Résumé du film : L’histoire vraie de Colette débute lorsque la simple fille de la campagne, jeune mariée du célèbre écrivain, mais indigent, Henri 'Willy' Gauthier-Villars, fait son entrée dans la haute société parisienne dans les années 1900. S’ennuyant dans sa nouvelle existence, elle rédige des journaux regorgeant de ses fantasmes sexuels, qui sont finalement publiés comme la série de nouvelles Claudine sous le nom de Willy. Les récits sensuels cartonnent, et Willy et Colette deviennent le couple le plus connu de France. Jusqu’à ce que Willy finisse par la trahir. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : S’inscrivant dans la lignée des biopics consacrés aux écrivains féminins les plus célèbres (« Becoming Astrid », « Mary Shelley » ou encore « La douleur »), « Colette » déçoit sur bien des plans. Davantage axé sur la vie sulfureuse de la romancière française, le sujet du film de Wash Westmoreland (« Still Alice ») ne semble qu’être un prétexte pour présenter la révolution d’une époque, les fondements d’un féminisme et d’une liberté sexuelle assumée par des femmes de plus en plus indépendantes. Si on comprend l’angle choisit par le scénariste et réalisateur anglais, on reste néanmoins perplexe sur les extraits de vie choisis et l’omission volontaire de tout un pan de sa vie familiale et artistique. Avec sa mise en scène très conventionnelle, cette version cinématographique de « Colette » ne se démarque pas des autres films du genre. Mettant en scène Keira Knightley (qui, avouons-le, ne nous a que très rarement convaincu dans ses rôles jusqu'ici) et le performant Dominic West, l’histoire, toute aussi classique, suit une linéarité convenue. Ne ressemblant en rien au personnage qu’elle incarne, Keira Knightley entre dans la peau de la romancière à succès avec aisance et nous emporte dans les différentes (re)sentiments qui auraient pu être les siens. De sa vie à la campagne, dans la demeure familiale à ses représentations orientales dirigées par Georges Wague, nous suivons les pas, d’abord incertains, de Colette dans la capitale française, après son mariage avec Willy, critique littéraire, romancier et directeur d’une maison d’éditions. Habitué à employer des nègres pour élargir son répertoire, l’époux de Sidonie-Gabrielle Colette décèle en elle un certain talent et décide d’orienter ses écrits et de les publier sous son nom. Très vite, tout Paris s’arrache la collection des Claudine, condensé des souvenirs de la jeune femme, saupoudré d’une sensualité inédite à l’époque. Fréquentant les salons littéraires, vivant pleinement de leur succès, le couple Willy-Colette finit par se détacher peu à peu et ne partager que leurs partenaires sexuels qui alimentent leurs romans de pseudo-fiction rédigés à quatre mains (ou presque). Libertine et déterminée à sortir de son rôle de femme de, Colette entretient une relation avec Missy de Morny, fille du célèbre Duc. Cette rencontre salvatrice va être déterminante dans les choix d’avenir de l’écrivaine. Ses représentations théâtrales dans les music-halls de la capitale et de province, son gout de la provocation et son envie de signer ses écrits de son propre nom montreront combien la jeune femme n’a jamais envisagé de rester dans l’ombre de ce Willy, aussi séducteur que manipulateur. Mettant en avant les premières années de sa vie d’adulte et de femme mariée, « Colette » se limite donc à une époque durant laquelle la native de Saint-Sauveur devient une artiste parisienne. Se désintéressant totalement de l’après « Willy », le film de Wash Westmoreland laisse perplexe. Bien sûr la reconstitution de ce Paris du début XXème est totalement réussie, ses décors et ses costumes très travaillés, mais il n’empêche que « Colette » manque d’âme, de profondeur, de quoi s’accrocher durant ces presque deux heures. L’anticonformisme de cette grande dame de la littérature se heurte à un long-métrage d’un classicisme ordinaire, et ça n’en est que désolant. Alors oui, on rit de la dédramatisation de certaines situations, on apprécie la grandeur de caractère de Colette, ses expressions sans langue de bois mais il nous manque un je ne sais quoi d’audace pour faire de cette fiction un film détonnant. Moderne dans son traitement, plaçant la Femme au centre de toutes les attentions, « Colette » ouvre une porte sur la biographie de cette personnalité hors-norme, qui aurait sans doute mérité, un film qui le serait tout autant. Date de sortie en Belgique/France : 16 janvier 2019 Durée du film : 1h51 Genre : Biopic
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