Note du film : 4,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Sud Ouest de la France, hiver 2015. Un motard blessé quitte les lieux d’un carnage. Le mystérieux fugitif trouve refuge chez les Petit, une famille de fermiers qu’il prend en otage. A ses trousses : des barons de la drogue colombiens, le lieutenant colonel Massé du Réaux, et un tueur à gage d’élite, qui sont bien décidés à le neutraliser, par tous les moyens. L'homme a déclenché une vague de violence dont personne ne sortira indemne… Avis : Après quelques beaux succès cinématographiques (on pense à « Maléfique » ou « La proie » sortis à dix ans d’intervalle), le quinquagénaire Eric Valette revient dans nos salles avec un nouveau thriller « Le serpent aux mille coupures ». Sorti en France la semaine dernière, les retours de la presse étaient relativement mitigés. Qu’à cela ne tienne, nous avons poussé la porte du Bozar (où se déroule actuelle le « Brussels International Fantasy, Fantastic,Thriller and Science Fiction Film Festival ») pour nous faire notre petite idée. A la sortie de la projection, nous ne savons pas réellement sur quel pied danser. Premier ou second degré ? On peine à savoir quelle voie Eric Valette a voulu faire emprunter à ses personnages tant ils sont clichés. Si c’est volontaire de sa part et que le quinquagénaire a voulu revenir à ses premières amours (il a en effet mis en scène quelques sketches des Guignols de l’info dans les années 80) en empruntant le chemin de l’humour et de la caricature, on peut en partie adhérer à son dernier travail. Si par contre, le ton donné au film se voulait réaliste et sérieux, on perd le nôtre et ne pouvons que déplorer un tel choix de mise en scène. Jugez plutôt : Des dizaines de morts dans deux dépecés, des milliers de cartouches de tous calibres utilisées et dispersées dans les campagnes toulousaines, des trous de balle… dans les carrosseries, un asiatique hispanique aux yeux clairs totalement incompréhensible et une mort on ne peut plus absurde… avouez que ça prête à rire non ? Et pourtant, si l’on relèvera quelques répliques risibles « Montre que tu es un homme, sauve ta fille » et d’autres touches d’humour noir grasses comme du cambouis, on aurait plutôt tendance à rire jaune… Et c’est sans parler de ces scènes de violence gratuites, franchement écoeurantes, qui feront détourner le regard des âmes sensibles (qui auraient mieux fait de s’abstenir, nous avec) et qui donneront une noirceur très appuyée à la trame générale de l’histoire. Côté scénario, le résumé du film dit a peu près tout, en bien plus simple évidemment. Dès le début du film, on assiste à une présentation d’une dizaine de personnages ayant visiblement peu de connexions les uns avec les autres : des membres d’un cartel colombien, un général espagnol, un gendarme (moustachu et proche de la retraite), un viticulteur un peu pompette, des trafiquants perdus en plein champs, des gentils fermiers harcelés par le voisinage et un motard accidenté poursuivi par le GIGN (et dont la police semble avoir perdu la trace, sans trop de contrariété). A cela, venez ajouter un asiatique vengeur polyglotte et un traducteur incrédule sorti de derrière les fagots et vous obtenez une belle galerie des protagonistes du film. Mais vous vous doutez bien que tout ce petit monde va finir par se rencontrer à un moment ou un autre, non ? Mais d’où vient cette histoire ? En réalité, Eric Valette s’est basé sur le livre de DOA (Hervé Albertazzi de son vrai nom, scénariste de la première saison de « Braquo ») pour construire son scénario. Le film porte d’ailleurs le titre que le court roman de 200 pages. Fallait-il donc adapter en long métrage une histoire si courte et confuse ? C’est semble-t-il l’avis du réalisateur qui a pris un plaisir certain à mettre en images (numériques) cette sorte de vendetta aigre où rien ni personne, ne survivra à la rencontre de Tod, le grand méchant du film. Interprété par Terence Yin (un grand acteur de Hong Kong méconnu chez nous malgré sa quarantaine de films), le tueur psychopathe a semble-t-il beaucoup trop regardé « Seven » et devrait ranger sa lame de couteau loin de ses yeux. Inquiétant, le personnage est totalement incompréhensible, en anglais comme en espagnol, et en devient presque grotesque. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il piste un motard tout aussi expérimenté que lui en terme de baston : Tomer Sisley. Fidèle à lui-même, le comédien assure le job et ne sort pas de sa zone de confort. Ca fonctionne, mais on aurait aimé une petite prise de risque, une « Sisley’s touch » un peu plus prononcée : Largo Winch, sors de ce corps ! Et puis, il y a une myriade de comédiens dont on a évoqué les rôles précédemment : Stéphane Debac, Carlos Cabra, Cédric Ido, Erika Sainte ou encore Pascal Gréggory… Si vous aimez les pastiches de thriller noir, « Le serpent aux mille coupures » est pour vous. Si vous comptez le voir dans le cadre du BIFFF où les commentaires des spectateurs donneront du peps au film, faites-vous plaisir. Autrement, croyez-nous ou non, mieux vaut garder votre argent pour une autre sortie cinéma de la semaine. A découvrir (peut-être) sur les petits écrans, le dernier film d’Eric Valette n’a rien de véritablement innovant… Date de sortie en Belgique : 12 avril 2017 Date de sortie en France : 5 avril 2017 Durée du film : 1h46 Genre : Thriller
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