Résumé du film : Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu'il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il plonge dans u/n engrenage infernal... Note du film : 8/10 (par François) Avis : « El Reino », c’est le dernier film d’un jeune réalisateur espagnol terriblement talentueux ! Déjà responsable de la claque qu’était son thriller « Que Dios nos perdone », son nouveau thriller politique déferle sur nos écrans avec une frénésie salvatrice et a déjà obtenu sept Goya, le pendant des César en Espagne. Parmi ces récompenses méritées, nous tenons à en épingler deux : celui du meilleur acteur pour Antonio de la Torre et du meilleur réalisateur pour Rodrigo Sorogoyen. Filmer pour dénoncer Attachez votre ceinture, car avec « El Reino », les 2h11 de ce thriller politique défilent à toute vitesse !Dès son premier plan séquence, Rodrigo Sorogoyen, nous immerge aux côtés de son personnage principal (formidable Antonio de la Torre) dans une Espagne en proie à la corruption généralisée. Si cette plongée haletante dans le monde politique est originale, c’est parce qu’elle se fera du point de vue du corrupteur et non d’un détective ou d’un journaliste d’investigation. Antonio de la Torre y est remarquable de force et de justesse. Toujours étroitement accompagné par la caméra ultra nerveuse qui colle à l’action, nous suivons avec fascination ce « héros » englué dans un scandale politique dont il cherchera à se défaire. Il y a beaucoup de virtuosité à filmer ce récit haletant porté par des comédiens remarquables mais il y a aussi de la survie dans ce métrage, d’abord celle d’une carrière pour le protagoniste principal accusé de corruption, puis de sa propre vie… D’ailleurs, le réalisateur souhaitait évoquer la situation politique préoccupante en Espagne où les affaires de corruption ne cessent de se multiplier depuis quelques années : "le sujet central [...] c’est le mensonge comme manière de vivre. Aucun film n’avait encore été fait sur la corruption espagnole d’aujourd’hui [...]". Sauf qu’ici, le point de vue développé est celui du politicien corrompu Vertigo Afin de rendre compte du climax anxiogène qui frappe le personnage principal, le réalisateur a privilégié la caméra portée (qui pourrait en déstabiliser certains) mais a également recours aux téléobjectifs afin d’injecter un soupçon de psychose et de paranoïa. Suit-on Manuel, notre anti-héros ? Ou est-ce juste de la paranoïa ? La réalisation, chirurgicale, permet de réaliser cette prouesse de conférer une atmosphère prenante à un jeu politique dangereux. Et que dire de cette course-poursuite dans la nuit tous feux éteints et de ces scènes où l’action s’emballe pour nous mettre K.O? Avec « El Reino », nous sommes littéralement cloués à notre fauteuil dans l’attente du dénouement de ce film à la fois prenant et intelligent qui interroge plus qu’il ne charge. D’ailleurs, pas de nom de parti politique, pas de ville précise mais autour de ce flou, une situation espagnole préoccupante et la conviction, pour nous spectateurs, d’assister à un spectacle édifiant ! Date de sortie en Belgique/France : 17 avril 2019 Durée du film : 2h11 Genre : Thriller politique
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