Note du film : 6/10 (par Véronique) Résumé du film : Gloria est une jeune new-yorkaise sans histoire. Mais lorsqu’elle perd son travail et que son fiancé la quitte, elle est forcée de retourner dans sa ville natale où elle retrouve Oscar, un ami d’enfance. Au même moment, à Séoul, une créature gigantesque détruit la ville, Gloria découvre que ses actes sont étrangement connectés à cette créature. Tout devient hors de contrôle, et Gloria va devoir comprendre comment sa petite existence peut avoir un effet si colossal à l’autre bout du monde… Avis : Sorti en e-cinema dernièrement, « Colossal » ne sera pas distribué tout de suite en salles. Néanmoins, il est intéressant de se pencher sur le film de Nacho Vigalondo tant les thèmes abordés sont multiples et bien plus profonds qu’il n’y parait de prime abord. En effet, sous ses airs de série b, « Colossal » revisite le genre « kaiju » (film japonais présentant des monstres géants à la « Godzilla ») sous la forme d’une comédie romantique étonnante. Nacho Vigalondo n’est pas un novice en la matière. « Timecrimes », son premier long métrage, avait d’ailleurs été nommé au Goya du meilleur réalisateur. Dix ans et deux films plus tard, il nous propose de revisiter un genre populaire à l’Est de notre planète. Dans « Colossal », une sorte de diable géant frappe régulièrement la ville de Séoul, apparaissant chaque fois à 8h05, heure américaine. A l’autre bout de la planète, Gloria, fêtarde et récemment séparée, retrouve son village natal et la villa de son enfance, laissée dans un piteux état. Peu encline à reprendre sa vie en main, cette jeune journaliste à ses heures, sans emploi, fauchée et alcoolique, croise la route d’un ami d’enfance, prêt à lui donner un coup de main. Si les deux histoires semblent distinctes l’une de l’autre, il n’est en réalité rien. Gloria se rend vite compte que le monstre coréen est en réalité son avatar imitant chacun de ses mouvements. S’en amuser, s’en effrayer, l’utiliser à de bonnes ou mauvaises fins ? Telles seront les questions que se posera Gloria tout au long de cette heure trente de film. Mais c’était sans compter sur l’apparition d’un autre cataclysme : un robot géant ! Là où certains auraient mis des jours et des semaines à s’en rendre compte, un seul regard sur les images de son apparition et la belle comprend les enjeux de l’existence de ce personnage. De ce côté-là, on ne peut que déplorer la facilité scénaristique pensée par le réalisateur. Mais derrière cette allure volontairement kitsch et ses simplicités, on trouve d’autres belles qualités à ce film ambitieux. Gloria, n’a jamais eu de chance en amour : entre dépréciation et violence, elle n’a jamais su être véritablement entendue et reconnue à sa juste valeur. Le film met en lumière les blessures physiques et psychologiques dont peuvent souffrir certaines femmes désabusées. Et puis, si « Colossal » tient la route, c’est surtout et avant tout grâce au duo de choc de tête d’affiche : Anne Hathaway et Jason Sudeikis. La première, charmante comme toujours et investie dans son rôle, nous offre un jeu à l’image du reste de sa carrière : franc et efficace. Son personnage, paumé, va peu à peu passer d’être en détresse en sauveuse, permettant ainsi à la belle de faire montre de tout son talent. Mais la vraie surprise vient de Jason Sudeikis. Détestable, le comédien (qui est habituellement cantonné dans des rôles lourdingues de comédies potaches) prend un contre-pied extraordinaire et nous régale de cette prestation sombre et plus dense qu’il n’y parait. Habité par son personnage aux multiples facettes, l’acteur prend ici une place de choix dans ce film, a priori parodique, mais pas si comique que cela. Néanmoins, malgré cette tentative audacieuse d’offrir un film hors norme, on regrette quelques approximations gênantes : un scénario simpliste, des motivations de personnages franchement limites, des effets spéciaux biscornus. Original, « Colossal » a malgré tout les pieds en argile et manque de s’effondrer à quelques reprises. Heureusement, le dénouement surprenant viendra faire palpiter nos cœurs et nous fera sortir de la vision un peu plus enthousiaste. Vous l’aurez compris, le dernier film de Nacho Vigalondo nage entre deux eaux : emporté par le courant de sa créativité, nous peinons à garder le cap tout le long et échouons sur la plage du générique de fin, mi-figue mi-raisin. Sa dernière musique (d’une bande originale appréciable) « When the light go out » clôturera ce conte contemporain, nous laissons coi et rempli de questions. Date de sortie en e-cinema: 27 juillet 2017 Durée du film : 1h30 Genre : Comédie / Science fiction
