Résumé du film : Starr est témoin de la mort de son meilleur ami d’enfance, Khalil, tué par balles par un officier de police. Confrontée aux nombreuses pressions de sa communauté, Starr doit trouver sa voix et se battre pour ce qui est juste. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : « The Hate U Give » ressemble à première vue à un teen movie et c’est bien le cas. Porté par Amandla Stenberg, que l’on a vue dans « Hunger Games », « Everything Everything » ou encore dans « Darkest Rebellion », il est pourtant bien plus que cela. Véritable plaidoyer sur les violences faites sur la communauté afro-américaine par une police œuvrant en toute impunité, le film de George Tilman Jr est sans aucun doute une des bonnes surprises de ce mois. Thug Life Très vite adapté à l’écran après le succès littéraire de « The Hate U Give » écrit et remanié par Angie Thomas des années après son premier jet, le film de George Tilman Jr a le mérite d’exposer un phénomène beaucoup trop présent encore de façon ludique voire presque pédagogique. S’il est vrai que nombreux sont les films à avoir déjà traité du sujet, à savoir les bavures policières commises sur des afro-américains, celui-ci a le mérite de se mettre au niveau de nos adolescents sans verser dans le manichéisme dérangeant ou la moralisation propagandiste. Inspiré du meurtre du jeune Oscar Grant, abattu par balle en 2009 par un policier blanc, la nouvelle (et ensuite le roman) d’Angie Thomas a su trouver les mots pour parler à un public large et parfois peu renseigné sur ce qui peut se passer de l’autre côté de notre planète, dans une société dite civilisée et où chaque citoyen disposerait des mêmes droits que ses congénères, une chimère ? C’est ce que met en avant, « The Hate U Give » de façon subtile. Tupas Shakur, le célèbre rappeur (2Pac) a écrit et chanté « The Hate U Give Little infants fucks everybody », des paroles qui clôtureront judicieusement le récit de plus de deux heures, de la vie que mènent Starr et sa famille dans un des ghettos de la ville d’Atlanta. Repris sous l’acronyme T.H.U.G (Life), les mêmes initiales que celles du titre du film, ce précepte suivrait le même code que celui instauré par les Black Panthers des années auparavant (mouvement évoqué dans le métrage) et aurait pour but de défendre et rappeler les droits de façon parfois extrême de la population afro-américaine. En septième position de leur programme (sept comme « Seven », le nom du fils aîné de Maverick, le père de Starr – rien n’est laissé au hasard), on peut lire : « Nous voulons un arrêt immédiat de la brutalité policière et des meurtres de Noirs », combat largement mis en avant dans le dernier film de George Tilman Jr. Mais comment rester pacifistes lorsqu’au cours d’un contrôle de routine, un adolescent arborant une brosse à cheveux se fait abattre sans sommation ? Comment rester insensibles face à l’absence de condamnation pour le policier – blanc- responsable de la perte de cette vie humaine ? Comment ne pas crier la haine qui emporte tout le quartier stigmatisé et où vivent des familles entières ? Sans tomber dans l’excès, la mièvrerie ou la dramatisation, « The Hate U Give » livre un film poignant et engagé qui saura émouvoir les adolescents et leurs parents et qui, on l'espère, ouvrira la porte d’une discussion sur les dérives d’une société américaine plus divisée que jamais. Fabuleux teenagers Au-delà de son scénario bien ficelé (même s’il est parfois prévisible), ce qui impressionne dans « The Hate U Give » c’est la maturité de ses comédiens qui, après des passages dans des sagas ou séries pour ados, parviennent à transcender leurs émotions et nous les livrer sans fioriture sur notre grand écran. On applaudit ainsi la prestation sans faille de Amandla Stenberg, cette Starr partagée entre deux milieux radicalement opposés. Celui de son ghetto où règne l’insécurité et celui de son école privée pour jeunes riches. Ballotée entre deux mondes dans lequel elle n’a pas tout à fait sa place, Starr s’est créé deux identités, deux personnalités qui ne se fondent jamais l’une dans l’autre au risque d’être démasquée et rejetée par chacune des communautés qu’elle a intégrées. Mais lorsqu’après une soirée bon enfant qui a dégénéré en quelques minutes à peine, la jeune femme assiste à la mort de son ami d’enfance, ce sont tous ses repères qui volent en éclats et avec eux, une stabilité qui se voit ébranlée. Faut-il se taire et continuer à avancer ou au contraire, prendre la parole et se faire le porte étendard d’une cause qui touche toute sa communauté ? Aux côtés de la jeune Amandla, on notera la présence de Algee Smith, le Khalil assassiné, Dominique Fishback (déjà bouleversante dans « Night Comes On »), Lamar Johnson, Sabrina Carpenter (de la série « Le monde de Riley »), le jeune mais déjà impressionnant TJ Wright et, the last but not least, K.J Apa (« Riverdale », « Mes vies de chien »), une série de jeunes acteurs investis dans leur rôle et véritables faire-valoir d'une histoire qui avait déjà tout pour séduire le grand public. Intelligent, bien amené et très correctement interprété « The Hate U Give » sort des standards pour adolescents et se démarque par le traitement de son sujet, sa lecture et sa narration universelle et essentielle. Date de sortie en Belgique/France : 23 janvier 2019 Durée du film : 2h13 Genre : Drame
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