Chez lui... Anxiogène et efficace dans sa mise en scène, « Irrémédiable » s’inscrit à la perfection dans la lignée des films à huis clos qui, comme « Chez moi » (le film des frères Pastor dans lequel on retrouvait déjà Mario Casas, victime d’un détraqué), parviennent à nous glacer le sang et à montrer l’horreur humaine dans ce qu’elle a de plus glauque. Et cette fois, c’est l’histoire d’un urgentiste instable qui nous est raconté. Possessif et extrêmement jaloux, Angel est victime d’un accident de la route et se retrouve cloué dans son fauteuil à attendre que sa douce fiancée Vanessa (Déborah François) revienne à la maison pour prendre soin de lui. La difficulté de concevoir un enfant avant ce dramatique incident, sa jalousie excessive et la liberté dont jouit sa compagne de vie ont rendu austère cet homme antipathique dont on nous brosse un portrait peu élogieux dès l’ouverture du film. Ne reculant devant rien pour garder à ses côtés celle qu’il voit comme la femme de sa vie, le jeune tétraplégique déraille un peu plus jusqu’à ce qu’il commette l’irréparable. Brillant dans sa construction scénaristique et dans sa mise en scène, « Irrémédiable » est un film sombre, pesant et anxiogène dans lequel on s’enfonce un peu plus à chaque pas tordu entrepris par un Angel inquiétant et agaçant. Son besoin irrépressible de posséder les choses et les personnes (à l’instar des objets volés sur les scènes ou les corps des victimes dont il avait la charge dans son métier) étant plus fort que n’importe quelle autre émotion, Angel, jeune homme totalement égocentré et d’une fierté sans borne, semble totalement déconnecté de sa réalité au point de ne pas mesurer la gravité des actes qu’il s'apprête à engendrer. Interprété à merveille par un Mario Casas que l’on aime détester, le personnage principal du film de Carles Torras n’a aucune limite, aucune empathie et aucun recul ce qui n’en finit pas de nous horrifier. Face à lui, on ne peut qu’apprécier le jeu d’une Déborah François efficace dans son rôle de victime asservie et brisée, une comédienne belge qui ne cesse de nous étonner par le choix de ses films et le charisme qu’elle parvient à dégager. Haletant et angoissant, « El practicante » dans la langue de Cervantès est un thriller psychologique efficace qui saura satisfaire les amateurs des films du genre ! Date de sortie sur Netflix : 16 septembre 2020 Durée du film : 1h34 Genre : Thriller Titre original : El practicante
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