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Note du film : 3/10 (par Thomas) Résumé du film : Océanerosemarie est une ostéopathe aimant la vie, l’amusement et les femmes. Un jour, elle rencontre fortuitement Cécile et en tombe amoureuse. Elle va tout mettre en œuvre pour la conquérir. Avis : Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? Cette réplique chère à Molière trouve tout son sens au fur et à mesure qu’évolue la pourtant talentueuse Alice Pol dans ce semblant de comédie sentimentale façon lesbienne. Un « semblant » car tout ou presque sonne faux dans ce film, tant au niveau de la construction narrative que dans les réparties entre acteurs (actrices). Quant aux pseudos situations comiques, on s’attendrait à mieux de la part d’un téléfilm, c’est dire ! Alice Pol, mise en lumière par Dany Boon et son récent succès populaire « Raid Dingue », aurait pu trouver dans ce personnage un rôle de composition à sa hauteur s’il avait été mieux servi tant par l’écriture que par la réalisation. La scénariste, coréalisatrice et actrice principale Océanerosemarie, forte d’un succès scénique sur un thème similaire, pensait sans doute innover en relatant les péripéties d’une femme volage homosexuelle bien résolue à se caser sentimentalement. Il en ressort un film bancal sans grande profondeur souffrant cruellement d’un manque de crédibilité. Même l’actrice Michèle Laroque, pourtant une habituée des comédies farfelues, n’est pas plausible dans le rôle de la mère d’Océanerosemarie. Outre une mise en scène approximative, le scénario semble construit à partir d’une accumulation de clichés empruntés à la comédie romantique, à commencer par cette rencontre fortuite des héroïnes dans la forêt. Océanerosemarie a du mal à se dépêtrer d’une farandole d’ex-petites amies, aussi « clichés » les unes que les autres. Pour conquérir Cécile, il va lui falloir mettre au placard ses penchants adultérins. Les enchaînements, trop prévisibles, édulcorent le romantisme et anéantissent le soupçon de comique qui aurait pu résulter des situations jusqu’à l’inévitable (et attendu) happy-end. On retiendra pour la défense de la réalisatrice-scénariste, dont il s’agit du premier film, que cette comédie est sans doute l’une des premières à dépeindre des lesbiennes qui ne sont ni vulgaires ni méchantes. Allez, on fera mieux la prochaine fois ! Date de sortie en Belgique : 26 juillet 2017 Date de sortie en France : 5 juillet 2017 Durée du film : 1h26 Genre : Comédie romantique Note du film : 9/10 (par François) Résumé du film : Film d'action spectaculaire, « Dunkerque » se déroule au cours de la fameuse évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940. Avis : Découvert en IMAX, le film « Dunkerque » nous permet d'épouser au mieux la vision du réalisateur. La première scène est d’ailleurs de toute beauté et nous suivons avec angoisse une poignée de soldats. Directement immergé dans le film, nous vivons à leurs côtés, accompagné par les battements assourdissants de leur cœur et luttant pour leur survie au rythme d’une trotteuse qui marque le temps les rapprochant de leur destinée : la survie ou la mort. Très vite, nous comprenons que « Dunkerque » n'est pas un film de guerre comme les autres qui emmènent bien trop souvent les spectateurs dans une progression linéaire. Ici nous suivons des soldats qui sont avant tout des hommes et non des surhommes, mais également des civils, véritables héros de l'ombre. Et si le film est aussi particulier, c'est parce qu'il dépeint un des fiascos majeurs de la Seconde Guerre mondiale dans laquelle les hommes sont bloqués sur la plage de Dunkerque en attendant un échappatoire ou la mort. Ville portuaire et véritable enfer, elle est le lieu où les soldats attendent de rentrer à la maison, dans leur foyer, où ils espèrent être accueillis malgré la déconvenue des combats. Le film met en lumière des personnes qui ne se connaissent pas et le réalisateur, Christopher Nolan, a choisi de mettre en scène une histoire éclatée faites de destins singuliers et où le spectateur passe d'un personnage à l'autre, d'une scène à l'autre et d'une temporalité à l’autre. Les silences sont importants et témoignent de l'horreur vécue. Ils sont aussi l'occasion de véhiculer beaucoup de pudeur. Pas de raccourci douteux, on mesure en effet que les soldats ne sont pas partis la fleur au bout du fusil et que des tensions apparaissent entre les recrues de nationalités et de régiments différents. Nous sommes les témoins impuissants de cette rivalité où seule importe la survie. « Dunkerque » c'est aussi des prises de vue (en 70 mm) magnifiques, une photographie de tout premier choix et un réalisme de tous les instants. Nous avons véritablement l'impression d'évoluer sur la plage, en ville ou d'assister à un coucher de soleil sur la mer. Les effets spéciaux sont parfaitement intégrés à l'œuvre et servent le film sans que jamais nous ne les percevions. Le réalisateur maîtrise réellement son sujet et propose une véritable construction au niveau des plans, alternant les vues panoramiques et celles en 4/3 prises en IMAX. Nous vous conseillons d’ailleurs vivement de visionner ce film dans ce format pour que le spectacle soit total ! Et que dire de la bande originale ? Qui mieux que Hans Zimmer peut retranscrire l’angoisse vécue ? D’autres facteurs expliquent la réussite de ce film. Nous en voulons pour preuve les visages qui permettent à ces héros anonymes d'exister. Au rayon des « vétérans » du 7e art citons, entre autre, Mark Rylance, Cillian Murphy, Kenneth Branagh et Tom Hardy, autant d'exemples du véritable travail d’acteurs mis au service de notre Histoire. Cependant, il serait injuste de dire que le casting ne compte pas plus de talents. Nous en voulons pour preuve les jeunes recrues que sont Fionn Whitehead, Aneurin