Résumé du film : Basé sur le révolutionnaire roman d'horreur de Stephen King, « Simetierre » suit le Dr. Louis Creed, qui, après avoir déménagé de Boston vers la région campagnarde de Main avec sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants, découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois... situé à quelques pas de leur nouvelle maison familiale. Lorsque la tragédie le frappe, Louis se tourne vers son étrange voisin, Jud Crandall déclenchant une réaction en chaîne qui délivre un mal insondable aux terrifiantes conséquences. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Cela faisait trente ans que l’on n’avait pas vu une adaptation de « Simetierre » sur nos écrans. Alors, quand l’annonce d’un remake américain s’est pointée dans l’horizon des sorties horrifiques de l’année, nous nous enthousiasmés. Comment ne pas accepter un petit tour dans ces bois inquiétants où les enfants enterrent leurs animaux de compagnie ? Pourquoi ne pas suivre Jason Clarke et sa petite famille fictive dans un récit que l’on savait dramatique et maléfique ? Nous ne disons jamais non à une invitation dans l’univers de Stephen King et puisque le deuxième volet du film de Andy Muschietti nous parait encore lointain, c’est avec curiosité que nous avons suivi le chemin qui nous entraînait vers le célèbre « Pet Semetery ». Mais il semblerait que comme son duo de réalisateurs, nous nous sommes perdus en route et que notre destination finale ne soit qu’un ersatz peu stressant du fameux roman. Amateurs de flippe, faites-vous votre opinion mais on vous aura prévenu, vous risquez d’être quelque peu déçus… Docteur Creed Se déroulant à Ludlow, dans le Maine, à une trentaine de kilomètres de Derry (« Ça » ne s’invente pas), le film s’ancre dans les décors et les atmosphères propres au roman de Stephen King. Mais très vite, on se dit que la minutie a beau vouloir être au rendez-vous, l’air de déjà vu prend beaucoup trop le dessus. Tout comme dans la littérature du Maître de l’horreur, Kevin Kölsch et Dennis Widmyer prennent le temps de présenter chaque personnage, ses préoccupations, son passé, son quotidien. Si cela a déjà tendance à mettre en standby le lecteur, imaginez ce que cela peut donner sur un grand écran… La présentation faite en bonne et due forme, on peut s’attendre à ce que l’intrigue démarre en trombe lorsque le chat de la famille, Church, trépasse sur la nationale à deux pas de la maisonnée. S’octroyant de nombreuses libertés par rapport au matériau de base, les scénaristes Jeff Buhler et Matt Greenberg tentent de réactualiser le mythe. Ce qui fonctionne en partie pour les besoins de la réadaptation déstabilisera à coup sûr les fans de la première heure. La place des membres de la famille est interchangée et qui connait l’adaptation de Mary Lambert (bien plus fidèle au livre puisque scénarisé par King himself) ne comprendra pas le choix opéré ici… Si cela n’enlève rien au climax parfois prenant du film, le film parait bien trop sage et peu angoissant dans son ensemble. Les traumatismes d’enfance de Rachel sont beaucoup trop appuyés et ne sont que des prétextes pour affubler l’intrigue de jump scare totalement prévisibles. Les cauchemars de Louis et les petits tours sous le ciel étoilé dans le cimetière indien sont trop fake que pour ne pas créer de distance, les avertissements du vieux Jud viennent systématiquement trop tard bref les artifices et les ficelles sont trop visibles et on peine à croire à ce tour de magie… démoniaque. Un remake dispensable Pourtant, on aurait voulu y croire à ce remake de 2019. Le casting solide qui porte cette terrifiante histoire (inspirée de l’angoisse que Stephen King avait lui-même vécue lorsqu’il s’était installé en bordure de route avec sa petite famille) est lui, totalement convaincant. Jason Clarke est parfait dans le rôle du Dr Louis Creed mais la révélation du film est sans conteste la jeune Jeté Laurence qui se démarque par son double jeu ultra maîtrisé. Si le personnage de Gage est ici malencontreusement relégué au second plan, celui de Rachel (Amy Seimetz) occupe une place importante et permet ainsi d’aborder le deuil d’un enfant, l’omniprésence de la mort et la culpabilité de façon cohérente. Mais la bonne surprise vient de la présence de John Lightgow (« Bigfoot et les Hendersons », « Cliffhanger » ou encore « Footloose ») en voisin trop attentionné… Sympathique mais loin d’être LE film d’horreur de l’année, « Simetierre » coche toutes les cases du blockbuster d’horreur et ne parvient pas à rendre compte de l’atmosphère si particulière de l’œuvre du maître en la