Note du film : 7/10 (par Véronique) Résumé du film : Dresseur d’aigles, c’est un métier d’hommes en Mongolie. Depuis l’enfance, Aisholpan assiste son père qui entraîne les aigles. L’année de ses 13 ans, elle décide, avec la complicité de son père, d’adopter un aigle pour en faire un chasseur de renards. Parviendra-t-elle à briser les traditions et à se faire accepter par les anciens du village? Avis : Depuis des siècles, les nomades de Mongolie élèvent des aigles pour leur apporter la nourriture dont ils ont besoin, perdus dans ces immenses plaines, parfois hostiles. Cette tradition de chasse se perpétue de père en fils et est régit par le code de la Guilde. Aisholpan, jeune adolescente va casser ces habitudes ancestrales par sa seule volonté, celle de devenir la première chasseuse ! Otto Bell nous propose un documentaire poignant avec « La jeune fille et son aigle ». Récompensé par le Prix du documentaire au Festival de Valenciennes le mois dernier et présenté dans les festivals de Sundance et de Toronto, le documentaire du réalisateur anglais nous fait littéralement voyager des plaines aux montagnes enneigées de la Mongolie profonde. Aisholpan vit dans une yourte, au milieu des plaines herbeuses de Mongolie. Quand elle n’est pas à l’école, elle suit son père partout. Depuis toute petite, la jeune kazakh est fascinée par les aigles et veut faire comme son père et son grand-père : chasser le renard avec un aigle. Elle rêve d’ailleurs d’être la première femme de Mongolie à faire comme les hommes de sa famille. Mais les chefs de la Guilde refusent qu'Aisholpan devienne une chasseuse. Parce que les femmes sont trop fragiles pour aller dans les montages à cheval ou parce qu’elles ne supporteront pas le froid. Parce que les ancêtres ne le tolèreraient pas et que leur place est à la maison, à préparer le repas et le thé, ou dans les campagnes, pour traire les vaches pendant que les hommes partent chasser. Toutes les excuses sont bonnes pour refuser la demande d’Aisholpan. Mais ce n’est pas parce qu’ils s’y opposent que son père ne l’aide pas à accomplir son rêve, que du contraire. Pour lui, les filles et les garçons sont égaux et il n’y a aucune raison pour qu’Aisholpan n’ait pas son propre aigle. Ils vont donc lui en chercher un et entament la formation indispensable pour devenir un bon chasseur. « La jeune fille et son aigle » n’est pas seulement un documentaire sur les chasseurs mongoles. C’est aussi l’occasion de voir la persévérance d’une famille face aux traditions ancestrales clivantes et la volonté d’une toute jeune femme à devenir ce pour quoi elle se sent destinée. Durant une petite heure trente, on découvre ainsi que la complicité entre l’aigle et son maître est très dense. Un vrai rituel entoure cette relation et il est très bien illustré par la caméra d’Otto Bell , notamment via la scène d’ouverture où on assiste au sacrifice d’un mouton pour constituer le dernier repas de l’aigle libéré. En effet, les rapaces ont parfois l’envie de retrouver leur vie sauvage et accomplir le cercle de la vie. Raison pour laquelle, les maîtres libèrent leurs aigles après de nombreuses années de bons et loyaux services. Leur utilité principale ? Chasser des renards dans les hautes montagnes de Mongolie lorsque l’hiver vient. Leurs peaux permettent de fabriquer des chapeaux et des vêtements chauds et la chair est donnée en repas au courageux volatile. Si les scènes du film sont en général très impressionnantes, celle de la chasse nous cloue dans notre siège et montre la force incroyable dont sont dotés les volatiles ! Les paysages présentés dans le documentaire sont superbes. Pour nous faire voyager, Otto Bell nous propose des vues aériennes époustouflantes ou des scènes plus rapprochées selon le sujet présenté. On se retrouve même spectateur de la descente de la jeune femme vers le nid où elle choisira son aigle, grâce à une caméra rapprochée. On frémit à l’idée de la chute mais pas Aisholpan qui évolue avec aisance entre les rochers. D’autres scènes nous montrent aussi la rudesse de la vie dans ces contrées : celle de la tanne de la peau ou de la vie en yourte en sont quelques exemples. Otto Bell nous livre ainsi un instantané de la vie de la famille de Aisholpan, isolée de tout et pourtant si moderne dans ses pensées… Les images sont impressionnantes rendant hommage à la force physique de l’aigle mais aussi la ténacité de l’adolescente. On est au plus près d’une situation étonnante et on vit le parcours d’Aisholpan avec énormément d’empathie, de son apprentissage à sa première chasse, en passant par le Festival de l’Aigle auquel elle participe fièrement. Et pour donner une intensité à son documentaire, le réalisateur l’a doté d’une musique superbe ! Notamment la chanson « Angel by the Wings » de Sia (Furler) qui clôture le documentaire avec beaucoup d’émotions. Impressionnant, « La jeune fille et son aigle » nous offre un magnifique voyage dans les contrées de l’Est et dans la vie d’une adolescente téméraire et tenace. Ses regards, ses réussites sont autant de petites joies pour le spectateur que nous sommes, que nous en oublions la réalité qui nous occupait jusqu’ici. Sorti ce mercredi dans nos salles, nous invitons tous les amateurs de belles images à faire eux-aussi ce magnifique voyage. Date de sortie en Belgique/France : 12 avril 2017 Durée du film : 1h27 Genre : Documentaire Titre original : The eagle huntress
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