Barnard, Tom Glynn-Carney, Harry Styles ou encore Jack Andrew Lowden et tant d’autres. Tous sont prodigieux et nous permettent de remonter le temps pour les assister dans ce combat sanglant. « Éprouvé » par cette heure quarante six de long-métrage, nous n'avons jamais ressenti de longueur et ce timing était parfait pour nous faire vivre une grande histoire d'hommes. Là où d'autres réalisateurs se perdent dans des chemins sinueux, Christopher Nolan garde le cap et nous mène à la croisée d’actions humaines très différentes à la fois dans le ciel sur la mer et sur la terre. Au terme de la vision, nous ressentons beaucoup de gratitude pour ces jeunes soldats qui se sont battus loin de chez eux pour notre liberté, et ce, au péril de leur vie. Plus qu'un énième film de guerre le film nous invite à nous souvenir. Sous son regard avisé, nous prenons véritablement la mesure des mots de Churchill désormais célèbres: “Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur.” Winston Churchill / Chambre des Communes - Mai 1940 Date de sortie en Belgique/France : 19 juillet 2017 Durée du film : 1h46 Genre : Guerre Titre original : "Dunkirk" Note du film : 8/10 (par François) Résumé du film : Le jeune Peter Parker, qui a fait ses débuts de manière sensationnelle dans Captain America: La Guerre Civile, commence à découvrir sa nouvelle identité de super-héros en tant que Spider-Man. Frissonnant de son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui. Il vit avec sa Tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor Tony Stark. Peter tente de reprendre sa routine quotidienne normale – distrait par ses pensées de prouver qu’il n’est pas seulement le gentil voisin Spider-Man – mais lorsque le Vautour débarque comme un nouvel ennemi, tout ce qu’au quel Peter tient sera menacé. Avis : Inutile de tergiverser, « Spider-man Homecoming » sent bon le feel good movie estival. Calibré pour plaire au plus grand nombre grâce à son cachet si particulier, le film appartient véritablement à cette « pop culture » adolescente colorée et drôle que beaucoup affectionne, votre serviteur compris. Sans pour autant être un remake ou un énième prequel se suffit à lui-même. Le nouvel univers mettant en scène Peter Parker (le héros) est parfaitement intégré dans la grande constellation des super héros Marvel. Les Avengers sont bien évidemment évoqués et nous retrouvons avec un plaisir certain Tony Stark aka Iron Man ( le toujours fringuant Robert Downey Jr.) Pour autant, le vrai héros est un homme des plus… aérien. Le réalisateur, John Watts, nous livre sur écran géant un héros attachant, comique et très …bondissant ! Tom Holland se montre en effet particulièrement à l’aise avec cet exercice de style pourtant très périlleux. Incroyable funambule, l’acteur incarne à merveille ce super héros croisé avec une araignée. Le scénario évite d’ailleurs toute lourdeur inutile et ne s’attarde pas sur l’origine des super pouvoirs de ce héros atypique. Tout au plus une petite référence pertinente viendra éclairer la situation. Autre élément à épingler, les dialogues truculents rendent parfaitement service à l’histoire et participent à cette ambiance si particulière. Pour autant, sans de solides personnages portés à l’écran, tout ce beau monde paraîtrait bien terne. Soulignons ici les performances remarquables (et remarquées) de Jon Favreau, Marisa Tomei mais aussi les jeunes Jacob Batalone (le complice truculent de Spidey) et Laura Harrier, jolie muse du héros. Chacun d’eux possède une identité propre et nous font croire en leur existence ! Les amis et proches de Peter Parker sont tous hauts en couleurs et semblent graviter de manière harmonieuse autour de lui : quel que soit l’endroit où se pose notre regard, nous ne pouvons que nous émerveiller de cette « vie » qui semble s’animer sur cette belle toile, à l’avant comme à l’arrière plan. Cet amusement que l’on ressent dès les premiers instants, nous le devons à Jon Watts (responsable de l’étonnant « Cop Car ») qui porte un regard tendre et amusé sur son œuvre. On en veut pour preuve la désignation de Peter Parker en tant que réalisateur dans le générique de début. Quoi ? Le personnage principal ?! Sans doute parce que les premières minutes du long-métrage mettent au premier plan le jeune justicier se filmant au moyen d’une caméra embarquée, n’est-ce pas original et surprenant ? Pour autant, que serait ce spectacle hors norme sans un grand méchant de qualité ? C’est précisément sur ce point que le show continue d’être assuré! Michael Keaton nous une prestation de bad guy dont certains traits nous font très fortement pensé à celui d’un autre de ses personnages : « Birdman » ! Enfin, lorsque l’on vous dit qu’il s’agit d’un grand méchant, c’est mieux que cela ! Ici, Michael Keaton (Adrian Toomes / Le Vautour) incarne un personnage dont nous comprenons les motivations ! Son discours du type « On travaille pour des nantis qui détournent le système pour en profiter pendant que les « petites gens » crèvent » fait véritablement écho lorsque nous assistons impuissant à une belle injustice. Aussi, nous ne le détestons jamais sans pour autant approuver ses agissements… Un opposant tout en nuance comme on les aime en somme ! Et que dire de