matière. Si on ne l’attendait pas de pied ferme (au contraire de la suite de « Ça »), on aurait tout de même espéré frissonner un peu et (re)découvrir la noirceur d’un récit qui avait tout pour le communiquer brillamment à l’écran. Try again comme on dit dans ces cas-là. L’émotion trop appuyée des membres de la famille, le choix opéré pour sa dernière partie (risible par moments) et le retour à la vie d’un chat finalement peu effrayant font de ce « Simetierre » un terrain vague où rien ne pousse : ni créativité, ni originalité, ni angoisse… et c’est d’autant plus dommageable que le terreau de base était pourtant propice à développer une relecture de qualité. Date de sortie en Belgique/France : 10 avril 2019 Durée du film : 1h41 Genre : Horreur Titre original : Pet Semetary
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Résumé du film : A Sous-Bois-Les-Bains, les jours s’écoulent dans la bonne humeur et ce n’est pas une histoire de glace à la carotte, un voyage (raté) sur la Lune ou une inondation qui changeront les choses ! Rien ne semble pouvoir arrêter cette drôle de bande de copains, tous si différents, mais toujours solidaires. Avis : Les vacances de Pâques se prêtent parfaitement aux sorties en famille et notamment au cinéma. Pour les plus petits, c’est « La grande aventure de Non-non » qui attire toute notre attention. Adaptés des livres pour enfants de Magali Le Huche, les trois courts-métrages mis en scène par Mathieu Auvray permettent aux plus jeunes de faire la connaissance de Non-Non, un ornithorynque bien sympathique (mais parfois blasé) et de ses amis. La grenouille artiste Zoubi, l’ours inventeur Grocroc, la tortue Grouillette, le lapin cuisto Bio ou encore le crabe Magaïveur accompagneront nos cinéphiles en herbe dans des petites aventures tendres et colorées. Ainsi, après deux très courts extraits (« Non-Non et la glace à la carotte » et « Grocroc mal luné ») où nos petits amis se mobilisent pour s’aider les uns et les autres, place au plat de résistance : « Déluge à sous-bois-les-bains » qui fera vivre un long périple à nos petits héros animés. Déçu par son quotidien, Non-non voudrait vivre une belle aventure. Alors, quand la pluie s’abat sur son village et le fait peu à peu disparaître, il voit là une opportunité en or pour partir à bord d’un bateau… volant inventé et construit par l’ingénieux Grocroc. Ce qui rend « La grande aventure de Non-non » si irrésistible, c’est sans aucun doute son animation 3D ultra travaillée. Derrière ses aspects de décors et figurines en pâte à modeler et une stop motion minutieuse se cache en réalité une animation 100% numérique. Bluffant le résultat vaut largement le coup d’œil et trompera bon nombre des spectateurs. Bravo à Mathieu Auvray pour ce choix totalement approprié aux histoires légères et positives scénarisées par Sophie Lodwitz, Thierry Gaudin et Léonie de Rudder. Vous l’aurez compris, les personnalités distinctes des personnages, les couleurs et la gentillesse de ses histoires font de ce mélange animé un petit bonbon édulcoré que l’on prend plaisir à découvrir du haut de notre grand âge ou en compagnie de plus petits. Date de sortie en Belgique : 10 avril 2019 Durée du film : 41 minutes Genre : Animation Résumé du film : Billy Batson, un adolescent, devient le super-héros Captain Marvel lorsqu'il prononce ce mot magique : "Shazam!". Ses capacités sont la combinaison des pouvoirs de six dieux et héros de l'ancien monde, dont les initiales forment cette parole magique : la sagesse de Solomon, la force d'Hercule, l'endurance d'Atlas, le pouvoir de Zeus, le courage d'Achille et la vitesse de Mercure. Note du film : 6/10 (par François) Avis : Faites place à « Shazam !», le nouveau super-héros aux collants rouge, à l’insigne d‘éclair et à la cape blanche improbable ! Chez ce personnage, il y a un peu d’un autre héros de l’écurie DC Comics : Flash mais celui des années 90 avec son fameux costume rembourré ! Apparaissant sur l’affiche en faisant une bulle de chewing gum, on se dit que l’ensemble du film sent bon la naïveté de son héros et renvoie à un cinéma au goût sucré qui n’oublie pas de solliciter l’enfant qui sommeille en chacun d’entre nous. Quizz culture : S.h.a.z.a.m ou l’acronyme des dieux et héros antiques Créé par C. C. Beck et Bill Parker, Shazam apparait pour la première fois en 1940. Cependant, il faudra attendre 1972 pour qu’il intègre l’univers DC Comics. Shazam c’est avant tout l’acronyme des six dieux et héros antiques qui ont donné leurs pouvoirs au héros. Dans ce melting pot divin nous retrouvons Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille et Mercure. Excusez du peu ! Le film surfe sur une tendance qui semble s’inscrire dans la durée : proposer au public un héros à la fois fun et décomplexé. Une espèce de Deadpool pour jeunes adolescents mais qui, cette fois, développe un bien meilleur goût. « Shazam ! » apporte un vent de fraîcheur à une production ambiante parfois très (trop ?) sérieuse. Avec ce film, DC opère un virage original que ne prend pas encore totalement son concurrent Marvel, celui du « teen movie », même si ce dernier a déjà ouvert la voie avec « Spider-man : Homecoming » plus sage et moins caricatural. D’ailleurs, on retrouve avec ce film les attributs du cinéma des années 90. Ce qui est assez drôle, c’est que même son réalisateur (David F. Sandberg) opère un 180° dans son cinéma. Responsable des films « Annabelle 2 » et « Dans le noir », le réalisateur nous prouve avec « Shazam ! » sa capacité d’adaptation à un genre assez éloigné de ce qu’il a l’habitude de faire. Le résultat à l’écran passe par une surenchère visuelle dans laquelle le héros et son Némésis s’emploient à se battre sur terre et dans les airs mais pas que…Le film est fort plaisant à regarder puisque nous suivons avec plaisir le parcours du héros orphelin dans sa quête pour retrouver un foyer. Une famille formidable Il est de ces héros qui évoluent seuls, sans attache particulière, à l’image de Batman avant qu’il ne rencontre Robin. On pense aussi à Deadpool qui est relativement indépendant. Dans le cas de Billy Batson (formidable Ashter Angel), la vie ne l’a pas épargné. Ayant lâché la main de sa maman en pleine fête foraine, il n’aura de cesse de fuguer pour retrouver sa trace. Balloté de familles d’accueil en foyers temporaires, son aventure le mènera à enfiler le costume du super-héros « Shazam » et peut-être enfin à trouver une famille. Mais avec le costume, c’est toute son apparence qui change pour passer d’un adolescent de quatorze ans à un trentenaire. Il y a un peu de « Big » ici avec ce gosse piégé dans un corps adulte. C’est souvent drôle et ces changements successifs seront l’occasion de faire fonctionner nos zygomatiques. Dans le rôle titre, c’est Zachary Levi, connu pour son rôle dans la série « Chuck » qui s’y colle de façon extrêmement convaincante. Son complice à l’écran, le véritable comique de service, est interprété par Jack Dylan Grazer que l’on a aperçu il y a peu dans le film « Ça » où il interprète le rôle d’Eddie. Mais que serait un film de super-héros sans un grand vilain ? Habitué du genre puisque nous l’avons vu dans « Kingsman », « Green Lantern » et « Kick Ass », Mark Strong se montre toujours aussi glaçant. Bien sûr, on peut toujours lui reprocher de rester dans sa zone de confort, mais les manigance du Dr. Thaddeus Sivana risquent de faire frissonner les spectateurs les plus jeunes et/ou les plus sensibles. D’ailleurs, ses sbires seront les sept péchés capitaux personnifiés par d’étranges gargouilles à l’air menaçant. Malgré ses 2h12, « Shazam ! » ne nous a jamais semblé trop long, trop poussif ou encore de mauvais goût. Divertissant, il saura amuser les petits et les plus grands, de ceux qui ont su garder leur âme d’enfant. Certes convenu dans son traitement et pas vraiment surprenant, il possède en lui les caractéristiques d’un spectacle plaisant. Date de sortie en Belgique/France : 3 avril 2019 Durée du film : 2h12 Genre : Action/Fantastique Résumé du film : Binti est une jeune fille de 12 ans d’origine congolaise qui a vécu toute sa vie en Belgique. Elle rêve de devenir une vloggeuse célèbre grâce à son vlog « Binti’s Bubble ». Mais quand son père et elle sont menacés d’expulsion, elle ne voit plus qu’une solution au problème: son père doit épouser la mère de son ami Elias pour pouvoir rester en Belgique. Le film revendique le droit inaliénable que devraient avoir tous les enfants de rêver. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : S’adressant essentiellement à des enfants ou des adolescents, « Binti » de Frederike Migom permet de mesurer l’inquiétude des migrants illégaux et le besoin de se construire dans un pays d’accueil à travers les yeux d’un enfant. Ici, ce sont ceux de Binti, petite fille qui n’a peur de rien, si ce n’est de retourner au Congo pays qu’elle n’a jamais connu mais d’où est originaire Jovial, son papa. Audacieuse, créative mais surtout rêveuse, Binti a ce besoin d’exister sur la toile et le fait plutôt bien via son vlog suivi par 1000 curieux. Idéalisant son univers, dissimulant la dure réalité sous des apparats qui laissent rêveurs, la petite fille va néanmoins comprendre que