Résumé du film : Dans un manoir abandonné, un groupe de jeunes trouve un livre qui raconte des histoires terrifiantes. Mais cette trouvaille n’est pas sans conséquence : la lecture du livre permet à ses effroyables créatures de prendre vie… La petite ville va alors faire face à une vague de morts particulièrement atroces, et chacun devra affronter ses pires peurs pour sauver les habitants et arrêter ce carnage. Note du film : 5/10 (par Véronique) Avis : Film d’horreur gothique à l’atmosphère plutôt prenante, « Scary Stories » aurait pu être une adaptation réussie du recueil de Alvin Schwartz. Aurait pu car, à la lecture du matériau d’origine, on s’attendait à être plongés dans une sorte de dérivé des « Contes de la crypte » où cauchemars et légendes populaires s’enchaînent pour nous faire trembler dans le noir. Au lieu de cela, André Øvredal (cinéaste norvégien remarquable et remarqué pour « The Troll hunter » et « The Jane Doe Identity ») se fourvoie dans la retranscription sombre d’un scénario bien trop peu respectueux du livre dont il est adapté. Amateurs du recueil, vous serez probablement déçus de ne voir apparaître à l’écran que quelques-unes de ces histoires drôles ou effrayantes qui ont animées vos soirées. Pour les autres, la découverte les encouragera peut-être à se frayer un chemin dans le sympathique bouquin et de constater tout ce qu’ils ont pu manquer. Ce « Scary stories » cinématographique ne serait-il qu’un premier volume d’une longue suite ? Nous le déplorons déjà et sortons de la séance avec un sérieux goût de trop peu. A voir ou à lire ? A cette question, nous répondons clairement qu’il vaut mieux choisir la deuxième option. Si le film d’André Øvredal ne souffre pas de grosses fausses notes en matière d’illustration des récits, c’est dans sa trame générale, son angle choisi et le manque d’épaisseur de ses personnages que l’on trouve nos principales critiques. La longue présentation faite de ses futurs héros étant faites, nous plongeons réellement au cœur des histoires effrayantes une fois que Chuck, Auguste, Stella et Ramon poussent la porte d’une maison hantée un soir d’Halloween. Là, ils jouent à se faire peur avec leurs propres angoisses mais surtout avec la légende de la petite Sarah, fille emprisonnée dans un sous-sol par sa famille. Des décennies plus tard, on raconte que des enfants trop curieux disparaissaient après avoir écouté les histoires racontées par une Sarah que personne n’a jamais vue. Il n’en faut pas plus pour que l’intrigue démarre (enfin) et que les sombres personnages de ses histoires s’attaquent à la joyeuse bande de gamins. La machine à remonter le temps En choisissant de planter leur intrigue à la fin de l’année 1968, Guillermo Del Toro (producteur du film), Patrick Melton et Marcus Dunstan (« Saw » IV à VII) s’en donnent à cœur joie et agrémentent leur histoire d’horreur de petites piques envers la politique d’un certain Nixon, la guerre du Vietnam et l’accueil relativement froid d’un mexicain traversant une petite ville prospère où fleurissait jadis une industrie de papier sur le déclin... Prétexte à de jolis décors et contextualisant un peu plus l’époque dans laquelle se déroule leur adaptation, ce choix n’a pour ainsi dire aucune valeur ajoutée dans l’adaptation du livre d’Alvin Schwartz, auteur controversé jadis interdit dans de nombreuses librairies de son pays. Pas de Sarah Bellows en vue, pas de malédiction ni de maison hantée. Le livre édité chez Castelmore ne fait qu’archiver des contes populaires par thématiques et n’offrent rien de plus que quelques courtes pages pour chacun de ses histoires. Il fallait donc bien emballer le tout dans un joli papier mais force est de constater que lorsque l’on connait la richesse du livre pour adolescents, le long-métrage d’André Øvredal n’utilise qu’à peine 5% de ce qui peut faire trembler les petites et les grands. Harold, le gros orteil, le rêve, le bouton rouge, le chant du corbillard, la maison hantée figurent bel et bien dans le condensé de Schwartz mais toutes ont été remaniées pour s’insérer dans ce récit au fil rouge ténu et maintes fois vus. Ce que l’on retiendra de ce « Scary Stories » ? Son atmosphère lugubre, ses jump-scares et le respect des créatures (celles du rêve en particulier). Mais on regrettera surtout sa structure trop travaillée et la maigreur du matériau employé. Un fil vite vu, vite oublié qui ne nous redonne qu’une seule envie, celle de nous replonger dans les « Histoires effrayantes à raconter dans le noir »… un soir d’été. Date de sortie en Belgique : 21 août 2019 Durée du film : 1h51 Genre : Horreur Titre original : Scary Stories to Tell in the Dark
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