Yéti et compagnie

Résumé du film : Vivant dans un petit village reculé, un jeune et intrépide yéti découvre une créature étrange qui, pensait-il jusque-là, n'existait que dans les contes: un humain! Si c'est pour lui l'occasion de connaître la célébrité, cette nouvelle sème le trouble dans la communauté yéti

Note du film : 7/10 (par Véronique)

Avis: Alors que « The Lego Movie 2 » vient de sortir dans nos salles, les studios de la Warner Animation Group sortent, en version matérialisée, les aventures de Migo et ses amis sous le titre de « Yéti et compagnie ». Proposé dans nos salles à l’automne dernier, nous avions totalement zappé ce film d’animation pour petits et grands. Mais qu’à cela ne tienne : confortablement installés sur notre canapé, nous avons pu nous régaler devant la version Blu-Ray et sommes sortis enjoués par la vision de ce petit film animé de belle qualité.
 
Que vous choisissiez la version ciné ou celle où vous pourrez chanter en chœur les musiques du film, vous voilà emportés dès les premières minutes dans un village yéti hallucinant de beauté et de créativité. Coloré et fun, le long-métrage de Karey Kirkpatrick (« Nos voisins les hommes ») et Jason A. Reisig se veut ludique et dynamique. La profondeur des univers, la 3D bien calibrée et la lumière chatoyante délivrée par ce petit bonbon glacé serve à merveille une histoire où les scénaristes et réalisateurs ont décidé d’opter pour un contrepied en trouvant une porte d’entrée originale à laquelle ne nous pouvons qu’adhérer : Ici, ce sont les yétis qui sont effrayés par les « petits-pieds » et l’inconnu et pas l’inverse. Très musical, le film est truffé de petites trouvailles qui alimentent une intrigue savamment amenée.
 
Migo, un gentil yéti un peu crédule, vient de se voir honorer par le chef du village d’un poste précieusement gardé par ses ancêtres depuis de nombreuses générations : sonneur de gong. Tous les matins, son père s’éjecte à toute vitesse pour frapper le gong qui réveillera le disque d’or, et fera rayonner la lumière sur la vallée yéti. Durant son entrainement périlleux, Migo va rencontrer un humain parachuté dans ses contrées et n’aura dès lors de cesse que de crier à qui veut l’entendre qu’il a rencontré un « petit pied ». Malheureusement pour lui, le chef du village (et par ailleurs gardien des pierres) le condamne à l’exil. Aucune pierre n’ayant jamais évoqué l’existence de ces créatures inventées, Migo remet en cause la véracité des fondements de leur code de vie et doit dès lors choisir entre son mensonge (mais en est-ce un) et l’affront de contrarier les mythes ancestraux. Aidé par une bande d’amis, Migo va se rendre dans le monde d’en bas, bien décidé à prouver ses dires et trouver un petit pied…
 
Si on comprend très vite la tournure que vont prendre les choses, la beauté des images et l’humour distillé dans cette heure trente de film excuseront bien vite le manque de surprise d’un scénario convenu. Les gags visuels fonctionnent sur les petits et l’intelligence du propos fera réfléchir les plus grands, tandis que les répliques amusantes feront rire les enfants et les parents. Ses différents niveaux de lecture et les valeurs de respect et de tolérance prodiguées par le métrage feront de « Yéti et compagnie » un divertissement intelligent et plutôt réussi. A la question faut-il protéger un mensonge pour protéger le village, l’ancien répondra que le savoir, c’est aussi le pouvoir. Mais si les valeurs du côté yéti sont plutôt nobles, la morale centrée sur le monde des humains est toute autre puisqu’elle évoque l’importance de la popularité, de l’existence sur les réseaux sociaux et le besoin de faire le buzz pour exister aux yeux de la communauté.
 
L’univers graphique est certes parfaitement maîtrisé et les images sublimes de bout en bout, il ne sont pas les seuls à faire de ce film est must en la matière. La bande originale du film est des plus agréable et on ne se lasse pas d’entendre la reprise décalée de « Under Preasure » ou les compositions créées de toutes pièces, parmi lesquelles le très réussi slam sur l’histoire de la tribu Yéti. Intégrée dans le film et racontant une partie de l’intrigue de façon résumée, la musique est interprétée par ses comédiens, par ailleurs chanteurs, ce qui rend le résultat plaisant : Julien Doré, Amel Bent ou Oxmo Puccino assurent le show tandis que Marc Arnaud (Migo) s’en sort avec les honneurs.

Drôle, lumineux et excessivement divertissant, « Yéti et compagnie » est le film familial à ne pas manquer et à partager lors de nos dernières soirées d’hiver. Un film qui montre combien l’équipe technique maîtrise son savoir-faire et qui propose non seulement de très belles images colorées mais aussi une histoire universelle qui s’adresse au jeune public autant qu’à ses aînés.

► Les bonus

Destinés au jeune public, les bonus du film sont surtout l’occasion de continuer à se divertir dans l’univers décalé de « Yéti et compagnie ». Le premier à être proposé est un court métrage dans lequel on voir une jeune yéti, Soozie, rêver de devenir une super héroïne. Si ce « Super Soozie » passe à la vitesse de l’éclair, « Migo découvre le secret des pierres de Yéti » est quant à lui un chouia plus long. Dans ce petit bonus crayonné et animé, Migo s’adresse à ses jeunes spectateurs et raconte les lois, les règles et le rôle de chaque yéti dans sa communauté très organisée. « Voilà les yétis ! » est, en revanche, bien plus intéressant puisqu’il nous raconte comment l’équipe à penser au mythe inversé des yétis, comment s’est déroulé la session d’enregistrement des voix et les influences qui ont inspiré les scénaristes et réalisateurs. Ces 6 minutes instructives sont sans aucun doute le bonus le plus intéressant de tous, les suivants n’étant là que pour amuser les petits ou reprendre des gags déjà vus dans le film : « Eteignez votre portable », la présentation des objets n°17 (le parchemin de la sagesse), 31 et 54 ne sont que des courtes capsules dispensables, tout comme la recette de « Migonada ».
 
Enfin, pour qui aime chanter et découvrir les univers musicaux du dessin animé, trois clips vidéos permettront de prolonger ce moment. De l’enregistrement live de Niail Horan au clip animé (et karaoké) de Cyn, en passant par le titre « Wonderful Life » interprété dans 28 langues européennes ou internationales, il y a de quoi s’échauffer la voix.
 
Durée du film : 1h37
Genre : Animation
Bonus : Une vingtaine de minutes avec divers bonus de courte durée.