Note du film : 7/10 (par Véronique) Résumé du film : Après 8 années passées en prison suite à un braquage raté, Curro n'a qu'une chose en tête : retrouver sa famille et vivre une vie normale. Mais l'arrivée d'un mystérieux étranger va bousculer ses plans et l'entraîner dans un voyage sombre et sans retour vers la vengeance. Avis : Si le titre francophone « La colère d’un homme patient » ne vous dit par grand-chose, son titre original « Tarde para la ira » doit forcément vous mettre la puce à l’oreille. Récompensé par le 4 Goya (dont ceux du Meilleur Film) et le Grand Prix du Festival du Film Policier de Beaune, le film a en effet de quoi marquer les esprits. Est-il pour autant un chef d’œuvre ? Nous n’irons pas jusque là. Mais l’heure trente passée aux côtés de José et Curro ne laissera assurément personne de marbre… Pour « La colère d’un homme patient », le comédien Raúl Arévalo (« La Isla Minima », « Les amants passagers ») passe derrière la caméra et livre un premier long-métrage tendu et parfaitement maîtrisé. Présentée en différents chapitres succincts et linéaires, l’histoire de José, Curro et Ana se verra bouleversée par un désir de vengeance. De la part de qui et pourquoi ? Ne comptez pas sur nous pour vous le révéler car cela ôterait tout le plaisir de la vision du film. Si l’on part sur une première idée, on se rend très vite à l’évidence que tous nos a priori, toutes nos intuitions vont être mises à mal pour nous livrer un scénario bien plus subtil que nous l’avions imaginé. Ce scénario, Arévalo l’a écrit de concert avec le psychologue David Pulido. Leur travail commencé il y a 10 ans et a mûrit pour devenir celui que l’on découvre à présent à l’écran. Après une présentation des protagonistes et un décor intelligemment planté, nous voilà embarqué dans un road movie inquiétant où rencontres et règlements de compte nous crispent à notre fauteuil. La violence, latente et insidieuse, éclate au grand jour sans que l’on ne l’ait vraiment vu venir, nous laissant aussi pantois que le témoin de ces scènes de colère qui font le sel de l’intrigue. En un tour de main, le plus débonnaire des personnages devient cruel alors que celui que l’on redoutait d’emblée devient un otage impuissant. C’est dans ce concept que réside le génie d’Arévalo, qui parvient à mettre en scène ce changement progressif de comportement. Intrigante, l’histoire des personnages prend place dans des décors austères magnifiés par une photographie très 80’s et une musique discrète et pourtant accablante. Tourné en 16mm, le scénario original d’Arévalo prend ainsi forme dans une esthétique originale et presque intemporelle. Mais que serait « La colère d’un homme patient » sans ses trois acteurs principaux ? Très crédibles, Ruth Díaz, Luis Callejo et Antonio de la Torre (vu aussi dans « La isla minima ») deviennent le temps d’un instant, Ana, Curro et José. Leurs tons, leurs attitudes, leurs actions traduisent à merveille la psychologie de leurs personnages. Mention spéciale pour Manolo Solo (la Triana), cliché mais tellement bien interprété. Pas étonnant dès lors qu’il ait été récompensé par le Goya du Meilleur Second Rôle tant sa prestation est mémorable ! Parfois un peu long, le premier film de Raúl Arévalo est assurément un bon thriller. Filmé de près pour donner une certaine proximité et une densité à ses personnages, le premier film de l’acteur espagnol va sans aucun doute trouver sa place parmi les films du genre et défendra les couleurs du cinéma hispanique dans les festivals et autres compétitions avec panache. Date de sortie en Belgique/France : 26 avril 2017 Durée du film : 1h32 Genre : Thriller Titre original : Tarde para la ira
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
|