Résumé du film : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville. Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : « L’ile aux chiens », le nouveau long-métrage d’animation de Wes Anderson a touché notre cœur de cinéphile et se glisse d’ores et déjà dans notre top 5 des films de 2018. Par sa thématique, ses émotions, sa maîtrise et son univers totalement assumé, le film fait partie des petits bijoux (voire chefs d’œuvre) qu’on se plait à (re)voir et à contempler. Récompensé à Berlin par l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur, il nous tardait de découvrir ce film intriguant. Et le moins que l’on puisse dire, ce que si vous aimez le cinéma de Wes Anderson, il y a de fortes chances pour que vous adoriez son dernier né. Pour nous, « L’ile aux chiens » dépasse le génie déjà installé brillamment avec « Fantastic Mr Fox » et lui vole la vedette dans la liste de nos films d’animation préférés. Ici, point d’animaux anthropomorphes, juste une bande de chiens (galeux) relégués sur une île par l’instauration d’un traité. Mais résumer l’intrigue à ces quelque lignes serait presque injurieux car derrière cette quête aux apparences simplistes, se cache une longue série de dénonciations, de clins d’œil à certaines dictatures, à la désolation d’une société qui prend pour acquis ce qui se dit en haute instance et la manipulation des médias. Et puis il y a cette minorité qui soulèverait des montagnes pour rendre notre société plus acceptable, plus juste et lui redonner cette liberté d’expression et de pensée qui valent plus que tout au monde. Un petit groupuscule qui a la force de voir par ses propres yeux la dérive d’une société qu’ils ne sont pas prêts d’accepter. Présents dès les premières minutes du film, ces jeunes activistes vont prendre une place de plus en plus importante et retourner une situation qui nous semblait pourtant désespérée. Rempli d’humour (comme toujours) et de beaux sentiments, « Isle of dogs » (en version originale) est aussi beau dans le fond que dans la forme Le plus grand challenge du film, était de nous faire croire à l’histoire de ces chiens, abandonnés de tous, sur une île poubelle où la grippe canine fait rage. Les comportements de nos chères petites bêtes sont décryptés et amenés de façon intelligence et fidèles à la réalité à tel point que l’on se prend d’une réelle empathie pour chacun d’entre eux : Chef, Rex, Boss, Jupiter, Nutmeg ont tous leurs petites histoires et nous les accueillons avec délice tout au long de cette grosse heure trente de film. Adepte de l’animation en stop motion au cinéma, nous trouvons ici tous les ingrédients pour nous livrer une pièce montée des grands jours, de celle que l’on est pas prête d’oublier. Peut-être parce que les valeurs véhiculées par les canidés nous touchent, autant que la quête du petit Atari. Sans doute parce qu’une fois de plus, le réalisateur sort des sentiers battus et ose pousser les portes d’un univers extravagant, loin des cases dans lesquels le cinéma américain avait tendance à trop souvent à l'enfermer. Mais aussi parce que le visionnaire Anderson a, cette fois, poussé un peu plus le curseur de l’inventivité jusque dans un scénario original où on trouve incontestablement sa patte, aussi fantasque soit-elle. Et pour que le résultat soit à la honneur de son perfectionnisme, le réalisateur américain s’est une fois de plus entouré d’un casting vocal de grande envolée. Jugez plutôt : Bryan Cranston, Edward Norton, le fidèle Bill Murray, Jeff Goldblum, Bob Balaban, Harvey Keitel, Scarlett Johansson ou encore Tilda Swinton (dans le rôle du génial Oracle, l’un de nos personnages préférés) viennent donner vie à ces canidés aux caractères très distingués et tellement développés ! Côté humains, ce sont Koyu Rankin et Greta Gerwig (qui vient de signer sa première réalisation solo « Lady bird ») qui assurent la plus grosse part du doublage vocal. Mais rendons à César ce qui appartient à César. Sans le travail colossal des animateurs (parmi lesquels la belge Kim Keukeleir et Jason Stalman, deux habitués de l’univers d’Anderson) le film n’aurait jamais pu exister et la prouesse réalisée ici est à souligner. Manipulant près de 400 à 600 poupées (chacun des personnages étant confectionné à 6 ou 8 échelles différentes), les lead animators donnent vie à l’histoire de Wes Anderson d’une bien jolie façon. A voir en famille, le long métrage s’adresse autant au jeune public qu’aux adultes plus avertis. Là où certains jeunes enfants ne verront qu’une scène amusante, les adultes détecteront un second sens bien plus profond et s’en amuseront à leur tour. Résolument positif malgré la tristesse de ce Japon en décrépitude, le métrage ne cesse de prôner la fidélité, le courage et l’entraide, des valeurs nécessaires à n’importe quel combat, qu’il soit anodin ou pas. Tout au long de son épopée fantastique, on mesure combien le long-métrage a du chien et pas seulement parce que les meilleurs amis de l’homme en sont les principales vedettes ! Oui, « L’île aux chiens » est pour nous l’un des films qui marquera 2018 de son empreinte mais aussi celle de notre mémoire de cinéphile. Un film qui nous poursuit des jours après la vision et pour lequel nous n’hésiterons pas à repousser la porte de notre cinéma. Wes Anderson est un rêveur, un artiste du 7ème art et c’est pour ce genre de petite pépite que nous vivons et aimons le Cinéma ! Date de sortie en Belgique/France : 11 avril 2018 Durée du film : 1h41 Genre : Animation Titre original : Isle of dogs
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