Résumé du film : Basé sur le révolutionnaire roman d'horreur de Stephen King, « Simetierre » suit le Dr. Louis Creed, qui, après avoir déménagé de Boston vers la région campagnarde de Main avec sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants, découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois... situé à quelques pas de leur nouvelle maison familiale. Lorsque la tragédie le frappe, Louis se tourne vers son étrange voisin, Jud Crandall déclenchant une réaction en chaîne qui délivre un mal insondable aux terrifiantes conséquences. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Cela faisait trente ans que l’on n’avait pas vu une adaptation de « Simetierre » sur nos écrans. Alors, quand l’annonce d’un remake américain s’est pointée dans l’horizon des sorties horrifiques de l’année, nous nous enthousiasmés. Comment ne pas accepter un petit tour dans ces bois inquiétants où les enfants enterrent leurs animaux de compagnie ? Pourquoi ne pas suivre Jason Clarke et sa petite famille fictive dans un récit que l’on savait dramatique et maléfique ? Nous ne disons jamais non à une invitation dans l’univers de Stephen King et puisque le deuxième volet du film de Andy Muschietti nous parait encore lointain, c’est avec curiosité que nous avons suivi le chemin qui nous entraînait vers le célèbre « Pet Semetery ». Mais il semblerait que comme son duo de réalisateurs, nous nous sommes perdus en route et que notre destination finale ne soit qu’un ersatz peu stressant du fameux roman. Amateurs de flippe, faites-vous votre opinion mais on vous aura prévenu, vous risquez d’être quelque peu déçus… Docteur Creed Se déroulant à Ludlow, dans le Maine, à une trentaine de kilomètres de Derry (« Ça » ne s’invente pas), le film s’ancre dans les décors et les atmosphères propres au roman de Stephen King. Mais très vite, on se dit que la minutie a beau vouloir être au rendez-vous, l’air de déjà vu prend beaucoup trop le dessus. Tout comme dans la littérature du Maître de l’horreur, Kevin Kölsch et Dennis Widmyer prennent le temps de présenter chaque personnage, ses préoccupations, son passé, son quotidien. Si cela a déjà tendance à mettre en standby le lecteur, imaginez ce que cela peut donner sur un grand écran… La présentation faite en bonne et due forme, on peut s’attendre à ce que l’intrigue démarre en trombe lorsque le chat de la famille, Church, trépasse sur la nationale à deux pas de la maisonnée. S’octroyant de nombreuses libertés par rapport au matériau de base, les scénaristes Jeff Buhler et Matt Greenberg tentent de réactualiser le mythe. Ce qui fonctionne en partie pour les besoins de la réadaptation déstabilisera à coup sûr les fans de la première heure. La place des membres de la famille est interchangée et qui connait l’adaptation de Mary Lambert (bien plus fidèle au livre puisque scénarisé par King himself) ne comprendra pas le choix opéré ici… Si cela n’enlève rien au climax parfois prenant du film, le film parait bien trop sage et peu angoissant dans son ensemble. Les traumatismes d’enfance de Rachel sont beaucoup trop appuyés et ne sont que des prétextes pour affubler l’intrigue de jump scare totalement prévisibles. Les cauchemars de Louis et les petits tours sous le ciel étoilé dans le cimetière indien sont trop fake que pour ne pas créer de distance, les avertissements du vieux Jud viennent systématiquement trop tard bref les artifices et les ficelles sont trop visibles et on peine à croire à ce tour de magie… démoniaque. Un remake dispensable Pourtant, on aurait voulu y croire à ce remake de 2019. Le casting solide qui porte cette terrifiante histoire (inspirée de l’angoisse que Stephen King avait lui-même vécue lorsqu’il s’était installé en bordure de route avec sa petite famille) est lui, totalement convaincant. Jason Clarke est parfait dans le rôle du Dr Louis Creed mais la révélation du film est sans conteste la jeune Jeté Laurence qui se démarque par son double jeu ultra maîtrisé. Si le personnage de Gage est ici malencontreusement relégué au second plan, celui de Rachel (Amy Seimetz) occupe une place importante et permet ainsi d’aborder le deuil d’un enfant, l’omniprésence de la mort et la culpabilité de façon cohérente. Mais la bonne surprise vient de la présence de John Lightgow (« Bigfoot et les Hendersons », « Cliffhanger » ou encore « Footloose ») en voisin trop attentionné… Sympathique mais loin d’être LE film d’horreur de l’année, « Simetierre » coche toutes les cases du blockbuster d’horreur et ne parvient pas à rendre compte de l’atmosphère si particulière de l’œuvre du maître en la matière. Si on ne l’attendait pas de pied ferme (au contraire de la suite de « Ça »), on aurait tout de même espéré frissonner un peu et (re)découvrir la noirceur d’un récit qui avait tout pour le communiquer brillamment à l’écran. Try again comme on dit dans ces cas-là. L’émotion trop appuyée des membres de la famille, le choix opéré pour sa dernière partie (risible par moments) et le retour à la vie d’un chat finalement peu effrayant font de ce « Simetierre » un terrain vague où rien ne pousse : ni créativité, ni originalité, ni angoisse… et c’est d’autant plus dommageable que le terreau de base était pourtant propice à développer une relecture de qualité. Date de sortie en Belgique/France : 10 avril 2019 Durée du film : 1h41 Genre : Horreur Titre original : Pet Semetary
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