple, on ne s’ennuie pas une seconde ! Même si bien sûr une demi heure de plus n’aurait pas été du luxe afin d'épaissir le traitement des personnages et de l’intrigue ! Mais ce sera pour la série.. Dans le cas présent il ne faut nullement avoir lu les livres pour entrer dans cet univers. Le film se suffit à lui-même même s’il laisse un portail ouvert sur une suite. Alors bien sûr on peut reprocher le manque de profondeur avec un traitement en surface du matériau d’origine et une vraie déception quant à la psychologie des personnages. Certains dénonceront le format choisi (1h35) pour dépeindre la suite des huit tomes d’un génie littéraire. Pour autant, si vous prenez ce film pour ce qu'il est (un divertissant film d'action rythmé) vous ne serez pas déçu. Si les critiques émises ne vous rebutent pas, nous ne saurions trop vous conseiller de vous laisser tenter par cette brève introduction à l'univers du roi du thriller. Date de sortie en Belgique: 16 août 2017 Date de sortie en France: 9 août 2017 Durée du film: 1h35 Genre: Fantastique/Aventure
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