Résumé du film : Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier… Note du film : 5/10 (par François) Avis : Inventé par le génial Stan Lee qui, une nouvelle fois, fera un caméo un peu plus long encore, et le dessinateur Jack Kirby (« Les Quatre Fantastiques », « Hulk », « Thor », « Les Avengers », « Les X-Men » c’était lui) « Black Panther » se veut singulier. Apparaissant pour la première fois dans le comic book de juillet 1966, ce personnage fictif est historique à plus d’un titre. Tout d’abord parce qu’il représente le premier super-héros noir de comics américains. Ensuite, parce qu’il embrasse le mouvement pour les droits civiques, alors brûlant d’actualité. La particularité de ce héros issu de la culture américaine est justement qu’il n’est pas Américain ! C’est assez extraordinaire que pour le souligner ! T’Challa est un véritable Africain dont le royaume est baigné de technologie et gouverné par la science. En contre-pied total avec la vision que l’on a de l’Afrique, ce héros inhabituel à cette époque, a profondément marqué la culture noire. Prometteur…vous avez dit prometteur ? Et voilà justement la première déception pour nous ! Novatrice et pleine de promesses dans les années soixante, la thématique et surtout son traitement ne nous paraissent pas assez développés. C’est d’autant plus dommageable que la société américaine actuelle, et plus généralement occidentale, est toujours faite d’injustices, de pauvreté et de repli sur soi. La modernisation de cette histoire prometteuse se fait uniquement par la technique et le réalisateur Ryan Coogler (« Creed ») ne fait qu’effleurer son sujet et la dimension réflexive répond (quasiment) aux abonnés absents. Pourtant, le héros/roi du Wakanda est en proie à ces interrogations : peut-on permettre aux autres d’accéder à la technologie et à la richesse afin qu’ils se développent ? Et surtout, plus fondamental encore : comment le faire tout en préservant le niveau de vie du pays qui y contribue ? Ces véritables questions ne trouveront ici bien sûr jamais de réponse et ne seront abordées que trop tardivement dans le récit. De ce choix tardif fera découler quelques incompréhensions chez le spectateur du genre « Mais pourquoi ne pas faire profiter les pays voisins ? » Silence on tourne ! Moteur…Wakanda première ! Heureusement ce combat moral sera celui du héros mais, hélas, jamais nous ne percevons le mal qui ronge l'Afrique. Venant d’un Marvel vous me direz que cela est logique. Et pourtant… nous aurions aimé retrouver autre chose qu’une opposition entre ce pays imaginaire riche et l'Occident. C’est un peu comme si cette misère ne concernait que les ghettos américains. Alors bien sûr il s’agit d’une adaptation et il est vain d’attendre un film politique. Mais une petite modernisation aurait été la bienvenue pour nous offrir un film engagé, ancré dans notre présent et plus complexe qu’une dualité sommaire. Tout le film se base d’ailleurs sur un équilibre précaire entre une tradition où règne une pensée magique et la technologie ultra développée présente à tous les niveaux. Jamais nous n’y avons cru et c’est bien là le problème. Nous avons eu l’impression que tout était « facile », allant de « soi » et que jamais rien n’était très sérieux non plus. Pire, tout nous a paru grotesque. Même les scènes de combats délirantes au corps à corps ressemblent parfois à un mauvais épisode de « Matrix ». Et que dire de ces rhinocéros géants en armures qui se battent farouchement dans de verts pâturages ? Ce contraste marqué (et marquant) entre les différents protagonistes et l’intégration particulière de la technologie nous a laissé…perplexe. Mais pire encore, la palme revient à l’écriture simpliste des personnages! Globalement, nous avons affaire à deux cas possibles. Soit, nous comprenons fort bien les motivations de certains d’entre eux (même si elles restent primaires), soit certains développent au fil du récit une ligne de conduite en contradiction totale avec la construction « attendue et cohérente » de leur personnage (pour des raisons assez basiques…une fois de plus). Dans cette cacophonie visuelle et scénaristique trop souvent indigeste, nous devons souligner la vaillance des acteurs qui remplissent parfaitement leurs rôles ! Du Black Panther (Chadwick Boseman) à son génésis (Michael B. Jordan) en passant par la famille du héros : la mère (Danai Gurira), la petite amie (Lupita Nyong’o) ou encore la sœur (Letitia Wright, sorte de Q au féminin) la qualité de l’interprétation est de mise. Il en va de même pour les seconds couteaux : Martin Freeman (Bilbo le Hobbit c’était lui) qui incarne à l’écran un agent de la CIA mais surtout Andy Serkis cabotinant ici pour notre plus grand plaisir dans le rôle du méchant de service. Nous retrouvons avec grand plaisir Daniel Kluuya (« Get Out ») ainsi que Forest Whitaker que nous ne présentons plus. De l’attente vient la déception Au final, que reste-il de cette adaptation (poussive ?) de 2h15? Pas grand-chose de vraiment enthousiasmant. Une réalisation à la technique bancale due à des effets spéciaux parfois mal intégrés faisant de la surenchère un élément dispensable. Tout est artificiel dans cette société africaine à la technologie « magique ». Reste les paysages somptueux du continent africain mais cela est trop peu. L’humour est, comme souvent dans l’écurie Marvel, présent mais ne fera rire que les plus petits et sourire certains grands. La faute à un premier degré omniprésent ne laissant rien aux différents types de comiques possibles. Prometteur sur le papier uniquement, cette adaptation échoue à prendre à bras le corps une thématique pourtant très actuelle. Heureusement, les acteurs s’emploient tous avec conviction à nous faire passer cette pilule pourtant difficile à avaler. Elle le sera encore plus auprès des fans de l’univers Marvel qui devront attendre « Avengers : Infinity War » pour retrouver tout ce qu’ils ont aimé par le passé. Date de sortie en Belgique/France : 14 février 2018 Durée du film : 2h15 Genre : Aventure/Action
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