Avis : Se basant sur un fait historique apparemment anecdotique et le livre de Ben Macintyre (« Opération Mincemeat - L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale »), « La ruse » de John Madden est un film tout public plutôt réussi, une leçon de stratégie de guerre illustrée dans lequel on se plonge avec plaisir aux côtés de personnages attachants et un suspense croissant. Construite avec quelques codes empruntés au thriller, l’intrigue de « La ruse » associe stratagème militaire et romcom (dispensable) dans un divertissement efficace et surprenant. Si on pourrait la penser issue d’une fiction de Ian Flemming (c’est après tout le papa de James Bond qui a eu la savante idée de départ de cette opération « Cheval de Troie » après la lecture d’un roman de Basil Thomson), il n’en est rien. Les services secrets britanniques ont en effet maquillé un cadavre en espion échoué mort sur une plage espagnole, les poches remplies d’effets personnels et une mallette confidentielle harnachée à sa ceinture. e but ? Faire croire aux Allemands que l’armée de Churchill viendrait récupérer le Sud de l’Europe par la Grèce et non la Sicile et espérer ainsi voir les troupes d’Hitler quitter l’île italienne pour se mobiliser à 1000 Km à l’Est de la percée alliée. La mission va-t-elle ou non aboutir sur une réussite ? Telle est la question du dernier film de John Madden. John Madden, on le sait, a toujours aimé se pencher sur l’Histoire pour nous offrir sa propre relecture parsemée d’amitiés, de romance ou d’histoire familiale afin de mieux divertir son public. Quelques années après « Capitain Corelli » (dans lequel Nicolas Cage prenait position dans la Grèce occupée par les Allemands quelques mois après le film qui nous intéresse ici), le réalisateur britannique (a qui on doit aussi le diptyque de « Indian Palace », le très bon « Miss Sloane » ou encore « La Dame de Windsor »), traite un nouveau sujet cher à sa patrie et y distille un peu (trop) de sentiments amoureux, d’inquiétude, d’espoir pour livrer un film de deux heures qui, pour notre part, nous a paru complet et sans trop d’ambages. Colin Firth et Matthew Macfadyen endossent leur rôle avec charisme et bienveillance, Kelly Macdonald et Peneloppe Wilton (« Downton Abbey ») un brin de douceur, de poésie et de charme dans une mission strictement formelle et la sauce prend, recouvrant cette opération « Chair à pâtée » d’une belle complicité que l’on ne peut qu’apprécier.
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