Note du film : 6,5/10 (7/10 par Véronique – 6/10 François) Résumé du film : Susan, galeriste à Los Angeles, mène une vie rangée à la limite de la monotonie, délaissée par son époux Hutton Morrow. Jusqu’au jour où, seule à la maison, elle reçoit un livre : Nocturnal Animals, signé par son ex mari Edward Sheffield, dont elle est sans nouvelle depuis des années. Edwards s’y met en scène dans le rôle de Tony Hastings, un père de famille en proie à l’horreur sur les routes du Texas, face à Ray Marcus, un chef de gang ultraviolent et le lientenant Bobby Andes. Ce roman, d’une violence rare, va bouleverser Susan et réveiller bien des sentiments, que la jeune femme croyait enfuis à jamais… fissurant dangereusement la surface vernie de l’existence qu’elle s’est choisie. Avis : « Nocturnal animals » a beaucoup fait parler de lui depuis sa projection à la Mostra de Venise (où il a par ailleurs reçu le Lion d’Argent). Impatients de le découvrir dans nos salles, nous étions sur le pied de guerre en ce début de mois de janvier. A-t-il répondu à nos attentes ? La bonne réputation qui le précède était-elle justifiée ? A la sortie de la projection, notre constat est sans appel. Oui, le film de Tom Ford offre une photographie impeccable. Oui, son casting est formidable. Mais au-delà de ça, le fond et la trame narrative (qui avait tout du génie) nous laissent un vrai goût de trop peu. Tenant en quelques lignes sur le papier, l’intrigue n’a pas su totalement nous emballer tant elle nous semblait creuse. Et c’est bien dommage car nous nous attendions à un film dense et consistant… Tom Ford, ancien styliste, est passé derrière la caméra en 2009 pour « A single man », où il livrait déjà un film d’une esthétique rare. Avec ce deuxième long métrage, il parvient à nous proposer une réalisation époustouflante, utilisant toutes les subtilités et sensibilités artistiques qui sont les siennes. Mais cela suffit-il à faire de « Nocturnal animals » un bon film ? Pas vraiment. On le déplore, la densité photographique ne trouve pas son alter ego dans le scénario. En effet, l’idée d’exploiter plusieurs histoires en parallèle auraient pu dynamiser l’intrigue adaptée du roman « Tony et Susan » d'Austin Wright. (Les affiches montrant le casting est d’ailleurs un hommage au visuel du roman de l’auteur américain. Elles sont à découvrir en bas de page). Mais, si les intentions sont bonnes et le casting exceptionnel, le rythme lui, peine à nous embarquer dans ce thriller dramatique complexe au risque de ternir tous les efforts consentis. « Nocturnal animals », c’est la croisée de trois vies : celle que vit actuellement Susan de manière triste et monotone, celle de son passé idyllique vécue avec son ex-mari écrivain alors qu’elle était toute jeune et celle du héros du roman d’Edward, l’ex-époux. Allégorie de leur histoire ou fiction totale, l’histoire que lui livre Edward la fait réfléchir sur ce qui l’a amenée à être ce qu’elle est aujourd’hui mais pas seulement… Elle est le prétexte à revivre des sentiments forts qu’elle ne peut désormais plus éprouver. Si l’histoire de Susan ne nous a pas totalement convaincue, au point de ne pas forcément y trouver un réel intérêt, celle de Tony, le héros du roman est elle, beaucoup plus prenante. Le drame qui se joue dans les plaines désertiques du Texas, l’enquête et ses conséquences ne laissent personne de marbre et distillent une tension mémorable tant on la vit à fond. Sans doute et surtout, parce qu’il met en scène deux grands acteurs de renom : le caméléon Jake Gyllenhaal (« Enemy », « La rage au ventre », « Everest » ou encore « Night Call ») et l’excellentissime Michael Shannon (« Midnight Special », « Free love », « 99 Homes »). La rencontre de ces deux grands acteurs donne toute la densité à l’histoire lue par l’héroïne et nous faisons un bout de route avec ces deux personnages profonds. Face à eux, on découvre un Aaron Taylor-Johnson (« Kick-Ass ») glaçant et impressionnant. Retour à la vie « réelle » à présent. Amy Adams ("Premier contact"), qui est finalement au centre de l’intrigue presque malgré elle, ne démérite pas face à ce casting masculin de choix, que du contraire. Habitée par les sentiments de son personnage, elle parvient à assumer une prestation de qualité sans pour autant nous faire oublier les longueurs dont elle fait l’objet : Susan se douche, Susan somnole, Susan sursaute…nul doute que Tom Ford aime les plans mettant son actrice en valeur, mais tout de même, le film aurait eu une toute autre cadence si ces introspections étaient moins fréquentes. C’est pour nous, le point faible de cette jolie réalisation magnifiée par un thème d’ouverture orchestral (merci Abel Korzeniowski pour ces frissons) digne des grandes réalisations italiennes du passé. Annoncé comme un grand film, « Nocturnal animals » déçoit. Certes, on retiendra l’esthétique indéniable de Tom Ford, la qualité de ses plans rapprochés, l’amour que porte la caméra sur tous les formidables acteurs. Mais la beauté des images suffit-elle à elle-même ? Le problème de rythme et la passivité agaçante de ses personnages viennent entacher quelque peu le joli tableau de maître de Ford et nous laisse un petit goût amer… Date de sortie en Belgique : 11 janvier 2017 Date de sortie en France : 4 janvier 2017 Durée du film : 1h57 Genre : Drame Les autres affiches promotionelles du film :
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