Note du film : 8,5/10 (par Sally) Résumé du film : « La couleur de la victoire » nous raconte l’histoire de l’athlète Jesse Owens, de son entrée à l’université aux très controversés Jeux Olympiques de Berlin de 1936. Avis : « La couleur de la victoire » (« Race » en version originale), est un très bon biopic présentant le parcours de Jesse Owens et à la sortie de la projection, nous n’avons qu’un constat : le réalisateur jamaïcain Stephen Hopkins a vraiment fait fort ! Celui que l’on connaît pour ses films de science fiction (« Predator 2 », « Perdus dans l’espace ») ou pour ses thrillers prenants (« Les châtiments », « Suspicion ») parvient à créer la surprise et nous cueille au plus profond de nous-mêmes avec son dernier long métrage… Cette réussite, il la doit sans doute à l’équipe technique ET de comédiens d’excellence sur lesquels nous nous devons de revenir tant leurs jeux nous ont impressionnés ! Si John Boyega (Finn dans « Star Wars, le réveil de la force ») avait été pressenti pour tenir ce rôle phare, c’est finalement Stephan James qui tient le haut de l’affiche. C’est vrai qu’il ressemble peu à Jesse Owens mais sans lui, le film n’aurait pas eu la même saveur. Quel comédien ! Celui qui a tenu le rôle du député John Lewis dans « Selma » est encore méconnu du grand public. C’est donc avec un immense plaisir que l’on (re)découvre ce jeune canadien de 23 ans dont on ne peut qu’apprécier l’interprétation très juste et impliquée ! L’acteur a d’ailleurs dû prendre des cours auprès d’un coach en athlétisme pour être au plus proche des performances d’Owens. Et la tâche n’a pas été aisée quand on sait que le film retrace le parcours du coureur depuis son entrée à l’Université Ohio State jusqu’à ses quatre épreuves aux JO de Berlin. On applaudit sa performance et espérons que ce rôle titre lui ouvrira les portes du 7ème art un peu plus encore. Notre autre étonnement va sans aucun doute vers Jason Sudeikis, dont le nom est souvent associé aux grosses comédies potaches made in USA : « Jamais entre amis », « Les Miller », « Comment tuer son boss », jugez par vous-même. Ici, il sort des sentiers battus pour jouer dans un tout autre registre et on doit admettre que ça lui réussit vraiment bien ! Nous étions sceptiques quant à sa possibilité de faire autre chose que du Sudeikis et il montre combien nous avions tort ! Il mérite amplement qu’on lui confie davantage des rôles de cette envergure tant sa prestation de Larry Snyder, ancien athlète et entraîneur de Jesse Owens, est convaincante ! Enfin, dans la liste de bonnes surprises, on retrouve un Jeremy Irons sublime ! Ce grand Monsieur du cinéma montre qu’il sait encore faire de belles choses, et ce n’est que tant mieux : il parvient même à nous faire oublier sa piètre prestation (alimentaire ?) dans « Batman V Superman » et retrouve ses lettres de noblesse! Affublé d’une moustache épaisse et d’une paire de lunettes (son look nous fait d’ailleurs penser à Dalton Trumbo), l’anglais incarne Avery Brundage, le président du Comité International Olympique. Il n’aura de cesse de combattre le boycott mené par les USA à l’encontre des JO de Berlin et mettra tout en œuvre pour que les athlètes américains puissent fouler la piste du colossal stade allemand. Fort heureusement, l’Histoire démontrera qu’il a bien eu raison de garder sa hargne puisque Jesse Owens remportera 4 médailles d’or… sous le nez d’Hitler. Carice Van Houten, excellente comédienne néerlandaise quitte son costume de prêtresse Melisandre (« Game of Thrones ») pour revêtir celui de la réalisatrice allemande Leni Riefenstahl, célèbre pour son film de propagande « Le triomphe de la volonté » ! Son rôle délicat est assuré haut la main ! La jeune comédienne montre la détermination de la réalisatrice à aller au bout des choses, à garder son point de vue propre sur les JO de Berlin et parvient à faire face à un Goebbels peu commode. C’est d’ailleurs le comédien allemand Barnaby Metschurat qui incarne le ministre d’Hitler. Jouant dans sa langue maternelle, l’acteur donne une ampleur considérable à son personnage. Ce duo d’acteurs de talent souffle le chaud et le froid et nous offre des rencontres mémorables parfaitement mises en scène. Si l’on est conscient d’être dans un film de fiction, on ne peut néanmoins pas perdre de vue que le travail documenté de l’équipe du film apporte une touche de réalisme à ces « coulisses » historiques. En parlant de coulisses, le film est aussi l’occasion d’apprendre que les performances de Jesse Owens n’ont été reconnues que très tardivement par les Etats-Unis. Si l’on critique l’idéologie nazie face aux personnes juives ou de couleurs, il est encore plus choquant de découvrir l’hypocrisie des USA qui nient la réussite d’un de leur citoyen (noir) et qui le traitent toujours comme un moins que rien (pour preuve, cette scène choquante où Jesse et Ruth doivent passer par l’entrée de service - et non pas par la grande porte - pour accéder au banquet donné en son honneur… cherchez l’erreur !) malgré ses quatre médailles d’or ! Cela, l’Histoire ne le retient bien évidemment pas et pourtant cela a bel et bien eu lieu ! Certes, ce n’est pas la première fois qu’un film présente les années 30 et la montée du nazisme en Allemagne et en Europe mais celui-ci est vraiment instructif et très justement dosé. On présente la vie de l’athlète afro-américain bien sûr, mais pas seulement et c’est là que Stephen Hopkins a opéré un choix intelligent. Il en profite pour mettre en lumière le contexte social de l’époque, les conditions de vie des populations noires, le manque de reconnaissance des personnalités de couleurs et la relation qu’entretenaient les USA avec l’Allemagne nazie. Un film à voir et à montrer sans aucune hésitation ! Date de sortie en Belgique/France : 27 juillet 2016 Durée du film : 2h14 Genre : Biopic Titre original : Race
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