Résumé du film : Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence morne et solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres… Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : Poétique, extraordinaire, original et troublant, les mots ne manquent pas pour décrire le dernier film de Guillermo del Toro : « La forme de l’eau ». Créant la surprise lors des nominations aux Oscars, son dernier long métrage concoure dans treize catégories, un chiffre qui lui portera peut-être chance. C’est que ce « Shape of water » recèle tout ce qu’on aime dans le cinéma du réalisateur mexicain populaire. Aussi magnifique que son affiche, le film marquera assurément ses spectateurs et restera un petit temps dans leur cœur. Avec « La forme de l’eau », Guillermo del Toro démontre une fois de plus qu’il est un formidable conteur. Sa nouvelle fable fabuleuse, mêlant mythologie et découverte scientifique, est un bel exemple du savoir-faire de ce génie créatif. Celui qui a marqué une génération complète de cinéphiles revient en force et nous livre une petite pépite cinématographique qui se savoure de la première à la dernière minute. Celui qui devait réaliser l’adaptation de « La Belle et la Bête » parvient finalement à le faire de façon plus touchante encore à travers cette excellente romance originale. Des décors fabuleux, une musique jazz enivrante (merci Alexandre Desplat) un casting épatant, il n’en faut pas plus pour que la magie de l’univers de Del Toro opère. Comme toujours, la minutie qu’il distille dans chacun des petits détails, fait de ce puzzle aux mille pièces une œuvre magistrale qui plaira aux inconditionnels du maître fantastique. Une fois de plus, le réalisateur et scénariste montre que la monstruosité ne réside pas dans l’apparence que l’on dégage mais dans les actions que l’on peut commettre. Qui de la bête ou de l’humain à une noirceur d’âme plus grande ? Sur fond de Guerre froide et de course à la Lune, on assiste à une nouvelle lecture de la compétition que se livrent depuis toujours les Américains et les Russes. Loin d’être pompeux, ce sujet est relégué au second plan mais est assez présent pour qu’il se fraie un chemin dans une intrigue simple mais efficace où monstre et humains se lient d’une belle amitié. Elisa, employée dans un laboratoire austère, est intriguée par la nouvelle créature qui a pris ses quartiers dans une pièce hautement sécurisée. La curieuse jeune femme, n’a pas son pareil pour détourner l’attention et approcher de près cet être aux apparences repoussantes. Sa singularité lui permettra d’ailleurs de communiquer avec une bête amphibie, elle aussi meurtrie. Sally Hawkins, impeccable comme toujours, monte d’un cran son niveau d’interprétation en incarnant l’attachante Elisa. Ses expressions, ses silences (contraints), son langage des signes sont autant de moyens de communiquer avec son entourage et les spectateurs. La formidable actrice (déjà bluffante dans « Maudie ») démontre une fois de plus l’étendue de son immense talent et force le respect. L’originalité de son personnage est sans aucun doute mise en avant grâce à la complicité de son amie de serpillière, la toute aussi formidable Octavia Spencer. Les deux (seuls) personnages féminins sont savoureux et l’on prend un immense plaisir à évoluer à leurs côtés, riant parfois de bon cœur à leurs taquineries et petites bêtises. Et que dire du personnage détestable de Richard Strickland, interprété merveilleusement par le grand, l’immense Michael Shannon ? Ce responsable de sécurité intraitable et irascible nous glace, nous écoeure et nous fait trembler dans notre fauteuil à tel point que l’on se retiendra de réserver une standing ovation à cet incroyable acteur. Et puis, il y a le comédien fidèle à Del Toro, Doug Jones, (forcément méconnaissable) qui prête ses traits à la créature mystérieuse ou encore le vieillissant mais touchant Richard Jenkins. Tout ce microcosme, aussi extra ordinaire soit-il, s’accorde à faire vivre une fable magique, sombre et positive à la fois où rêve et réalité se confondent. Oui, le film à quelques défauts mineurs et quelques longueurs dispensables mais ne nous sommes-nous pas laissés emporter dans la féerie de « La forme de l’eau » ? N’avons-nous pas craint pour la vie de cette bête étrange ? N’avons-nous pas tremblé devant le visage fermé de Michael Shannon ? Nous y avons cru et surtout, nous avons trouvé ce que nous étions venus chercher : un peu de magie dans un quotidien terne et gris, une ode à la fantaisie dans un univers toujours aussi précis. Véritable orfèvre du 7ème art, Guillermo del Toro forge une œuvre singulière dont lui seul a le secret et nous offre un film poétique qui parlera à qui saura laisser vibrer son âme et ouvrir les portes de son cœur… Un pur bonheur ! Date de sortie en Belgique : 31 janvier 2018 Date de sortie en France : 21 février 2018 Durée du film : 2h03 Genre : Fantastique Titre original : « The shape of water »
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