Résumé du film : Après des mois sans que l'enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l'entrée de leur ville. Note du film : 9/10 (par François) Avis : Dernier film de Martin McDonagh (on lui doit l’excellent « L’Irlandais », le très moyen « 7 psychopathes », mais aussi le surprenant « Bons baisers de Bruges ») ; « 3 billboards : les panneaux de la vengeance » est un film plein de promesses ! D’ailleurs il ne passa pas inaperçu à la dernière Mostra puisqu’il remporta le Prix du meilleur scénario. Certains voient dans ce film la patte des frères Coen et ils n’auront pas tort ! Un combat pour la vérité… D’entrée de jeu, nous arpentons la route secondaire menant à la petite ville d’Ebbing aux côté de l’héroïne Mildred Hayes (l’ultra convaincante Frances McDormand, véritable mère courage). Soudain, nos yeux et surtout ceux de Mildred se posent sur trois panneaux routiers. Trois panneaux laissés depuis de nombreuses années à l’abandon mais synonymes d’espérance. En effet, quel déchirement plus grand encore qu’une vie qui continue inexorablement sans son enfant ? Cela fait neuf mois que la fille de Mildred a été violée puis tuée sans que rien ne bouge. Alors oui, ces panneaux, l’espace d’un instant, représentent l’espoir de faire avancer une enquête qui piétine.
Vous l’aurez compris, cette histoire retrace d’une bien belle façon le « combat » d’une mère dans sa quête de vérité. Car désormais pour elle, sans éclaircissement sur cette affaire, aucun deuil ne sera possible ni même envisageable. Un beau film à la douce folie… Si le film marque les esprits, c’est aussi parce que le réalisateur parvient à saupoudrer le tout d’un ton délicieusement sarcastique qui reflète de façon très pertinente une certaine mentalité qui subsiste encore dans le sud des Etats-Unis. D’ailleurs la figure qui représente le mieux cet état de pensée est interprété à l’écran par l’excellentissime Sam Rockwell (« Moon », « Les associés », « Bienvenue à Collinwood » ou encore « Confessions d’un homme dangereux »). Qui mieux que lui peut incarner le flic/Redneck Jason Dixon? A travers lui, c’est la mentalité sudiste qui vire à la drôlerie confondante tant cela nous apparait grossier ! De plus, le réalisateur parvient à dépeindre ce que l’on retrouve parfois dans les villages : une mentalité parfois très (trop ?) étroite, faite de copinages, de préjugés, de rumeurs et même de médisances. C’est alors l’occasion pour le réalisateur de nous faire rire de l’absurdité de certaines situations. Les protagonistes sont délicieusement croqués et les situations dans lesquelles ils évoluent sont souvent jubilatoires ! Bien évidemment le casting rend cela possible ! Tous les comédiens font un formidable travail et apportent tellement à l’intrigue et au rythme du récit ! Citons par exemple le très sollicité Peter Dinklage (Tyrion Lannister de « Game of Thrones », « Joyeuses funérailles ») ; John Hawkes (« Everest ») ; Lucas Hedges (« Manchester by the sea ») ou encore Caleb Landry Jones ayant eu une actualité ciné de 2017 bien chargée, jugez plutôt : « Barry Seal : American Traffic », « Get Out » ou encore « The Florida Project ». Martin McDonagh signe avec « 3 billboards les panneaux de la vengeance » un film un peu fou, un peu barré mais traversé de fulgurances et techniquement maîtrisé. Au-delà de l’intrigue très prenante, le réalisateur filme avec brio ses acteurs et sa ville pour nous donner à voir cette Amérique profonde rongée par ses travers et ses dérives. Heureusement, dans les tourments de cette histoire, des protagonistes finissent par se dresser afin de s’accomplir un peu plus, et de trouver ou de retrouver en eux-mêmes un peu de leur être. Date de sortie en Belgique : 10 janvier 2018 Date de sortie en France : 17 janvier 2018 Durée du film : 1h56 Genre : Comédie dramatique Titre original : Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
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