l’excellente bande originale faite de musiques pop-rock de qualité signée Michael Giacchino ? Très inspiré, le thème du premier générique est bien revisité et souligne d’une bien belle façon l’action présente. Mais alors, tout est-il si parfait au royaume des comics ? Et bien non ! La faute à de trop grosses longueurs qui viennent ternir le tableau et nous empêche de décoller avec Peter. Vous l’aurez compris en lisant ces quelques lignes, Jon Watts redonne ses lettres de noblesse à l’homme araignée et nous livre un très bon film certes destiné avant tout aux adolescents, mais dont les grands enfants se délecteront également ! Conforme à la bande annonce, ce film se veut être une excellente entrée en matière, un film accessible au plus grand nombre et un régal pour les fans de la première heure. N’hésitez pas à entrer dans l’univers « Homecoming » si vous voulez vous faire une toile. Date de sortie en Belgique : 19 juillet 2017 Date de sortie en France : 12 juillet 2017 Durée du film : 2h13 Genre : Action Note du film : 6/10 (par Véronique) Résumé du film : Iqbal est un petit garçon espiègle et joyeux qui passe son temps entre les jeux avec ses copains, sa petite chèvre adorable et ses superbes dessins. Un jour, tout va changer… Son frère tombe gravement malade et il lui faut des médicaments coûteux, trop coûteux. Croyant bien faire, Iqbal attend la nuit pour s’éclipser vers la ville. Pour aider sa mère et soigner son frère, il n’a pas d’autres solutions que de vendre sa chèvre, le coeur serré... Mais, rien ne se passe comme prévu ! Avis : Près d’un an après sa sortie en France, la Belgique découvre « Iqbal, l’enfant qui n’avait pas peur » de Michel Fuzellier et Babak Payami. Adapté du roman « Iqbal, un enfant contre l’esclavage » de Francesco d’Adamo, le film traite d’un sujet délicat : celui du travail des enfants. Le ton et l’angle choisis permettent d’entrer dans l’histoire douloureuse de ce jeune Iqbal, naïf et très (trop) confiant envers les adultes qu’ils croisent sur sa route, sans trop de peine. Très pédagogique, le film s’adresse d’ailleurs à un tout jeune public d’enfants. Grâce à cette fable colorée, les jeunes spectateurs entrent dans l’univers de l’esclavage infantile sans que cela ne soit pesant. Inspiré de l’histoire vraie d’Iqbal Mashi (qui fut assassiné à 12 ans après avoir dénoncé ces pratiques douteuses), le film se veut positif même s’il met en lumière de façon presque poétique les conditions de travail inhumaines que subissent chaque jour des milliers d’enfants de par le monde. En effet, entre mésaventures et fuites, le jeune Iqbal continue de rêver et de s’échapper dans son imaginaire qu’il est impossible de réprimer. Si le sujet est sombre, le film est par contre très coloré. A l’image des rêveries du jeune Iqbal, l’univers graphique des studios 2d3d animations est rempli de couleurs chatoyantes, rendant le thème plus facile à aborder. Et pour aider à dédramatiser certains événements, les réalisateurs ont eu l’excellente idée de faire appel à une petite chèvre, amie d’Iqbal et fidèle compagnon de route. Quels que soient les problèmes rencontrés par notre jeune héros, il peut se raccrocher à Rajah, cabri bienveillant et toujours présent dans les coups durs. Bien sûr, il y a d’affreux méchants dans cette histoire. Parmi eux, on trouve Guzman, un exploitant d’enfants sans cœur qui n’hésite pas à enfermer les enfants récalcitrants. Et que dire de sa femme tout aussi effrayante ? Situé dans un pays imaginaire, « Iqbal » possède une belle intemporalité, ce qui permet de rendre le film très actuel. Si la forme est très classique et l’animation parfois un peu rigide, le fond, lui, vaut largement la peine qu’on s’y penche une petite heure trente. Ses dialogues, particulièrement bien écrits, et son humour passager lui confèrent une autre belle qualité : celle de conscientiser nos enfants sans utiliser de langage gagatisant. Le film est d’ailleurs une occasion toute trouvée pour discuter de l’esclavage d’enfants avec nos petites têtes blondes, de leur expliquer la réalité que vivent des camarades de leur âge dans certaines régions du monde. Soutenu par l’Unicef, « Iqbal, l’enfant qui n’avait pas peur » n’est pas moralisateur mais soulève une triste fatalité pour bons nombre d’orphelins ou d’abandonnés. Relativement court, bien maîtrisé et intelligent, « Iqbal, l’enfant qui n’avait pas peur » n’est pas qu’un simple film d’animation. Contextualisé, il se voudrait même d’utilité publique et vaut la peine d’être présenté à un jeune public averti. Date de sortie en Belgique : 19 juillet 2017 Date de sortie en France : 24 août 2016 Durée du film : 1h21 Genre : Film d’animation Titre original : « Iqbal - Bambini senza paura » Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak. Avis : Plébiscité par les critiques et récompensé par le Grand Prix du Jury pour la catégorie « drame » du dernier festival de Sundance et celui du Festival International du Film Policier de Beaune, « Le Caire confidentiel » intrigue autant qu’il séduit. Inspiré de faits réels s’étant déroulés à Dubaï, le film de Tarik Saleh nous emmène dans la ville du Caire, en janvier 2011, soit quelques jours à peine avant le premier soulèvement populaire contre