Note du film : 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : Fred Ballinger, grand compositeur et chef d’orchestre, passe quelques jours dans un hôtel côté de Suisse comme chaque année. Et comme à chaque fois, il y retrouve son grand ami Mick Boyle, réalisateur et scénariste en plein travail sur son dernier long-métrage. Complices et observateurs, nos deux amis examineront les autres clients de l’hôtel et s’interrogeront sur le temps qui passe. Avis : L’année 2015 a aussi été l’occasion de voir des grands noms du cinéma se donner la réplique et c’est le cas notamment avec « Youth ». Si le film est victime de longueurs dispensables, on prend un plaisir fou à suivre Michael Caine et Harvey Keitel dans un hôtel au sommet de la Suisse. Soyons honnêtes dès le départ. Ce qui nous a attiré dans la découverte de « Youth », c’est le casting exceptionnel dont il est truffé : Michal Caine, Harvey Keitel, Paul Dano, Rachel Weisz, il y a de quoi faire rougir d’autres grands metteurs en scène. Mais au-delà de cette formidable troupe, on trouve un film poétique, lent mais immersif dirigé par un réalisateur italien de talent : Paolo Sorrentino. Paolo Sorrentino… ce nom vous dit probablement quelque chose et pour cause. C’était déjà lui qui était derrière la caméra pour son cinquième film « Il divo » où il croquait la politique italienne avec amertume, lui encore qui signait «This must be the place » avec Sean Penn. Bientôt à l’affiche avec « The young Pope » (où il dirigera Jude Law et Diane Keaton), le réalisateur italien de 45 ans a le don de parler de la société avec véhémence et distinction et le fait ici encore d’une bien belle façon. Triste mais réaliste, poétique et authentique, son dernier long métrage est le prétexte de voir une belle brochette d’acteurs se succéder mais pas seulement : à travers ses personnages principaux, c’est la question du vieillissement, celle de l’héritage ou de la fidélité qui sont abordées. Intelligent et excessivement bien filmé, « Youth » est un BEAU film plutôt qu’un BON film, la faute à la dynamique (trop ?) lente. En effet, la photographie est superbe. Qu’il s’agisse des acteurs, des paysages ou des atmosphères, tout est capté sur la pellicule avec chaleur, couleurs et netteté. Les plans s’enchaînent laissant place à d’autres histoires, d’autres ambiances sans que cela n’entache l’intrigue. La musique, qui a souvent une place prépondérante dans le cinéma de Sorrentino, est à nouveau omniprésente, par le biais du personnage de Fred Ballinger, grand chef d’orchestre et compositeur de 80 ans, mais aussi à travers une bande originale soignée et ô combien agréable à écouter dirigée par un David Lang magistral. Pour preuve, le dernier morceau « Single song n°3 » interprétée par la chanteuse lyrique Sumi Jo qui parviendra à nous filer quelques frissons. Mais assez parlé de la mécanique de « Youth », parlons de ce qui est au centre de toutes les attentions : le casting remarquable, international et surtout intergénérationnel : Michael Caine («Hysteria», « Kingsman », « Le plus escroc des deux », « Batman ») et Harvey Keitel (« La leçon de piano », « Les duellistes », « La dernière tentation du Chris », « Sister Act ), en tête de course. « Octogénaires » vieillissants, ils n’ont cependant pas pris une ride et n’ont rien perdu de leur superbe ! Les deux monstres du cinéma se donnent la réplique avec une complicité non feinte et partagent leurs émotions avec pudeur et compréhension. Témoins privilégiés du changement de la société, ils arpentent le domaine de l’hôtel et scrutent chaque client avec minutie et c’est un vrai régal ! Parmi les pensionnaires, on retrouve une deuxième génération d’acteurs. Parmi eux, la magnifique Rachel Weisz (« The lobster », « Constantine », « La momie ») et le talentueux Paul Dano (« There will be blood », « The little miss sunshine », « Elle s’appelle Ruby »). Et dans la suite, un panel de comédiens de tous horizons tels que : Alex MacQueen, Luna Zimix Mijovic, Tom Lipinski, Chloe Pirrie, Alex Beckett, Robert Seethaler , Nate Dern, Mark Gessner, Sonia Gessner, Madaline Diana Ghenea et… Jane Fonda ! Mais ce n’est pas tout. Pour créer la surprise, Paolo Sorrentino a fait appel à plusieurs personnalités du monde culturel. Ainsi, les musiciens Mark Kozelek, la pop- star Paloma Faith ou la chanteuse lyrique Sumi Jo viennent prêter leur voix et leurs traits à quelques personnages du film. Et c’était sans compter sur un Diego Maradona plus vrai que nature! Récompensé lors du Festival du film de Hollywood (un Award a été décerné à Jane Fonda) et lors de la 28ème Cérémonie des prix du cinéma européen (où il a remporté les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Michael Caine), « Youth » a également fait partie de la sélection officielle pour la Palme d’Or de Cannes 2015 (en vain) et se voit inscrit dans la course aux Golden Globes 2016 (pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle en la personne de Jane Fonda et pour la meilleure chanson originale « Simple Song n°3 »)… S’il ne remporte pas de nouvelles récompenses (il faut dire que le choix des catégories nous laissent perplexes), il ne faut cependant pas sous-estimer le dernier film de Sorrentino. En effet, s’il s’adresse à un public amateur de film d’auteur averti, il constitue une très jolie découverte à la réalisation presque parfaite… A découvrir dès le 13 janvier prochain en DVD/Blu-Ray Durée du film : 1h59 Genre : Drame Titre original : La Giovinezza
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