Résumé du film : Après avoir passé une nuit au réveillon du Nouvel An, Elena et Jake tombent éperdument amoureux. En quelques semaines, ils vivent ensemble et peu de temps après, ils essaient d’avoir un enfant. Lorsque ça ne passe pas comme ils veulent, la pression monte et l’idée d’une famille commence à interférer avec leur amour. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Bien loin des romances pour midinettes qui alimentent les ladies’ night, « Only you » de Harry Wootliff est un drame romantique axé sur la difficulté des couples à affronter les déceptions du quotidien. Porté magistralement par le tandem hypnotique formé par Josh O’Connor et Laia Costa ("Seule la vie"), le premier long-métrage de la scénariste britannique n’est pas dénué d’intérêts, bien qu’il ait tendance à s’épuiser dans un sujet bien exploité mais un peu trop exclusif. Coup de foudre et ciel orageux Réunis par le plus grand des hasards un soir de Nouvel An à Glasgow, Elena et Jake tombent éperdument amoureux et ne se quittent que pour s’adonner à leurs activités professionnelles. Lui est DJ et étudiant doctorant, elle, employée dans un centre culturel. Il a 26 ans et elle en a dix de plus. Si tout semble s’opposer et les entrainer sur une voie de garage, la vie et l’amour ont le formidable pouvoir d’abattre les frontières des âges et de réunir les amoureux dans une quête commune, celle qui permettrait à Elena de devenir mère. Les semaines puis les mois s’enchaînent et les amants colocataires n’ont bientôt plus que cette obsession en tête : avoir un enfant. Des tests négatifs à la fécondation in vitro, le couple semble faire bloc face à son destin malchanceux. La candeur et les bonheurs des premiers mois perdureront-ils face aux obstacles de la vie ? L’amour sera-t-il plus fort que les épreuves ? Harry Wootliff, scénariste de « Coming Up », « Monday Monday » et d’épisodes de séries télévisées répond à cette question dans un premier long-métrage maîtrisé, malgré une intrigue répétitive et quelque peu prévisible. Le cœur a ses raisons… Evoquant les sujets (encore tabous) de la différence d’âges et de l’infertilité, « Only you », est un film brut et solaire à la fois. Loin des clichés des comédies romantiques parfumées à l’eau de rose, ce premier long se veut résolument authentique, et met en avant les gestes du quotidien ainsi que les meurtrissures physiques et mentales d’un couple qui continuent de garder l’espoir. Mais il révèle aussi la formation d’un couple dont l’osmose crève l’écran tant il est habité par ses deux jeunes comédiens d’exception : l’Espagnole Laia Costa (pour qui le rôle semble être fait sur mesure) et l’empathique britannique Josh O’Connor. Le regard posé par les deux tourtereaux sur les membres de leur entourage devenus parents, leurs yeux remplis de larme ou de tristesse à chaque test de grossesse infructueux les rendent vulnérables et touchants à la fois, vivants et extrêmement attachants. La bande originale, particulièrement bien choisie (on est envoûté par « I Want You » d’Elvis Costello) et vecteur de sentiments s’accorde sur les cordes sensibles de leurs cœurs et, par ses diverses émotions, fait également battre ceux des spectateurs. Néanmoins, si le sujet est plutôt bien illustré et l’interprétation idéale, on regrette l’imposition faite par son sujet central et la timidité des autres facettes d’une vie particulièrement bien décrite dans ses débuts mais totalement réduite dans sa deuxième partie. Peut-être est-ce un choix délibéré de la réalisatrice de montrer comment une obsession peut supplanter toutes les autres préoccupations ? On peut le supposer mais le constat est sans appel : le film (long de presque deux heures) a tendance à tourner en rond et finirait par perdre notre attention. En dressant le portrait d’une histoire d’amour qui s’étiole au fil des mois et des déceptions, « Only You », premier essai plutôt abouti, rappelle combien un quotidien idyllique peut se transformer en désillusion si l’amour devient terre d’abandon. Un film intime (voire intimiste) qui parlera à certains plus qu’à d’autres et qui a pour principale force sa formidable interprétation. Date de sortie en Belgique : 14 août 2019 Durée du film : 1h58 Genre : Drame
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