le régime en place. Cette manifestation, qui a éclaté le jour de « La fête de la police », marque le tournant d’une lutte opposant la population locale au gouvernement du Président Moubarak. Engagé, le film du réalisateur suédois, d’origine égyptienne, met pourtant en lumière une enquête policière convenue aux premiers abords mais tellement plus complexe qu’il n’y parait. D’un meurtre anodin, on passera à une affaire (presque) d’état dont il sera difficile de sortir indemne. Le long-métrage noir de Saleh montre aussi et surtout, les dérives d’un système policier gangrené par la corruption, les promotions express et les bakchichs. Un monde où les plus nantis se croient au dessus des lois, abusant de la faiblesse des immigrés soudanais, des citoyens corvéables à merci ou des fonctionnaires avides d’argent facile. Mais comme l’évoquera Hatem Shafiq, un des personnages emblématiques du film, « on peut avoir l’immunité parlementaire, on n’est pas immunisé contre le scandale ». Et c’est précisément un de ces scandales qu’approchera de près notre Major Noureddine (l’excellent Farès Farès, vu dans les « Enquêtes du département V »). Aussi ripoux que ses petits camarades, l’enquêteur a cependant une soif de vérité et ne lâche rien pour éclaircir cette sombre affaire de meurtre. Malgré une bureaucratie paresseuse et peu regardante à l’éthique, Noureddine mène l’enquête et découvre qu’un magnat de l’immobilier, membre du parlement et bon ami du Président Moubarak, pourrait être mêlé de près ou de loin, à cet homicide. Derrière sa photographie vieillissante (mais intéressante, merci Pierre Aïm) tout droit sortie des années 90, « Le Caire confidentiel » use des stratagèmes propres aux films policiers du genre avec brio: mafia, femme fatale, jeu de dupes, pistons et relations viennent agrémentés une enquête a priori réglée en deux tours de cuillère à pot. Un peu convenu, le scénario laisse malgré tout la place à quelques surprises de taille. Les spectateurs et fins limiers se laisseront peut-être détourner de la vérité proposée par son héros. L’atmosphère plantée par le réalisateur nous prend d’emblée et nous invite à entrer au cœur d’une Egypte paupérisée, dirigée par une poignée de hauts dignitaires qui n’ont de digne que le nom. Assez classique dans le fond, original dans sa forme, « Le Caire confidentiel » nous fait vivre, de façon surprenante, les débuts d’une révolution de grande ampleur en plus d’une enquête policière prenante. Si la ressemblance avec « L.A Confidential » ne semble pas fortuite (la faute à son titre ?), le film de Tarik Saleh est pourtant loin d’en être une pâle copie. Date de sortie en Belgique : 19 juillet 2017 Date de sortie en France : 5 juillet 2017 Durée du film : 1h46 Genre : Thriller/policier Titre original : “The Nile Hilton Incident” Note du film : 8/10 (par Véronique) Résumé du film : Dépassé par une nouvelle génération de bolides ultra-rapides, le célèbre Flash McQueen se retrouve mis sur la touche d’un sport qu’il adore. Pour revenir dans la course et prouver, en souvenir de Doc Hudson, que le n° 95 a toujours sa place dans la Piston Cup, il devra faire preuve d’ingéniosité. L’aide d’une jeune mécanicienne pleine d’enthousiasme, Cruz Ramirez, qui rêve elle aussi de victoire, lui sera d’un précieux secours... Avis : A la fois emprunt de nostalgie et de références au premier opus, «Cars 3 » s’inscrit dans la lignée de la licence qui a bercé beaucoup d’enfants. Plus mature, le film sert des valeurs de fidélité, de bravoure mais dénonce aussi l’évolution technologique et la difficulté de garder le niveau en vieillissant. Intelligent, le dernier Disney/Pixar est pour nous un bon « Cars », réussi à plusieurs niveaux. Visuellement tout d’abord. Les images, soignées, sont toujours de très belle qualité. Colorées, elles nous font voyager de Radiator Springs aux plages californiennes et, comme à son habitude, ne manquent pas de nous faire décoller lorsque l’on s’attaque aux grands circuits de la Piston Cup. Les images sont parfois si réelles que l’on se demande d’ailleurs si ces décors et paysages sublimes sont réalisés par effets spéciaux ou non. De son côté, Flash Mc Queen a toujours la carrosserie clinquante sous le soleil et les reflets de sa peinture rouge diable brillent dans nos yeux. Techniquement, il n’y a rien à reprocher à ce « Cars » troisième du nom. Mais qu’en est-il de l’histoire ? Après plus de dix années de bons et loyaux services, la licence parvient-elle à se renouveler ? Et bien oui ! Avec ses nombreuses références au tout premier « Cars », le film ouvre l’album des souvenirs et nous rappelle que le temps a passé. Feu Doc Hudson est en permanence présent dans le film et marque de son empreinte les émotions de Flash, qui comme son entraîneur, sent sa carrière prendre un tournant beaucoup trop serré. Notre héros tout feu tout flamme ne parvient plus à lutter contre ses nouveaux concurrents ultra entraînés et super équipés et doit revoir son entraînement s’il veut toujours prétendre au titre de super champion. Nouveaux pilotes, nouveau programme d’entraînement, nouveaux propriétaires de la marque, Flash est dépassé et va devoir mordre la poussière s’il veut rester dans la course. Mais notre héros