Résumé du film : « Rocketman » est une fantaisie musicale épique sur l'incroyable histoire humaine des années marquantes d'Elton John. Le film suit le voyage fantastique de la transformation du timide pianiste prodige Reginald Dwight en la superstar internationale Elton John. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Il a signé les plus beaux succès musicaux depuis les années 1970, a créé une identité de toute pièce et ravit des millions de fans du monde entier, se transformant en bête de scène à chaque concert. Mais derrière son pseudonyme populaire, Elton John n’a jamais cessé d’être un jeune homme solitaire, mal aimé par la majorité de son entourage qui voyait en lui la star mais pas l’homme blessé. Le film de Dexter Fletcher, « Rocketman », est l’occasion de découvrir le parcours fait de strass et de paillettes, de larmes de joie et de peine de Reginald Dwight. Bienvenue dans l’univers musical du fantasque génie de la pop rock anglaise. Don't Let the Sun Go Down on Me Après « Bohemian Rhapsody », « Blaze » ou encore « Walk the line », la lignée de biopics musicaux se poursuit, offrant des shows grandioses et des films plus intimistes aux curieux ou fans de la première heure. « Rocketman » se trouve quelque part entre ces deux univers. En proposant de suivre les pas d’Elton Hercules John dans ses premiers succès et sur ses premières grandes scènes, Dexter Fletcher (réalisateur de « Eddie the eagle » et remplaçant de Bryan Singer dans la dernière ligne droite de « Bohemian Rhapsody ») innove dans le genre en proposant une comédie musicale fantastique où composition de tubes et souvenirs s’entremêlent de façon presque onirique. Autant mettre en musique les mots de son auteur paraît facile, autant sa vie quotidienne semble, elle, bien compliquée : cocaïnomane, alcoolique, addict au sexe et au shopping, Elton John a brûlé la chandelle par les deux bouts, oscillant comme une bougie dans la tempête médiatique et populaire qui détruit tout sur son passage. I want love Rejeté par son père, rarement embrassé par sa mère (Bryce Dallas Howard), le petit Réginald n’a jamais été véritablement aimé et encouragé que par sa grand-mère, sa famille ne lui donnant jamais vraiment la place qui revient à celle d’un petit enfant. Se cherchant et se construisant une identité pour fuir un peu son passé, Elton John est parvenu à devenir une icône pop adulée mais toujours esseulée. Sa rencontre bouleversante avec Little Richard et la fondation du groupe Bluesology mais surtout celle de Bernie Taupin (son parolier et ami interprété avec conviction par le génial Jamie Bell) seront très probablement les pierres d’édifice d’une longue carrière faite de tubes indémodables. Our song Ces morceaux emblématiques (qui se compilent dans une très jolie bande originale), trouvent d’ailleurs leur place dans ce biopic (très) musical, les textes de Bernie Taupin étant contextualisé et de parfaits prétextes à quelques révélations touchantes ou émouvantes. C’est que « Rocketman » est une vraie comédie musicale, où chants, danses et musiques s’invitent très régulièrement dans un biopic fantastique pour le moins original. Sans repère chronologique certain, la ligne temporelle se définit au travers des morceaux choisis pour illustrer chaque étape de sa vie. S’il s’adresse à un public cible certain, le film de Dexter Fletcher vaut le détour dans nos salles pour la prestation bluffante de Taron Edgerton, showman incontesté. Revenant à un rôle plus dense qui lui sied à merveille (Dexter Fletcher l’avait déjà mis en scène de façon incroyable dans le très beau « Eddie the eagle »), l’acteur britannique de 29 ans (!) ne recule devant rien pour rendre son Elton John terriblement vivant. Et pourtant, au vu des premières images, on pouvait s’interroger sur ce choix, lui qui ne ressemble pas tant que cela à son modèle. Qu’importe, la performance est remarquable notamment grâce à une prestation vocale admirable ! Aidé par Elton John himself pour entrer dans son rôle, le comédien lui rend un incroyable hommage pudique et on ne peut plus appréciable. On est aimé par « Our song », entrainé par « Don’t breaking my heart » et, la gorge nouée, nous comprenons combien les textes et les rythmes de ses succès lui collent aussi bien à la peau. I'm Still Standing Et au-delà du casting investi et remarquable, on se doit de souligner l’incroyable réalisation, la minutie des décors et cet énorme souci du détail. Les costumes de scène d’Elton, l’enchaînement de ses souvenirs et les confidences du chanteur fragilisé apportent une pointe de nostalgie dans un arc en ciel coloré dans un récit biographique de deux heures où le temps se suspend le temps d’un instant. Rebondissant continuellement « Rocketman » est à l’image de son interprète qui, alcoolisé, drogué ou en plein spleen, a toujours su monter sur scène… du moins jusqu’au jour où Elton plaque tout, préférant reprendre sa vie en main plutôt que de continuer à se perdre en chemin… Instructif, touchant et dynamique, « Rocketman » est à voir pour toutes ses belles qualités qui occultent bien vite le manque de ressemblance entre Taron Edgerton et son modèle. Un Taron qui nous donne envie de nous procurer la bande originale du film (c’est à présent chose faite !) et de revivre, de façon musicale et fantastique, le parcours d’un homme qui n’a « su se faire aimer convenablement » que par le tard par David Furnish (producteur du film) ou par ses fans… Un film sans concession, qui n’occulte rien de la vie houleuse de son héros et qui assume totalement son style musical omniprésent. ► Les bonus On se doutait que le Blu-Ray de « Rocketman » ferait la part belle à son aspect musical mais il faut le reconnaître, Paramount Pictures a fait fort, très fort, avec ses deux grosses heures trente de bonus. Des coulisses du tournage à son juke-box où sont repris les grands titres du film, nombreuses sont les incursions dans l’univers fantasque et fantastique de cette comédie musical pas comme les autres…