la Belgique n’est pas la terre d’accueil idéalisée qu’elle s’était imaginée. Après une descente de police dans le squat où elle vivait avec une communauté de clandestins, la jeune Binti se retrouve confrontée à la réalité et avec elle, la survie dans un environnement où chaque uniforme devient une menace pour sa liberté. Heureusement, sur leur route, Jovial et Binti vont croiser le jeune Elias et sa maman, deux Belges qui ont le cœur sous la main et qui pourraient bien les faire rêver à de meilleurs lendemains… Ludique tout en étant instructif, « Binti » est une approche intéressante de l’immigration (clandestine) et de ses conséquences. En prônant de belles valeurs comme celles de l’unité familiale, de l’entraide et de l’amitié, le film de Frederike Migom brosse un portrait enthousiaste d’une possible intégration des migrants. Heureux d’avoir trouvé un point de chute, Jovial et Binti mettent leurs talents au service de leurs hôtes d’un temps et permettent notamment au jeune Elias de concrétiser son association de défense des okapis, des animaux arrachés de leurs terres pour se retrouver aux quatre coins d’une terre et où ils vivent désormais derrière d’énormes barrières... La métaphore est belle, le combat noble. Mais au-delà de cela, les personnages incarnés à la perfection par Bebel Tshiani, Baloki, Mo Bakker et Joke Devynck s’accordent pour former une nouvelle tribu où chacun trouvera sa place, sa chance d’aller de l’avant et pourquoi pas, révolutionner à leur petite échelle une société où chacun agit (trop) égoïstement. Indispensable et interpellant, « Binti » a le mérite d’ouvrir la porte de la discussion et mériterait une diffusion sur nos petits écrans pour que les familles qui ne peuvent se rendre dans les salles puissent évoquer avec leurs enfants la difficulté d’être né dans une famille de migrants. Date de sortie en Belgique : 3 avril 2019 Durée du film : 1h30 Genre : Film familial Résumé du film : Alex est un écolier ordinaire de 12 ans dont la vie va être bouleversée par la découverte de l’épée mythique Excalibur. Il doit à présent former une équipe de chevaliers composée de ses amis, de ses ennemis et du légendaire Merlin l’Enchanteur, afin de contrer la maléfique Morgane, venue du Moyen-Age pour détruire le monde. Alex devra alors se transformer en un héros qu’il n’a jamais rêvé de devenir Note du film : 5/10 (par Véronique) Avis : Relecture moderne de la légende arthurienne, « Alex, le destin d’un roi » s’annonçait comme un film familial original. Mais très vite, les premières images sont tombées et une bande annonce déconcertante a fini par enfoncer l’épée dans un rocher dont on n’aurait jamais voulu l’extirper. Oui mais voilà, le jeune Alexander l’a fait et par cet acte, a réveillé la méchante et décrépite Morgane la fée. La menace d’un retour des forces de l’ombre sur le sol anglais est enclenchée et seuls des jeunes adolescents, peu préparés, pourront l’arrêter… Des chevaliers sans peur et sans reproche On se rappelle avec délice les films d’aventure qui ont enchanté notre enfance et notre adolescence durant des années. « Les Goonies », « L’histoire sans fin », « L’ami invisible », « Hook » ou encore « Labyrinth », sont autant de mondes imaginaires qui ont su nous faire rêver. On espérait qu’à leur tour, les réalisateurs anglais ou américains utiliseraient leur créativité et leurs moyens pour offrir de folles aventures aux enfants du XXIème siècle. Joe Cornish a tenté le coup en proposant sa relecture du mythe arthurien et en convoquant toute son imagerie dans un (deuxième) long-métrage plutôt moyen. Alex est un petit garçon comme les autres… enfin presque. Moqué à l’école, enfant unique élevé par sa seule maman, le petit garçon n’a pas beaucoup d’amis mais peut compter sur le soutien indéfectible de Bedders (Dean Chaumoo), son Chewbacca, son Samsagace Gamgie, bref, son compagnon de toujours… Alors qu’il traine un peu trop tard après l’école, le petit garçon fait une mauvaise rencontre et atterri dans un terrain vague où l’attend une épée pour le moins attirante. Curieux et chanceux, le petit Alex parvient à extirper Excalibur de son petit tas de terre et décide de rapporter chez lui son nouveau trophée. C’est là que commencent les ennuis. Des espèces de Nazguls revisités font irruption dans sa chambre et l’adolescent comprend alors qu’il ne détient pas n’importe quel artefact dans sa main… Les collégiens de la table ronde Louis Ashbourne Serkis (le fils de Andy, célèbre comédien et réalisateur) fait son petit possible pour donner vie à son héros hyper cliché mais attachant malgré ses