a vieilli et n’est plus le foudre de guerre d’avant. Sa préparation intensive suffira-t-elle ? Cette nouvelle technologie et les nouvelles méthodes qu’utilisent toutes les voitures de course surpasseront-elles le programme du champion aux méthodes anciennes ? L’adrénaline présentée dans les courses et les enjeux de l’histoire sont bien pensés. Les musiques, qui dynamisent l’action, sont superbes et parleront davantage aux adultes, plus attentifs à la bande originale. Les nouveaux personnages, franchement bienvenus, ont une identité forte et dépoussière l’histoire et la vie pépère de notre Flash : Cruz est attachante, Jackson Storm un rude compétiteur… mais à côté de ces nouveaux venus, on côtoie toujours, avec plaisir, la clique du champion : Martin, Sally, Guido et Luigi, ils sont fidèles au poste et nous rappellent ces valeurs propres à l’univers de « Cars » : le courage, la persévérance et l’amitié ! Touchant et tendre, le film prend un nouvel angle pour que la boucle (de ceinture) soit ainsi bouclée. Le dernier film de cette trilogie est d’ailleurs réalisé par Brian Fee et non plus par John Lasseter. Ce jeune novice ne l’est finalement pas tant que cela puisqu’il travaillait jusqu’ici, sur les story-boards des deux premiers volets. Pas étonnant donc que la maîtrise de l’univers soit total. D’ailleurs, si on se doute de la finalité du scénario (écrit par Daniel Gerson, décédé en 2016), il n’en reste pas moins un très joli film qui parvient même à nous nouer la gorge (ce qui est une prouesse en soit quand on voit des voitures « anthropographes » évoluer sur des circuits). Les petits enfants qui ont suivi les premières aventures ont grandi… les scénaristes/réalisateurs sont parvenus à faire une histoire familiale qui plaira pour peur que l’univers nous touche un tant soit peu. Mais à qui s’adresse-t-il vraiment ? Aux fans de la première heure ? Aux nouveaux petits spectateurs ? Difficile de répondre à cette question. Quoi qu’il en soit, « Cars 3 » nous fait passer un très joli moment de divertissement et continue de nous émerveiller par sa maîtrise technique, jusqu’à la scène finale, post générique, qui résume à elle seule l’intention qui était distillée durant tout le film. Chouette film estival, les dernières aventures de Flash McQueen fait plus que remplir le cahier des charges ! Note : Comme à son habitude, les studios nous offrent un court métrage de grande qualité. « Lou », celui qui précède le film, est vraiment très touchant lui aussi. Sans parole, le film d’animation dévoile énormément de sentiments et une belle moralité. En quelques minutes, la réalisation impeccable de Dave Mullins nous percute et nous marque au fer rouge. Date de sortie en Belgique : 26 juillet 2017 Date de sortie en France : 2 aout 2017 Durée du film : 1h49 Genre : film d’animation Note du film : 5/10 (par François et Véronique) Résumé du film : Nous sommes en 2740. Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargée de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l'extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au coeur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des mille planètes. Valérian et Laureline vont devoir s'engager dans une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauver non seulement Alpha, mais aussi l'avenir de l'univers. Avis : La presse américaine n’y est pas allée de main morte avec ce tant attendu « Valerian » : Le New York Daily News titrait : « Le film est un immense trou noir » alors que l’Entertainment Weekly lui confère un « charisme d’un narcoleptique sur le point de s’assoupir. » Hollywood Reporter n’a pas été plus en tendre puisque selon le célèbre magazine « L’Euro-trash est de retour, et la science-fiction va devoir panser ses blessures pendant un bon bout de temps». Vous pensez que tout cela est un peu exagéré ? A la sortie de la projection, ne nous pouvons que constater qu’en effet, Luc Besson n’a pas tenu toutes ses promesses : inodore, multicolore et presqu’insipide, « Valerian et la cité des mille planètes » est à des années lumière du génie que l’on pouvait en espérer. Creux, le long-métrage n’est qu’une pétarade d’effets spéciaux dans un vide scénaristique. Mais très vite, la technologie mise en place pique aux yeux et nous avons l’impression d’assister à un film d’animation pour enfants, certes éclatant, mais tellement artificiel et vide de vie. On en veut pour preuve ce premier tiers de film qui se complait dans une démonstration poussive et qui nous laisse dans l’incompréhension. Le film est pourtant tiré de la bande dessinée de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, série graphique qui aurait inspiré un certain... George Lucas. Néanmoins, c'est grâce à l'énorme marketing et les nombreux tweets des vedettes du film que cet univers a fait parler de lui au point d'attirer tous les petits papillons de nuit avides de couleurs, de space opéra et de héros intergalactiques. C’est sans doute à ce public que veut s’adresser le dernier film de Besson. Pour notre part, nous pensons que mis à part les adeptes de la BD et quelques adolescents impressionnables et amateurs de science-fiction, il y a peu de chance pour que le public sorte conquis de ces aventures