Résumé du film : Quand une attaque dévastatrice laisse Mark Hogancamp bouleversé et amnésique, personne ne s’attend à une guérison. Mais en rassemblant des fragments de son passé et du présent, Marc parvient à créer méticuleusement un monde merveilleux qui l’aidera dans son rétablissement. Son étonnante installation artistique devient un hommage aux femmes puissantes qui le soutiennent dans son voyage. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Il s’est fait discret ces derniers temps. Robert Zemeckis a, depuis l’échec de « Alliés », produit la série « Manifest » et préparé un retour assez étonnant avec son nouveau long-métrage « Bienvenue à Marven ». Sorti directement en DVD/Blu-Ray dans notre plat pays, le film avait pourtant trouvé la voie des salles française sans obtenir les grandes faveurs de son public. Et pourtant, son originalité et son audace auraient pu être davantage reconnues à leur juste valeur car, pour notre part, nous avons apprécié découvrir son univers déjanté… Retour dans le petit village belge fictif du grand Zemeckis ! La thérapie artistique de Mark Hogankamp Tabassé à la sortie d’un bar à cause de son goût pour les chaussures à talons, Mark Hogancamp, un vétéran américain est sorti de son coma sans se rappeler de sa vie d’avant. Celui qui aimait tant dessiner ne sait plus que tracer de vagues traits pour écrire quelques mots, des phrases qui lui manquent pour exprimer sa douleur et sa détresse. En proie à des crises d’angoisse, Mark Hogancamp a trouvé un moyen d’exorciser ses peurs : photographier ses mises en scène faites dans son petit village de Marwen, créé de toute pièce dans son jardin. En animant des poupées et en créant un monde imaginaire articulé, Mark revit des étapes de sa vie mais aussi son agression, fait vivre de folles aventures à Hogie, héros de guerre entouré d’une garde rapprochée exclusivement féminine. Apprécié et aidé par les habitants de son village, Mark a pourtant beaucoup de mal à aller de l’avant. Seule la présence des femmes de son entourage semble le rassurer, qu’il s’agisse de Anna, son infirmière russe, Carlala, sa collègue mexicaine, Julie sa rééducatrice, Roberta la vendeuse au magasin de loisirs créatifs ou encore Nicol sa nouvelle voisine Ces figures bienveillantes, Mark les a transposées dans son univers miniature et terriblement vivant, leur donnant force et courage pour affronter les nazis venus semer la zizanie dans son village modélisé. Sorte de Canary Bay, Marwen est sensé représenté un petit bourg belge issu de l’imaginaire de notre artiste marqué par son agression. Y rejouant les traumatismes de son esprit, Mark y fait rentrer de nouveaux protagonistes au fil des événements de sa vie si bien que ces petits modèles réduits ont une place importante et cruciale dans sa propre existence. Entre fiction et réalité Mêlant drame, humour, comédie et romance, « Bienvenue à Marwen » se veut être un film complet dans lequel réalité et fiction s’entremêlent avec beaucoup d’ingéniosité et d’émotions. Particulièrement bien écrit, tant dans son intrigue que dans ses dialogues, le film puise ses idées dans le vécu du vrai Mark Hogancamp, déjà mis en images dans le documentaire « Marwencol » de Jeff Malmberg. Mais là où l’exercice de style est remarquable, c’est dans le choix opéré par le réalisateur américain de juxtaposer performance capture et images live dans un même récit. Terriblement efficaces, les scènes animées des poupées apportent leur lot de fantaisie, de dramaturgie et de comédie, s’imbriquant avec délice dans la vie « réelle » d’un Mark Hogancamp interprété avec bio par le grand Steve Carell. Celui qui, durant de nombreuses années, s’est cantonné dans des rôles de trublion parvient ces dernières années à trouver des films où il peut exprimer toute l’étendue de son talent :« Beautiful boy », « The big short » ou encore « Battle of the sexes » en sont d’autres beaux exemples. Mais autant le procédé est admirable, autant cette redondance peut, par moments, allonger considérablement une intrigue qui aurait gagné en intensité si elle avait été plus concentrée. Avec « Bienvenue à Marwen », Robert Zemeckis renoue avec un cinéma qui lui va à merveille et semble même mettre en abîme ses propres angoisses, ses propres amours, ne reculant pas devant le plaisir de glisser quelques (gros) clins d’œil à sa filmographie déjà si dense. Après s’être perdu en chemin dans un film de guerre, le réalisateur parsème son univers miniature de références à la Deuxième Guerre tout en déjouant les pièges d’un film artistique sans âme dans lequel nous n’aurions pas trouver la petite émotion juste apportée par l’authenticité d’un Steve Carell rempli d’humanité pour son personnage habité. L’objectif de Mark Hogancamp fait écho à l’œil de la caméra de Robert Zemeckis, un cinéaste qui a choisi d’immortaliser sur la pellicule la cruauté du monde humain, mais surtout les valeurs solidaires qui nous font espérer une vie aux beaux lendemains. ► Les bonus Après la découverte de huit scènes coupées (où les personnages ne sont pas toujours finalisés numériquement), on se plonge dans la découverte des « Personnages de Marwen » où on découvre comment les comédiens ont été choisis mais aussi comment chacun s’est investi dans son rôle. Diane Kruger, Leslie Mann, Steve Carell, Gwendoline Christie, Janelle Monae, Merritt Wever, Eiza Gonzalez ou encore Leslie Zemeckis (l'épouse de Robert) se succèdent rapidement pour brosser ce portrait général des habitants de Marwen.
Mais que serait son film sans le village créé de toute pièce par le personnage de Mark ? « La construction de Marwen » nous conte comment toute l’équipe a fabiqué un monde à l’échelle 1/6 à partir des propres constructions du vrai Mark Hogancamp. Les astuces pour créer ce petit village, le souhait de monter des décors faits de bric à brac, le souci du détail et les cinquantaines de poupées créées (dont la conception est évoquée dans « Poupées vivantes ») pour animer ce monde miniature, tout prend vie sous nos yeux ébahis et admiratifs du travail réalisé en amont du tournage avec des technologies numériques époustouflantes. Genre : Drame / Action Durée du film : 1h56 Titre original : Welcome to Marwen Bonus : Quarante minutes de scènes coupées et coulisses du tournage.
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