maladresses. Avec son petit camarade et ses anciens bourreaux, Alex va mener une quête pour sauver sa ville, son quartier et son pays d’une attaque potentielle. Il faut dire que, comme le rappelle l’introduction du film, notre belle Terre connait déjà beaucoup de tensions politiques et il ne faudrait pas qu’une armée sortie de terre, vienne compromettre l’aboutissement du Brexit… Aidée de Merlin (incarné par deux acteurs, Angus Imrie et Patrick Stewart – le Professeur Xavier) et de ses super-pouvoirs magiques, notre petite bande d’apprentis chevaliers va gagner les terres de Stonehenge pour percer à jour le mystère de cette possible future guerre. Bizarre… on nous avait toujours dit que la forêt de Brocéliande se trouvait en Bretagne et qu’il y avait de fortes chances pour que la tombe de Merlin se trouve dans ce coin... Mais passons. Puisque les légendes ne sont que des murmures répétés, comme le dit si bien Mertin/Merlin, il se peut que toute la littérature ait embrouillé nos références géographiques et mythologiques. Heureusement, Alex, lui, a un ouvrage bien détaillé sur ce qui a constitué le passé du légendaire Arthur et sait comment faire pour invoquer la Dame du Lac, où trouver Morgane ou encore comment faire face aux créatures de l’ombre. Bien joué ! Entre quête initiatique et aventures à la sauce Gamblin, Joe Cornish essaie coute que coute de nous entrainer dans son histoire, acceptable bien que parfois tirée par les cheveux. Mais n’est pas Steven Spielberg qui veut… Si les enfants accrocheront peut-être, les parents, eux, risquent bien de vouloir faire comme tous les adultes du film : disparaître quand viennent les forces du mal. Pour notre part, nous aurions aimé atteindre un final avec la première victoire des chevaliers en culottes courtes (et nous épargner par la même occasion une dernière demi-heure totalement convenue) mais le réalisateur britannique avait encore un tour dans son sac et espérait rallier à la cause des quatre héros, tous les autres collégiens de Dungate… Dispensable dans nos salles, « Alex, le destin d’un roi » n’a pas l’aura de la légende initiale ni celle des films qui nous ont marqué autrefois. Longuet, bancal et peu original, le long-métrage de Cornish ne vaut sans doute pas la peine de dépenser ses précieux pennies d’autant qu’à la veille des congés, il y a bien d’autres films familiaux qui eux, sortent des chemins battus. Date de sortie en Belgique : 3 avril 2019 Date de sortie en France : 10 avril 2019 Durée du film : 2h Genre : aventure Titre original : The Kid Who Would Be King Résumé du film : Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Plébiscité par la critique et lauréat du Grand Prix du Jury au Festival de Berlin, le film de François Ozon a énormément fait parler de lui avant même d’être projeté dans nos salles. C’est que sa distribution a été longtemps comprise et incertaine jusqu’il y a peu de temps encore. Tourné dans le plus grand secret et sous le titre provisoire de « Alexandre », le dernier long-métrage de Ozon s’attaque en effet à un sujet sensible et ô combien actuel : la reconnaissance de la pédophilie de certains prêtres catholiques. S’inspirant très largement de l’affaire Preynat (qui a défrayé la chronique en 2016), le réalisateur et scénariste français jette un pavé dans la mare mais le fait d’une bien belle façon. En réalisant plusieurs ricochets dans la vie de différentes victimes, François Ozon met en avant la difficulté d’aller de l’avant après un traumatisme infantile mais aussi celles de demander pardon et trouver le chemin de la rédemption. Poignant, son « Grâce à Dieu » se met constamment à l’échelle humaine et donne une place d’honneur à la parole, libérée seule ou grâce à un collectif engagé. Des hommes et des enfants de Dieu. François Ozon n’est jamais entré dans aucune case du monde du cinéma parce chaque de ses films est pensé comme un métrage à part. Le réalisateur peut ainsi proposer des thrillers, des comédies (parfois musicales) ou encore des drames, en couleurs ou en noir et blanc. Avec « Grâce à Dieu », le réalisateur français s’attèle à un nouveau genre et se penche sur un sujet peu exploité dans le cinéma français et, comme bien souvent, parvient à captiver son public du début à la fin. Préférant se mettre au niveau des victimes pour conter cette affaire de grande envergure plutôt que de miser sur un film d’enquête ravageuse (comme l’a été « Spotlight » en son temps), François Ozon ne cesse de nous apporter des éléments nouveaux mais avec une même constante : celle de nous faire comprendre comment les adultes d’aujourd’hui ont dû