presqu’indigestes tant elles sont écoeurantes. Et ce, malgré un matraquage médiatique répété de la part des acteurs et du réalisateur… Heureusement, tout n’est pas à jeter non plus. On peut compter sur jolie scène d’ouverture (sur fond de « Space Odity » de David Bowie, ça en jette, non ?), des personnages secondaires intéressants (les principaux protagonistes étant totalement à côté de leur moon boot) et trois Shingouz drôles et touchants. L’univers de la bande dessinée est visiblement respecté, les références clairement identifiables et le travail sur les personnages fidèles à l’univers graphique. Mais… est-ce pour autant suffisant ? Non, cent fois non. Long, le film a peu d’intérêt en soi et ne voit notre attention récupérée par l’intervention d’un Ethan Hawke déjanté, d’une Rihanna polymorphe, d’un Alain Chabat presque méconnaissable ou d’un Rutger Hauer (trop rare au cinéma) c’est dire ! Comment est-ce possible que les personnages secondaires apportent autant de sel à un film manquant d’âme ? N’est-ce pas une cruelle erreur de casting que de confier les rennes à un Dane DeHaan et Cara Delevingne si peu charismatiques. Lisses, inappropriés à leurs rôles de héros, on se demande vraiment pourquoi avoir choisi ces deux acteurs, d’autant plus que niveau ressemblance physique, il y a de la marge aussi… Sorte de mix entre Judge Dredd (pour les multiples gadgets) et Iron Man, les super agents de l’espace ont plus d’un tour dans leur sac pour rétablir la paix au sein du vaisseau Alpha. Quasiment invincibles, Lauraline et Valerian sont aussi inséparables et ne manquent pas de partager avec nous leur petite amourette guillerette prépubère malgré les multiples obstacles qui se mettront sur leur route. Le pire, c’est que lorsque l’on connaît le coût démentiel que cela a demandé, on se questionne forcément sur ce qui a justifié une telle dépense ? Luc Besson a-t-il instauré un système de jetons de présence auprès de son équipe? C’est qu’il faudra en vendre des sac à dos, bics, plumiers et autres produits dérivés pour renflouer les caisses de ce très gourmand film de science-fiction « français » : 190 millions d’euros, c’est énorme et c’est surtout très cher payé pour le résultat proposé… La 3D (qui souffre par moments d’un effet fantôme) dispensable, tout comme la bande son d’Alexandre Desplat n’apportent pas de valeurs ajoutées au film. Pire, le compositeur se la joue un peu John Williams par moment. Et il n’y a pas que la bande originale qui nous fait penser à la célèbre saga Star Wars… Alex, le vaisseau hyper intelligent de Valerian et Lauraline nous fait fortement penser au Faucon Millenium tous comme les bruitages des combats de l’espace, la tranchée planétaire dans laquelle les vaisseaux se faufilent difficilement, les costumes des habitants du désert ou encore le marchand mercenaire aux faux airs de Jaba the Hutt amaigri. A cela, ajoutez une touche d’ « Avatar », quelques clins d’œil au « 5ème élément », une adaptation de la BD Valerian, secouez le tout, ajoutez des belles grosses gouttes de colorant, agitez encore et vous obtenez ce film hautement technicolore attendu mais tellement décevant à l’arrivée. Et dire que des suites sont déjà en préparation…. Date de sortie en Belgique/France : 26 juillet 2017 Durée du film : 2h17 Genre : Science fiction/aventure Note du film : 5,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Un lycéen de 16 ans est coincé dans une boucle spatiotemporelle et revit sans arrêt deux heures de colle en compagnie de Leila, dont il est secrètement amoureux... Avis : Derrière ses faux airs de « Un jour sans fin », « La colle » est une comédie française déconcertante et remplie de petites trouvailles. S’il n’est pas LE film de cet été, il a néanmoins le mérite de nous avoir étonné et de faire le show afin de divertir son public. C’est simple, entre deux sourires coupables et quelques petites surprises, nous n’avons pas boudé notre plaisir en découvrant le film d’Alexandre Castagnetti. A l’heure où la sonnette a retenti une dernière fois dans les écoles, le réalisateur de « Amour et turbulences » et de « Tamara », nous emmène dans un lycée un peu craignos pour passer de longues heures de colle aux côtés de personnalités franchement pas piquées des vers. Collé à tort, Benjamin débarque dans une zone de non droit où surveillant comment étudiants se permettent des réflexions cinglantes. Caricature de ce que l’on peut voir dans certaines écoles, le film se savoure comme un Fruitella et laisse un petit goût sucré après 1h30 de divertissement et de légèreté. Agréable, il ne faudrait pas non plus en abuser au risque de pouvoir être écoeuré par ce trop plein de clichés. Castagnetti a presque su doser la quantité de gags pour ne pas nous faire tomber dans la lassitude et garde notre attention durant toute la durée de son film. Néanmoins, si on apprécie l’exercice de style, on pourrait très vite craindre le pire… que l’on esquive et évite de justesse à quelques reprises. Il faut dire que les personnages sont à la fois drôles, énervants et attachants… un mélange subtil qui nous fera apprécier (ou pas) le (sur)jeu des jeunes comédiens investis et qui ont, à ne pas en douter, pris un réel plaisir à tourner tous ensemble. Parmi