Résumé du film : « Marie Stuart, reine d’Ecosse » revient sur le destin tumultueux de la charismatique Marie Stuart. Épouse du Roi de France à 16 ans, elle se retrouve veuve à 18 ans et refuse de se remarier conformément à la tradition. Au lieu de cela elle repart dans son Écosse natale réclamer le trône qui lui revient de droit. Mais la poigne d’Élisabeth 1ère s’étend aussi bien sur l’Angleterre que l’Écosse. Les deux jeunes reines ne tardent pas à devenir de véritables sœurs ennemies et, entre peur et fascination réciproques, se battent pour la couronne d’Angleterre. Rivales aussi bien en pouvoir qu’en amour, toutes deux régnant sur un monde dirigé par des hommes, elles doivent impérativement statuer entre les liens du mariage ou leur indépendance. Mais Marie menace la souveraineté d’Elisabeth. Leurs deux cours sont minées par la trahison, la conspiration et la révolte qui mettent en péril leurs deux trônes et menacent de changer le cours de l’histoire. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Marie Stuart a déjà inspiré bon nombre de cinéastes. De John Ford à Thomas Imbach (il y a quatre ans encore), la célèbre Reine d’Ecosse a passionné le public, les historiens et les metteurs en scène de théâtre ou de cinéma depuis de nombreuses années. Josie Rourke a décidé elle aussi de se pencher sur le destin tragique de l’ancienne Reine de France et livre un film historique qui ne révolutionne pas le genre et n’apporte rien de plus aux différentes adaptations déjà maintes fois contées si ce n’est une petite touche de féminisme. Agréable à suivre même si un peu long par moments, « Marie Stuart, reine d’Ecosse » est un film des plus correct qui attirera sans doute les fans des deux comédiennes principales ou les amateurs d’Histoire anglaise. Marie, reine au destin tragique Née en 1542, Marie Stuart n’est encore qu’un poupon lorsqu’elle devient l’héritière de son père, Jacques V roi d’Ecosse qui meurt à l’âge de 30 ans. A 16 ans, elle épouse le futur roi François II après avoir passé son enfance en France, fuyant les guerres de religion qui se profile dans sa région. Mais la mort semble planer sur la vie de cette jeune femme qui est devenue veuve à seulement 18 ans et affrontera la grande faucheuse à diverses reprises. Alors que plus rien ne la retient en France, la Reine d’Ecosse (dont la patrie été confiée à des régents et à son demi-frère durant son long séjour Outre-Manche) regagne ses terres et revendique le trône qui lui revient. Mais à la même époque, Elisabeth Ière (autre grande figure du cinéma incarnée il y a quelques années par Cate Blanchett) est Reine d’Angleterre et son précieux conseil privé ne l’entend pas de cette oreille. Rivales désignées, les deux femmes ne vont jamais cesser de se vouer un respect mutuel et dérangeant à l’époque. Attisant les révoltes, cette amitié sera vouée à l’échec par un passé trop houleux et une réconciliation impossible, sapée par les nobles de deux cours. En commençant son long-métrage par la fin tragique de la Reine d’Ecosse, Josie Rourke, réalisatrice britannique, marque son souhait de voyager dans le temps et dans l’espace pour nous présenter la trame de la vie dramatique de cette jeune femme qui dès les premiers jours de sa naissance, était vouée à un destin politique chaotique. C’est la raison pour laquelle après un petit passage par l’an 1587« Marie Stuart, Reine d’Ecosse » fait débuter son action en vingt-cinq ans plus tôt, lorsque la monarque regagne son pays natal et le château de Holyrood. Une image d’Epinal écossaise Basé sur la biographie écrite par John Guy, le film de Josie Rourke, grande metteur en scène de théâtre opte pour une certaine modernité. En choisissant Saoirse Ronan et Margot Robbie pour incarner les deux reines, la réalisatrice britannique joue la carte de l’assurance et du casting de choix. L’actrice irlandaise (que l’on a pu apprécier dans « Lady Bird », « Sur la plage de Chesil » ou « Brooklyn ») irradie dans le rôle de Marie Stuart et lui apporte une humanité et une douceur qu’on ne peut qu’apprécier. Face à elle, une Margot Robbie en retrait, qui a délaissé ses tenues délurées de Harley Queen pour les robes amples et les perruques rousses du XVIème siècle. Si les deux monarques ne se sont jamais rencontrées, Josie Rourke a tenu à le faire pour mettre un point final à son histoire parfois approximative. En réinterprétant certains faits historiques décrits et avérés, la réalisatrice perd de la puissance et romance un peu trop le destin de deux femmes vivant dans une époque où les Hommes gardent finalement le pouvoir à défaut de monter sur le trône. John Knox et ses partisans, William Cecil (discrètement interprété par Guy Pearce) et les autres courtisans, Matthew Stuart et son fils décadent, tous ont droit à un portrait brossé au vitriol tandis que les femmes fortes de l’époque que son Elizabeth et Marie ont, elles, droit à une image d’Epinal dont on a adouci les angles. En ajoutant sa petite dose de féminisme à son propos, Josie Rourke en oublie l’essentiel : passionner les foules. Les va et vient entre la cour d’Ecosse et celle d’Angleterre perd peu à peu de son intensité, tout comme ses héroïnes qui palissent un peu plus à chaque nouvelle annonce. La mise en scène de leurs échanges épistolaires, pour se solidariser ou s’allier révèlent de l’anecdotique et on regrette le manque de conviction dans le récit d’une chute annoncée et beaucoup trop romancée. Cela étant dit, les décors grandioses, sauvages et parfois rudes, l’opposition de l’obscurité de l’Ecosse face aux environnements solaires de la cour d’Angleterre, les costumes délicats de la multitude de comédiens et figurants donnent une authenticité qui fera rêver les amateurs de la grande Histoire britannique. A voir en version originale pour en mesurer toute la force d’interprétation (on passe du français à l’anglais du Nord, du centre, au gaélique ou encore au latin) « Marie Stuart : reine d’Ecosse » repose presqu’exclusivement sur ses apparats et manque cruellement de consistance. Manipulations et contrôles de la cour d’Angleterre sur celle d’Ecosse, rencontres repoussées, jeux de dupes et tractations politiques ou religieuses s’invitent à la table de nos souveraines et n’en finissent plus de nous rappeler tout ce qui a précipité la chute de Marie Stuart, héritière légitime d’un trône qu’on n’a cessé de lui refuser. Les piques cinglantes par ambassadeurs interposés, les confidences faites sur l’oreiller viennent alimenter un récit connu de tous et qui, on le sait, ne pourra connaître aucune issue favorable à la jeune écossaise. Tout ça pour çà aurait-on tendance à écrire ? Date de sortie en Belgique/France : 27 février 2019 Durée du film : 2h04 Genre : Drame historique Titre original: Mary Queen of Scots
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