se construire après le silence pesant de leurs abus subis lorsqu’ils étaient enfants. Chacun avec son histoire, sa Foi, son déni, ses appuis ou ses faiblesses, ils apportent un regard différent sur le même individu qui, il y a plus de 20 ans, a honteusement abusé de son statut pour assouvir ses désirs pédo-sexuels. Il y a Alexandre, marié et père de cinq enfants, croyant et pratiquant, celui par qui tout va commencer. François, qui dans un premier temps refuse de remuer le passé mais deviendra le porte-parole de tous ceux qui ont été abusés ou encore Emmanuel, profondément marqué par les actes passés. Des hommes et des caractères bien différents mais qui n’auront bientôt plus qu’un enjeu commun : dénoncer le silence de l’Eglise et le manque de réaction face aux nombreuses preuves accablant le père Preynat. Ces hommes combatifs sont formidablement incarnés par la crème du cinéma français : Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud. Tous trois habitent leurs personnages avec une force admirable et parviennent à entretenir notre empathie tout au long de ces deux heures de film. Mais il y a aussi Pierre Lottin, Eric Caravaca, Josiane Balasko ou encore Aurélia Petit qui, par leur présence, viennent apporter une pierre à l’édifice de cette histoire bouleversante. S’il a choisi de modifier quelques éléments de la vie des victimes, en commençant par leurs noms, François Ozon a néanmoins conservé ceux des hommes d’Eglise incriminés. Evoquant le combat individuel de ces hommes mais aussi la formation de leur groupe « La parole libérée », son scénario puise son inspiration dans des faits réels relatés par la presse il y a encore quelques petites années. Portrait d’homme soutenus par des femmes (leurs mères, leurs épouses ou encore Régine Maire, médiatrice au sein de l’Eglise), « Grâce à Dieu » est peut-être le film le plus intime de François Ozon. Une mise en lumière mais peu de jugement. L’intelligence du film de François Ozon réside essentiellement dans cette capacité de prendre de la distance face à cette actualité brulante, de montrer des réactions bien différentes à l’égard d’un abuseur d’enfants. L’un continue à croire en l’Eglise et son institution alors que d’autres s’en détachent, certains acceptent le dialogue avec le Père Preynat (Bernard Verley) alors que d’autres le refusent catégoriquement, le Cardinal Barbarin (François Marthouret) est présenté, malgré toutes ses erreurs, comme quelqu’un tourné vers les autres et vers les opprimés. C’est donc avec un tact admirable que François Ozon nous propose sa lecture des événements, ne faisant jamais de son film un métrage anxiogène ou dirigé avec haine contre une Eglise qui déçoit. Aucun manichéisme, aucun pathos, aucun jugement ne sont faits par l’entremise de ses personnages. Il livre des faits, des histoires, des vécus mais garde toujours une certaine retenue et c’est sans aucun doute la raison de la réussite de sa démarche. Evoquant les manquements de l’Eglise mais aussi ceux de certains parents, l’implication sans faille d’hommes marqués dans leur chair et dans leur mémoire, « Grâce à Dieu » est un film centré sur l’humain, ses failles mais aussi ses envies de justice… Un très, très bel exercice ! Date de sortie en Belgique : 3 avril 2019 Durée du film : 2h17 Genre : Drame Résumé du film : Quand Raphaël et Olivia se rencontrent à 18 ans, c’est le coup de foudre. Inséparables, ils se soutiennent dans l’épanouissement de leurs passions respectives : L’écriture pour lui, le piano pour elle. Dix ans plus tard, on les retrouve mariés mais nettement moins complices. Si Raphaël écrit des best-sellers, Olivia a raté sa carrière de soliste, de moins en moins soutenue par son mari accaparé par le succès. Un soir, une dispute explose : elle n’est plus sûre de l’aimer. Le lendemain, Raphaël se réveille seul, dans un monde parallèle dans lequel il n’aurait jamais rencontré Olivia et où elle serait devenue célèbre et lui non... Réalisant à quel point il n’est rien sans elle, Raphaël va tout tenter pour la reconquérir... Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : « Mon inconnue ». Voilà un film qui fera du bien aux zygomatiques. Hugo Gélin, qui avait déjà réalisé « Comme des frères » et « Demain tout commence » s’est associé aux scénaristes Igor Gotesman et Benjamin Parent pour nous livrer une comédie romantique feel good movie jubilatoire. Légère, drôle, attachante, son histoire originale est à la croisée des univers de Guillaume Musso et de « Coup de foudre à Nothing Hill », c’est dire si le mélange atypique fonctionne ! Spike vous amusait dans le long-métrage de Roger Mitchell ? Attendez de voir la performance hilarante de Benjamin Lavernhe ! Le sociétaire de la Comédie française forme avec François Civil un parfait ping et pong et donne une décontraction et une folie mémorables à son personnage de Felix, ami indéfectible de Raphaël, notre héros du jour. Bienvenue dans le monde (parallèle) de Raph ! A mon inconnue… Raphaël, écrivain côté à qui tout semble réussir, a gravi les échelons du succès et se retrouve à présent invité dans tous les JT et toutes les émissions télés pour faire la promotion de sa saga littéraire de science-fiction. Passionné par ses héros plus que par sa vie, le jeune homme a oublié combien son épouse et lui ont vécu de belles années depuis le lycée mais aussi les sacrifices qui ont été faits par sa bien-aimée pour lui permettre de devenir un auteur populaire. Lorsqu’il se réveille après une dispute dans une garçonnière rudimentaire, Raphaël ne semble pas comprendre que toute sa vie d’avant a disparu et avec elle, sa douce Olivia. Le jeune homme va peu à peu découvrir ce qu’aurait été sa vie s’il ne l’avait pas rencontrée et évolue à présent dans un univers parallèle où Olivia n’a jamais eu vent de son existence. Commence alors une quête pour un retour à la normale et avec elle, une série de révélations et quiproquos plus délicieux les uns que les autres… Un pour tous et tous pour un Si Hugo Gélin a toujours eu le don d’associer ses comédiens, l’alchimie partagée par Joséphine Japy, François Civil et Benjamin Lavernhe est telle qu’on en oublie que ces trois acteurs n’ont à la base aucun lien particulier entre eux. Complices, taquins, les deux garçons raviraient presque la vedette à cette romance fantastique taillée sur mesure pour le duo Japy/Civil. Comme dans le monde de Candy, dans « Mon inconnue », on s’amuse, on pleure, on rit, mais ici, il n’y a que des gentils. La bienveillance qui émane de notre écran nous redonne le moral et nous fait vivre deux heures de pur bonheur dont on se délecte encore et encore. S’il est vrai que les vingt dernières minutes tournent légèrement en rond vers un final un peu convenu, on se régale des trouvailles scénaristiques et des situations auxquelles sont confrontées nos trois camarades. Le sourire étincelant d’Olivia, le désespoir de Raphaël et la douce folie de Félix s’accordent pour offrir une partition enjouée que l’on plaisir à découvrir et à suivre. De son propre aveu lors de sa présentation en avant-première lors du Festival de Valenciennes (cf photos de l'équipe en bas de page), Hugo Gélin a voulu faire une vraie comédie romantique, et insiste sur chacune des deux particules. Mission réussie. En équilibrant son récit entre comédie, romance et fantastique, le jeune réalisateur parvient à nous offrir un petit bonbon savoureux à ne manquer sous aucun prétexte. Et qui connait un peu l’univers d’Hugo Gélin sait combien il aime apporter sa touche émotive dans ses récits. Plus justement dosé et moins poussif que dans « Demain tout commence », son ingrédient fétiche vient relever un plat déjà gourmand et croquant dont on se resservirait volontiers. Alors oui, on pourrait lui reprocher quelques petites facilités et autres maladresses mais on doit bien l’avouer, nous nous sommes laisser conquérir par ses trois comédiens principaux et les good vibes de son histoire solaire. La comédie française semblait manquer d’inspiration? « Mon inconnue » est l’antithèse de cette affirmation et constitue une des belles sorties ciné de ce début de mois d’avril. Date de sortie en Belgique/France : 3 avril 2019 Durée du film : 1h58 Genre : Comédie romantique ► Les photos de l'avant-première au Festival de Valenciennes Résumé du film : Le jour où Rex, un chiot adorable, arrive à Buckingham Palace, il ne faudra pas longtemps avant qu’il ne supplante les trois autres corgis dans le cœur de Sa Majesté. Son arrogance hérisse le poil de son meilleur ami Charlie, qui envie secrètement cette position privilégiée de Royal favori. Lorsque Rex provoque une catastrophe lors d'un dîner officiel avec le Président américain, c'est la disgrâce. Une occasion rêvée pour Charlie de s’attribuer la place tant convoitée : il convainc Rex de quitter le palais et l’emmène se perdre dans les rues dangereuses de Londres. Recueilli dans un chenil, Rex devra affronter de nombreuses épreuves pour retrouver le chemin du palais et récupérer sa place de favori de la Reine. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Il y a un an et demi de cela, les studios belges N’Wave nous emmenaient dans une aventure loufoque aux côtés du fils de Big Foot et ajoutait une belle pierre à l’édifice de l’animation made in Belgium. Après cette petite parenthèse humanisée, le duo composé de Ben Stassen et Vincent Kesteloot (« Robinson Crusoé », « Sammy 2 ») se replongent dans l’univers animalier et plus précisément dans celui des Corgis de sa majesté la reine d’Angleterre. Un film animé qui a du chien Joyeux mélange de long-métrages canins, « Royal Corgi » est le film familial par excellence. Usant autant de gags visuels que de répliques truculentes, de caricatures de nos dirigeants actuels (la Reine d’Angleterre et le Prince Philippe, Donald et Mélania Trump) que de petits sous-entendus bien placés, le dernier métrage de Ben Stassen est à la croisée de « Comme des bêtes », « Oliver et Compagnie » et de « Ozzy, la grande évasion » et cela fonctionne plutôt bien. Si le point faible des réalisations estampillées N’Wave se niche dans le scénario, leur esthétique est quant à elle toujours soignée au cordeau. L’utilisation de la 3D et la profondeur des champs, la dynamique et l’effet de mouvement perpétuellement mis au service d’une intrigue qui dépote font de ces longs-métrages d’animation des vrais plaisirs cinématographiques à voir sur grand écran pour une immersion totale. « Royal Corgi » ne déroge pas à la règle, que du contraire. Usant avec maîtrise de toutes les techniques propres à ces studios bruxellois, le film propose un vrai spectacle pour petits et grands amateurs d’animation. Mais place à l’histoire. Connu de tous grâce à Elizabeth II d’Angleterre, le Corgi est une race à part, une de celle qui a gagné sa popularité grâce à une rareté et ses particularités physiques. Très respectée, la tradition des Corgis de sa Majesté nous est présentée avec humour et un réalisme que personne ne peut renier. On le sait, la Reine Elizabeth II porte une affection certaine pour les chiens et particulièrement les corgis qui l’ont accompagnée toute sa (longue) vie et ont gagné son affection dès son plus jeune âge. Au total, ce sont plus de 30 corgis qui ont suivi la Reine du Commonwealth dans son quotidien, vivant dans une chambre sur mesure où ils dormaient dans des paniers confortables fabriqués en osier. Nourris par un chef gastronomique, les chiens de la Reine ont toujours été le centre de ses attentions à un point tel que la souveraine s’occupait elle-même de ses petits compagnons à poils. Si John R. Smith et Rob Sprackling, les deux scénaristes, ont grossi à la loupe le confort des toutous royaux, il y a de fortes chances pour qu’ils ne soient pas si loin que cela de la vérité… Et c’est finalement cette démesure qui rend le film cocasse à de nombreux points de vue. Chien perdu sans collier Rex, le dernier petit corgi offert par le Prince Philippe à sa royale épouse, est un petit chiot amitieux. Chouchou d’Elizabeth, il grandit sous les yeux amusés de sa maîtresse et trouve une place de choix dans la nichée déjà composée de Charlie, Nelson et Margareth, trois autres corgis un peu plus âgés qui ont connu les heures de gloire et les joies de la vie au Palais de Buckingham. Mais l’arrivée de ce « Numéro 1 », devenu la coqueluche de leur maîtresse mais aussi de l’Angleterre toute entière, ne plait pas à tous : Nelson, jaloux de la popularité du petit dernier, met au point un plan machiavélique pour prendre la place de ce joyeux usurpateur et le faire disparaître de sa vue. Emmené dans une fourrière de la capitale, Rex, le canidé royal, se retrouve en compagnie de bâtards et autres chiens abandonnés et est bien décidé à retrouver la place qu’on lui a si honteusement usurpée. Commence alors une aventure déstabilisante pour ce chien nanti mais aussi de nombreuses de rencontres qui changeront à jamais la vie du corgi préféré de la reine d’Angleterre. A la barre du doublage, on trouve avec un plaisir certain le talentueux Guillaume Gallienne qui prête avec délice sa voix au héros de notre film. Shy’m et Franck Gastambide viennent eux aussi partager le micro de la salle d’enregistrement parmi d’autres doubleurs plus anonymes mais aussi performants que leur tête d’affiche. Si on regrette quelques scènes un peu too much (on pense au mariage des chiens de la classe politique), on apprécie les petites caricatures et le ton décontracté du métrage qui amuse sur la durée. Très réussi visuellement et un peu moins révolutionnaire dans son fond, « Royal Corgi » est un des films d’animation incontournables du moment qui trouveront ses faveurs auprès des petits et des grands. Date de sortie en Belgique : 3 avril 2019 Date de sortie en France : 10 avril 2019 Durée du film : 1h25 Genre : Animation |