eux, le couple vedette : Arthur Mazet (Benjamin) et Karidja Touré (Leïla) mais aussi Noé Ntumba (Crevette), Alexandre Achdjian (Max), Najaa Bensaid (Fraicheur), Noémie Chicheportiche (Myriam), ou encore Oussama Kheddam (Mourad). Encadrés par des adultes tout aussi voire plus loufoques (Thomas VDB, Sonia Rolland et l’excellent Fred Tousch), ces jeunes vont passer une partie de leur samedi ensemble. Mais ce que Benjamin ne comprend pas, c’est la raison pour laquelle il ne parvient pas à rester dans un temps linéaire et revit inlassablement les mêmes scènes. Entre deux délires sans conséquence, notre jeune « collé » va devoir mener l’enquête et trouver la clé de sa libération… Tourné en Belgique (dans une école désaffectée de Braine-l’Alleud), le film se passe quasiment en huit-clos. A l’exception de quelques sorties fugaces, notre Benjamin se retrouvera donc coincé dans cette salle de classe où vannes et frotteur volent bas. Amusant mais un peu long, le film joue avec la temporalité et nous offre tantôt des scènes cocasses, tantôt des discours touchants. S’il est parfois too much, le long-métrage possède une jolie particularité : celle de révéler une partie de l’intrigue dans son générique de début. Mieux, elle se met en images dans une bande dessinée réalisée par Benjamin et nous permet ainsi de revoir le film.. dans le film. Divisé en trois levels distincts, le film garde un rythme, une constante narrative et une atmosphère qui ne l’enlisera presque jamais. Appropriée à un public d’adolescents, « La colle » apporte un peu de fraîcheur dans nos salles, sans non plus être l’incontournable du moment. Date de sortie en Belgique/France : 19 juillet 2017 Durée du film : 1h30 Genre : Comédie Note du film : 5,5/10 (par Véronique) Résumé du film : Sibylle, jeune Parisienne aux dents longues, entend briller dans ses nouvelles fonctions professionnelles en rachetant une quincaillerie au Pays Basque afin d’y implanter un supermarché. Elle s’imagine avoir « roulé » le vieux propriétaire mais ce dernier est sous curatelle. Sibylle doit donc faire affaire avec Ramon, le neveu, pour récupérer son argent et signer au plus vite. Sinon, c’est le siège éjectable assuré. Elle va rapidement s’apercevoir que les basques n’ont pas l’intention de se laisser faire par une parisienne, si jolie soit-elle. Avis : En ce début d’été, vous avez peut-être envie de voyager. Avec son dernier long-métrage, Ludovic Bernard vous emmène dans les petits villages typiquement basques et dans ses montagnes ensoleillées. Comédie légère sans prétention, « Mission pays basque » se laisse siroter comme un kalimotxo sur une belle terrasse fleurie: c’est loin d’avoir du corps mais ça rafraîchit tout de même… Ludovic Bernard s’est récemment fait connaître avec « L’ascension », une comédie mettant en scène Ahmed Sylla, un pensionnaire de la célèbre émission « On ne demande qu’à en rire ». Dans « Mission pays basque », c’est un autre humoriste de l’émission de Ruquier que le réalisateur a dirigé et, malgré tous les a priori que nous avions sur le film, nous avons été plutôt agréablement surpris. Florent Peyre était l’un de nos favoris du programme de France Télévision mais le voir à l’affiche d’une comédie française, sortie d’on ne sait où, nous faisait un peu peur… Finalement, nous nous sommes prêtés au jeu et la sauce (au piment d’Espelette) a pris. Sorte de « Bienvenue chez les chtis » version Sud-Ouest, la comédie nous montre la confrontation de deux univers totalement opposés : celui de Sibylle, Parisienne bobo déterminée et celui de Ramuntxo, fabricant d’espadrilles à Sare, un village reculé du pays basque. C’est indéniable lorsque l’on regarde le film, la complicité entre les deux acteurs est totale : Elodie Fontan et Florent Peyre forment un duo qui fonctionne, à la fois drôle et tendre, revêche et amical. Tous deux ont déjà eu quelques expériences dans le cinéma en tant que seconds rôles. Dans « Mission pays basque », ils prennent toute la place et servent un jeu franchement correct et équilibré. Les dialogues sont parfois savoureux et l’on s’amuse des piques lancées uns aux autres. Si les stéréotypes ont la dent dure, ils ne sont jamais présentés de façon moqueuse et nous permettent même parfois de découvrir la culture locale sous un angle humoristique. A côté de ces deux jeunes acteurs « débutants », on trouve un comédien chevronné et extrêmement attachant : Daniel Prévost ! Son rôle, amusant, nous permet de savourer pleinement le talent du célèbre septuagénaire et lui confère une tendresse réelle. Attention cependant. Si on trouve de petites qualités dans ce film, il n’en reste pas moins un très bon téléfilm plutôt qu’un film de cinéma. Amusant, touchant, lumineux et drôle, il n’a pas non plus une envergure incroyable. Convenu, le scénario laisse peu de place à la surprise et fini même par prendre une tournure dommageable dans sa deuxième partie. Les situations sont parfois grotesques mais on les pardonnerait presque… Distrayant, le film trouvera peut-être son public sans pour autant se démarquer des autres comédies du genre. Date de sortie en Belgique/France : 12 juillet 2017 Durée du film : 1h37 Genre : Comédie |
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