Sorti en direct DVD en Belgique après un petit détour par le Film Fest Gent où nous avons pu le découvrir sur grand écran, le dernier long-métrage de Jarmusch est un petit plaisir coupable léger, à l’image d’une mousse de lait maison sur un café industriel bien présenté. Amateurs de comédie de genre, « The dead don’t die » ceci est pour vous. « Tout s'est levé comme si c'était la fin du monde » Bien loin des classiques du genre qui ont marqué la conscience sélective et les fans de la première heure, « The dead don’t die » se présente comme un ofni certes décevant mais relativement plaisant à regarder. S’il avait fait beaucoup de bruit lors de sa projection en ouverture officielle lors du dernier Festival de Cannes, la comédie absurde de Jarmusch doit se regarder comme un objet de curiosité plus que comme un film de genre bien à part. Au constant cinglant « n’est pas George Romero qui veut », nous répondrons « fort heureusement ! » car Jim Jarmusch a su opter pour un ton particulier et une vision décalée d’un sujet fortement exploité et y injecter une critique de notre société, de nombreux clins d’œil bien placés et proposer une multitude de répliques amusantes qui marquent encore nos esprits. L’un des premiers plaisirs du film (et oui, il en existe plusieurs), est avant tout son casting très familier de l’univers Jarmuschien. Bill Murray, Adam Driver, Steve Buscemi, Iggy Pop, Tilda Swinton ou encore Chloë Sevigny ont toutes et tous déjà tourné devant la caméra du réalisateur américain et c’est avec tendresse que nous les retrouvons dans des rôles décomplexés, pas toujours très habités. Papy Murray a pris un coup de vieux et Tilda Switon en fait des caisses mais Adam Driver et Chloë Sevigny contrebalancent et donnent le change. On se régale de certaines scènes ridicules mais au fond très drôles (la révélation des addictions des zombies errant), des répétitions paresseuses mais délicieuses (comme la découverte du carnage dans le diner local) et on se surprend de vouloir revoir le film une fois terminé. On ne compte plus les petites esbroufes amusantes (le thème « The dead don’t die » écrit spécialement pour le film par Sturgill Simpson et qui occupe une place centrale ou la révélation de l’agent Ronald Peterson sur l’issue de l’intrigue… toujours en cours), les gimmicks et autres mini trouvailles. Désinvolte, paresseux, amusant et maladroit, « The dead don’t die » est tout ça à la fois et s’il dénonce en substance quelques dérives de notre société actuelle, le film a tendance à s’enliser un peu trop dans le terrain miné des bonnes intentions pas toujours assumées ou pas réellement maîtrisées. S’il n’est clairement pas à la hauteur du talent du génial Jim Jarmusch et se perd totalement dans son dernier tiers accablant, « The dead don’t die » reste une petite récréation dans laquelle on s’amuse avec une certaine allégresse. Le film, qui suscite un étrange partage d’émotions, a beau se targuer d’avoir « un casting à réveiller les morts » (comme l’annonçait son affiche officielle), on ne sait toujours pas dire à l’issue de la première vision si on a été (dés)enchanté… Peut-être nous faudra-t-il une deuxième pour statuer ? ► Les bonus Très, très courts, les trois micro-bonus ajoutés à la version Blu-Ray nous laissent réellement un gout de trop peu. Dans le premier, « Bill Murray : héros, chasseur de zombies », l’acteur use de sa traditionnelle ironie et nous rappelle avoir joué dans « Bienvenue à Zombieland » et toutes les qualités qui lui ont permis d’intégrer le casting avant de se confier dans le suivant (« Rester ensemble ») sur son affection pour Jim Jarmusch et son souhait de retravailler une nouvelle fois avec lui. Carter Logan et Joshua Astrachan, producteurs du film, évoque la cohésion et l’esprit de famille qui réunit un casting fidèle à Jim Jarmusch mais aussi le besoin, pour ce cinéaste engagé, de ne pas faire qu’une comédie délurée mais aussi une critique à peine déguisée de notre société. Enfin, intéressant sur le papier, décevant dans sa découverte, « Les coulisses de The dead don’t die », chapitré en 6 petites thématiques nous fait faire le tour d’un plateau, nous montre des images de la préparation et la répétition des figurants zombies, des zombies, l’enregistrement des sons durant 5 minutes trop légères que pour qu’on se passionne pour le sujet. Dommage ! Genre : Comédie Durée du film : 1h43 Bonus : 10 minutes trop courtes
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