Résumé du film : Suite à un décès de sa tante, Pauline et ses deux filles héritent d'une maison. Dès leur première nuit sur place, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille. Tandis que Beth, l'aînée des filles, devient une auteure renommée spécialisée dans la littérature horrifique, Vera, la cadette, s'enlise dans une paranoïa destructrice. Seize ans plus tard, la famille est à nouveau réunie dans la maison que Vera et Pauline n'ont jamais quittée. Des évènements étranges commencent alors à se produire... Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : On le sait, l’univers de Pascal Augier a toujours été particulier. « Ghostland » reprend ici tous les codes de son cinéma de genre et les amplifie pour nous livrer un film d’horreur sombre (et parfois glauque) où la cruauté humaine dépasse toutes les frontières morales... Ames sensibles s’abstenir. Plongés dès les premières minutes dans un climax inquiétant, les spectateurs ne pourront se décrisper qu’au générique de fin tant l’ascenseur émotionnel les aura largement sollicités durant l’heure trente de film. La minutie du réalisateur, l’atmosphère oppressante qu’il distille progressivement, tout s’accorde pour que le spectacle, aussi ignoble soit-il à de multiples reprises, soit total. Les adeptes de son cinéma retrouveront d’ailleurs toute la noirceur qui habitait déjà «Martyrs », sorti il y a… 10 ans ! Mais au-delà de sa forme si particulière, de ses lieux inquiétants et la peur omniprésente qui nous colle au corps, c’est son scénario original qui nous marquera et triturera notre cerveau tout au long de la vision. Quelle est la part de réalité et de cauchemar ? Comment nos sens peuvent-ils être aussi brouillés, nous faisant perdre pieds à de nombreuses reprises ? C’est tout le génie de Laugier : parvenir à mettre le spectateur au centre de son cinéma et lui faire vivre des émotions fortes. Pour y parvenir, le réalisateur use (et abuse) de quelques tours de passe-passe et rend effrayant chacun des instants vécus, sans que l’on ne tombe dans le cinéma d’horreur pur et dur. Et puis, il y a toute cette imagerie, toutes ces références aux sombres contes de notre enfance. L’importance des poupées est grande, les jeunes héroïnes étant d’ailleurs réduites au statut d’objets que l’on manipule et sur lesquels ont peu assouvir tous ses désirs…glaçant ! Et ce qui nous glace un peu plus encore, ce sont les cris de détresse et de douleurs de son casting féminin impeccable. Quelque soit leur expérience ou leur âge, les comédiennes s’accordent à donner le meilleur d’elle-même pour rendre justice à l’exigence de leur metteur en scène, la jeune Emily Jones en tête. Crystal Reed, Anastasia Phillips Taylor Hickson et Mylène Farmer (qui reprend du service dans le monde de l’horreur près de 25 ans après « Giorgino ») sont admirables de justesse, nous faisant vibrer dans chacune de leur scène. Mais si tout l’apparat de « Ghostland » est brillant et l’atmosphère totalement réussie, on regrette que cette noirceur parfois excessive nous tienne ainsi au corps sans nous laisser de répit. Fatiguant nerveusement, le dernier long-métrage de Pascal Augier est un cauchemar éveillé dont le malaise est parfois difficile à outrepasser. ► Les bonus Les coulisses du film De plus d’une heure, le film de Thierry Sausse nous permet de mesurer toute l’ampleur du travail qu’a demandé « Ghostland ». S’inspirant de « 2001, l’Odyssée de l’espace » pour la création de son image fantôme (un temps indicible entre deux scènes) et « Du petit chaperon rouge », « Le petit poucet » et « Hansel et Gretel » pour alimenter l’effroi de ses scènes, Pascal Augier n’a jamais cessé d’exiger le meilleur de ses comédiens et de lui-même pour que le rendu soit aussi proche que possible des idées qu’il a longtemps fait germer. Admirant les actrices qu’il met en scène, Laugier les ménage énormément, les gratifie de compliments et les rassure, leur donnant des consignes hyper précises et chorégraphiant énormément chaque instant de tournage. On le mesure, le froid et l’arrivée de la neige, les conditions de travail difficiles pour le corps et l’esprit n’ont jamais anéanti l’investissement total que chaque membre de l’équipe pour mener à bien cet ambitieux projet. Ce bonus est un incontournable pour tous les amateurs de l’univers du réalisateur français et pour tous ceux qui seraient curieux de découvrir tout ce qui a été entrepris pour que « Ghostland » aboutisse. Interview de Mylène Farmer Interviewée lors du JT de TF1, Mylène Farmer explique les raisons qui l’ont poussées à accepter dans le film (d’horreur) de Pascal Laugier. En confiant qu’elle adore les contes cruels et qu’elle use d’artifices lors de ses représentations scéniques aux artifices, on comprend dès lors combien le travail de son réalisateur l’a énormément marquée, depuis son clip « City Love ». Durée du film : 1h31 Genre : Horreur Bonus : Une bonne heure de bonus, composée d’un film sur les coulisses du film et l’interview de Mylène Farmer
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