Cette sélection de scènes nous permettent d’aller de la découverte de la passion du Rock and Roll de Reggie à son hospitalisation, en passant par son installation chez Arabella ou sa découverte du SIDA dans les médias et sa peur de la maladie… de jolis cadeaux que l’on déballe avec plaisir. Mais place aux coulisses ! Dans « Ça va secouer, version créative », nous abordons la genèse d’un projet qui aura mis douze ans pour se concrétiser. C’est lors de sa tournée à Las Vegas il y a plus de dix ans que Elton John, a eu l’idée de faire un film sur sa vie, un biopic en toute transparence, ne négligeant ni les traits de son caractère ni les moments difficiles qu’il a dû traverser. Avec David, ils ont mis de nombreuses années à écrire cette comédie musicale fantastique, projet livré au producteur Matthew Vaugh et ensuite à Dexter Fletcher. Du choix de Taron Egerton (formidable chanteur qui, par le plus grand des hasards, avait choisi « Your song » pour une audition au conservatoire et qui maîtrisait déjà le chant) à l’exploitation des étapes de la vie d’Elton, du succès au revers douloureux de la médaille, on comprend combien il était important d’aborder cette vie sous toute ses coutures, sans raccourci et avec authenticité pour livrer une version fantasmée de cette envergure. Ce pari risqué n’aurait pas pu être le résultat qu’on lui connait si Taron Egerton ne s’était pas à ce point investi dans cette aventure. « Devenir Elton John : la transformation de Taron » nous permet de le mesurer. L’émotion et la surprise d’Elton John lorsqu’il découvre le premier montage du film parle par lui-même : Taron Egerton est le parfait reflet de lui-même. A travers ses confidences, on cerne combien l’excitation était croissante pour le comédien de jouer Elton, un acteur-chanteur terrifié à l’idée de porter un si grand enjeu : jouer quelqu’un de célèbre et adulé. Les mots de Dexter Fletcher, impressionné par son chant, sa palette de jeu, son apprentissage du piano, durant 2 à 3 heures par jour, son choix de raser une partie de ses cheveux, d’habiter vraiment le personnage et de se laisser exulter par les costumes qui lui sont proposés montrent combien l’acteur était totalement impliqué dans ce rôle d’envergure qui lui sied si bien. « Plus grand que la vie : décors et costumes » met à l’honneur la vision propre de Dexter Fletcher et de son équipe sur l’idée proposée par Elton John et Matthew Vaugh. Partageant son cadre, son univers, les chefs décorateurs, costumes ou maquillage ont tous repoussé les frontières des époques, les possibilités et ont fait appel à l’expertise d’Elton John pour que le travail soit le plus réaliste possible. La palette de couleurs utilisées pour faire vivre les années 50 à 80 jusque dans les moindres détails, le travail colossal de préparation et l’identité visuelle de ce biopic musical pas comme les autres ne nous donne qu’une envie : celle de tirer notre chapeau. Et puisqu’il s’agit ici d’une comédie musicale, deux bonus de choix mettent en avant le travail fait autour de cette thématique. « A fond : mettre en scène les séquences musicales », présente plutôt l’inspiration issue d’autres comédies musicales et la mise en images des textes déjà très cinématographiques de Bernie Taupin. On se réjouit de voir comment toutes ces scènes ont été pensées, interprétées et on prend plaisir à ressentir la vie et l’énergie qui s’en dégagent. L’implication d’Elton John, les propositions de Dexter, le travail des équipes entières et celui de Richard Madden qui ne savait ni chanter ni danser avant le tournage, l’enregistrement de la musique de « fond » et le besoin que tout s’articule autour d’une vision onirique viennent agrémenter une dizaine de minutes plaisantes et instructives sur le travail musical fait autour du film. Il en va de même pour « Musique réimaginée : les séances en studio » qui axe sont propos sur le travail de Giles Martin, le détachement et la confiance d’Elton John dans celui Taron Egerton que l’on suit dans ses enregistrements de chansons. Son professionnalisme, ses interprétations bluffantes démontrent tout le talent de l’acteur. A l’instar des costumes ou des décors, les chansons participent à la vision du film de Dexter et on comprend d’ailleurs mieux son besoin de réinventer les titres d’Elton John tout en gardant son esprit. Enfin, pour les amateurs de la bande originale du film, deux bonus incontournables : « Le guide des paroles de Rocketman : chanter en chœur certaines chansons » où treize titres sont proposés et « Le juke-box de Rocketman : écouter directement la musique » qui permet de se délecter des 23 musiques du film avec images à l’appui. Bref, une heure et demi de douceurs musicales signées Martin Giles. Genre : Biopic/Comédie musicale Durée du film : 2h01 Durée des bonus: plus de 2h30 dont 1h30 de morceaux musicaux
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